C'est arrivé demain, le film de 1944Feu vert cinéma

It Happened Tomorrow (1944)

Sorti aux USA le 28 mai 1944.
Sorti en France le 19 septembre 1945.

De René Clair (également scénariste) ; sur un scénario de Hugh Wedlock Jr., Lewis R. Foster, Dudley Nichols, Helene Fraenkel ; d'après le roman de Howard Snyder et la pièce de théâtre de Lord Dunsany ; avec Dick Powell, Linda Darnell, Jack Oakie, Edgar Kennedy, John Philliber, Edward Brophy, George Cleveland, Sig Ruman, Paul Guilfoyle, George Chandler, Eddie Acuff.

Une petite fille, Sylvia, tenant un bouquet répète le discours qu’elle doit faire à son cher arrière grand-papa et sa chère arrière grand-maman : elle va leur chanter une chanson en l’honneur de leurs os d’or – non, de leurs noces d’or, corrige son père, Andrew, et sa mère : 50 ans de mariage. Tout le monde est rassemblé dans le hall en bas d’un grand escalier, et comme tout le monde est prêt, le père dit à la pianiste de commencer et tout le monde se met à chanter tandis que le père va chercher le vieux couple. Mais soudain, Andrew revient en agitant les bras, catastrophé : le couple vedette est en train de se disputer ! Aussitôt la petite fille s’avance avec son bouquet et commence à débiter son texte. Sa mère la rattrape et Andrew fait signe à tout le monde de se taire.

Pendant ce temps, dans le salon, l’arrière-grand-mère répète à l’arrière-grand-père Larry qui tient un manuscrit, qu’il ne doit pas le faire, qu’elle ne le laissera pas faire. Elle attrape le manuscrit que Larry retient : Larry objecte – cela fait cinquante ans qu’elle refuse qu’il publie cela. Elle réplique que c’est parce qu’elle l’aime et qu’elle ne veut pas que l’on rit de lui. Larry répond que dans ce cas, il veut lire le manuscrit à sa famille, sinon ils ne le croiront jamais. Elle objecte qu’elle l’a lu pendant cinquante ans et qu’elle n’y croit toujours pas. Larry répond que cette histoire est vraie, elle raconte ce qui lui est vraiment arrivé. Et il reproche à son épouse de ne pas croire aux miracles. Son épouse répond que personne ne croit aux miracles de nos jours.

Comme le vieux couple descend l’escalier tandis que leur famille s’est remise à chanter, on peut lire sur le manuscrit abandonné sur la table du salon les mots de Larry Stevens : on ne vous demande pas de croire à ceci. Seulement, c’est arrivé. C’est arrivé quand il était jeune et qu’il s’émerveillait au sujet du futur. C’était pratiquement la fin du siècle et il travaillait dans un journal, Les Nouvelles du Soir, et la rédaction trinquait joyeusement de la bière en chantant joyeusement les quatre saisons. Dans la nuit, un digne vieillard, M. Gordon arrive et s’indigne : est-ce un journal ou un salon. Comme Gordon prétend qu’il ne boit jamais, l’équipe du journal éclate de rire. Gordon corrige : il ne boit jamais au bureau. Le jeune Harry proteste : ils boivent pour faire ses adieux aux morts.

Gordon, très intéressé, demande immédiatement qui est mort. Larry répond : cinq cents personnes – en fait tous les noms de la rubrique nécrologique, qu’il ne signera plus. Gordon lui tourne le dos et lui lance de penser à la première page, alors : s’il veut être reporter, il faudra se coucher tôt. Larry prétend se coucher dès à présent et s’allonge sur les cahiers des archives du journal, et l’archiviste intervient : Larry s’est couché en plein sur l’année 1843 et il doit y faire attention. Un autre journaliste réplique qu’il n’y a rien de plus mort que les nouvelles de la veille. L’archiviste leur reproche alors de n’avoir aucune imagination : les nouvelles, c’est ce qui arrive – peu importe que cela arrive maintenant, il y a cinquante ans ou ce qui arrive demain.

Larry corrige : ce qui arrivera demain. Mais le vieil archiviste maintient « arrive demain » : le Temps n’est qu’une illusion, et pour preuve il pointe la une du 18 mars 1875 – pour les gens de cette époque, ce qui arrivait ensuite, c’était le futur. Mais s’ils vivaient en 1875 et que l’archiviste arrivait avec son registre, il pourrait leur lire tout ce qui leur arriverait ensuite. Larry réclame immédiatement les archives de l’année prochaine. L’archiviste se tourne alors vers sa bibliothèque : tous ses registres sont là. Un autre journaliste rétorque qu’il ne voit pas encore le registre du 20ème siècle, il veut savoir ce qui se passera l’année prochaine. Larry quant à lui veut le journal de demain, comme cela il saurait quoi mettre en titre de la première page. Le vieil homme lui répond que s’il pouvait le lui donnerait – et alors Larry apprendrait que ce n’est pas une bonne chose de connaître l’Avenir, car tout le monde meurt un jour. Mais si l’on connaissait la date à l’avance, tous les jours de leur vie serait empoisonnés. Larry rétorque qu’il donnerait dix années de sa vie pour savoir le futur, et l’archiviste lui demande alors comment il saurait s’il a encore dix ans à vivre.

Un des journalistes s’exclame alors qu’il sait ce qui arrivera dans dix minutes : ils auront soif car ils sont à court de bière. Ils invitent l’archiviste à se joindre à eux, mais celui-ci répond qu’il n’a pas le temps – et comme on lui souhaite à demain, il répète ce mot : demain. La joyeuse bande part en chantant dans la rue, mais s’arrête devant un cabaret qui présente un numéro de voyance d’un certain Gigolini et d’une jolie Sylvia, qui serait voyante – jolie en tout cas sur l’affiche. Les jeunes journalistes décident alors de vérifier si Sylvia est aussi jolie que cela. Et en effet, dans la salle, la jolie Sylvia révèle devant le public enthousiaste le numéro de série de la montre de quelqu’un du public.
En entrant, Larry bouscule justement Sylvia, et s’excuse, mais la jeune femme ne l’entend pas : selon Cigolini, Larry ne peut entendre que la voix de Cigolini, et il demande à Larry de se rendre invisible… en s’asseyant. Comme le numéro s’achève, Larry interpelle Gigolini et demande s’il pourrait déjeunera avec lui. Gigolini demande alors à Sylvia si Larry déjeunera avec la femme qu’il aime, et Sylvia confirme. Larry demande alors où il la rencontrera et demande à Gigolini de le demander à Sylvia. Gigolini l’arrête : il ne sait pas quand la transe de Sylvia s’arrêtera, elle ne peut donc accepter de rendez-vous.

Ce qui n’empêche pas Larry d’aborder Sylvia à sa sortie du cabaret. Sylvia prétend qu’elle était en transe, mais se plaint de son impolitesse. Sylvia souhaite rentrer chez elle seule et immédiatement, mais le cocher ne réagit pas : c’est Larry qui a loué et fait attendre le fiacre, et il finit par la raccompagner chez elle et se présenter. Puis il rentre à pied dans le brouillard. Comme il passe devant les bureaux des Nouvelles du Soir, il entend une voix qui l’appelle : c’est l’archiviste. Larry s’inquiète, mais l’archiviste lui répond que le Temps n’existe pas et qu’il attendait Larry. Larry s’étonne, car il ne lui avait pas dit qu’il repasserait par le journal – il était seulement en train de rentrer à la maison, et l’archiviste répond qu’il est en train de faire de même – mais qu’il voulait lui remettre un journal. Larry s’en amuse : ce sont les Nouvelles du Soir et il les a déjà lues. L’archiviste répond que peut-être que non. Larry propose de raccompagner l’archiviste chez lui, mais ce dernier refuse, leurs chemins divergent, et il conseille à Larry de ne pas perdre le journal.

Comme Larry va prendre son petit-déjeuner, il s’étonne des changements de temps en ce mois de mai. Comme le journal est resté dans la poche de sa veste, son voisin de table lui demande s’il peut le lui emprunter pour lire les petites annonces, et tant pis si ce n’est que le journal d’hier. Seulement le voisin constate que ce n’est pas le journal d’hier, ce qui étonne Larry : ils sont bien mercredi, mais les Nouvelles du Soir ne sont pas encore sorti. Larry parcourt la première page, qui parle de la neige qui s’est mise à tomber à partir de huit heures du matin – mais il n’a pas neigé hier. Et pendant que Larry s’étonne, il se met à neiger dans la rue : il est huit heures du matin.

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C'est arrivé demain, le film de 1944

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