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Willow, le film de 1988.Feu orange cinéma

Willow (1988)
Traduction : Saule ("aux branches ondoyantes", ondoyer donc incanter en faisant des ondes avec les bras et les mains, et se lamenter ou sangloter).

Sorti aux USA le 20 mai 1988.
Présenté au Festival de Cannes le 23 mai 1988.
Sorti en Angleterre le 9 décembre 1988.
Sorti en France le 14 décembre 1988.

De Ron Howard, sur un scénario de Bob Dolman et George Lucas, supposé à l'époque avoir écrit le roman du même titre avec l'affiche du film en couverture ; avec Val Kilmer, Joanne Whalley, Warwick Davis, Billy Barty, Jean Marsh.

Pour la jeunesse.

(Fausse fantasy, conte, sorcier) C'est une époque redoutable. Les devins ont prédit la naissance d'un enfant qui amènera la chute de la puissante reine Bavmorda. Emprisonnant toutes les femmes enceintes de son royaume, la reine maléfique jure de détruire l'enfant à sa naissance.

Le tonnerre, des femmes en cage, têtes baissées ; un bébé ensanglanté supposé venant de naître, qui pleure. Une femme demande si c'est une fille, et une autre femme à la voix plus grave confirme. La première femme demande qu'on lui montre le bras de la petite fille. La femme à la voix plus grave répond que le bras de la fillette porte la marque. Une troisième femme, supposément sa mère se met à crier : "Noooon"

La première femme, blonde, sort d'une des cages et déclare à une silhouette encapuchonnée devant un garde en armure au visage dissimulé par son haume visière baissée, tenant une torche : "Le présage est vrai ; je dois le dire à ma mère." La blonde s'élance, suivi de deux barbus, les encapuchonnés.

Alors une femme rousse en nage sanglote à on ne sait qui qui aurait la même voix que la blonde qui a pourtant quitté les lieux : "Aidez-moi !" et la blonde ? répond : "Je ne le peux pas." La rousse en nage argumente : "Ils vont la tuer !" En fait la rousse parle à une vieille sage-femme qui a une voix très jeune.

La rousse supplie encore, alors la sage-femme emporte le bébé dans le panier à linge et croisant la reine Bavmorda elle-même qui arrive, la sage-femme s'écarte et salue sur son passage. Les deux barbus et la blonde princesse qui a fait vraiment vite pour aller prévenir sa mère -- la reine Bavmorda doit habiter en permanence juste à côté des cachots histoire de s'enivrer de leurs humeurs et des fumées de torches ? suivent.

La sage-femme s'en va le long de cage occupé par quelque monstre grouillant sans qu'absolument personne ne l'arrête, parce que dans les prisons de ce royaume, n'importe qui peut entrer et sortir ou passer devant les barreaux pour distribuer les téléphones portables et la drogue, un peu comme en France. Et personne ne surveille les sages-femmes quand tout le palais sait qu'un bébé nouveau né est censé faire tomber la reine qui les nourrit.

La reine Bavmora arrive devant la mère rousse du bébé, qui semble tenir une super forme malgré ses conditions de détention et le fait qu'elle a accouché il y a moins de cinq minutes. Parce qu'elle tient absolument à mettre en rage la reine, la mère brandit sa couverture supposée contenir le bébé, la mère clame : "Vous ne pouvez pas arrêter la prophétie."

Mais la Reine Bavmora, qui préfère assister à l'exécution d'un bébé plutôt que le faire tuer et constater qu'il porte bien la marque supposée au bras, est partisane de la méthode Coué, et affirme à la première souillon du royaume trouvée au fond d'une de ses geôles que : "Ce bébé n'aura aucun pouvoir sur moi, commencez le rituel."

La reine réalise alors que la couverture ne contient pas le bébé. Juste, pourquoi avoir rendu le bébé marqué à sa mère ?

La reine Bavmora se retourne vers sa propre fille et l'enjoint : "Trouve le bébé, Sorsha, utilise les chiens; ramenez-la moi vivante !" Et pourquoi pas morte ?

Et v'là-t-y pas que la mère la ramène encore : "Votre règne de terreur touche à sa fin ! Elle reviendra et elle vous achèvera ?" Un garde trop aimable la met en garde : "Silence, Sorcière !" Ce à quoi la reine ajoute : "Tuez-la..."

Et pendant ce temps, absolument personne ne s'est mis en chasse de la sage-femme, qui marche lentement visible à mille kilomètres à la ronde, seule sous les remparts et les tours de guet du château avec son gros panier à la main, probablement sur la seule route possible pour quitter les lieux. Et à la vitesse où elle est sortie du château et parcourt la route, Bavmora elle-même l'aurait rattrapée à pieds.

Nous retrouvons alors la sage femme qui ne cache-même plus le bébé -- à pique-niquer au bord d'un lac gelé sur fond de montagne enneigée, toujours seule à l'horizon, et pour être mieux reconnaissable à distance, elle porte un foulard rouge sur la tête.

Et comme elle ne craint pas de causer des engelures ou de faire attraper un gros rhume, c'est à l'eau froide qu'elle a décidé de nettoyer la tête du bébé. Parce qu'il est vrai que plus le bébé sera mouillé plus vite il mourra de froid. Pourquoi elle le porte à bout de bras au lieu de contre elle sous son manteau ? Peur qu'on ne le voit pas à l'écran selon la position de la caméra ? Et de continuer à marcher dans le blizzard, sans cesser de tripoter le visage et la couverture, dès fois qu'il dorme encore. Et d'allumer enfin un feu, dans la nuit noire, dès fois qu'on ne le voit pas de très loin.

Un jour et une nuit et une partie d'un jour sans avoir manger ni bu ni fait pipi, voilà la sage femme coursée à travers une forêt par les "chien" à queue de rat. Non seulement elle est plus rapide qu'eux pour traverser une forêt supposée primordiale, hors sentier, mais en plus elle fabrique un radeau qui flotte parfaitement avec un gros bébé dessus en moins de dix secondes, l'envoie vigoureusement dans le courant, et contrairement aux rats, les chiens-rats ne semblent pas nager.

Bien sûr, le bébé qui doit avoir un GPS va droit se garer aux pieds de Willow Ufgood (NDT of Good, du bien), un nain pas courageux et de ses deux gamins supposés nés.

D'un autre côté, ce n'est pas comme si elle ou le bébé soufflaient de la buée malgré les étendues de neiges et de glace, et si elle avait fait un feu, ce qui aurait été plus logique, elle n'aurait pas risqué d'être davantage rattrapée qu'en se traînant sous les remparts l'alarme sonnée, parce que le spectateur est traîné du point A au point B comme ça arrange les scénaristes.

Willow, le film de 1988.

Willow, le film de 1988.

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Ici la page du forum Philippe-Ebly.fr consacrée à ce film.

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