Flash Gordon (1980), le blu-ray américain de 2010
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Flash Gordon (1980, le blu-ray américain de 2010.
Sorti en blu-ray le 15 juin 2010, multi-régions, sous-titré français.
Ici l'article de ce blog sur le film Flash Gordon (1980)
Sur le film : Il s'agit d'une production Dino De Laurentiis, souvent capable du pire. La production ne sait pas ce qu'elle veut ou ce qu'elle dit, et prétend à la fois faire une parodie tout en étant graphiquement fidèle à la bande-dessinée, oser un érotisme de pacotille déplacé tout en vendant le film comme de l'aventure pour la jeunesse, bref c'est du grand n'importe quoi. Avant, il y avait le bazar du bizarre Barbarella, après il y aura l'excellent Conan le Barbare (scénario d'Oliver Stone, ceci explique cela) et l'horrible Dune. En tout cas, dans les années 1980, Flash Gordon le film est vendu comme le nouveau Star Wars - ou plutôt le nouveau Battlestar Galactica : même album de figurine Panini offert en cadeau dans Pif Gadget (puisqu'on vous dit que c'est pour les gamins !). Plus, il y a des séquences violentes (comme dans la bande dessinée des années 1930) et des morts atroces, et on est vite loin du compte du simple divertissement. Le talent de Queen aidant, le film est devenu "culte" mais passe aussi comme une grosse daube à regarder avant tout pour les accents grotesques, et les excès visuels de la production, et en attendant que quelqu'un se décide à produire une véritable adaptation talentueuse et formidable de Flash Gordon // Guy l'Eclair.
Sur l'image : 1080p 24 images par secondes. 2.35:1. Excellente. L'image du blu-ray américain est conforme à mon souvenir au cinéma. Les détails fins y sont jusqu'aux cils, et malgré la débauche d'effets spéciaux d'avant l'ère du numérique, les couleurs flashy et tout ce qui conduirait habituellement à la catastrophe en HD, l'image est quasi cristalline, aucun artefact ne vient déranger, les textures de peaux survivent au maquillage et les horribles textures toc des costumes et des décors sont fidèlement reproduites. C'est simplement remarquable, en particulier si vous avez subi juste avant l'atroce transfert des Studio Canal / Network (blu-ray français et probablement anglais).
Sur le son : Anglais HD MA 5.1. Bon fort et tonique mais encore un peu étouffé et légèrement flou malgré l'indéniable haute-définition (les percussions à l'orchestre). L'immersion est très timide malgré l'abondance des effets sonores. Ceux-ci ont beau être aussi clinquants et percutants qu'un flipper, ils demeurent localisés dans la sphère avant. La comparaison avec le CD est claire, nous sommes encore en-dessous du son studio. Cependant le son du blu-ray français est beaucoup moins bon en comparaison, et là encore il n'y a aucun doute sur qui a édité le meilleur transfert : les américains.
Bonus : SD porté du DVD américain. Alex Ross (illustrateur) à propos du film Flash Gordon, qu'il considère le film le plus coloré de sa jeunesse - un simple compliment ; interview du scénariste Lorenzo Semple Jr, d'où vient visiblement le gros problème de scénario : avant même avoir lu la bande dessinée, et sans en connaître le contexte, il était déjà parti pour rédiger des dialogues "campy" (ridicules). Imaginez simplement que George Lucas et compagnie aient procédé avec la même désinvolture pour Star Wars, Indiana Jones etc. Étonnamment, le producteur et d'une manière en Italie, on adorait Flash Gordon d'après le propre aveu du scénariste, qui ne s'est même pas posé la question de savoir pourquoi (le merveilleux du space opera, le styling et les décors spectaculaires et vertigineux, le feuilletonnisme, l'action pure et l'héroïsme à puissance maximum, les visuels remarquables, le sens de la composition, l'aspect sculptural des héros et héroïnes etc.) ; premier épisode du serial Flash Gordon Space Soldiers (13 épisodes) The Planet Of Peril // La planète maudite, qu'il faut voir pour le croire (Le pilote : "nous n'arriverons pas à atterrir, dites aux passagers de tenter leur chance avec leurs parachutes..." et tous les passagers de l'avion qui sautent en parachute en hurlant...). Vivement d'ailleurs que le serial sorte en blu-ray.
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The Hole, le film de 2009
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The Hole 3D (2009)
Traduction du titre original: Le trou.
Sorti en Italie le 11 juin 2010.
Sorti en Russie en 3D le 17 juin 2010.
Sorti en Angleterre le 22 septembre 2010.
Sorti en France le 28 mars 2012.
Sorti en 3D aux USA le 28 septembre 2012.
De Joe Dante. Avec Chris Massoglia, Haley Bennett, Nathan Gamble.
Pour adultes et adolescents.
Dane, son petit frère Lucas et sa mère Susan viennent emménager dans une nouvelle maison… pour la nième fois. Furieux d’être privé de ses amis (que sa mère n’appréciait pas), Dane est un adolescent ombrageux, qui refuse de jouer au basket avec son petit frère. Plus tard, sa mère vient s’excuser : elle devait déménager, elle ne pouvait prendre aucun risque. Dane ne veut plus discuter : sa mère veut qu’il soit heureux, il est heureux. Le lendemain, leurs cartons sont arrivés, et Dane, qui s’amuse à faire peur à son petit frère, remarque la jolie voisine. Comme Lucas doit porter un carton à la cave, il découvre un vaste sous-sol inquiétant, avec des grincements, des craquements et des coups isolés. Puis un bruit de clochettes et de courses légères. Un déménageur arrive et Lucas s’enfuit précipitamment de la cave.
Le soir venu, Lucas a vu sur la piscine de sa jolie voisine depuis sa chambre et la dessine en bikini. Le lendemain, les deux garçons seront seuls dans la maison car leur mère doit partir travailler. Elle leur demande de faire des activités communes, mais c’est en pure perte. Lucas veut cette fois jouer au Base-ball. Il a bien sûr remarqué que son grand frère passe son temps à regarder la jolie voisine. Comme son frère refuse une fois de plus de jouer avec lui, Lucas va directement parler à la jolie Julie.
Furieux que son petit frère l’ait montré à Julie, il descend poursuivre Lucas jusque dans la cave. En le bousculant, il fait tomber une étagère, qui dissimulait une trappe, également cachée sous un fauteuil et un tapis. La trappe est lourdement cadenassée. Pour Dane, c’est seulement pour empêcher les curieux de toucher aux tuyaux, mais pour Lucas, c’est peut-être pour garder un trésor. Ils découvrent les clés des cadenas cachés dans un pot métallique, et lorsqu’ils soulèvent la trappe, le brouillard qui l’occupait est aspiré vers le fond, et il n’y a plus qu’un trou obscur – un puits sans fond. Ils ne remarquent pas que les bords de la trappe sont couverts de griffures profondes. C’est Lucas qui a ensuite l’idée de descendre une poupée parlante South Park avec une lampe torche au bout d’une corde… Mais quelque chose agrippe la caméra et coupe la corde.
Sur ces entrefaits, la jolie Julie les interrompt. Elle est venue voir si les deux frères ne s’étaient pas entretuée. Ils lui montre leur trou, et Charlie, le petit chien de Julie qui était venu renifler s’enfuit précipitamment. Comme Julie pense que ce n’est qu’un espace vide sous la maison, Lucas fait tomber un gros pot de peinture vide dans le trou… et aucun bruit de chute. Julie admet alors que c’est bizarre.
Puis c’est à Dane d’utiliser une canne à pêche pour faire descendre un autre pot de peinture… toute la ligne descend, puis la ligne lâche, et le pot est perdue. Dane tente cette fois de faire descendre une caméra vidéo… Julie se moque en disant qu’il a peu de chance de découvrir les catacombes de Bensonville, et que ce n’est qu’un trou très profond creusé par un Creepy Carl, qui habitait avant la maison. Dane récupère la caméra, qui fonctionne toujours, et commence à projeter la vidéo sur la télévision du salon – mais les trois adolescents se perdent en conjecture devant l’espèce de rocher qu’affiche l’écran. La mère de Dane et Lucas entrant sur ces entrefaits, ils prétendent être en train de regarder un programme de télévision ordinaire, et dans leur dos, le rocher ouvre ses nombreux yeux…
La nuit vient, et ils se sont couchés, en laissant la trappe grande ouverte. Lucas, qui a entendu un bruit, déménage pour aller dormir sur un matelas dans la chambre de son grand frère, qui ne s’étonne pas. Dans la maison voisine, Julie est réveillée par son walkman qui s’est brutalement remis en marche avec le volume à fond.
Le lendemain, la mère de Lucas va l’inscrire à son école. De son côté, Dane a rendez-vous avec Julie : la jeune fille doit lui faire visiter la ville… Julie apprend qu’ils ont sans arrêt déménagé depuis son enfance. Ils s’arrêtent devant Frolic Garden, un ancien parc d’attraction abandonné que Julie déteste. Ils vont ensuite manger un hamburger. Julie lui demande comment il trouve sa viande, et elle lui raconte qu’ici ils mélangent la viande avec celle des écureuils de la région. Dane la croit et elle se moque de lui. Puis Dane remarque le médaillon coupé en deux de Julie, mais elle refuse d’en parler. Il est quatre heures de l’après-midi, et Dane n’est toujours pas rentré de sa balade avec Julie : la mère de Lucas doit donc laisser le garçon seul à la maison.
Après avoir joué aux jeux vidéos, Lucas va dans sa chambre et trouve une poupée sinistre d’Arlequin grimaçant sur son lit. Pensant à une plaisanterie de son grand frère, il prend une couverture, enveloppe la marionnette, et va l’installer dans le lit de son frère. Au même moment, Julie est allée se laver les mains et entend une petite fille pleurer dans une des cabines. La lumière s’éteint, et comme elle veut ouvrir la porte des lavabos, celle-ci est bloquée.
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Splice, le film de 2010
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Splice (2010)
Sorti aux USA le 4 juin 2010.
Sorti en France le 30 juin 2010.
Sorti du blu-ray anglais le 16 mai 2010.
Sortie du blu-ray américain le 5 octobre 2010 (multi-régions, pas de version française, pas de sous-titres français).
Sorti du blu-ray français le 2 novembre 2010 (région B)
De Vincenzo Natali (également scénariste). Avec Adrien Brody, Sarah Polley, Delphine Chanéac, Brandon McGibbon, David Hewlett, Simona Maicanescu.
Pour adultes.
Un jeune couple de bio-techniciens, Clive et Elsa, procèdent à un accouchement qui se passe moyennement : le cœur du bébé s’arrête et ils sont obligés de le choquer pour refaire battre son cœur. Mais de leur avis, le bébé est parfait, et il a une tête à s’appeler Marvin, mais ils le prénomment Fred. Le bébé est en fait une sorte de grosse larve, qui fait la paire avec la dénommée Ginger. À peine réunis les deux larves se mettent à s’enrouler une espèce de langues, de fait, à faire un bébé. Leur chef de service est très inquiet avant la présentation auprès du comité de direction : depuis trois ans, leur laboratoire a combiner les ADN de nombreuses espèces, et ont abouti à Ginger et perfectionné leur technique de combinaison génétique au point de pouvoir introduire des gènes humains, ce qui les mènent droit à des possibilités de production de médicaments contre d’innombrables maladies humaines.
La responsable du comité de direction leur annonce alors qu’ils sont ravis, et qu’ils vont fermer le laboratoire, car ils doivent se lancer dans la phase 2, la production de bétail viable. Newstead les tient : la firme est propriétaire de tous leurs brevets et Elsa ne veut pas passer les cinq prochaines années à farfouiller l’ADN de protéines. Clive décide de la suivre dans son projet : hybrider l’humain et l’animal. Mais les premières tentatives sont un échec. Alors la jeune femme décide de forcer l’hybridation des gènes. Après de nombreux échecs, ils obtiennent soudain un succès, sans savoir exactement comment : tous les gènes se combinent à présent les uns aux autres : ils tiennent leur découverte du siècle, congelée. Elsa amène alors le container et s’enferme seule dans le laboratoire. Elle ne lui ouvre que lorsqu’elle a inséré le génome créé dans un œuf et mit l’œuf en gestation. En rouvrant la porte à son compagnon, elle rappelle que le clonage humain est interdit, mais que la chose qu’ils viennent de créer n’est pas humaine. Sous leur yeux, les premières subdivision de l’œuf remplissent leur utérus artificiel. Plus tard, alors qu’Elsa surveille l’embryon, le cœur de celui s’arrête, puis repart.
Alors qu’ils passent une soirée tranquille à rêver d’un appartement plus grand, ils reçoivent une alerte par téléphone : Beti, comme ils l’ont prénommée, s’apprête à sortir, très en avance sur le planning, et beaucoup plus grosse que prévu. Comme Elsa met sa main gantée pour sentir la créature, celle-ci la saisit par le bras, et Clive brise la vitre de la couveuse puis découpe la poche : la créature libérée relâche enfin Elsa. C’est une espèce de grosse larve, avec une queue dotée d’un dard, dard qui a frappé Elsa qui se met à convulser. Clive lui injecte alors un antidote dans la cuisse et Elsa se redresse, répétant : « qu’est-ce que c’était ? ». Ce à quoi Clive répond que c’était une erreur. Selon Clive, la créature est mal formée, et il veut l’euthanasier, mais Elsa l’arrête : ils n’en savent rien, il faut d’abord l’étudier, et voir si elle est viable…
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Percy Jackson: Le voleur de foudre, le blu-ray de 2010
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Percy Jackson, le blu-ray français de 2010
Sorti le 9 juin 2010 (région A et B )
Ici l'article de ce blog sur le film Percy Jackson: Le voleur de Foudre de 2010.
Sur le film : Si vous avez lu le roman original, c'est presque insupportable tant l'adaptation semble mépriser l'original. Si vous n'avez pas lu le roman, vous devrez supporter les anachronismes, les maladresses de production, le rythme inégal et les acteurs sous-employés. Chris Columbus, qui a tout de même signé Harry Potter 1, ne s'est pas foulé, c'est le moins que l'on puisse dire, même si le résultat est quand même moins grave que n'importe quel massacre signé Michael Bay (Transformers). Et si nous nageons dans la pacotille brusquée, avec un scénario qui va du point A au point B à la manière d'une attraction de foire, cela reste assez sympathique. Notez que le film suivant, "La mer des monstres" sera plus réussi, d'abord parce que le texte du romancier sera bien davantage respecté, et parce tout aura été mieux ficelé.
Image : Excellente, format 2.35:1, 1080p - les détails fins sont constamment présents jusqu'au grain de peau, les cils et le duvet sont occasionnellement visibles. Le problème est que la production et les effets spéciaux ne donnent pas toujours à voir de quoi s'extasier, donnant au film une allure générale un peu toc - nous ne sommes définitivement pas dans un des derniers films signé Guillermo Del Toro ou Peter Jackson ou encore, dans un Harry Potter...
Son : Excellent, Anglais DTS HD MA 5.1 - Image sonore détaillée, immersion complète, effets sonores convaincants. Egalement fournie la piste française, allemande et italienne DTS 5.1, tous les sous-titres correspondants, plus hollandais, espagnol, tchèque, arabe, chinois, hébreux, polonais.
Bonus : correct, 16/9ème HD - sous-titrés. Scènes coupées (plutôt réussies), Secrets Of The Gods, Discover Your Powers Quizz, Inside Camp Half-Blood, On Set With Brandon T. Jackson, Meet The Demi-Gods (entretien avec les acteurs, qui racontent le film...). Le menu d'accès est en anglais.
En conclusion, ce blu-ray est une très bonne présentation d'un film qui distraira sans problème les jeunes spectateurs pourvu qu'ils n'aient pas lu le roman original. Dans le cas contraire, déception assurée.
Notez que certains propos dans les bonus (Camp Half-Blood par exemple) expliquent la basse qualité de cette adaptation : par exemple, à propos du camp des sang-mêlés, le responsable des décors expliquent que dans le roman, le camp est composé de nombreux temples, ce qui ne fait pas assez "camp d'été" (ce qui est un peu normal, parce que dans le roman, ce n'est pas un camp d'été mais un refuge et un camp d'entraînement pour demi-dieux grecs). Juste avant dans le bonus, un autre membre de la production explique que le camp qu'ils ont construit ne faisait pas assez "grec" et qu'il a fallu rajouter des éléments grecs. Autrement dit, la production se fichaient complètement du contenu du roman et une fois le contenu du roman foulé au pied, ils avaient une approche incohérente et désordonnée - le genre d'approche qui bouffe du gros budget sans que l'on puisse voir le résultat à l'écran.
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La guerre des monde (2005), le blu-ray de 2010
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War of The Worlds (2005), le blu-ray belge de 2010.
Sorti en Belgique (?) le 3 juin 2010 (multi-région, mauvais transfert à l'image bruitée et délavée).
Sur le film : Rempli d'images chocs dont la pluie de cendres blanches directement inspirée de la chute des tours de New-York du 11 septembre, War of the World est donc la nouvelle production de Steven Spielberg – autrement dit le block-buster de l'été – traduisez la machine à faire du fric (normal) et à nous en mettre plein les mirettes (merci). Nous voilà donc embarqué dans un trip à la Roland Emmerich, époque Independence Day... Et tentant cette route, Spielberg et ses scénaristes trahissent complètement les idées du roman original d'H. G. Wells, quand bien même Wells est cité au début et à la fin du film.
En effet, dans un récit d'invasion épouvantable, Wells mettait en scène un scientifique (figure intelligente et éclairée de l'époque), assistant à la destruction de sa civilisation par les monstres utilisant toute arme de destruction massive à leur disposition. Ces monstres n'ayant d'autre but que d'élever et de consommer l'être humain comme des bestiaux – ce qui scientifiquement n'avait rien d'inspiré puisque l'élevage des bestiaux est beaucoup plus rentable. En comparaison, le film de Spielberg met en scène un honnête ouvrier (l'américain moyen ?) qui va tout faire pour protéger les deux gamins qu'on lui a confié. L'attaque est brutale, hallucinante, dirigée uniquement sur des cibles civiles innocentes, et des flots de réfugiés... Bref il ne manque que les scènes de tortures dans les prisons aliens avec des demoiselles extraterrestres qui se font prendre en photo avec des terriens humiliés et tenus tout nus en laisse.
Alors oui, c'est du grand spectacle spectacle, avec des images chocs et des sensations fortes (et de belles incohérences, comme le camescope qui résisterait à l'effet EMP même débranché - quelqu'un n'a pas compris comment fonctionne l'effet EMP) et je comprends que Spielberg ait pu y céder, mais compte tenu de la gravité de ce qui arrive à l'intérieur et à l'extérieur des États-Unis, j'aurais apprécié que le film ne servent pas directement et aveuglément la pire propagande des années 2000. Enfin, il est simplement impardonnable d'avoir récupéré l'image des victimes du 11 septembre couvertes des centres tombées après la chute des tours, pour faire du fric et manipuler les émotions des spectateurs. Il est également impardonnable d'avoir glissé la propagande de la secte scientologiste dans le film, le truc de l'espace quand la petite fille fait sa crise de nerfs, qui ne marche absolument pas dans la réalité soit-dit en passant.
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Sur l'image : médiocre. Couleurs délavées, image bruitées aux aplats grouillants et pulsants, noirs bouchés, détails fins manquants dans une majorité de plan, y compris les plans sans agitation, de jour et par temps clair. Ce n'est pas le film que j'ai vu au cinéma à sa sortie, et c'est la compression qui est en cause, ainsi que probablement le transfert, certainement pas réalisé à partir d'un négatif d'origine, ou bien quelqu'un a vraiment bâclé le boulot, ou bien un sous-fifre a voulu "améliorer" l'allure du film en salissant volontairement l'image. En effet, le prétendu grain - bruit pulsant grouillant dans un plan fixe n'est pas naturel, et ne correspond pas à la taille de la pellicule. Je parierai cependant sur le studio qui a envoyé à l'éditeur un scan d'une copie de qualité limité au lieu de faire un travail propre plus couteux, voire a utilisé un transfert HD destiné au DVD, insuffisant pour un blu-ray.
Sur le son : anglais DTS-HD Master Audio 5.1 - très bon. L'action n'est pas dans votre salon, mais pas loin, et cela reste spectaculaire, avec des bonnes basses, bien détaillé, avec un réalisme des effets sonores qui varie selon la scène mais peut interpeller, mais une activité arrière constante, qui peut cependant devenir bizarre, quand l'action se retrouve dans la bulle avant et l'orchestre joue derrière vous (et il n'y a évidemment aucun orchestre dans la scène). Il y a donc deux problèmes, le premier à la source avec des choix de la production contestable (comme les violons ou l'orgue synthétique qui prennent le dessus sur l'immersion dans la scène où les héros rejoignent le champ de bataille à 1 heure 08 par exemple). Peut-être que sur un autre système audio, cela choque moins car mes hauts-parleurs arrières ne sont pas baissés par rapport aux hauts-parleurs avants, afin d'obtenir une véritable immersion dans l'espace sonore du film. L'autre problème est que la compression du son est encore trop forte pour un réalisme maximum, et là, vous pouvez parier que les éditions blu-ray américaines seront de meilleure qualité que les éditions européennes, parce que les éditeurs français tendent à compresser davantage l'image et le son du film plutôt que de s'organiser autrement.
Sur les bonus : nombreux, surtout de la publicité noyant le peu d'informations vraiment intéressantes sur la production du film. Clairement pas un travail de passionné. L'image est assez laide, le son un peu étouffé : 4:3 déformée, pas en haute définition.Le premier bonus "Revisiting The Invasion" est un genre de publicité où tout le monde se félicite sans passion ; en résolution standard 4:3 déformé (il faut changer les réglages du téléviseur pour revenir au format normal). Paradoxalement, les images extraites du film de 1953 sont plutôt belles (un master HD non nettoyé de ses coups écrasé en SD ?), tandis que les images du tournages sont de la vidéo SD parfois limite baveuse. Même combat pour The HG Wells Legacy.
Le troisième : Spielberg and the original War of the World est un autre spot publicitaire où Spielberg s'auto-congratule d'avoir fait venir les acteurs du film de 1953 pour une scène à la fin du film, suivi d'interviews brefs et peu intéressants. Le quatrième : The Family Units est une publicité de plus, qui en fait à demi mot souligne que le film a été fait très vite (et donc le travail sur la fameuse famille a été franchement bâclé, et même caviardé sur d'autres films de Cruise). Le cinquième est sur les prévisualisation des plans (storyboard animé) : Spielberg déclare qu'il préfère improviser et qu'il utilise les prévisualisations pour faire plaisir à Lucas ; en réalité il est impossible de faire un tel film sans prévoir qu'il va falloir ajouter les effets spéciaux aux images tournées, et Spielberg avoue ensuite que c'est ILM qui filme d'abord le film virtuellement, avant le tournage - et du coup, il insiste sur le fait qu'il était à ILM au moment de ce travail (encore heureux !).
Sixième bonus : Les journaux de production (en quatre parties) détaille le travail de création du film dans l'ordre chronologique, ponctué d'étranges interventions de gens qui n'y étaient pas (Tom Cruise sur le segment consacré à la préproduction) : encore un bonus bon dans l'idée mais transformé en bête opération publicitaire, brouillant au passage les interviews plus intéressants de ceux qui ont fait le vrai boulot que le titre du bonus annonce. Septième bonus : la conception des créatures ; huitième bonus : la musique orchestrale du film de John Williams (pas la meilleur BO de ce dernier, rien de mémorable, beaucoup de motifs déjà entendus ailleurs). Neuvième bonus : We Are Not Alone ou Spielberg et les extraterrestres - encore de la publicité.
Des galeries pas très fournies : 1°) costumes - au début affreux car en noir et blanc inversé rendant illisible le dessin de mode ; à la fin en couleurs ; 2°) photos de scènes : oh surprise, l'image est beaucoup plus belle et très finement détaillée, au contraire des images du film sur le blu-ray, notez les textures de peau et cils de Tom Cruise, les détails fins de sa veste de cuir - manche, fermeture éclair, les cils et le grain de peau de Dakota Fanning ; les cils de la même dans la scène d'observation de l'orage depuis l'arrière-cour ; observez les noirs des scènes de nuit, comme celle du ferry) ; 3°) tournage et 4°) dessins de productions.
Dernier bonus, le teaser au cinéma en HD, et là, la totale : ce sont bien les mêmes images que le début du film, mais cette fois sans aucun bruit, avec les détails fins. Aucune trace du grain prétendu naturel et propre au film, la preuve que les critiques qui prétendent que le transfert actuel est la vision du réalisateur sont des gros menteurs. Les plans suivants ne proviennent pas du film (des familles regardent l'orage au loin) et ont dû être tournés pour la bande-annonce et sont de qualité inférieure. Il est bien dommage que les deux autres bandes annonces véritables n'aient pas été incluses, mais je suppose que cela aurait prouvé encore davantage si nécessaire, que l'acheteur du blu-ray s'est fait avoir, en montrant de nombreuses scènes du film correctement transférées pour la haute définition.
En conclusion : La guerre des mondes de 2005 est un produit vite ficelé par l'usine Spielberg avec quelques scènes efficaces, piraté pour le pire par Tom Cruise. Le blu-ray escroque celui qui souhaite voir le film dans une haute définition digne de la projection cinéma avec un mauvais transfert de l'image, auquel le critique du site blu-ray.com ose attribuer la qualité d'image maximum (on ne mord pas la main qui vous nourrit ? l'édition américaine aurait une meilleure image ? On ne le dirait pas à la vue des captures du blu-ray illustrant l'article). En ce qui me concerne, il est simplement inadmissible de vendre en blu-ray un film récent moins beau à voir qu'au cinéma lors de la sortie du film.
On peut faire pire, comme par exemple le blu-ray de Blueberry l'expérience secrète, qui carrément vend du mauvais DVD bruité délavé sans aucun détail fin et pour cause aux prix du blu-ray, en prétendant être du blu-ray et en annonçant sur la jaquette du 1920p quand c'est de la mise à échelle 1080p. Le blu-ray de la guerre des mondes a pour lui le fait que c'est la seule édition disponible (la version de 1953 n'est pas disponible à l'heure à laquelle j'écris cet article), que le son n'est pas trop mauvais, et que quelques scènes demeurent spectaculaire malgré le mauvais traitement à l'image.
A priori, passez votre chemin.
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