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The Privilege, le film de 2022Feu rouge cinéma

The Privilege (2022)

Titre original : Das Privileg / Die AuserWälten.
Traduction du titre en français : le privilège / Les exécutifs.

Diffusé en France et à l'international à partir du 9 février 2022 sur NETFLIX FR / INT.

De Felix Fuchssteiner et Katharina Schöde (également scénaristes), sur un scénario de Sebastian Niemann et Eckhard Vollmar, avec Max Schimmelpfennig, Lise Risom Olsen, Caroline Hartig.

Pour adultes et adolescents (débiles).

(horreur copiée collée) La nuit dans une grande maison cossue, un jeune garçon joue à des jeux vidéo sans surveillance à une heure où il devrait déjà être au lit. Sa mère lui dit qu’ils seront de retour à 11 heures du soir et le père ajoute c’est seulement dans une demi-heure (mais qu’est-ce qu’ils vont faire dehors, ils ne pouvaient pas envoyer la baby-sitter faire les courses ?). Le casque vissé sur les oreilles et probablement déjà sourd depuis longtemps à force, le gamin répond « oui, oui ».

Puis la mère dit à la grande sœur de bien surveiller son frère : la fille — Anna — est en haut des escaliers et pas dans le salon. La fille répond que ses parents viennent de lui gâcher son week-end et sa mère lui répond qu’elle ne peut pas faire la fête tout le temps. Le père active le système d’alarme, et magiquement apparaissent à ses côtés une vieille dame et une jeune fille blonde vêtu d’une jupe amanite tue-mouche et du béret assorti. En sortant, le père bredouille que cela va être une grande nuit pour Sophie (une grande nuit d’une demi-heure ?). Sur les caméras de surveillance en noir et blanc de la maison, mais en HD tout de même, la voiture du père passe le portail qui défend la cour privée. Dehors, le vent se lève et il y a une silhouette humaine obscure et fumante qui apparemment voudrait bien jouer au jeu vidéo avec le gamin, ou le contraire. Soudain, la lumière du salon et le jeu vidéo s’éteignent avec un clac sonore, mais pas les lumières du jardin. Les lampes se rallument, mais pas le grand écran plat qui est tout rouge. Le gamin se lève et demande si c’est Anna sa grande sœur qui a fait quelque chose. L’écran redevient blanc, le gamin entend comme un raclement de gorge et se retourne.

La figurine articulée qu’il avait oubliée sur la table du jardin tombe apparemment à cause du vent. Puis c’est au tour des couteaux sur le comptoir de la cuisine de tomber en vrac à l’intérieur de la maison sur la droite du gamin, qui va tranquillement voir si par hasard il n’y a pas un cambrioleur pervers armé d’un des couteaux juste à côté, au cas où il pourrait lui rendre service, parce que c’est visiblement un gamin très serviable. D’un autre côté, il est assez réaliste qu’un garçon illettré qui passe toute sa vie sur ses consoles de jeux ait la cervelle un peu ramollie et manque de culture générale cinématographique ou télévisuelle. Et maintenant que le gamin a constaté que les couteaux étaient sortis tout seuls de leur rangement, ce qui est impossible, il constate que le portail de la maison s’ouvre tout seul, probablement pour laisser le passage à une horde de zombies, mais cela ne l’affole pas plus que ça, à moins qu’il ne cherche encore la bonne combinaison sur sa playstation pour savoir comment remettre les couteaux à leur place ? Il marche donc le plus lentement possible jusqu’à l’écran du système de sécurité de sa maison « intelligente », qui signale par un insert rouge clignotant « déverrouiller tout ». Et la porte d’entrée de la maison s’ouvre alors en grand toute seule devant lui, parce que visiblement la maison « intelligente » confond « déverrouiller la porte » et « ouvrir la porte ». Je n’ose même pas imaginer quelle genre de commande ce système confond dans les toilettes.

Le vent soufflant plus fort, le gamin choisit de traverser à nouveau toute la maison pour sortir par la baie vitrée bien entendue largement ouverte, parce que bien entendu le plus important à ses yeux est de sauver sa figurine articulée en plastique du péril des feuilles mortes que la production est en train de balancer devant les ventilos hors champs. Puis après avoir attendu un temps devant la table à tourner le dos aux couteaux (on ne sait jamais, le tueur psychopathe pourrait enfin se décider), il rentre et — oh surprise, pense à refermer la baie vitrée. Étonnamment, le système de sécurité ne décide pas d’immédiatement la déverrouiller et la faire coulisser de plusieurs mètres, parce que les ordres sont les ordres.

Puis, inexplicablement, il vient à l’idée au gamin d’aller à l’escalier (qui était avant la porte d’entrée et l’écran de surveillance) qui mène à la chambre de sa sœur Anna, et d’appeler celle-ci. Quelle idée ! Car maintenant qu’il a fait cela, il entend des bruits de lutte et des petits cris d’Anna. Rien d’alarmant, elle doit être vraiment excitée par sa partie de Wii. Ou bien elle a fait entrer son petit ami et ils jouent désormais à une partie de bataille navale si excitante que les meubles bougent. Et elle n’a même pas fermé la porte. Le gamin allait regarder, mais déjà Anna sort, la bouche ensanglanté et un couteau ensanglanté à la main, dont elle menace son petit frère. L’intéressé laisse tomber sa figurine, se doutant probablement qu’il a fait quelque chose de mal en se montrant aussi indiscret.

Anna pose alors sa main sur l’épaule du gamin et lui murmure d’ouvrir sa bouche, et comme il ne l’a pas ouvert assez, elle lui répète l’ordre en hurlant, la pointe du couteau sous le menton. Le gamin demande que sa grande sœur le lâche, puis s’empare du couteau — il faut toujours se méfier des mioches, il y a plein de films de tueurs en séries en bas-âge pour le prouver. La grande sœur explique alors au gamin — Finn ? — qu’ « il » les « veut ». Puis elle l’attrape et l’emmène au bas des escaliers, en direction de la porte d’entrée. Le gamin déclare alors qu’ils ne doivent pas sortir. Puis debout sur le perron tandis que sa sœur est déjà en train de monter dans la seconde voiture de luxe de la famille (je ne l’ai pas vue prendre la clé contact mais j’ai entendu dire que les vaccinés Pfeizer pouvaient faire démarrer une voiture sans clé), le gamin voit (en regardant du mauvais côté) l’espèce de silhouette humaine enfumée sortir lentement par la porte d’entrée de la maison et crie qu’ « il » arrive. Il monte dans la voiture, la voiture sort de la cour et fonce dans la nuit.

Au volant, Anna crie à son petit frère que si celui-ci l’a vu aussi, c’est qu’il est réel — ou qu’ils ont tous les deux prit la même drogue, ou ont été hypnotisé ou sont schizophrènes ou… en fait, Anna ne prend pas le temps d’entrer dans tous ses détails, ni d’aller au commissariat ou sonner chez les voisins, je ne vois vraiment pas où elle compte aller ainsi, à part foncer dans une autre voiture ou un camion vu qu’elle ne regarde pas la route et ne semble pas avoir remarqué de feu rouge sur sa route. Elle répète qu’elle ne doit pas laisser la chose les attraper, passe un tunnel, s’arrête et fait descendre son petit frère au milieu de la route sur un barrage, enjambe la rambarde, ordonne à son petit frère de l’enjamber à son tour, tente de le faire tomber, glisse, se rattrape à la cheville du gamin, lui ordonne encore de se laisser tomber avec elle. Il lui donne à la place un coup de basket dans le front et la regarde tomber au ralenti, parce que c’est au ralenti que les gens tombent d’un barrage d’ordinaire.

Bref, la police et les pompiers arrivent et avec eux les parents hystériques. Le père retrouve son fils assis tout seul avec un couteau ensanglanté, prend le couteau et le jette (les empreintes on s’en fout), lui demande s’il est blessé, puis entendu son épouse qui crie, abandonne son fils avec le couteau, toujours sans surveillance. Puis celui-ci le suit pour admirer le cadavre de sa grande sœur et son expression si exquise et tout à fait recommandée pour un enfant. Cela ne semble inquiéter personne, ni la police, ni les pompiers, et certainement pas les parents. Puis Finn, désormais jeune adulte se réveille en hurlant ? était-ce un cauchemar ce qui expliquerait la tonne d’incohérences de ce film ? Que nenni. L’infirmière qui vient de le voir se réveiller en hurlant lui demande s’il va bien, et sans attendre sa réponse lui dit qu’il a plus d’ondes beta que la veille, et m’est avis qu’il ne doit pas être le seul de la production.

Et, dialogue d’exposition oblige, Finn, qui n’était pas au courant malgré le fait qu’il ait choisi de se faire examiner pour cela, demande ce que ça veut dire, et l’infirmière lui répond que son traumatisme a abîmé son cerveau. Puis elle affirme de but en blanc que la silhouette qui les poursuivait cette nuit-là est simplement un moyen pour Finn de se protéger de sa culpabilité. Et d’ajouter qu’il est un privilégié (subtile allusion au titre) comme toute sa génération parce que ses parents se soucient de lui.

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