The Time Patrol (1955)
Sorti aux USA en 1955 dans The Magazine Of Science-fiction & Fantasy.
Sorti en France 1965 chez Marabout.
Sorti en France en 1982 chez J'ai Lu.
Réimprimé en France le 24 mai 1991 chez J'ai Lu.
Sorti en France 2005 chez éditions du Belial (nouvelle traduction augmentée d'un récit, "les chutes de Gibraltar").
De Poul Anderson.
Recueil de quatre nouvelles :
La patrouille du temps (1955, The Time Patrol)
Le grand roi (1959, Brave To Be A King)
Echec aux Mongols (1960, The Only Game In Town)
L'autre univers (1955, Delenda Est).
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Ingénieur mécanicien, Manse Everard répond à une petite annonce alléchante. Cependant, à la vue du représentant de son employeur, il s'inquiète déjà de savoir s'il est sur le point de travailler pour des espions. Everard est un ancien militaire, et tout en prétendant ne pas travailler pour une puissance étrangère, le mystérieux Mr. Gordon, à la physionomie mongole lui propose un test psychologique, à l'aide d'un instrument dont Everard ne comprend pas les inscriptions. Au bout de longs tests, Gordon annonce à Everard que sa candidature pour la Patrouille du temps est retenue, et Everard est en conséquence envoyé à l'Académie des Patrouilleurs Temporels située en Amérique de l'Ouest, 33 millions d'années avant Jésus Christ...
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Ce cycle de nouvelles est d’abord paru en magazine puis publié sous la forme d’un roman, d’abord partiellement puis progressivement dans des éditions augmenté. La Patrouille du Temps est en quelque sorte le manuel de ceux qui veulent écrire des voyages dans le temps.
En tout cas des voyages dans le temps qui suivent la conception la plus récente du temps selon H. G. Welles : le temps est une ligne de dominos représentant chacun un évènement, ; ce que fera l’agent temporel dans le passé fera tomber ou non les dominos depuis le passé jusqu'au présent du voyageur temporel et au-delà, dans le futur.
Pour l'agent qui se retrouvera pris dans la chute des dominos temporels, c’est la fin de partie, tout au moins jusqu’à ce qu’un agent venant du passé d'avant la chute de dominos parvienne à rétablir la ligne temporelle originale ; et ce même agent échappé du passé d'avant découvre en général la chute des dominos quand il croit pouvoir retrouver son présent et le découvre changé, en ce qui s'appelle désormais une uchronie.
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Le texte original de Poul Anderson de mai 1955 dans The Magazine Of Science-fiction & Fantasy.
THE TIME PATROL
MEN WANTED-21-40, pref. single, mil. or tech. exp., good physique, for high-pay work with foreign travel. Engineering Studies Co., 305 £. 45, 9-12 & 2-6.
"The work is, you understand, somewhat unusual," said Mr. Gordon. "And confidential. I trust you can keep a secret?"
"Normally," said Manse Everard. "Depends on what the secret is, of course."
Mr. Gordon smiled. It was a curious smile, a closed curve of his lips which was not quite like any Everard had seen before. He spoke easy colloquial General American, and wore an undistinguished business suit, but there was a foreignness over him which was more than dark complexion, beardless cheeks, and the incongruity of Mongolian eyes above a thin Caucasian nose. It was hard to place.
“We’re not spies, if that’s what you’re thinking,” he said.
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La traduction au plus proche.
Rech. hommes-21-40, célib. préf., mil. ou tech. exp., bonne forme, pour gros salaire avec voyage à l'étranger. Bureau d'Ingénierie Co., 305 £. 45, 9-12 & 2-6.
"Le travail est, vous comprenez, quelque peu inhabituel," dit Mr. Gordon. "Et confidentiel. Je suppose que vous savez garder un secret?"
« Normalement, dit Manse Everard. Ça dépend sur quoi porte le secret, bien sûr. »
Mr. Gordon sourit. C'était un curieux sourire, une courbe close de ses lèvres qui ne ressemblait à rien de ce que Everard eût déjà vu. Il parlait un américain courant informel avec un accent neutre, et portait un costume d'affaires banal, mais une extranéité à son sujet qui allait au-delà du teint foncé, des joues imberbes et de l'incongruité des yeux mongols au-dessus d'un nez fin de type caucasien. C’était difficile à cerner.
« Nous ne sommes pas des espions, si c'est ce que vous pensez, il dit. »
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La traduction de Bruno Martin de 1982 pour J’ai Lu.
La Patrouille du temps
1
On demande hommes, 21-40, préf, célib, spéc. mil. ou tech., bonne santé, pour travail bien rémun., voyages loint. Soc. d'Entrep. Méc. 305E. 45, 9-12 & 2-6.
— Vous comprenez qu'il s'agit d'un travail assez inhabituel, dit Mr. Gordon. Et confidentiel. Je pense que vous savez observer le secret ?
— Oui, en temps normal, fit Manse Everard. Cela dépend évidemment de la nature du secret.
Mr. Gordon sourit. Un sourire bizarre, une courbe serrée des lèvres qui ne ressemblait à rien que connût déjà Everard. Il parlait un américain courant et portait un complet d’affaire tout ordinaire, mais il se dégageait de lui une impression d’étrangeté qui ne venait pas uniquement de son teint bistre, de ses joues imberbes ou de l’incongruité de ses yeux mongols, effilés de part et d’autres de son nez mince et caucasien. C’était difficile à définir.
— Nous ne sommes pas des espions, si c’est à cela que vous pensez, dit-il.
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La traduction de Bruno Martin, révisée en 2005 par Pierre-Paul Durastanti pour Le Belial.
La Patrouille du temps
1
On demande hommes, 21-40, de préf, célib, exp. mil. ou tech., bonne condition physique, pour travail bien rémun., av. voyages à l'étranger. Bureau d'Ingénierie SA, 305E. 45, 9-12 & 2-6.
« Vous comprenez qu’il s’agit d’un travail assez inhabituel, dit M. Gordon. Et confidentiel. J’imagine que vous savez garder un secret ?
— En temps normal, répondit Manse Everard. Et tout dépend du secret. »
M. Gordon sourit — d’un sourire bizarre, une courbe des lèvres serrées telle qu’Everard n’en avait jamais vue. Il parlait un américain courant et portait un complet banal, mais il dégageait une étrangeté qui ne venait pas uniquement de son teint bistre, de ses joues imberbes ou de l’incongruité de ses yeux mongols, effilés de part et d’autres de son nez mince et caucasien. C’était difficile à définir.
— Nous ne sommes pas des espions, si c’est à cela que vous pensez, dit-il.
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Ici la page du forum Philippe-Ebly.fr consacrée à ce livre.
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