Awareness (2022)
Annoncé à l'international pour le 11 octobre 2023 sur PRIME FR/INT.
De Daniel Benmayor (également scénariste), sur un scénario de Iván Ledesma et Manuel Burque ; avec Carlos Scholz, María Pedraza, Pedro Alonso, Lela Loren, Óscar Jaenada.
(cyberpunk, pouvoir psi) ILe delta de l'Èbre, en Catalogne, au bord de la Méditerranée. Un pick-up roule le long des rizières. Sur le siège avant un tas de bouteilles d’alcool vide. Le pick up se garde, deux hommes en descendent : un vieux barbu, un jeune aux cheveux courts. Ce dernier s’en va attendre dehors tandis que le vieux entre, et comme la propriétaire retourne à la caisse, le vieux barbu fait une razzia au rayon alcools, puis prétend n’avoir à régler qu’un petit paquet de chewing-gum. Pendant ce temps, le jeune fixe intensément le crâne de la caissière à travers la vitrine. Comme quoi, le wifi ça traverse tout.
Le vieux barbu dit à la caissière de garder la monnaie, et ironiquement, celle-ci le remercie. En sortant, le vieux dit au jeune de maintenir son contrôle encore un peu, le temps qu’il retourne au camion, mais le jeune est distrait par un troupeau de jeunes filles qui passaient — ce qui suppose que depuis tout ce temps où il cambriole avec son père des pauvres supérettes, a) il n’a jamais vu une jeune fille passée, b) il n’a jamais appris à se concentrer sur autre chose que le premier plouc ou la première pouf qui passe....
Ce qui arrange le scénariste qui avait besoin de caser au plus près du début du film une scène d’action : la caissière réalise que son rayon alcool a été vidé. Et je remarque immédiatement que dans mon quartier, les alcools sont placés derrière la caisse, et que les caissiers ne sont jamais placés dos à la rue mais à un point où ils peuvent se rendre à la fois compte de ce qui se passe dehors, de si quelqu’un entre et de ce qui se passe dans toute la boutique grâce aux miroirs stratégiquement placés, ou bien grâce à des caméras et leurs écrans.
Mais cela n’arrangeait pas le scénariste, et pas davantage un pouvoir de suggestion hypnotique télépathique digne de ce nom, du style « vous n’avez pas vu cet homme entrer, vos bouteilles d’alcool sont à leur place, vous n’avez pas besoin d’en faire l’inventaire avant demain et autres ces droïdes ne sont pas ceux que nous cherchons. »
Bref, la bonne dame pousse un juron, en déduit que c’est le barbu qui l’a volée, sort de sa boutique pour se jeter sous les roues du pickup si le barbu décide d’accélérer au lieu de s’arrêter. Elle menace le barbu d’un marteau, le jeune la menace d’un pistolet qui n’existe pas, elle s’en fiche comme toute personne normalement constituée : sa vie ne vaut pas quelques bouteilles d’alcool. Le jeune l’abat virtuellement, elle s’effondre persuadée qu’elle est morte… et son cœur ne s’arrête pas, parce que cela n’arrange pas le scénariste. Le jeune a alors la vision d’un souvenir de sa victime, et semble lui-même choqué, et là encore, on peut se demander comment il lui est venu d’utiliser le moindre pouvoir impliquant une mort virtuelle ou comment il aurait pu avoir la moindre idée de ce que c’est que d’être abattu, et même combat pour la dame qui se l’est imaginé sur suggestion.
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Ici la page du forum Philippe-Ebly.fr consacrée à ce film.
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