Les Magiciens, le roman de 1976 Feu vert livre / BD

The Magicians (1976)

Attention, ce roman n'a rien à voir avec la série télévisée Les Magiciens (2016)

Sorti aux USA en septembre 1976 chez Charles Scribner's Sons (grand format)
Sorti en France en septembre 1977 chez Presses de la Renaissance (grand format, 234 pages broché, traduction Jacqueline Huet)
Sorti en France le 4 mai 2016 chez Moutons électriques (poche, traduction de Julien Bétan).

De James Gunn.

Pour adultes et adolescents.

Un détective privé débutant découvre que la sorcellerie existe...

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(traduction au plus proche)

Les lettres blanches sur le panneau noir gondolé se lisaient:

COVENTION
30 et 31 octobre
Salle Cristal

Je ricanais. Cela ne ratait jamais: les panneaux d'annonce des hôtels sont comme les titres des films à l'entrée des cinémas; il y a toujours quelque chose dessus qui est mal écrit.

Le ricanement mourut étouffé dans le vaste hall de l'Hôtel comme un rire dans une église. Je jetai des coups d’œil tout autour mal à l'aise. Mon homme n'était pas arrivé. Je n'avais pas de raison d'être mal à l'aise. Pas de raison valable en tout cas. La mission ne me plaisait simplement pas. Non pas qu'elle promettait d'être rude. C'était trop simple, vraiment, et la vieille dame payait beaucoup trop. Et j'avais l'impression qu'il y avait des yeux qui me surveillaient. Il n'y avait personne. J'aurais pu le jurer. Et pourtant j'étais certain que j'étais surveillé. Ça change. C'est assez pour donner à n'importe quel détective privé une névrose.

Enfer! Pourquoi quiconque irait donner un millier de biftons juste pour trouver le nom d'un type?

 

***

(texte original)

The white letters on the corrugated black board spelled out:

COVENTION
October 30 and 31
Crystal Room

I chuckled. It never fails: hotel's bulletins board are like movie marquees; there always is something on them that is mispelled.

The chuckle died away in the vastness of the hotel lobby like laughter in a church. I glanced around uneasily. My man hadn't come in. I had no reason to be uneasy - no valid reason anyway. I just didn't like the job. Not that it promised to be taugh. It was too simple, really, and the old lady was paying too much. And I had the feeling that there were eyes watching me. There was nobody. I could swear to that. And yet I knew I was being watched. That's a switch. It's enough to give any private detective a neurosis.

Hell! Why should anyone give a thousand bucks just to find out some guy's name?

***

(traduction de Jacqueline Huet)

Les lettres blanches se détachent sur le tableau noir gondolé:

Réunion du CONVENT
30 et 31 octobre
SALLE DU CRISTAL

Je pouffe. Ça ne rate jamais. C'est comme les sous-titres au ciné, le tableau de service d'un hôtel est toujours criblé de fautes d'orthographe.

Mon rire s'éteint dans le vaste hall d'entrée de l'hôtel comme il l'aurait fait dans la nef d'une église. Je jette un regard circulaire. Je me sens tout chose. Mon bonhomme n'a pas l'air d'être là. Je n'ai aucune raison de me sentir tout chose. Aucune raison valable en tout cas. Ce boulot ne me plait pas, c'est tout. Pas à cause de la difficulté, au contraire, dirais-je même, tout ça parait trop beau, trop simple en tout cas, et la vieille dame s'est montrée beaucoup trop généreuse. Et maintenant, voilà que j'ai l'impression qu'on m'observe. Il n'y a personne dans les parages, ça je peux le jurer. N'empêche que j'ai l'impression qu'on m'observe. Pour un privé, c'est le pompon! De quoi vous coller une névrose à tous les coups!

Diable! Mille dollars simplement pour retrouver le nom d'un bonhomme! Qui irait faire une chose pareille!

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