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Une soirée étrange / The Old Dark House, le film de 1932Feu vert cinéma

The Old Dark House (1932)
Traduction du titre original : La vieille maison ténébreuse.

Sorti aux USA le 20 octobre 1932.
Sorti en France le 6 avril 1934.
Sorti en blu-ray américain le 24 octobre 2017 (multi-régions, anglais seulement, sous-titré anglais, image excellente).

Ici l'article de ce blog sur le blu-ray américain de 2017 de chez COHEN MEDIA.

De James Whale ; sur un scénario de Benn W. Levy ; d'après le roman de J.B. Priestly (aka J.B. Priestley) ; Boris Karloff, Melvyn Douglas, Charles Laughton, Lilian Bond, Ernest Thesiger, Eva Moore, Raymond Massey, Gloria Stuart, Elspeth Dudgeon, Brember Wills.

Pour adultes et adolescents.

Par une sombre nuit d’orage, une voiture qui descendait une route de terre en pente, s’embourbe au bas de la pente. Le conducteur, Philip Waverton, pousse un juron, sa passagère – son épouse, Margaret – s’inquiète et lui demande pourquoi il s’est arrêté, tandis que sous la pluie battante, leur capote fuit de tous les côtés.

Philip prétend qu’il fait une pause, mais Margaret estime que son mari ne peut pas faire une pause à cet endroit – et le supplie de rebrousser chemin ou de poursuivre la route : il ne peut pas exiger d’elle de passer la nuit tel un rat à moitié noyé à flanc de montagne ! Philip rétorque que cela vaut mieux que de gentiment faire sauter la voiture d’une falaise. Margaret réplique à son mari que la mauvaise humeur n’aidera pas. Philip crie qu’il n’a jamais été de meilleure humeur : il adore conduire cent miles d’affilé dans le noir pratiquement sans phares ; il adore le chatouillis de l’eau glacée qui se déverse le long de son cou. Et comme Philip se tourne vers son épouse en lui faisant de gros yeux, il conclue : c’est l’un des moments les plus heureux de sa vie !

Margaret n’est pas impressionnée, et aussi trempée que son mari, propose en souriant qu’il la laisse conduire un peu. Philip grimace : oui, il s’attendait à une telle proposition. Puis il tente de redémarrer, et la voiture reprend sa descente de la pente. Margaret soupire : elle sera contente d’être arrivée à Shrewsbury. Philip ajoute : s’ils arrivent à Shrewbury. Margaret accuse : est-ce que Philip n’a vraiment aucune idée d’où ils se trouvent ? Philip confirme : il n’en a pas la moindre. Margaret commente, acerbe : c’est très réconfortant. Alors Philip demande si un certain Penderel va bien...

Car en fait, couché en chien de fusil à l’arrière du véhicule avec les bagages, un homme vient de se réveiller et tente de s’allumer une pipe. Il répond qu’il va bien, et demande où ils sont. Philip répond qu’ils ne savent pas, qu’ils se sont perdus en chemin – ils sont quelque part dans les montagnes du Pays de Galle et il est neuf heures trente du soir et Philip est très fatigué. Penderel allume sa pipe et répond qu’il s’en doutait. Philip ajoute qu’il parie dix contre un qu’ils ne verront pas Shrewbury ce soir.

Penderel répond que ce n’est pas grave et se met à chantonner « Oh, monsieur Waverton, que dois-je faire ? je voulais aller à Shrewbury mais ils m’ont pris dans l’équipage ! ». Penderel précise en fait qu’il n’était pas si certain de vouloir aller à Shrewbury. Et même, vu comment les choses ont tournés, il n’est pas si certain de vouloir aller quelque part : quelque chose pourrait arriver ici, mais rien n’arrive jamais à Shrewbury. Philip confirme, toujours aussi maussade : quelque va certainement arriver ici.

Alors Penderel se rapproche : il sait au moins une chose qui va arriver, mais il ne veut pas effrayer Madame Waverton. L’intéressée exige : que Penderel parle, elle n’est pas facile à effrayer. Penderel s’étonne et répond que lui, si. Puis il reprend : ils risquent de devoir prendre garde. Et la voiture qui continuait à descendre la route ruisselante, roule droit dans une partie submergée de la route – et s’embourbe à nouveau. La voiture s’arrête, et Margaret crie à nouveau : que son mari ne s’arrête pas ! Philip proteste : comment pourrait-il ne pas s’arrêter ? Est-ce Margaret croit qu’ils sont à bord d’un bateau à moteur ? Et Penderel se met à chanter sur l’air de la Marche Nuptiale de Mendelssohn : « Coincé pour la nuit ! » Margaret le supplie d’arrêter. Penderel obtempère et s’excuse.

Contre toute attente, la voiture redémarre. Margaret, que l’affolement gagne, demande à son mari s’il pense qu’ils vont y arriver. Philip répond qu’il ne le sait vraiment pas, et Penderel derrière eux agite son mouchoir en leur souhaitant à tous un bon voyage. La voiture regarde la terre ferme, et comme ils attaquent une nouvelle pente descendante, Margaret supplie son mari de faire une pause : qu’ils jettent un coup d’œil à une carte ou autre chose. Penderel répond que de son propre point de vue, ils ne sont plus sur la carte.

Margaret sort leur carte, que l’eau a réduit à l’état d’un linge mouillée. La jeune femme s’exclame au bord des larmes qu’elle ne peut rien voir sur la carte – tout n’est plus qu’une stupide mare ! Philip récupère la carte et répond que cela représente plutôt bien la région : après tout, tout ici est bien sous l’eau. Penderel propose alors que Philip continue d’avancer : ils arriveront bien quelque part, un jour. Philip l’admet, et redémarre. Penderel entonne « Je chante dans ma baignoire, je chante, je suis tout seul, à m’écorcher la glotte, juste comme un baryton... » (sur l’air de Chantons sous la pluie). Et comme la voiture suit une route le long du flanc de la montagne, un grondement sourd descend sur eux – et tout le flanc de la montagne se met à descendre juste derrière la voiture, tandis que Margaret pousse un cri perçant.

Juste après, tandis que le tonnerre gronde, Margaret dit qu’elle voit de la lumière, et demande à son mari de se garer là, devant une grande maison sombre, où, effectivement, deux hautes fenêtres du rez-de-chaussée sont vaguement illuminées. Philip répond que le plus sage serait probablement de poursuivre leur chemin. Margaret rétorque qu’elle vote pour s’arrêter là. Philip continue néanmoins, mais ils se retrouvent devant un autre éboulement, et Penderel commente que c’est la fin de la route : probablement toute la colline est descendue.

Philip entre alors dans la cour de la grande maison et les trois naufragés de la route courent se réfugier sous le porche de l’entrée. Penderel fait sonner la cloche puis tambourine à la porte, mais personne ne répond, et comme il prend une voix sépulcrale pour demander s’il y a quelqu’un, en ajoutant « disait le voyageur », Margaret lui ordonne de frapper à nouveau à la porte, mais plus fort. Penderel rétorque qu’il aurait pensé avoir frappé assez fort pour réveiller un mort. Puis Penderel se retourne vers Philip, déclarant que ça c’est une idée. Philip demande qu’il s’explique et Penderel répond : supposez que les gens à l’intérieur de la maison soient morts, tout étendus par terre, avec les chandelles qui brûlent tranquillement autour d’eux ? Margaret réplique qu’elle est certaine que ce serait très amusant ; ce à quoi Penderel répond en frisonnant qu’il est certain qu’il pourrait apprécier un verre d’alcool – et de remarquer que les gens d’ici doivent être très égoïstes pour s’imbiber à l’intérieur et non dehors.

Philip l’interrompt, leur demander d’écouter : il pense qu’il a entendu un bruit ! Alors quelqu’un déverrouille la porte et l’entrouvre, déclenchant un courant d’air. Quelqu’un qui est un homme barbu au visage de brute. Penderel se tourne, affolé, vers les deux autres, puis il se retourne, et d’un ton jovial, souhaite le bonsoir à l’homme, et explique qu’ils sont venus demander pour s’abriter : ils ont perdus leur chemin, ils ne peuvent plus aller nulle part. Comme le barbu ne répond rien, Penderel insiste : ne comprend-t-il pas ? Ils ne peuvent plus ni avancer ni reculer... Comme le barbu ouvre davantage la porte, ils peuvent désormais tous voir qu’il est passablement défiguré par une grosse cicatrice, sur le nez et en travers du côté droit de son visage.

Alors le barbu parle – en fait, il essaie de parler, mais il semble privé de langue. Le barbu referme la porte, et Penderel se retourne : même du gaélique n’est pas censé sonner comme cela. C’est un coup de gong qui lui répond derrière la porte, qui s’ouvre à nouveau, et le barbu – apparemment le majordome de la grande maison, leur fait signe impérieusement d’entrer, tandis que les courants d’air soufflent à nouveau de plus belle. Penderel, Margaret et Philip entrent précipitamment et le majordome referme la porte derrière eux, faisant cesser les courants d’air.

Les trois naufragés de la route se retrouvent dans un grand hall éclairé par un grand feu de bois, avec un grand escalier, et un vieil homme maigre et digne apparait sur le palier du grand escalier, les fixe du regard, puis descend quelques marches pour se présenter comme étant Femm (prononcer « Fim ») – Horace Femm.

Une soirée étrange / The Old Dark House, le film de 1932

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