Nirvana, le film de 1997Feu rouge cinéma

Nirvana (1997)
Traduction du titre : Beatitude.

Ce film aurait possiblement deux versions: américaine courte (montage Miramax) de 96 minutes, originale italienne de 113 minutes.

Sorti en Italie le 24 janvier 1997.
Présenté au Festival de Cannes le 12 mai 1997.
Sorti en France le 28 mai 1997 (1h49 minutes, donc apriori le montage original italien).
Sorti en DVD français METROPOLITAN FILM EXPORT en 2000.
Annoncé en blu-ray italien CG ENTERTAINMENT IT le 18 avril 2024.

De Gabriele Salvatores (également scénariste) sur un scénario de Pino Cacucci et Gloria Corica ; avec Christopher Lambert, Diego Abatantuono, Stefania Rocca, Emmanuelle Seigner, Gigio Alberti, Claudio Bisio, Silvio Orlando, Paolo Rossi, Sergio Rubini, Amanda Sandrelli.

Pour adultes et adolescents ?

(cyberpunk) Une voix de femme sur un écran pixelisé demande : « Que fais-je ici ? Voilà la question, Jimy… Pourquoi je suis là et pas ailleurs ? Peut-être Lisa a-t-elle besoin de Jimy ? Et Jimy de Lisa ... Les pixels s’assemblent pour composer un œil humain…

« Mais l’amour c’est autre chose que le besoin ou la dépendance… L’amour c’est l’amour et c’est tout. Et tu dois rien attendre en échange. »

… puis deux yeux, des oreilles et un nez.

« Et nous, nous aimons-nous encore, Jimmy ? Que fait-elle ici Lisa ? »

Le visage se dissout dans une sorte de tourbillon de fumées bleuâtres. Une voix d’homme hors écran prend le relais…

« Ça faisait un an que Lisa était partie. Et je navigais encore une fois sur une mer toute noire. J’ai réussi plusieurs fois à m’en sortir. Mais cette fois-ci, j’avais plus d’étoiles dans l’âme. J’sais pas si ça vous est déjà arrivé : tu te réveilles un matin, et ton seul désir est de te replonger dans le noir, si possible sans rêver de toute façon. Sans recommencer à vivre.

Je ne sais pas où vous vous trouvez en ce moment. Mais essayez un peu d’y penser : votre sang est devenu dense comme du goudron… Vos pensées gisent sur le sol comme des oiseaux morts… Votre souffle est retenu. Okazana Starr pouvait aller se faire foutre : inutile de le nier, je m’étais perdu. Maintenant je glisse… Les données de chargement du programme défilaient rapidement à la limite de mon champ visuel. Je suis ici, assis dans cette chambre d’hôtel, et j’attends. »

Une fenêtre sur la pluie qui bat dehors contre les vitre. Un journal posé sur une tablette, une cigarette sur le cendrier à côté. « Le virus indien n’a pas encore été inoculé. Et quoi que je sache, tout cela pourrait bien me tuer. Je me sens tranquille… »

L’homme assis à côté de la fenêtre porte un casque avec une visière opaque d’où sort un câble double épais se divisant en deux – une extrémité blanche, une extrémité noire, branchés frontalement au casque. « Du reste, nous sommes encore sur la piste : nous n’avons pas encore commencé à voler… »

L’homme est assis devant une tour d’ordinateur et son écran. « Chambre numéro 717 de l’hôtel Chelsea. Demain c’est la veille de Noël. J’ai vraiment de la peine à le croire, que tout ça a commencé srulement il y a deux jours. »

Ailleurs, il y a deux jours ? Un homme mûr, un peu gras, un peu chauve, moustachu marche vers un écran viditel, avec un revolver posé sur le carton à côté. Il compose un numéro. Une jeune femme gothique apparaît à l’écran. Le moustachu demande : « Tu es qui ? » La femme (Maria) répond abruptement : « Et toi, qui es-tu ? C’est toi qui m’a appelé, non ? »

Le moustachu répond d’une voix posée : « Je m’appelle Solo… » et explique : « Dans ma poche, j’ai trouvé ton numéro de téléphone, et… Je ne sais pas comment ça se fait. De toute façon je ne sais ni qui je suis ni ce que je fais ici : je ne me souviens de rien ! »

A l’écran, la gothique répond : « Fais voir ? Montre-toi ? » et comme Solo tend la joue, elle s’exclame : « Oh oui : tu es l’italien qui était hier au restaurant de Chong-Li. » Le moustachu répond « Probable, oui. » Elle continue : « Je t’ai donné mon numéro, tu t’ souviens ? » « Non, pas du tout. Mais je m’souviens de cette phrase. Tu ne l’as pas déjà dites ? » « C’est ça, bien sûr… Dis donc, je ne sais pas ce que t’as avalé, je ne veux surtout pas le savoir — mais quand tu redescendras sur terre, si tu as envie de t’amuser, t’auras qu’à m’appeler : je ne coûte que 50.000 acus. »

Le moustachu l’interrompt : « Attends, parle encore ! vas-y, continue, redis ce que tu viens de me dire : j’ai déjà entendu ça quelque part… »

Un piétinement fait vivement se retourner le moustachu : « Qui est là ? »

C’est un grand punk aux cheveux violets qui l’a mis en joue avec une sorte d’arme lourde à plusieurs canons qui lui tient lieu d’avant-bras droits. Souriant, le punk interpelle le moustachu : « Ah, te voilà, Spaghetti ! » tandis que l’arme fait entendre un bourdonnement de montée en charge. « Le point est pour moi, cette fois-ci ! » « De quel point tu parles ? »

Le punk tire une seule balle et le moustachu s’écroule contre les cartons, les yeux exorbités.

Agglomération du Nord. Trois jours avant Noël. La neige tombe drue dans la nuit noire sur la ville lointaine illuminée. Une voix de femme acidulée vante : « Nirvana, c’est le nouveau jeu de Jimy Dini qui se déroule dans la périphérie de l’agglomération, envoyé directement dans votre tête. »

Et sur un grand écran lumineux, une déesse de la mort violette chargées d’or et aux longs cheveux noirs tirer une langue interminable sur un fond embrasé, sous le titre « N * I * R * V * A * N * A »

« Un jeu Okazana Starr… » achève d’annoncer la voix acidulée.

Dans une vaste salle aux baies vitrées reflètant l’enseigne néon d’un hôtel, l’homme, sans son casque de réalité virtuel, se tient seul, debout, tandis que l’interpelle une voix de femme assez ferme : « Il est 20 heures, Johnny. Ta maison te souhaite une bonne soirée et te rappelle que tu n’as plus que trois jours pour livrer ton nouveau jeu à Okazana Starr. »

Nirvana, le film de 1997

Nirvana, le film de 1997

Nirvana, le film de 1997

Nirvana, le film de 1997

Nirvana, le film de 1997

Nirvana, le film de 1997

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Ici la page du forum Philippe-Ebly.fr consacrée à ce film.

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