Total Recall, le film de 1990

Voici la liste des articles de ce blog consacrés aux films de Science-fiction, Fantasy, Fantastique et Aventure annoncé pour l'année 1989. Cette liste sera mise à jour au fur et à mesure de la rédaction des articles.

Ici le calendrier cinéma pour 1991.

Ici le calendrier cinéma pour 1989.

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Annoncés pour décembre 1990

En France

Les tortues ninja (12 décembre, Teenage Mutant Ninja Turtles)

Aux USA

Edwards aux mains d'argent (7 décembre, Edward Scissorhands)

En Angleterre

 

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Darkman, le film de 1990

Annoncés pour novembre 1990

En France

Ghost (7 novembre)

Darkman (14 novembre)

Predator 2 (21 novembre)

La petite sirène (animé, 28 novembre)

Aux USA

L'échelle de Jacob (2 novembre, Jacob's Ladder)

En Angleterre

Les tortues ninja (23 novembre, Teenage Mutant Ninja Turtles)

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Total Recall, le film de 1990

Annoncés pour octobre 1989

En France

Total Recall (17 octobre)

Aux USA

L'échelle de Jacob (2 novembre 1990, Jacob's Ladder)

En Angleterre

Hardware (6 octobre)

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Annoncés pour septembre 1990

En France

Robocop 2 (5 septembre)

Dick Tracy (29 septembre)

Aux USA

Hardware (14 septembre)

En Angleterre

 

En Suède

 

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Annoncés pour août 1990

En France

Gremlins II (22 août)

Aux USA

 

En Angleterre

 

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Annoncés pour juillet 1990

En France :

Retour vers le futur III (18 juillet)

Aux USA :

Moon 44 (6 juillet)

En Angleterre :

 

Au Japon :

 

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Annoncés pour juin 1990

En France

Dark Angel (13 juin)

La servante écarlate (20 juin)

 

Aux USA

Dick Tracy (15 juin)

En Angleterre

 

Au Japon

 

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Tremors, le film de 1990

Annoncés pour mai 1990

En France

Tremors (23 mai)

Aux USA

 

En Angleterre

 

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Annoncés pour avril 1990

En France

Les 1001 nuits (11 avril)

Aux USA

 

Au Japon

 

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Annoncés pour mars 1990

En France :

Le fantôme de l'Opéra (7 mars)

Always (14 mars)

Le repère du ver blanc (15 mars)

Aux USA :

Les tortues ninja (12 décembre, Teenage Mutant Ninja Turtles)

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Annoncés pour février 1990

En France

 

Aux USA

Cabal (16 février, Nightbreed)

En Angleterre

 

En Allemagne

Moon 44 (15 février)

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Appel d'urgence, le film de 1989

Annoncés pour janvier 1990

En France

Simetierre (17 janvier)

Tom et Lola (17 janvier)

Appel d'urgence 1989 (31 janvier, Miracle Mile)

Shocker (31 janvier)

Aux USA

Tremors (19 janvier)

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Edward aux mains d'argent, le film de 1990Feu vert cinéma

Ici la page Amazon.fr du blu-ray français (25ème anniversaire) Edward aux mains d'argent

Edward Scissorhands (1990)

Sorti aux USA le 7 décembre 1990.
Sorti en France le 10 avril 1991.
Sorti en Angleterre le 26 juillet 1991.
Sorti en blu-ray américain le 9 octobre 2007 (région A, Anglais DTS HD MA 4.0, français DD 2.0 inclus)
Sorti en blu-ray français le 4 janvier 2008 (région B, Anglais DTS HD MA 4.0, français DTS 5.1 inclus
Sorti en blu-ray 20ème anniversaire le 13 octobre 2015 (nouveau transfert, multi-régions, Anglais DTS HD MA 4.0, français DD 5.1 inclus)

De Tim Burton (également scénariste) ; sur un scénario de Caroline Thompson ; avec Johnny Depp, Winona Ryder, Dianne Wiest, Anthony Michael Hall, Kathy Baker, Robert Oliveri, Conchata Ferrell, Caroline Aaron, Dick Anthony Williams, O-Lan Jones, Vincent Price, Alan Arkin, Susan Blommaert, Linda Perri, Marti Greenberg, Bryan Larkin, John McMahon.

Pour adultes et adolescents.

Par une nuit de neige, une vieille dame regarde par sa fenêtre une maison biscornue au sommet d’une colline abrupte. Puis elle se retourne et dit au petit enfant dans le grand lit de la chambre de s’emmitoufler car il fait froid dehors. L’enfant demande alors à sa grand-mère pourquoi il neige, d’où cela vient. La grand-mère répond que c’est une longue histoire. L’enfant veut l’entendre, mais la grand-mère ne veut pas la raconter cette nuit : l’enfant doit dormir. L’enfant répond qu’il n’a pas sommeil et la grand-mère cède.

La vieille dame s’assied sur le fauteuil à bascule et répond que l’histoire doit commencer par des ciseaux, ce qui surprend l’enfant. La vieille dame explique : il existe toutes sortes de ciseaux, et une fois, il y eut même un homme qui avait des ciseaux à la place des mains : l’enfant connait le manoir perché sur la montagne ? L’enfant répond que le manoir est hanté. La grand-mère répond qu’il y a bien longtemps, un inventeur vivait dans ce manoir… Il fabriqua beaucoup de choses ; il créa aussi un homme. Il lui donna des entrailles, un cœur, un cerveau, tout. Enfin presque : l’inventeur était très vieux, et il est mort avant d’avoir achevé l’homme qu’il avait inventé. Alors l’homme fut abandonné, incomplet et seul. L’enfant demande alors si cet homme n’avait pas de nom, mais la grand-mère répond que bien sûr il en avait un. Son nom était Edward.

La nuit Edward regardait par la fenêtre les lumières de la ville – une petite ville modèle, remplie de pavillons pastels. Le lendemain matin, Peg fait du porte à porte pour les produits de beauté Avon. Peg est reçue par sa voisine Helen, une bonne dame revêche, qui lui rit au nez à l’idée de changer de style de maquillage, et qui finit par lui rappeler qu’elle n’a jamais rien acheté à Peg, qui finit par l’admettre et Helen referme sa porte en lui disant au revoir. La cliente suivante de Peg est Joyce, une rouquine très occupée à draguer le réparateur électrique qu’elle a fait venir pour son lave-vaisselle et dont elle veut absolument suivre la réparation dans les moindres détails, parce que c’est fascinant. Joyce arrête immédiatement la démonstration de Peg, lui demandant si Peg est devenue aveugle – pour n’avoir pas remarqué le véhicule du réparateur garé dans son allée. Comme Peg l’admet, Joyce se déclare surprise que Peg n’ait pas réalisé alors que Joyce était occupée. Et Joyce lui claque la porte au nez.

Peg parvient à faire une démonstration complète auprès de sa cliente suivante, une adolescente, qui aime les deux rouges à lèvres qu’elle lui propose. Mais l’adolescente n’a pas d’argent. Peg repart, décidée. Mais la maison suivante est celle d’une grenouille de bénitier, et Peg renonce immédiatement. Remontant dans sa voiture, Peg soupire : ce n’est simplement pas son jour. Elle barre deux adresses de plus dans sa liste. Puis, se demandant chez qui elle va bien pouvoir sonner ensuite, Peg aperçoit dans son rétroviseur le vieux manoir en ruine au sommet de la colline qui surplombe la petite ville. Se disant qu’elle n’a rien à perdre à essayer, Peg se met en route. Elle roule sur le portail de fer à terre et commence l’ascension du chemin qui la mène à un second portail, imposant et pierre cette fois. Peg n’a aucun problème a écarter les grilles tordues, mais quand elle entre dans le jardin, elle est impressionnée par la beauté et l’entretien des massifs entièrement sculptés en formes géométriques ou animalières – il y a aussi une main géante, et les fleurs resplendissent, tandis que le bâtiment est à moitié effondré.

Peg appelle sans réponse, suit l’allée, monte l’escalier menant au porche, fait jouer le heurtoir de la porte ferrée, appelle encore sans réponse. Peg pousse alors la porte, et après avoir lancé son salut habituel – Avon vous appelle – elle fait quelque pas dans un immense hall décoré de formes grotesques. Comme elle entend un cliquetis, aperçoit une ombre qui se dérobe en haut de l’escalier, elle gravit l’escalier en hâte en s’excusant et arrive sous un toit éventré. Elle trouve alors un lit dans une cheminée, décoré de coupures de presse, dont l’histoire d’un enfant né sans yeux qui pouvait lire avec ses mains. Peg entend de nouveau un cliquetis discret et se retourne : dans le coin opposé du grenier vide, une silhouette accroupie fait miroiter des cisailles. Peg demande alors pourquoi le jeune homme se cache là-bas : il n’a pas à se cacher, elle est Peg Boggs, la représentante locale de Avon, et elle est aussi inoffensive qu’un gâteau fourré aux cerises. Et tandis que Peg s’approche, le jeune homme se relève complètement. Peg réalise enfin que le garçon est armé de couteau et s’arrête net, puis s’excuse de l’avoir stupidement dérangé. Comme Peg dit qu’elle s’en va à présent et fait volte face, le garçon parle enfin, lui demandant de ne pas partir. Voyant enfin le visage pâle, les cheveux hirsutes et les lames des cisailles qu’il a à la place des mains, Peg lui demande ce qu’il lui est arrivé, et le garçon répond simplement qu’il n’est pas achevé.

Edward aux mains d'argent, le film de 1990

Edward aux mains d'argent, le film de 1990

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Edward aux mains d'argent, le film de 1990

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The Witching Hour, Le lien maléfique, le roman de 1990Feu vert livre / BD

The Witching Hour (1990)

Titre français : Le lien maléfique.
Traduction du titre anglais : l’heure envoûtante.

Sorti aux USA en novembre 1990 chez Alfred A. Knopf.
Traduit en français par Annick Granger de Scriba chez ROBERT LAFFONT en novembre 1992,
réédité en poche chez POCKET TERREUR en juin 1994, en juin 1996,
réédité en poche chez POCKET juin 2000, septembre 2001,
réédité en poche chez FLEUVE NOIR en aôut 2004,
réédité en poche chez POCKET le 25 octobre 2012.

Adapté en série télévisée en 2023.

De Anne Rice.

Pour adultes et adolescents.

(presse, fantastique, sorcières) Le Dr Rowan Mayfair est un neurochirurgien talentueux de San Francisco, en Californie. Lorsque sa mère biologique, Deirdre Mayfair, décède à la Nouvelle-Orléans, elle commence à découvrir la vieille famille du Sud à laquelle elle appartient. Michael Curry est un entrepreneur spécialisé dans la restauration de vieilles maisons. Il rêve de son enfance à la Nouvelle-Orléans et souhaite ardemment y retourner. Rowan réalise peu à peu qu'elle a le pouvoir psychique de sauver ou de prendre des vies.

Michael se noie mais elle le ranime, l'expérience de mort imminente ayant déclenché en lui une nouvelle capacité de voyance non désirée. Michael et Rowan tombent amoureux, et lorsqu'il décide de retourner à la Nouvelle-Orléans, elle le suit pour apprendre les secrets de son passé. Aaron Lightner, un érudit psychique et membre des Talamasca, a étudié les Mayfairs de loin pendant des décennies. La famille matriarcale - connue par les Talamasca sous le nom de "sorcières de Mayfair" - a une longue et sordide histoire…

*

Le texte original américain de Anne Rice publié en 1990.

One

THE DOCTOR WOKE up afraid. He had been dreaming of the old house in New Orleans again. He had seen the woman in the rocker. He’d seen the man with the brown eyes.

And even now in this quiet hotel room above New York City he felt the old alarming disorientation. He’d been talking again with the brown-eyed man. Yes, help her. No, this is just a dream. I want to get out of it.

The doctor sat up in bed. No sound but the faint roar of the air conditioner. Why was he thinking about it tonight in a hotel room in the Parker Meridien? For a moment he couldn’t shake the feeling of the old house. He saw the woman again—her bent head, her vacant stare. He could almost hear the hum of the insects against the screens of the old porch. And the brown-eyed man was speaking without moving his lips. A waxen dummy infused with life—
No. Stop it.

He got out of bed and padded silently across the carpeted floor until he stood in front of the sheer white curtains, peering out at black sooty rooftops and dim neon signs flickering against brick walls. The early morning light showed behind the clouds above the dull concrete facade opposite. No debilitating heat here. No drowsing scent of roses, of gardenias.
Gradually his head cleared.

He thought of the Englishman at the bar in the lobby again. That’s what had brought it all back—the Englishman remarking to the bartender that he’d just come from New Orleans, and that certainly was a haunted city. The Englishman, an affable man, a true Old World gentleman it seemed, in a narrow seersucker suit with a gold watch chain fixed to his vest pocket. Where did one see that kind of man these days?—a man with the sharp melodious inflection of a British stage actor, and brilliant, ageless blue eyes.

The doctor had turned to him and said: “Yes, you’re right about New Orleans, you certainly are. I saw a ghost myself in New Orleans, and not very long ago—” Then he had stopped, embarrassed. He had stared at the melted bourbon before him, the sharp refraction of light in the base of the crystal glass.

Hum of flies in summer; smell of medicine. That much Thorazine? Could there be some mistake?

But the Englishman had been respectfully curious. He’d invited the doctor to join him for dinner, said he collected such tales. For a moment, the doctor had been tempted. There was a lull in the convention, and he liked this man, felt an immediate trust in him. And the lobby of the Parker Meridien was a nice cheerful place, full of light, movement, people. So far away from that gloomy New Orleans corner, from the sad old city festering with secrets in its perpetual Caribbean heat.
But the doctor could not tell that story.

“If ever you change your mind, do call me,” the Englishman had said. “My name is Aaron Lightner.” He’d given the doctor a card with the name of an organization inscribed on it: “You might say we collect ghost stories—true ones, that is.”

THE TALAMASCA
We watch
And we are always here.


*
La traduction au plus proche.

Un

LE DOCTEUR S’EVEILLA, effrayé. Il avait encore rêvé de la vieille maison de la Nouvelle-Orléans. Il avait vu la femme dans le fauteuil à bascule. Il avait vu l'homme aux yeux marrons.

Et même maintenant, dans cette chambre d'hôtel tranquille au-dessus de New York, il ressentait la même désorientation inquiétante. Il avait encore parlé avec l'homme aux yeux marrons. Oui, aidez-la. Non, c'est juste un rêve. Je veux en sortir.

Le docteur s’asseya dans le lit. Aucun bruit à part le faible vrombissement du climatiseur. Pourquoi y pensait-il ce soir dans une chambre d'hôtel du Parker Meridien ? Pendant un instant, il n'a pas pu se débarrasser de l'impression laissée par la vieille maison. Il revit la femme — sa tête penchée, son regard vide. Il pouvait presque entendre le bourdonnement des insectes contre les grilles du vieux porche. Et l'homme aux yeux marrons parlait sans bouger les lèvres. Un mannequin de cire imprégné de vie...

Non. Arrête.

Il sortit du lit et marcha silencieusement traversant le tapis jusqu'à ce qu'il se tienne devant les rideaux blancs transparents, regardant les toits noirs de suie et les enseignes au néon qui clignotaient sur les murs de briques. La lumière du petit matin transparaissait derrière les nuages au-dessus de la façade en béton terne d'en face. Pas de chaleur débilitante ici. Pas de parfum de roses ou de gardénias.

Petit à petit, sa tête s’éclaircissait.

Il repensa à l'Anglais au bar du hall. C'est ce qui lui avait rappelé tout cela, l'Anglais faisant remarquer au barman qu'il venait de la Nouvelle-Orléans et que c'était certainement une ville hantée. L'Anglais, un homme affable, un vrai gentleman de l'Ancien Monde semblait-il, dans un costume étriqué de crépon de coton avec une chaîne de montre en or fixée à la poche de son gilet. Où voyait-on ce genre d'homme de nos jours ? un homme avec l'inflexion mélodieuse d'un acteur de théâtre britannique, et des yeux bleus brillants, sans âge.

Le docteur s'était tourné vers lui et avait dit : « Oui, vous avez raison au sujet de la Nouvelle-Orléans, vous avez certainement raison. J'ai moi-même vu un fantôme à la Nouvelle-Orléans, et il n'y a pas très longtemps... » Puis il s'était arrêté, embarrassé. Il avait fixé le bourbon liquide devant lui, la réfraction aiguë de la lumière dans le fond du verre de cristal.

Le bourdonnement des mouches en été ; l'odeur des médicaments. Un tel dosage de Thorazine ? Pourrait-il y avoir erreur ?

Mais l'Anglais avait été respectueusement curieux. Il avait invité le docteur à se joindre à lui pour le dîner, disant qu'il collectionnait ce genre d’anecdotes. Pendant un moment, le docteur avait été tenté. Il y avait une accalmie dans la convention, et il aimait cet homme, il ressentait une confiance immédiate en lui. Et le hall du Parker Meridien était un endroit agréable et gai, plein de lumière, de mouvement, de gens. Si loin de ce coin lugubre de la Nouvelle-Orléans, de cette vieille ville triste et pleine de secrets dans sa chaleur perpétuelle des Caraïbes.
Mais le docteur ne pouvait pas raconter cette histoire-là.

« Si jamais vous changez d'avis, appelez-moi, avait dit l'Anglais. Mon nom est Aaron Lightner. » Il donna au docteur une carte sur laquelle était inscrit le nom d'une organisation : « On peut dire que nous collectionnons les histoires de fantômes — les vraies, bien sûr. »

LE TALAMASCA
Nous veillons
Et nous sommes toujours là.


*

The Witching Hour, Le lien maléfique, le roman de 1990The Witching Hour, Le lien maléfique, le roman de 1990The Witching Hour, Le lien maléfique, le roman de 1990

La traduction de Annick GRANGER DE SCRIBA de 1992 pour ROBERT LAFFONT, POCKET et FLEUVE NOIR.
Attention, faute d’avoir pu retrouvé mon exemplaire à temps, ce qui suit est la transcription d’une lecture à haute voix.

1

Le médecin se réveilla, glacé d’effroi. Il avait à nouveau rêvé de la maison de La Nouvelle-Orléans. Il avait revu la femme dans son fauteuil à bascule. Il avait revu l'homme aux yeux marrons.

Malgré la quiétude de sa chambre du Parker Méridien près de New York, une fois encore il se sentait mal à l'aise. L'homme aux yeux marrons lui avait répété d'aider la femme.

Il se redressa dans son lit. Mais pourquoi diable repensait-il à tout cela ? La vieille maison le hantait. Il revit la femme — tête baissée, le regard vide. Il entendait presque le bourdonnement des insectes contre la porte moustiquaire du porche et l'homme aux yeux marrons qui parlait sans remuer les lèvres. Un mannequin de cire pourvu de vie.

Non, ça suffit ! se dit-il, sortant du lit. Il s'approcha des rideaux blancs immaculés et regarda dehors. Des toit sombres, des néons clignotants se reflétant contre les murs de briques. La lumière de l’aube pointait derrière les nuages au-dessus de la façade de béton en face de lui. Aucune trace de chaleur étouffante. Aucun arôme étourdissant de rose et de gardénia.
Son esprit s'éclaircissait peu à peu.

Il repensa à l'Anglais rencontré au bar de l'hôtel. Tout avait commencé par là. L'homme avait confié au barman qu'il arrivait de la Nouvelle-Orléans, et que cette ville était de toute évidence hantée. Cet anglais, affable, avait tout à fait l'air d'un gentleman d'antan avec son costume étriqué en seersucker, et sa montre de gousset en or fixée à son gilet. C'était un personnage d'un autre temps.

Le docteur s'était tourné vers lui : « Vous avez parfaitement raison. J'ai vu moi-même un fantôme à la Nouvelle Orléans, il n’y a pas très longtemps. » Il s'était interrompu, gêné, et avait fixé son verre de bourbon.

L'anglais avait montré une certaine curiosité et l’avait invité à dîner en invoquant l'argument qu'il collectait ce genre d'histoires. Le docteur avait été tenté d'accepter : il était libre pour la soirée et il aimait bien cet homme. Il s'était tout de suite senti en confiance. Le bar du Parker méridien était un endroit agréable plein de lumière, de mouvement, de gens. Il était si loin de ce coin lugubre de la Nouvelle-Orléans, de cette vieille et triste maison, et sa chaleur pesante.

Mais il se sentait incapable de raconter son histoire.

« Si vous changez d'avis, appelez-moi, dit-il. Je m’appelle Aaron Lightner. » Il avait tendu au docteur une carte portant le nom d'un organisme. « Disons que nous recueillons ce genre d'histoire de fantômes. Les vraies, j’entends. »

THE TALAMASCA
Nous observons
et nous sommes toujours là


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Ici la page du forum Philippe-Ebly.fr consacrée à ce roman.

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L'échelle de Jacob, le film de 1990 Feu vert cinéma

Jacob's Ladder (1990)

Sorti aux USA le 2 novembre 1990.
Sorti en France le 16 janvier 1991.
Sorti en Angleterre le 27 septembre 1991.
Sorti en blu-ray américain le 14 septembre 2010 (région A, anglais seulement)

De Adrian Lyne ; sur un scénario de Bruce Joel Rubin ; avec Tim Robbins, Elizabeth Peña, Danny Aiello, Jason Alexander, Macaulay Culkin.

Pour adultes.

Le delta du Mékong, le 6 octobre 1971. Deux hélicoptères transportent une caisse et un blessé en nacelle dans un ciel embrasé. Une poule erre au milieu d’un camp militaire américain dans la jungle. Les deux hélicoptères, sans leur chargement, survolent les eaux d’un fleuve tandis que les soldats du camps semblent endormis.

Un hélicoptère atterrit et des soldats frais en descendent. Les soldats endormis se réveillent et parmi eux, deux échangent un joint. Un autre s’indigne : où sont leurs ennemis ? Un autre lui répond qu’ils ne sont même pas dans la région. Un autre soldat interpelle un soldat à lunettes, Jacob « Jake » Singer, qu’il surnomme « le professeur », qui sort des buissons : combien de fois peut-il faire caca dans une heure ? Les soldats se mettent à plaisanter lourdement, quand soudain l’un s’écrie qu’il voit du mouvement. Tout le monde bondit sur son arme et se met en position, sauf celui qui fumait un joint et qui se tient la tête en disant que quelque chose ne va pas. Il pousse un cri et s’allonge sur le sol en disant que c’est sa tête.

Un autre soldat qui était debout a les yeux révulsés et chute à son tour. Jake retourne ce dernier, qui est en train de convulser et crache du sang. Il appelle un médecin, tandis que le premier soldat qui avait mal à la tête se relève et se met à tournoyer sur place en hurlant. Les premiers obus commencent à tomber sur le camp, tandis que le professeur appelle encore en vain un médecin. L’ennemi commence à les mitrailler, tandis que plusieurs soldats tombent en hurlant. L’un d’eux vomis, un autre s’assoit sans rien dire ni faire. Un hélicoptère passe dont les soldats mitraillent. La cabane du camp explose.

Jake se retrouve seul dans la jungle et avance lentement son arme au poing. Il entend un craquement, et soudain quelqu’un lui enfonce une baïonnette dans le corps. Jake se réveille alors en civil dans le métro, un livre de poche à la main. Il porte la main là où il a été frappé, regarde autour de lui : le wagon est désert et jonché de détritus.
Il met ses lunettes et son regard s’arrête sur un premier slogan : « New-York est peut-être une ville dingue mais vous ne vous y ennuierez jamais à mort alors profitez de la Grosse Pomme ! ». Et juste à côté, il lit un autre slogan : « L’Enfer, c’est ce que la vie peut-être quand on se drogue. Mais ce n’est pas obligé : de l’aide est disponible, nuit et jour, en appelant le numéro d’urgence-drogue 246-9300. »

Jake baisse les yeux, soupire, regarde sa montre, ramasse son livre qu’il vient de faire tomber, se lève, remet son manteau, aperçoit une vieille femme dans le wagon d’à côté et passe la porte qui les sépare. Comme il veut lui demander s’il a raté l’arrêt Bergen Street, la lumière s’éteint et revient. La femme le regarde sans répondre, il explique qu’il s’est endormi. La lumière s’éteint et revient à nouveau. Jake va s’asseoir plus loin. Il y a aussi un clochard noir qui dort dans le wagon, le visage recouvert de son écharpe.

La rame de métro s’arrête, et comme Jake va pour descendre, il aperçoit une espèce de queue qui sort des vêtements du clochard et se rétracte. Jake sort précipitamment, hésitant à remonter pour vérifier s’il n’a pas rêvé. Comme il veut sortir de la station, il trouve une grille cadenassée lui barrant le passage. Il essaie en vain une autre sortie, puis de retour sur le quai, il réalise qu’il est à l’arrêt de Bergen Street, et va au bout du quai pour descendre sur les voies et les traverser. Mais il y a de l’eau. Il traverse quand même. Les lampes de la station tremblent alors qu’il avance avec précaution et soudain, il se retrouve éclairé par les phares d’une rame qui fonce sur lui. Il ne sait pas par où s’échapper et finit par s’allonger entre les rails. La rame passe, et un homme à chapeau sans visage le salut par la vitre du wagon de queue.

Dehors, le soleil se lève sur New-York et ses deux tours. Jake prend un ascenseur taggué, traverse un hall remplie de poussettes et rentre enfin dans son appartement, murmurant à son chien Chester d’aller se recoucher. Puis son amie, Jezzie, demande si c’est lui et Jake lui demande pourquoi elle a bougé les meubles de place. Jezzie répond qu’elle a seulement bougé une chaise. Elle lui demande ce qu’il pense du salon, il répond de lui demander cela le lendemain, elle lui répond qu’ils sont le lendemain. Elle lui demande pourquoi il rentre si tard. Il répond que Nash n’est pas venu au travail encore une fois – il était malade, il est toujours malade.

Comme Jake se déshabille pour prendre une douche, Jezzie lui demande ce qui est arrivé à son pantalon et il répond qu’elle ne veut pas le savoir. Elle lui dit qu’il a une mine affreuse et il la remercie en rougissant et tirant le rideau de la douche. Jezzie retire alors sa robe de chambre et va le rejoindre sous la douche.

Jake se traîne, seul, dans la jungle. Il aperçoit une lumière rouge et veut appeler à l’aide, mais il n’arrive qu’à chuchoter. Il se réveille dans son appartement. Jezzie, presque habillée, lui jette un sac en papier sur le lit, expliquant que c’est son fils qui l’a déposé. Jake demande si elle parle de Jed, elle répond que non, elle parait du petit – Eli. Jake demande alors à Jezzie pourquoi elle n’arrive jamais à se souvenir de leur nom, et elle répond que c’est parce que ce sont des noms bizarres. Jake explique que ce sont des noms bibliques, des noms de prophètes. Jezzie lui répond en tirant une bouffée de cigarette qu’elle n’a jamais aimé les noms d’église. Jake se met à rire, et Jezzie lui demande pourquoi : selon elle, d’où vient son propre prénom, Jézabel. Elle réplique que personne ne l’appelle jamais comme cela.

Puis il demande ce qu’il y a dans le sac : des photos que son épouse allait jeter. Jake déverse le contenu du sac sur le lit. Il montre alors à Jezzie la photo noir et blanc d’un bébé, le plus mignon au monde selon lui. Jezzie demande qu’est-ce que ce petit truc grassouillet, et Jake avoue que c’est lui. Elle prend une autre photo où une femme blonde étreint Jake et demande qui c’est : Sarah. Et Jezzie lui rend la photo et se lève en disant qu’elle comprend pourquoi il a quitté sa femme, elle a l’air d’une vraie chienne.

Jake s’arrête alors sur une petite photo d’identité en couleur d’un enfant blond, Gabe, et fond en larmes. Jezzie prend la photo et demande si c’est celui qui est mort avant le Vietnam, et Jake confirme. Jezzie veut déchirer les photos, mais Jake l’en empêche. Il range la photo de Gabe dans son portefeuille. Plus tard, Jezzie jette les photos dans l’incinérateur.

Pendant ce temps, Jake conduit une fourgonnette. Il retrouve Jezzie à leur travail pour lui porter son repas. Il lui annonce qu’il veut rentrer chez lui parce qu’il se sent mal. Il va ensuite chez son kiné, Louie, qui le trouve très tendu et lui parle de Sarah qui est venu le voir à propos de son genou, et qui n’a rien dit de particulier car elle est aussi peu bavarde que lui. Le kiné lui remet le dos en place le faisant craquer. Le kiné affirme que Sarah aime encore Jake mais lui reproche d’avoir mis six ans à passer un diplôme supérieur pour se retrouver à travailler comme chauffeur à la poste. Alors Jake a un flash du moment où une patrouille l’a retrouvé encore vivant dans la jungle.

Après avoir remercié Louis d’être comme un ange pour lui, Jake veut rentrer chez lui, mais moqué par un groupe de jeunes filles noires à cause de son uniforme de postier, il prend une ruelle. Alors un homme lui hurle que la voiture qui arrive cherche à l’écraser, et c’est le cas. Jake court en zigzag et échappe à la voiture, et aperçoit dans la voiture des hommes sans visage ou au visage déformé.

Persuadé qu’il a des visions, Jake se rend à l’asile psychiatrique qui suit les vétérans, réclame le docteur Carlson auprès de la vieille secrétaire, qui lui répond que Carlson ne travaille pas là, et qu’elle n’a pas sa fiche. Jake s’énerve en insistant, fait tomber les fleurs, et comme la secrétaire se penche pour ramasser les fleurs, elle perd sa coiffe et Jake voit une excroissance au sommet du crâne de la vieille femme. Jake prend la fuite, la secrétaire hurle au policier en faction de le rattraper, Jake le sème, trouve le bureau de Carlson – mais il est occupé par une thérapie de groupe. Le jeune docteur qui mène la thérapie lui avoue alors dans le couloir et Carlson est mort le mois dernier dans un « accident de voiture ». En fait, la voiture de Carlson a explosé.

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