The Peripheral (2022)

Annoncé à l'international à partir du 21 octobre 2022 sur AMAZON PRIME INT/FR.

De Scott Smith, d'après le roman de 2014 de William Gibson, réalisation d'au moins un épisode par Vincenzo Natali ; avec Chloë Grace Moretz, Gary Carr, Jack Reynor, Eli Goree, Charlotte Riley, JJ Feild, Adelind Horan, T'Nia Miller, Alex Hernandez.

Pour adultes ?

(Trahison cyberwoke) Londres 2099. Une impressionnante bataille navale du 18ème siècle — dans le bassin d’un jardin public où, sur un banc, un homme barbichu semble absorbé par l’agitation de ses pouces. Tandis que résonnent encore les coups de canons en provenance du bassin, l’homme consulte sa montre de poignet. A sa gauche, le pont enjambant le bassin ou le canal sur lequel les voiliers brûlent. Des promeneurs passent dessus, et derrière eux, défigurant l’horizon, des statues géantes d’allures gréco-romaine de pierre toute blanche : Athéna de garde avec sa lance, et une sorte de David sortant de blocs de pierre stratégiquement placés pour masquer son entrejambe, son dos, ses fesses, sa nuque.

Le barbichu lève à nouveau les yeux quand une jeune fille blonde en jupe marche jusqu’à lui. Pieds nus, la blondinette le regarde sans rien dire, il ne dit rien non plus, elle pivote vers les voiliers en feu, s’assied sur le banc à la droite du barbichu, qui lui demande dans quel genre de pétrin elle est encore allée se fourrer. La blondinette répond qu’il veut dire dans quel sorte de pétrin il est allé la fourrer. Puis comme il ne répond rien, elle pose une question rhétorique : qui aurait jamais pu deviner qu’il deviendrait un jour la sorte d’homme qui se fait d’aussi dangereux amis.

Puis la blondinette déclare qu’une fois elle a passé six mois sans chaussures. Elle lui demande s’il s’en souvient. Puis ajoute que c’est étonnant comment les plantes des pieds de quelqu’un peuvent se durcir ou s’amollir en fonction de l’environnement. Comme les autres sortes d’âmes.. Puis elle lui demande s’il se souvient de ce qui est arrivé à ses chaussures à elle. Le barbichu répond qu’elle les lui a données. Puis la blondinette reprend : quand elle l’a rencontré pour la première fois, elle a fait le vœu de le sauver si elle le pouvait. Le barbichu répond qu’elle l’a fait. Elle lui demande si elle l’a fait, et moi je me demande si la production n’est pas en train de jouer la montre, surtout que cette scène ne figure pas en ouverture du roman et ils ont l’air d’essayer d’avoir l’air intelligent pour pas cher.

Le barbichu lui demande — il l’appelle Aelita — ce qu’elle a derrière la tête. Elle répond qu’elle veut sauver un monde. Il répond que leur monde n’est plus sauvable, il pensait que cela avait toujours été le point de vue de la jeune fille. Elle répond qu’elle ne parlait pas de leur monde. Puis elle lui touche la joue de manière parfaitement inappropriée, et lui dit au revoir — elle l’appelle Wolf. Elle ferme les yeux et le ventre de quelqu’un se met à gargouiller vraiment fort. Wolf passe plusieurs fois sa main devant les yeux de la blondinette en l’appellant Aelita. Elle retire sa main, regarde droit devant elle en souriant. Peut-être que s’il lui tripote la joue ou autre chose, il obtiendra de nouveau la ligne de son correspondant ?

Une maquette visiblement imprimée par une imprimante 3d vraiment pas cher, représentant une grande maison, avec une caravane dont la description n’est pas conforme à celle du roman. Une grosse main dépose un personnage de plus parmi des gens armés, une figurine d’homme apparemment cul-de-jatte juché sur un monocycle. Puis la même maison en réalité ( ?) dans le soleil avec aspirateur robot qui roule et aspire, et la caméra qui remonte long des jambes d’une jeune filles en short très court, appelons-là Boucle d’Or. Boucle d’Or apporte son café au lit à sa maman, précisant qu’elle a laissé un sandwich pour elle dans le frigo mais pas pour Burton, qui a mangé le sandwich de la mère hier, alors il pourra se faire un sandwich tout seul. Ou alors manger encore le sandwich de sa mère, mais cela ne semble pas avoir effleuré l’esprit de la seconde wokette de service de cet épisode.

Mais sa mère répond qu’elle n’avait pas faim. Boucle d’Or vérifie la boite à médicaments et répond que sa mère ne peut pas perdre de poids. Et moi je réponds que ce n’est toujours pas dans le roman et que ça commence à bien faire de jouer la montre et me faire perdre mon précieux temps. Boucle d’Or sort en donnant un coup de pieds dans le robot ménager parce que visiblement ce n’est pas elle qui paye et tant pis si sa mère étouffe parce qu’il y a trop de poussières dans l’air. Puis elle va crier sur le perron : « Burton ! » sans doute le nom du mâle blanc faible et/ou toxique.

Boucle d’Or, ou si vous préférez a blondasse en short de p.te va frapper à la porte de la caravane, crie d’ouvrir, n’attend pas qu’on lui ouvre — tout est faux par rapport au chapitre premier du roman lisible gratuitement en ligne. Elle entre. Burton (son frère vétéran dans le roman) est en train semble-t-il de se tripoter la console de jeux silencieuse, torse nu musclé. Et là c’est encore faux par rapport au roman, il devrait porter des cicatrices argentées sur le torse, en particulier une de la taille d’une carte à jouer sur le ventre. Et tenter de les cacher avec un tee-shirt. Cette série prend clairement des libertés inexplicables avec le roman qu’elle est censée adapter, très possiblement à fin de propagande woke.

La blondasse va à son frère pour lui demander où est passé je ne sais combien de milligramme de la drogue de sa mère. La visière de Burton devient transparente après un nouveau garouillis de ventre de l’ingé son et Burton déclare : « Je rentre très vite, faut que je pisse ! ». La blondasse réitère sa question, est-ce qu’il a échangé ses pilules avec Maman. Burton proteste de manière peu convaincante, parce que c’est un mâle faible et/ou toxique selon le crédo woke, alors que ce dialogue ni même la mère accro aux psychotropes n’y sont pas dans le roman : « Jésus-Christ, Flynne, tu crois vraiment que je ferais ça. » Et William Gibson leur demande qui l’appelle.

La blondasse ne lâche pas l’affaire et gratte encore une minute d’épisode. D’un coup Burton cède sa place et for peu hygiéniquement lui passe sa visière, pour faire le boulot mieux que son faiblard de mâle blanc toxique dans une simulation de la seconde guerre mondiale aka un filtre sur les images des acteurs. Le réalisme de la simulation d’un point de vue purement historico-tactique est très limité mais peu importe : les avatars sont sous le feu d’une mitrailleuse lourde dont les balles traverseraient la porte de n’importe quelle grange et ricocheraient contre le tracteur, mais aucun problème, l’un s’abrite derrière la porte, l’autre passe entre le tracteur et la porte pour récupérer un pistolet d’alarme dont il se sert pour incendier la paille, et le vent ne souffle pas, le feu ne provoque aucune turbulence qui renverrait la fumée à l’envoyeur : les deux soldats ennemis arrivent sur le côté et dans le dos de l’avatar de Flynne sans que la fumée puisse les géner ni rien ne s’interposer : Flynne est bien complètement à découvert et à courte distance, il ne tire pas, aucun des deux soldats n’ouvrent le feu, ils attendent sagement de se faire descendre. La suite du combat est du même bois. Et bien sûr elle a trouvé dans son c.l la carte que les autres joueurs pauvres faibles mâles blancs à l’écran n’ont pas trouvé.

La garce wokette ôte le casque ayant réussi le niveau (aka que son frère apparemment manchot dans le virtuel n’était pas parvenu à réussir, son avatar restant constamment à découvert sans qu’aucun soldat ennemi n’imagine le cribler de balle ou lui balancer une grenade : ils attendaient seulement que la joueuse garce prétentieuse vienne les abattre. Seconde alerte woke, la scène n’est pas dans le roman, à la place un dialogue beaucoup plus flatteur, édifiant et vraiment pas cher avec les vrais personnages du roman aka Flynne la jeune fille (pas sûr qu’elle soit blonde à short ultra court) qui maîtrise les compétences d’un marine américain du futur proche tant qu’il s’agit de les appliquer à un jeu vidéo — pas celle d’un soldat des années 1940 qui pourrait miraculeusement survivre à tout, et se fait payer par un riche joueur pour lui ouvrir la voie dans ses missions virtuelles. La production n’avait vraiment pas besoin de démontrer à quelle point elle était nulle en simulation de combat de la seconde guerre mondiale, ni à quelle point elle trichait pour faire passer une cruche pour Capitaine América.

La suite de l’épisode continue de jouer la montre avec des scènes qui ne sont pas dans le roman, et si le gâteau d’anniversaire de Dee Dee vous passionne, puis une scène au burger avec deux faibles mâles parfaitement inutile tel le shériff et un qui s’est trompé d’imprimé mais heureusement Boucle d’Or est là pour réfléchir à sa place et je ne l’ai pas encore entendue se plaindre de sa charge mentale – c’est un homme qui lui écrit ses lignes —, cette série censée raconter de l’action cyberpunk est clairement faite pour vous.

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