Le fascinant Capitaine Clegg, le film de 1962Feu vert cinéma

Captain Clegg (1962)

Titre anglais alternatif : Night Creatures. (les créatures de la nuit).
Titre français : Le fascinant Capitaine Clegg.

Sorti en Angleterre le 7 juin 1962,
Sorti aux USA le 13 juin 1962,
Sorti en France le 28 novembre 1962.
Sorti en blu-ray anglais le 23 juin 2014,
Sorti en blu-ray français le 7 novembre 2017.
Sorti en blu-ray américain le 19 avril 2022.

De Peter Graham Scott, sur un scénario de Anthony Hinds et Barbara S. Harper, d’après le roman Doctor Syn 1915, de Russell Thorndike, avec Peter Cushing, Yvonne Romain et Patrick Allen.

Pour adultes et adolescents.

1776. à l’aube, à bord d’un voilier de pirates, le second lit les chefs d’accusations d’un de ses marins à genoux mains liées dans le dos devant le reste de l’équipage : il a attaqué vicieusement l’épouse du capitaine pour la violenter et l’assassiner, des faits pour lesquels la punition est la même que pour les traîtres : ses oreilles seront fendues et sa langue tranchée, et il sera abandonné sur l’île inhabitée la plus proche pour y être abandonné sans nourriture ni eau et y mourir. Alors que le marin supplie, l’acte de condamnation est tendu au Capitaine Clegg, qui le signe de son nom. Et le marin de se retrouver sur une toute petite île déserte, gémissant attaché à un poteau surmonté d’un panneau où il est écrit « voici comment périssent ceux qui trahissent le capitaine Clegg ».

1792. Sous un arbre, dominé par le clocher d’une église, une pierre tombale sur laquelle il est écrit « Capitaine Nathaniel Clegg, pirate pendu à Rye en 1776. » Les marais de Romney, plats et désolés, étaient la terre d'un peuple fier et indépendant. Leurs côtes faisaient face aux côtes françaises — et nombreux étaient les bateaux chargés de vin et d'eau-de-vie qui traversaient la mer en contrebande, défiant les agents des taxes du roi. De nombreuses légendes sont nées dans ce coin de l'Angleterre, mais aucune n'a été aussi bien accueillie ou crainte que celle des fantômes des marais, qui parcouraient le pays par des nuits sombres et brumeuses, et semaient la peur dans le cœur de tous ceux qui croisaient leurs chemins.

La nuit dans la lande, un vieil homme barbu marche sur une route de terre alors que le vent hurle, ponctué des cris des corbeaux. Il passe en-dessous d’un épouvantail planté sur le coteau, puis s’avance dans les buissons pour scruter la lande. Les corbeaux s’envolent brusquement. Le vieil homme se met à courir dans les bois et tombe soudain en arrêt face à des cavaliers ressemblant à des squelettes fluorescents. Le vieil homme prend la direction opposée et s’étale au bas de l’épouvantail, qui se trouve avoir des yeux humains. Pas cardiaque pour si peu, le vieil homme se relève et détale pour se retrouver encerclé par les cavaliers squelettes. L’un d’eux le pousse dans le marécage qui vient de magiquement apparaître, avec ses grenouilles apparemment en train de copuler dans le plus grand silence, sans que la lourde chute d’un corps ne les dérange le moins du monde.

Dans l’église, un chœur certainement plus nombreux qu’à l’écran loue le Seigneur qui a créé le Soleil et le laisse courir dans le ciel jour après jour (sauf la nuit, mais le parolier ne le précise pas). Du haut de sa chaire, le vicaire dirige avec énergie le dos tourné au chœur, sans doute pour diriger la foule des fidèles venus assister à l’office, que nous n’avons pas encore aperçu : « … car ses grâces perdurent, croyant à jamais, sûr de sa foi à jamais. » Puis le vicaire se tourne vers le chœur pour lancer le second couplet : « Louons Le car il donne la pluie (et les tempêtes, et les inondations, les raz de marée et la sécheresse) pour faire mûrir le grain qui gonfle (parce qu’il mûrit…) car ses grâces perdurent, croyant à jamais, sûr de sa foi à jamais. » Et nous apercevons alors le visage des fidèles remuant les lèvres avec plus ou moins de conviction, tout en entendant leur voix au fur et à mesure que nous nous attardons brièvement sur leurs visages. Puis le sermon commence : malgré les taxes et les rumeurs de guerre avec la France, les fidèles n’ont pas à se plaindre : ils ont un toit, à manger, du bois pour leurs feux, une nouvelle école, un chœur qui chante juste… parfois. Puis il propose de rechanter les deux derniers couplets de l’hymne, mais cette fois avec conviction.

Dehors les oiseaux chantent. Plus loin du côté de la rivière et du marécage, les corbeaux croassent. Deux barques chargées de marins dirigés par un gradé à tricornes débarquent et taillent leur route à travers les roseaux. Ils sont surpris plus loin par un enfant embusqué, qui s’empresse de courir au sommet d’un versant pour agiter un chiffon. Un homme au sommet du clocher le repère et fait monter et descendre une corde décorée dans l’église. Le chef du chœur la repère et fait signe de la tête à l’un des notables, puis sort. Alors que le sermon continue, le notable, sa charmante fille (Imogène) et son épouse et plusieurs hommes sortent de l’église. Dehors la petite troupe arrive et les marins s’étonnent de n’être pas arrivé par la route, mais l’un explique à l’autre que la route est surveillée et que cette fois, ils « les » prendront par surprise. Et de marcher résolument vers l’église, au moment où le vicaire propose de chanter l’hymne numéro 291 « souvent dans le danger souvent dans le malheur ». Et un chœur d’hommes entonne l’hymne en question alors que l’assistance est alors des deux sexes et probablement majoritairement féminine.

La petite troupe débarque en fait à l’auberge, censée être fermée jusqu’à la fin du service. Ils réclament du vin et de l’eau de vie, l’aubergiste rétorque qu’ils ne vendent que de la bière, le vin et l’eau de vie coûtent trop cher en taxe. Ils commencent à démolir les lambris, tandis que l’aubergiste s’inquiètent de qui paiera pour les dégâts. Cependant les soldats finissent par trouver une bouteille d’eau de vie, et ayant amené le marin à la langue coupée en laisse, ils lui font renifler le parquet jusqu’à ce qu’il trouve la trappe qui mène à la cave. Puis devant l’aubergiste, le marin à la langue coupée renifle l’un des tonneau, qui est censé ne contenir que du vernis pour les bateau, et c’est effectivement du vernis qui coule. Sauf que les soldats remontés, l’aubergiste ouvre la façade du tonneau comme une porte : elle mène à une autre cave et à l’atelier de fabrication de cercueil. Le croque-mort montre alors à l’officier de Sa Majesté le cadavre du vieux barbu aux yeux exorbités, Tom Ketch, mort de causes naturelles, retrouvé ce matin flottant dans le marais. Pour le croque-mort, Ketch est mort de peur et c’est à cause des fantômes du marais.

Le fascinant Capitaine Clegg, le film de 1962Le fascinant Capitaine Clegg, le film de 1962

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