Soleil vert, le roman de 1966
- Détails
- Écrit par David Sicé
- Catégorie : Blog
- Affichages : 88
Make Room! Make Room! (1966)
Traduction du titre : Faites place ! faites de place !
Titre français : Soleil vert.
Sorti le 17 juin 1966 aux USA chez DOUBLE DAY.
Sorti en trois parties en Angleterre dans le magazine SF IMPULSE, vol. 1 numéro 6, 7 et 8 octobre 1966,
Traduit en français par Emmanuel DE MORATI en mai 1974 aux PRESSES DE LA CITE FR,
Réédité en juillet 1988 chez POCKET.
Compilé en décembre 2005 dans Catastrophes, chez OMNIBUS FR.
Retraduit par Sébastien Guillot en Juin 2014 pour J'AI LU FR collection Millénaires (grand format).
Réédité en poche chez J'AI LU FR en juin 2016, puis en mai 2020.
Adapté "librement" (l'intrigue principale du film n'a rien à voir avec celle du roman) en film Soylent Green 1973.
De Harry Harrison.
Pour adultes.
(presse, dystopie, prospective) New York City en 1999 (soit 33 ans après l'année de parution du roman). Andy Rusch, inspecteur de police de 30 ans, vit dans une demi-pièce qu'il partage avec Sol, un ingénieur à la retraite qui a adapté un vélo pour produire de l'énergie pour un vieux téléviseur et un réfrigérateur. Lorsqu'Andy fait la queue pour leur ration d'eau qui ne cesse de diminuer, il assiste à un discours public des "Eldsters", des personnes âgées mises à la retraite de force. Une émeute éclate lorsqu'un magasin d'alimentation voisin propose une vente surprise de steaks "soylent" (soja et lentilles). Le magasin est pillé par la foule. Billy Chung, un Taïwanais américain de 18 ans, s'empare d'une boîte de steaks. Il en mange une partie et vend le reste afin de réunir assez d'argent pour trouver un emploi de coursier de la Western Union.
Sa première livraison le conduit dans un immeuble d'habitation fortifié, doté des rares luxes de la climatisation et de l'eau courante pour les douches. Il livre son message à un riche racketteur nommé "Big Mike" O'Brien et voit Shirl, la maîtresse de Mike, âgée de 23 ans. Billy quitte l'appartement, mais le répare pour pouvoir revenir dans l'immeuble plus tard. Il s'introduit chez Mike, mais lorsque celui-ci le surprend en flagrant délit, Billy le tue accidentellement et s'enfuit, les mains vides. Une preuve peut relier un patron du crime de l'extérieur de la ville qui pourrait essayer de s'étendre à New York, une menace pour les associés de Mike. Ils veillent à ce qu'Andy continue à travailler sur cette affaire, en plus de ses tâches habituelles.
*
Le texte original de Harry Harrison pour l'éditeur américain DOUBLEDAY en juillet 1966 et pour le magazine anglais SF Impulse d’août 1966
MAKE ROOM!
MAKE ROOM!
PROLOGUE
In December, 1959, the President of the United States, Dwight D. Eisenhower, said: “This government . . . will not ... as long as I am here, have a positive political doctrine in its programme that has to do with this problem of birth control. That is not our business.” It has not been the business of any American government since that time.
In 1950 the United States—with just nine and a half per cent of the world’s population—was consuming fifty per cent of the world's raw materials. This percentage keeps getting bigger and within fifteen years, at the present rate of growth, the United States will be consuming eighty-three per cent of the annual output of the earth’s materials. By the end of the century, should the American population continue to increase at the same rate, this single country will need more than one hundred per cent of the planet’s resources to maintain its current living standards. This is a mathematical impossibility—aside from the fact that there will be about seven billion people on this earth at that time and—perhaps—they would like to have some of the raw materials too.
In which case, what will the world be like?
PART ONE
MONDAY, AUGUST 9th, 1999
NEW YORK CITY—
— stolen from the trusting Indians by the wily Dutch, taken from the law-abiding Dutch by the warlike British, then wrested in turn from the peaceful British by the revolutionary Colonials. Its trees were burnt decades ago, its hills levelled arid the fresh ponds drained and filled, while the crystal springs have been imprisoned underground and spill their pure waters directly into the sewers. Reaching out urbanizing tentacles from its island home, the city has become a megalopolis with four of its five boroughs blanketing half of one island over a hundred miles long, engulfing another island, and sprawling up the Hudson River onto the mainland of North America. The fifth and original borough is Manhattan ; a slab of primordial granite and metamorphic rock bounded on all sides by water, squatting like a steel and stone spider in the midst of its web of bridges, tunnels, tubes, cables and ferries. Unable to expand outward Manhattan has writhed upwards, feeding on its own flesh as it tears down the old buildings to replace them with the new, rising higher and still higher—yet never high enough, for there seems to be no limit to the people crowding here. They press in from the outside and raise their families, and their children and their children’s children raise families, until this city is populated as no other city has ever been in the history of the world.
*
Traduction au plus proche
FAITES PLACE !
FAITES PLACE !
PROLOGUE
En décembre 1959, le président des États-Unis, Dwight D. Eisenhower, déclara : « Ce gouvernement... ... n'aura pas... tant que je serai ici, une doctrine politique positive dans son programme qui ait à voir avec ce problème du contrôle des naissances. Ce n'est pas notre affaire. »
Depuis lors, ce n'est l'affaire d'aucun gouvernement américain.
En 1950, les États-Unis — avec seulement neuf pour cent et demi de la population mondiale — consommaient cinquante pour cent des matières premières du monde. Ce pourcentage ne cesse d'augmenter et d'ici quinze ans, au rythme de croissance actuel, les États-Unis consommeront quatre-vingt-trois pour cent de la production annuelle de matières premières de la planète. À la fin du siècle, si la population américaine continue à augmenter au même rythme, ce seul pays aura besoin de plus de cent pour cent des ressources de la planète pour maintenir son niveau de vie actuel. Il s'agit d'une impossibilité mathématique, outre le fait qu'il y aura environ sept milliards d'habitants sur la terre à ce moment-là et qu'ils voudront peut-être aussi avoir une partie des matières premières.
Dans ce cas, à quoi ressemblera le monde ?
PREMIÈRE PARTIE
LUNDI 9 AOÛT 1999
NEW YORK —
— volée aux Indiens confiants par les Hollandais rusés, prise aux Hollandais respectueux des lois par les Britanniques belliqueux, puis arrachée à son tour aux Britanniques pacifiques par les Colons révolutionnaires. Ses arbres ont été brûlés il y a des dizaines d'années, ses collines nivelées et ses étangs frais drainés et remplis, tandis que les sources de cristal ont été emprisonnées sous terre et déversent leurs eaux pures directement dans les égouts. En étendant ses tentacules urbanisantes à partir de son île natale, la ville est devenue une mégalopole dont quatre des cinq arrondissements couvrent la moitié d'une île de plus de 160 km de long, engloutissent une autre île et s'étendent le long du fleuve Hudson jusqu'au continent de l'Amérique du Nord. Le cinquième et premier arrondissement est Manhattan, une dalle de granit primordial et de roche métamorphique bordée d'eau de tous côtés, qui se dresse comme une araignée d'acier et de pierre au milieu de sa toile de ponts, de tunnels, de tubes, de câbles et de ferries. Incapable de s'étendre vers l'extérieur, Manhattan s'est tordue vers le haut, se nourrissant de sa propre chair tandis qu'elle démolit les anciens bâtiments pour les remplacer par les nouveaux, s'élevant toujours plus haut, mais jamais assez haut, car il semble n'y avoir aucune limite aux personnes qui s'entassent ici. Ils se pressent de l'extérieur et élèvent leurs familles, et leurs enfants et les enfants de leurs enfants élèvent des familles, jusqu'à ce que cette ville soit peuplée comme aucune autre ville ne l'a jamais été dans l'histoire du monde.
*
La traduction française de Sébastien Guillot pour J’ai-Lu Millénaires.
SOLEIL VERT
Prologue
En décembre 1959, le président des Etats-Unis, Dwight D. Eisenhower, disait : « Aussi longtemps que je serai ici […] ce gouvernement […] n’aura dans son programme […] aucune politique de contrôle des naissances. Ce n’est pas notre affaire. » Et ce n’a été celle d’aucun gouvernement américain depuis cette époque.
En 1950, les Etats-Unis — avec tout juste 9,5 % de la population mondiale — consommaient 50% des matières premières de la planète. Ce pourcentage ne cesse de s’accroître, et d’ici quinze ans, au rythme de croissance actuel, ils en consommeront plus de 83% par an. D’ici la fin du siècle, si notre population devait continuer à augmenter au même rythme, ce pays aura besoin de plus de 100% des ressources de notre monde pour conserver notre niveau de vie présent. C’est une impossibilité mathématique — sans compter le fait qu’il y aura environ sept milliards de personnes sur cette Terre à ce moment-là, des personnes qui, peut-être, auront aussi envie de profiter un peu de ces matières premières.
Dès lors, à quoi le monde ressemblera-t-il ?
Lundi 9 août 1999
New York
… volée à des Indiens confiants par de fourbes Néerlandais, prise aux Néerlandais légalistes par des Britanniques belliqueux, pour qu’en suite les colons révolutionnaires viennent l’arracher à de paisibles britannique. Ses arbres ont été brûlés des décennies plus tôt, ses collines nivelées, ses étangs asséchés et remblayés, tandis que ses sources cristallines emprisonnées sous terre déversaient leurs eaux pures directement dans les égouts. En étendant ses tentacules de béton depuis l’île originelle, la ville est devenue une mégalopole dont quatre de ses cinq arrondissements englobent la moitié d’une île de plus de cent soixante kilomètres de long, et en engloutissant au passage une autre pour s’étirer ensuite jusqu’à l’Hudson River. L’arrondissement restant historiquement le premier de tous, Manhattan est un bloc de granit primordial et de roche métamorphique entouré de tous côtés par l’eau, tapi telle une araignée de pierre et d’acier au milieu de sa toile de ponts, de tunnels, de métros, de câbles et de ferrys. Incapable de s’étendre vers l’extérieur, Manhattan s’est développée en hauteur, en se nourrissant de sa propre chair — les vieux bâtiments étant détruits pour être remplacés par de nouveaux. Elle se dresse toujours plus haut, même si cela ne semble jamais suffire, comme s’il n’y avait aucune limite au nombre d’habitants décidés à venir s’y entasser. Il s’y pressent depuis l’extérieur pour y élever leurs enfants, qui eux-mêmes y fonderont une famille, qui elle-même… jusqu’à faire de cette cité la plus peuplée de l’histoire du monde.
*
La nouvelle traduction de Sébastien Guillot de juin 2014 pour J'AI LU FR.
... à venir.
***
Spaceman, le film de 2024
- Détails
- Écrit par David Sicé
- Catégorie : Blog
- Affichages : 137
Spaceman (2024)
Diffusé à l'international à partir du 1er mars 2024 sur NETFLIX INT/FR.
De Johan Renck, sur un scénario de Colby Day, d'après le roman Spaceman of Bohemia 2017 de Jaroslav Kalfař ; avec Adam Sandler, Paul Dano, Carey Mulligan, Kunal Nayyar, Lena Olin, Isabella Rossellini.
Pour adultes
(presse, prospective, extraterrestre, woke, toxique) Un barbu en tenue bleue (le blanc réfléchit les radiations, les couleurs bleues ou orange etc. favorisent différentes irradiations donc niveaux de cuisson !) d’astronaute patauge dans un ruisseau au milieu d’une forêt. A moins qu’il ne soit en train de rêvasser aux toilettes dans sa cabine. Une voix d’homme à la radio demande : « Jakub, est-ce que tu rejoins la transmission ? Nous avons besoin de te patcher… » Le dénommé Jakub bredouille « Attendez… » Il se détache, flotte à travers la cabine, déclenche la lente ouverture d’un sas… donnant effectvement sur ses toilettes et tire la chasse (sic). Puis il s’élance pour flotter jusqu’à un siège en face d’un écran, sur lequel un moustachu en chemise cravate dénommé Peter annonce qu’il le patche maintenant.
Sur la Terre, un ciel de nuit balafré d’une éjaculation rose fluo. Applaudissements nourris. Hors caméra, une femme déclare qu’au nom du programme spatial européen et du peuple tchèque : (après) 189 jours en voyage solitaire, elle souhaite un bon retour au commander Prochazka. Jakub apparait alors relativement souriant à l’écran, faisant bonjour de la main à la caméra, et répond – apparemment sans aucun délai, ce qui est physiquement impossible : « Commissionaire Tuma, salut de la périphérie de Jupiter. Je suis très enthousiaste de vous parler depuis là-bas. »
La vieille oratrice complimente Tuma : il a l’air en forme, et il semblerait que la longue attente touche à sa fin. Jakub confirme : « oui, c’est exact, la raison de ce voyage est juste en face de moi. » Son image est remplacé par l’éjaculation spatiale rose en plus étalée et avec des colonnes de chiffres nonsensiques surimprimés sur les côtés et en bas. « Je suis certain que les images que j’ai renvoyées ne lui rendent pas justice. » Non, en effet. « Mais le Nuage de Chopra est plus spectaculaire que vous ne pourriez l’imaginer. J’aurais voulu que vous puissiez tous le voir de la manière dont je le vois. » C’est-à-dire avec les odeurs.
La vieille reprend, à fond dans le dialogue d’exposition : « Ce phénomène a hanté nos cieux depuis les quatre dernières années… et à présent vos images ont captivé le monde. Véritablement spectaculaire… » qu’elle disait. Jakub répond que dans moins d’une semaine il collectera et analisera les particules qui composent le nuage. Et sera mort irradié et intoxiqué ?
« Nous ne savons toujours pas ce qu’elles sont ou d’où elles proviennent… » Et pourtant elles irradient d’un spectre lumineux dont les interférences devraient être analysables comme celles de n’importe quel astre (= objet flottant dans l’Espace ou le ciel…). « Alors que j’entrerai dans le nuage de Chopra, je révèlerait peut-être quelque mystère de l’univers… »
« Commandant, cela vous dérangerait-il de répondre à quelques questions des gens du monde ? » et Jakub de répondre, « je ferai de mon mieux » — pour enquiller davantage de dialogue d’exposition débités par Chat GPT ou en tout cas une production sans imagination qui a oublié de faire ses devoirs de science.
Première question, une petite fille dans l’intimité de sa chambre à coucher, sur son lit, si jeune et déjà camgirl : « Bonjour, mon nom est Anna. J’ai entendu dire (au pitch de ce film de m.rde) que vous étiez l’homme le plus solitaire de l’univers. »
Pas du tout, ma petite, c’est Julian Assange. Mais il n’est pas le seul prisonnier politique ayant prouvé les crimes contre l’Humanité et autres génocides de l’Occident, et payant pour cela le prix fort. Plus, t’es toute seule devant ta caméra et faudrait encore prouver que t’es une femme biologique, alors arrête de te la péter parce que tu passes à la télévision : tout le monde sait que l’Eurovision c’est de la fraude propagandaire depuis qu’ils ont donné le prix à l’Ukraine sans tenir compte d’aucun vote du public ou des jurys, et cela sera encore prouvé quand ils l’attribueront d’office à Israël en 2024.
Comme dans le film, Jakub semble ricaner nerveusement, comme s’il n’avait pas été formé à débiter les réponses du service de presse depuis son studio planqué sur la Terre, la seule explication possible à l’absence de tout délai entre les questions et ses réponses — la vieille intervient : « Je pense que ce qu’elle veut dire, c’est qu’il a atteint le plus lointain pour quiconque dans toute l’Histoire. »
Ce qui revient à dire strictement la même chose. Spécifions qu’il est inepte de faire dépendre la mission d’un seul membre d’équipage auquel n’importe quoi peut arriver sans qu’aucun camarade ne pourrait lui venir en aide, et sans aucun point de vue différent pour s’assurer qu’il n’est pas en train de désinformer l’Europe contre un gros virement international sur son compte Clearstream ou parce qu’il décompense comme n’importe quel être humain en mission lointaine et périlleuse, et fait une crise schizophrénique à cause de champignons magiques ingérés à son insu trente ans auparavant alors qu’une fête étudiante se déroulait chez lui en l’absence de ses parents.
Les champignons magiques restent à vie dans le cerveau humain, comme n’importe qui d’un peu curieux aura pu l’apprendre en consultant les témoignages et la documentation médicale.
Il parait complètement dingue d’avoir envoyé une mission habitée pour aller récupérer des trucs potentiellement mortel pour toute la planète et certainement irradiés, toxiques et contagieux, au lieu d’une mission robotisée.
Par ailleurs, combien de films et d’épisodes de série télévisées ont déjà été tournés sur le sujet d’une invasion ou de monstres venus de l’Espace ? Rien que depuis les années 1940, possiblement des dizaines de milliers. Et tout le monde, production et personnages l’ignorerait ?
En réponse à la reformulation de la vieille, la petite garce à l’écran insiste : « Est-ce que ça vous rend triste d’être si éloigné ? » Et je crois bien qu’elle veut lui vendre des services de reconfort en ligne, les siens ou autres. Je n’ose même pas imaginer sa question suivante, mais en fait si. Imaginez seulement que le personnel d’une mission aussi coûteuse, dépendant du moral d’un seul astronaute à bord, à propos d’un phénomène cosmique potentiellement apocalyptique, donne la parole à n’importe quelle harceleuse en ligne — ou sa réplique généré par Intelligence Artificielle par une start-up de trolls spécialisés dans le sabotage de la communication spatiale européenne — sans rien vérifier ni contrôler de ce que la garce a à dire.
Elle pourrait tout aussi bien s’exclamer en direct « Libérez la Palestine » et s’immoler par le feu ou se mettre à vanter l’efficacité d’une nouvelle drogue disponible immédiatement en ligne en scannant le QR code qu’elle s’est faite tatoué sur les fesses.
Dans sa réponse à la petite garce, Jakub mentionne qu’il utilise un téléphone luminique, seulement cela ne suffira pas à expliquer l’absence de délai dans ses réponses : il a aussi mentionné qu’il est à 500 millions de kilomètre de la terre. Prenez votre calculette : 500 millions divisé par la vitesse de la lumière, 300.000 km par seconde vous donne le délai qu’il faut à la lumière (donc à une vidéo de réponse ou de question avec son synchronisé) pour faire l’aller comme le retour entre Jupiter et Mars. Réponse : 167 secondes. Soit plus de deux minutes de délai physiquement incompressible, peu importe le baratin inepte dont on pourra vous gaver.
La prochaine fois, ne mentionnez pas la lumière comme moyen de communication interplanétaire.
***
Ici la page du forum Philippe-Ebly.fr consacrée à ce film.
***
La Voluspa, la prophétie de la Voyante, le poème du 10e siècle
- Détails
- Écrit par David Sicé
- Catégorie : Blog
- Affichages : 106
Völuspà (début Xème siècle)
Titre français : La prophétie de la voyante.
Ce poème a notamment inspiré le roman The Hobbit 1937 (en français Bilbo le Hobbit) de John R. R. Tolkien.
Supposé du dixième siècle.
Recopié en vieux norois en 1270 dans le Codex Regius.
D'un auteur anonyme.
Pour adultes et adolescents.
(Fantasy) Une voyante demande aux êtres humains nobles ou de basse lignée de faire silence pour l’écouter et demande au dieu Odin s’il veut bien qu’elle raconte ce dont elle se souvient des Géants, des Dieux, des Nains, et des premiers êtres humains du passé.
*
Version originale danoise, les 15 premières strophes sur 66.
Traduit en anglais, retraduit en français par mes soins. Je n’ai pas pu vérifier mot à mot la traduction anglaise par rapport au Codex Regius, mais la comparaison entre plusieurs autres traduction semble la valider suffisamment.
Ici la source du texte original et de la version anglaise : https://www.voluspa.org/voluspa.htm
1
Hljóðs bið ek allar helgar kindir,
Une audience je demande aux races sacrées
meiri ok minni mögu Heimdallar;
aux fils de Heimdall, de hauts rangs comme de bas ;
viltu, at ek, Valföðr! vel framtelja forn spjöll fíra,
Tu veux, Père des tombés, que je raconte bien
þau er fremst um man.
Les vieux contes dont je me souviens, des hommes d'autrefois.
2
Ek man jötna ár um borna,
Je me souviens encore des géants de jadis,
þá er forðum mik fœdda höfðu;
qui me donnèrent du pain pendant les jours passés ;
níu man ek heima, níu íviði,
Des Neuf mondes que j'ai connus, les neuf dans l'arbre
mjötvið mœran fyr mold neðan.
Aux racines puissantes sous le terreau.
3
Ár var alda þar er Ýmir bygði,
Ancien était l'âge où vivait Ymir;
vara sandr né sær né svalar unnir,
Il n'y avait ni mer, ni vagues fraîches, ni sable ;
jörð fannsk æva né upphiminn,
La terre n'existait pas encore, ni le ciel au-dessus,
gap var ginnunga, en gras hvergi.
A la place un vide béant, et de l'herbe nulle part.
4
Áðr Burs synir bjöðum um ypðu,
Alors les fils de Bur soulevèrent la terre plate,
þeir er Miðgarð mœran skópu;
Mithgarth le vaste royaume, ils l'ont construit ;
sól skein sunnan á salar steina,
Le soleil du sud réchauffait les pierres de la terre,
þá var grund gróin grœnum lauki.
Et le sol verdoyait | avec des pâturages qui luxuriaient.
5
Sól varp sunnan, sinni mána,
Le Soleil, sœur de la Lune, venant du sud.
hendi inni hœgri um himinjódyr;
Sa main droite posée | sur le rebord du Ciel ;
sól þat ne vissi hvar hon sali átti,
Ne savait pas où sa maison aurait dû être,
máni þat ne vissi hvat hann megins átti,
La Lune ne savait pas quelle puissance était la sienne,
stjörnur þat ne vissu hvar þær staði áttu.
Les étoiles ne savaient pas où se trouvait leurs haltes.
6
Þá gengu regin öll á rökstóla,
Alors, vinrent prendre place à l’assemblée,
ginnheilug goð, ok um þat gættusk;
les dieux saints, et tinrent conseil ;
nátt ok niðjum nöfn um gáfu
Ils nommèrent au midi et au crépuscule,
morgin hétu ok miðjan dag,
Ils nommèrent le matin, et la lune décroissante,
undorn ok aptan, árum at telja.
A la nuit et au soir, et aux années à compter.
7
Hittusk æsir á Iðavelli,
A Ithavoll se sont réunis les puissants dieux Aesirs,
þeir er hörg ok hof hátimbruðu,
Les sanctuaires et les temples en bois ils dressèrent hauts ;
afla lögðu, auð smíðuðu,
Des forges ils installèrent, et forgèrent le minerai en métal,
tangir skópu ok tól görðu.
Ils forgèrent des armes, et façonnèrent des outils.
8
Tefldu í túni, teitir váru,
Dans leurs demeures, en paix, ils jouaient à leurs tables,
var þeim vettugis vant ór gulli;
ils ne manquaient pas d'or, les dieux d'alors...
unz þrjár kvámu þursa meyjar
Jusqu'à ce qu'arrivent là-bas trois femmes géantes,
ámátkar mjök ór jötunheimum.
immenses et puissantes, venues de Jotunheim
(= le Royaume des géants du Froid)
9
Þá gengu regin öll á rökstóla,
Alors, vinrent prendre place à l’assemblée,
ginnheilug goð, ok um þat gættusk:
les dieux saints, , et tinrent conseil ;
hverr skyldi dverga drótt um skepja
pour trouver qui devrait éduquer la race des nains.
ór Brimi blóðgu ok ór Bláins leggjum.
née du sang de la géante Brimir et des jambes de la géante Blain.
10
Þar var Móðsognir mæztr um orðinn
Il y avait Motsognir, fait le plus puissant
dverga allra, en Durinn annarr;
De tous les nains, et ensuite Durin ;
þeir mannlíkun mörg um görðu
à leur image ils firent beaucoup des leurs,
dvergar í jörðu, sem Durinn sagði.
Les nains de la Terre, comme l'a dit Durin.
11
Nýi, Niði, Norðri, Suðri,
Austri et Vestri, | Althjof, Dvalin,
Austri, Vestri, Alþjófr, Dvalinn,
Nar et Nain, | Niping, Dain,
Nár ok Náinn, Nípingr, Dáinn,
Bifurr, Bafurr, Bömburr, Nori,
Bifur, Bofur, Bombur, Nori,
Ánn ok Ánarr, Óinn, Mjöðvitnir.
An et Onar, Oinn, Mjothvitnir.
12
Veggr ok Gandálfr, Vindálfr, Þorinn,
Vigg et Gandalf, Vindalf, Thrain,
Þrár ok Þráinn, Þekkr, Litr ok Vitr,
Thekk et Thorin, | Thror, Vit et Lit,
Nýr ok Nýráðr, nú hefi ek dverga,
Nyr et Nyrath,| | | maintenant vous ai-je cité
Reginn ok Ráðsviðr, rétt um talða.
Regin et Rathsvith... et la liste est correcte.
13
Fili, Kili, Fundinn, Nali, Hepti,
Fili, Kili, Fundin, Nali,
Vili, Hanarr, Svíurr, Billingr, Brúni,
Heptifili, Hannar, Sviur,
Bildr ok Buri, Frár, Hornbori, Frægr ok Lóni,
Frar, Hornbori, Fræg et Loni,
Aurvangr, Jari, Eikinskjaldi.
Aurvang, Jari, Eikinskjaldi.
14
Mál er dverga í Dvalins liði
La race des nains de la branche de Dvalin
ljóna kindum til Lofars telja,
Jusqu'à Lofar, je dois en faire la liste ;
þeir er sóttu frá salar steini
Les rochers qu'ils quittèrent, et à travers les terres humides
Aurvanga sjöt til Jöruvalla.
Ils cherchèrent un foyer dans les champs de sable.
15
Þar var Draupnir ok Dólgþrasir,
Il y avait Draupnir | et Dolgthrasir,
Hár, Haugspori, Hlévangr, Glóinn,
Hor, Haugspori, | Hlevang, Gloin,
Dori, Ori, Dúfr, Andvari,
Dori, Ori, Duf, Andvari,
Skirfir, Virfir, Skafiðr, Ai.
Skirfir, Virfir, | Skafith, Ai.
***
Night Shift, le film de 2024
- Détails
- Écrit par David Sicé
- Catégorie : Blog
- Affichages : 120
Night Shift (2024)
Annoncé aux USA pour le 8 mars 2024 (limité) et VOD US.
De Benjamin China et Paul China (également scénaristes), avec Phoebe Tonkin, Christopher Denham, Madison Hu, Patrick Fischler, Lamorne Morris, Lauren Bowles, Connor Price, Jess Varley.
Pour adultes et adolescents.
(Mystère, fantôme, presse) Alors qu'elle travaille pour la première fois de nuit dans un motel isolé, une femme commence à soupçonner que la propriété est hantée.
***
Ici la page du forum Philippe-Ebly.fr consacrée à ce film.
***
Le temps du loup, le film de 2003
- Détails
- Écrit par David Sicé
- Catégorie : Blog
- Affichages : 103
Le temps du loup (2003)
Ce titre serait une référence au poème nordique du Xe siècle la Völuspá (la prophétie de la voyante)
Autre titre (autrichien) Wolfzeit (même sens que le titre français).
Titre anglais : Time Of The Wolf.
Toxique, ce film montre de la violence réaliste possiblement réelle envers les animaux, en particulier des chevaux abattus et égorgés en gros plan. En revanche, le même film ne montre pas un être humain se faire abattre de la même manière au début de film, ce qui aurait été facile à simuler. De la même manière, les scènes de nudité sont gratuites.
Présenté au Festival de Cannes le 20 mai 2003.
Sorti en France le 8 octobre 2003.
Inclus dans le coffret blu-ray français Le cinéma de Michael Haneke TF1 VIDEO FR du 4 décembre 2013.
Sorti en blu-ray américain STRAND RELEASING le 21 décembre 2021 (vf originale incluse DTS MA 5.1).
Sorti en blu-ray allemand CAMERA OBSCURA le 10 décembre 2022 (vf originale incluse).
De Michael Haneke (également scénariste), inspiré des trois pièces de théâtre anglaise post-apocalyptique atomique The War Trilogy 1985 (en français pièces de guerre) d'Edward Bond ; avec Isabelle Huppert, Anaïs Demoustier, Lucas Biscombe, Daniel Duval, Béatrice Dalle, Patrice Chéreau, Hakim Taleb, Olivier Gourmet.
Pour adultes.
(Post-apocalyptique, violent) Après ce qui ressemble à une attaque chimique et/ou bactériologique et/ou atomique contaminant les eaux et obligeant à brûler le bétail, la famille Laurent décide de fuir la ville pour leur chalet perdu en forêt. Ils prennent un chemin de terre en forêt pour arriver jusqu'au chalet aux volets fermés, et descendent de voiture devant la petite maison. Ben le fils cadet veut amener la cage de la perruche dans le chalet mais son père (Georges Laurent) le rappelle à l’ordre : l’oiseau doit rester dans la voiture tant que la maison n’est pas chauffée, même s’il a faim : il attendra cinq minutes.
Le père sort un gros sac du coffre et se dirige vers la porte du chalet, les clés à la main. La mère (Anne) et la fille (Eva) aînée portent à deux un carton rempli de bouteilles d’eau, Ben amène un carton plus petit dont le fond est mouillé et sa mère lui dit de faire attention de ne pas se mouiller. Ils entrent tous dans le chalet obscur, et le père ouvre les volets. Ben demande où il doit poser son carton. Son père répond « N’importe où, de toute façon il faudra tout trier. » Sa mère répond « dans la cuisine », mais soudain, un inconnu leur ordonne de rester là et ils se figent.
Un moustachu vêtu d’un pull sale les tient en joue avec un fusil. Puis après un temps, il leur ordonne d’aller fermer la porte et de revenir. La mère lui obéit. Le père demande à l’inconnu « Qu’est-ce que vous faites ici ? » et reformule aussitôt « Enfin, je veux dire, comment vous êtes rentré ? » L’homme ne répond rien. Ben pose son carton.
Le père demande encore « Qu’est-ce que vous voulez ? » Puis il ordonne « Baissez votre fusil ! » et fait un pas en avant. L’homme hurle : « Mais restez où vous êtes sinon j’lui tire dessus ! », pointant le fusil en direction de Ben.
***
Ici la page du forum Philippe-Ebly.fr consacrée à ce film.
***