Batman, le film de 1966
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Batman: The Movie (1966)
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Sorti aux USA le 30 juillet 1966.
Sorti en Angleterre le 16 décembre 1966.
Sorti en France le 6 septembre 1967.
Sorti en blu-ray américain Special Edition le 1er juillet 2008 (région A, Anglais DTS-HD MA 5.1, français DD 2.0, commentaire audio des acteurs, du scénariste, piste orchestrale HD MA 5.1 nombreux bonus)
Sorti en blu-ray français le 11 février 2009 (région B, français DTS 5.1, avec les bonus de l'édition américaine)
Ici l'article de ce blog sur le blu-ray américain de 2008 du film Batman (1966)
Ressortie en France le 23 mars 2016 (pour la sortie de Batman Vs Superman: L'aube de la Justice).
De Leslie H. Martinson, sur un scénario de Lorenzo Semple Jr. d'après la bande dessinée de Bob Kane ; Adam West, Burt Ward, Lee Meriwether, Cesar Romero, Burgess Meredith, Frank Gorshin, Alan Napier, Neil Hamilton, Stafford Repp, Reginald Denny, Milton Frome, Gil Perkins, Dick Crockett, George Sawaya.
Pour tout public.
Un bateau de plaisance amène une invention révolutionnaire à Gotham City, tandis que lors d’une paisible balade motorisée, le millionnaire Bruce Wayne et son jeune pupille Dick Grayson ont été rappelé au Manoir Wayne par un appel au secours urgent, mais anonyme. L’invention révolutionnaire et son gardien seraient en grand danger à bord de leur bateau. N’étant jamais de ceux qui se défaussent de leur responsabilité, Bruce et Dick, avec une rapidité et une résolution caractéristique, descendent promptement à la Batcave.
Et puis, comme ils l’ont fait tant de fois auparavant, en tant que Batman et Robin, guerriers courageux contre le Crime, ils s’en vont, une fois de plus, porter secours, à bord cette fois de la Batmobile atomique. Robin passa alors un appel radio-téléphonique à l’aéroport de Gotham City afin que soit préparé le Batcopter pour un décollage immédiat. La Tour de contrôle, voyant approcher la Batmobile, bloque immédiatement tout le trafic aérien ( !), tandis que Batman et Robin s’élance hors de la Batmobile et grimpe à bord du Batcoptère dont l’hélice tourne déjà. Passant au-dessus des toits des immeubles, Robin n’oublie pas de saluer les jeunes filles qui font de la gymnastique au sommet d’un gratte-ciel, puis Batman rend leur salut aux militaires qui les saluent depuis la rue, tandis qu’un couple de retraités qui pique-nique se rejouit au passage de le Batcoptère de constater que les justiciers masqués sont là-haut à faire leur travail. Plus tard, le Batcoptère arrive en vue du bateau, corrige son assiette, puis Batman ordonne à Robin de lâcher la Bat-échelle, puis d’activer le contrôle automatique de l’assiette du Batcoptère. Puis Batman descend l’échelle jusqu’à approcher de la passerelle du bateau de plaisance.
Soudain, le bateau de plaisance disparait de la surface de l’eau, et continuant dans son élan, Batman descend dans l’eau. Batman demande à Robin de le faire remonter au plus vite, mais quand il ressort de l’eau, Batman a un requin accroché à sa jambe. Aussi réclame-t-il le répulsif anti-requin à Robin, qui doit descendre à son tour l’échelle et passer l’ustensil tête en bas, pour que Batman pulvérise le répulsif sur le museau du requin. Et lorsque le requin lâche enfin la jambe de Batman, il chute d’une dizaine de mètres dans l’eau, et explose…
De retour à Gotham City, Batman et Robin tiennent une conférence de presse au commissariat. Batman est d’abord interrogé par Merrick, un journaliste du Gotham City Times : est-ce qu’un bateau de plaisance a simplement disparu au large de Gotham City ? Batman répond que cela n’a aucun sens : un bateau de plaisance transatlantique ne peut pas « simplement » disparaître au large de Gotham City. Puis c’est au tour de Stanley, du Globe, qui demande confirmation que le bateau de plaisance appartenait aux célèbres distilleries Big Ben. Batman confirme. Stanley demande alors si ce n’était pas justement le propriétaire des distilleries, le Commodore Schmidlapp, qui amenait avec lui une nouvelle invention fantastique des laboratoires de recherche de Big Ben. Batman demande alors qu’il n’y ait plus de question sur le bateau. Merrick demande alors des explications sur le requin explosif. Batman répond alors que sans aucun doute il s’agit d’un animal infortuné qui par hasard avait avalé une mine flottante…
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Daimajin aka Majin, le film de 1966
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Daimajin (1966)
Traduction du titre : Le Grand Démon.
Sorti au Japon le 17 avril 1966.
Sorti aux USA le 9 août 1967.
Sorti en coffret américain 3 blu-ray le 18 septembre 2012.
Annoncé en coffret anglais Arrow 3 blu-rays le 26 juillet 2021.
Annoncé en coffret américain 3 blu-rays chez Arrow le 3 août 2021.
Annoncé en coffret 7 blu-rays japonais nouvelle restauration 4K le 24 septembre 2021.
De Kimiyoshi Yasuda, sur un scénario de Tetsuro Yoshida ; avec Miwa Takada, Yoshihiko Aoyama, Jun Fujimaki, Ryutaro Gomi.
Pour adultes et adolescents.
Le Japon du 18ème siècle. Dans la montagne embrumée, les loups hurlent. Derrière les fenêtres d’une maison illuminée dans la nuit, une femme chante en tissant. Soudain une rumeur étrange dans le ciel, une première secousse, puis une seconde. Le bébé se met à pleurer. Apeurés, les villageois sont persuadés que le monstre Majin est de sortie, et que chacune de ces secousses sont causées par ses pas.
Plus tard, dans la nuit, les hommes sortent avec des torches en procession et de sa terrasse, le seigneur local assiste à la procession qu’il est censé rejoindre. Comme son fils s’inquiète du monstre Majin, l’homme le rassure : il existe un Dieu-Montagne qui les protègera. Ce Dieu protègera le village de tous les maléfices, et les prières qui vont commencer bannira le Majin. Mais pendant qu’on s’agite à bannir le Majin, c’est un coup d’état qui se prépare, et la prise du château du Milieu du Fleuve, et ce sera la fin du règne du seigneur Hanabusa.
Tandis que le massacre commence, le fidèle Gunjiro Kogenta tente de faire échapper les enfants de son seigneur. Celui-ci est frappé à mort, tout comme son épouse. Kogenta parvient à gagner les écuries avec les deux enfants. En désespoir de cause, ils prennent la direction de la montagne sacrée et tant pis s’ils provoquent la colère des esprits.
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Docteur Who contre les Daleks, le film de 1965
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Dr. Who And The Daleks (1965)
Sorti en Angleterre le 23 août 1965,
Sorti aux USA en juillet 1966,
Sorti en blu-ray anglais le 27 mai 2013,
Sorti en blu-ray américain le 8 septembre 2020,
Sorti en blu-ray 4K anglais édition collector français inclus le 20 juin 2022,
Sorti en blu-ray 4K steelbook allemand le 23 juin 2022,
Sorti en français le 29 juin 2022.
De Gordon Flemyng, sur un scénario de Milton Subotsky (également producteur), d’après Les Daleks de Terry Nation, le second serial de la première saison de la série Doctor Who l’original de 1963 ; avec Peter Cushing, Roy Castle, Jennie Linden, Roberta Tovey.
Pour adultes et adolescents
Une toute jeune fille lit la Physique pour les esprits curieux. Une moins jeune fille la Science de la Science. Et le Docteur Who, un vieil homme docte, lit les pages de bandes dessinés du journal du dimanche. L’horloge sonne, la cloche de l’entrée sonne, c’est un jeune homme nommé Ian qui amène des chocolats pour Barbara.
Le Docteur s’empare du cadeau pour le déposer la boite enrubanné sur le fauteuil dans lequel Ian s’assied. Ian n’est pas catastrophé, il en ramènera d’autres en meilleur état et va pour s’asseoir dans l’autre fauteuil mais le docteur le retient, car Ian était sur le point de s’asseoir sur une pièce critique de sa machine, que le docteur apporte aussitôt dans le jardin où se trouve curieusement une cabine de police bleue. Le docteur invite Ian à entrer et le jeune homme découvre une espèce de laboratoire avec des fils qui pendent de partout, bien plus vaste à l’intérieur que la cabine ne paraissait l’être. Ils sont rejoints par les deux jeunes filles, dont la plus âgée qui se jette au cou d’Ian, qui déséquilibré fait basculer un genre manche à balai.
Alors le Docteur lui annonce qu’il les a transporté à un autre temps, dans une autre dimension. Ian le vérifie en découvrant dehors une espèce de forêt baignant dans une lueur verte. Aussitôt les deux jeunes filles s’y précipitent pour gambader, mais la plus âgée, Barbara, pousse un cri, tombant en arrêt devant la statue d’un espèce de lézard décoré de pierres précieuses. Puis la cadette, Suzanne, montre une cité toute illuminée se dressant à l’orée de la forêt.
Barbara avoue alors à Ian qu’elle pense que quelque chose d’horrible est arrivé dans cette forêt, et Ian insiste pour que tous rentre dans la machine à explorer le temps. Mais Suzanne aperçoit une grosse fleur rouge, s’embusque et va pour cueillir la fleur… La petite fille manque alors de se faire enlever, mais Ian fait fuir l’agresseur comme il était revenu chercher Suzanne. De retour dans la cabine du Docteur, le manche à balai ne fonctionne plus : il faut du carburant qui selon le Docteur se trouvera peut-être dans la cité illuminée. Et bien entendu arrivé dans les lieux bizarres, le Docteur propose que les quatre touristes se séparent pour couvrir plus vite davantage de lieux.
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Souvenirs à vendre, la nouvelle de 1966
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We Can Remember It For You Wholesale (1966)
Autres titres : Souvenirs à vendre, Souvenirs garantis, De mémoire d'homme.
Sorti en avril 1966 dans The Magazine of Fantasy & Science-fiction.
Traduit en français en août 1966 par Michel Demuth sous le titre De mémoire d'homme, dans le magazine Fiction numéro 153, Paris, aux éditions OPTA FR ;
Traduit en 1984 par Bernard Raisin sous le titre Souvenirs garantis, prix raisonnables dans La Grande Anthologie de la Science fiction : Histoires de mirages, au Livre de poche ;
Compilé en 1998 sous le titre Souvenirs à vendre dans Nouvelles 1963-1981 pour Denoël Présence ;
Traduction révisé en 2000 par Hélène Collon sous le titre Souvenirs à vendre dans Nouvelles, tome 2 / 1953-1981 pour Denoël, Lunes d'encre réédité en 2006,
Réédité compilé en 2002 dans Minority Report, Gallimard, Folio SF ;
Réédité compilé sous le titre Total Recall en 2012.
Adapté en film Total Recall 1990.
Adapté en série télévisée Total Recall 2070 en 1999.
Adapté en film Total Recall: Mémoires programmées en 2012.
De Philip K. Dick.
Pour adultes et adolescents.
(cyberpunk) Douglas Quail occupe un emploi de bureau subalterne dans un "futur pas si lointain". Son plus grand rêve a toujours été de visiter Mars, mais sa femme l'en dissuade constamment. Quail finit par découvrir Rekal Incorporated, où il se fait implanter la mémoire de son voyage sur Mars. À la grande surprise des techniciens de Rekal, Quail retrouve, sous sédation, des souvenirs effacés de sa véritable identité.
*
Le texte original de Philip K. Dick pour The Magazine Of Fantasy & Science-fiction de mai 1966.
Surely one of man’s most difficult tasks is to learn to live with his memories. When, as for Douglas Quail, those include a dull job, a wilting marriage and little else, then something must be done. As, for instance, changing those memories. If you are a new reader and this concept seems far-fetched to you, we suggest that you check Ted Thomas’s column on page 62.
WE CAN REMEMBER IT FOR YOU WHOLESALE
by Philip K. Dick
He awoke—AND WANTED Mars. The valleys, he thought. What would it be like to trudge among them? Great and greater yet: the dream grew as he became fully conscious, the dream and the yearning. He could almost feel the enveloping presence of the other world, which only Government agents and high officials had seen. A clerk like himself? Not likely.
"Are you getting up or not?” his wife Kirsten asked drowsily, with her usual hint of fierce crossness. “If you are, push the hot coffee button on the dam stove.”
“Okay,” Douglas Quail said, and made his way barefoot from the bedroom of their conapt to the kitchen. There, having dutifully pressed the hot coffee button, he seated himself at the kitchen table, brought out a yellow, small tin of fine Dean Swift snuff. He inhaled briskly, and the Beau Nash mixture stung his nose, burned the roof of his mouth. But still he inhaled; it woke him up and allowed his dreams, his noctural desires and random wishes, to condense into a semblance of rationality.
I will go, he said to himself. Before I die I’ll see Mars. It was, of course, impossible, and he knew this even as he dreamed. But the daylight, the mundane noise of his wife now brushing her hair before the bedroom mirror—everything conspired to remind him of what he was. A miserable little salaried employee, he said to himself with bitterness. Kirsten reminded him of this at least once a day and he did not blame her; it was a wife’s job to bring her husband down to Earth. Down to Earth, he thought, and laughed. The figure of speech in this was literally apt.
“What are you sniggering about?” his wife asked as she swept into the kitchen, her long busy pink robe wagging after her. "A dream, I bet. You’re always full of them.”
"Yes,” he said, and gazed out the kitchen window at the hovercars and traffic runnels, and all the little energetic people hurrying to work. In a little while he would be among them. As always.
“I’ll bet it has to do with some woman,” Kirsten said witheringly.
“No,” he said. “A god. The god of war. He has wonderful craters with every kind of plant-life growing deep down in them.”
“Listen.” Kirsten crouched down beside him and spoke earnestly, the harsh quality momentarily gone from her voice. "The bottom of the ocean—our ocean is much more, an infinity of times more beautiful. You know that; everyone knows that. Rent an artificial gill-outfit for both of us, take a week off from work, and we can descend and live down there at one of those year-round aquatic resorts. And in addition—” She broke off. “You’re not listening. You should be. Here is something a lot better than that compulsion, that obsession you have about Mars, and you don’t even listen!” Her voice rose piercingly. “God in heaven, you’re doomed, Doug! What’s going to become of you?”
“I’m going to work,” he said, rising to his feet, his breakfast forgotten. “That’s what’s going to become of me.”
She eyed him. “You’re getting worse. More fanatical every day. Where’s it going to lead?”
“To Mars,” he said, and opened the door to the closet to get down a fresh shirt to wear to work.
*
La traduction au plus proche.
Sûrement l’une des tâches les plus difficiles de l’être humain est d’apprendre à vivre avec ses souvenirs. Quand, comme dans le cas de Douglas Quail, ceux-là incluent un emploi sans intérêt, a mariage qui s’étiole, alors il y a quelque à faire. Comme, par exemple, changer ces souvenirs. Si vous êtes un nouveau lecteur (de ce magazine) et si ce concept vous parait tiré par les cheveux, nous vous suggérons d’aller lire la colomne de Ted Thomas page 62 (du numéro d’avril 1966 du magazine de la Fantasy et de la Science-fiction.)
NOUS POUVONS VOUS LE RAPPELER AU PRIX DE GROS
par Philip K. Dick
Il s’éveilla—ET VOULAIT Mars. Les vallées, il pensa. Ce que cela ferait de se frayer un chemin parmi elles ? Génial et encore plus génial: le rêve croissait au fur et à mesure qu’il regagnait complètement sa conscience, le rêve et le désir ardent. Il pouvait presque sentir la présence enveloppante d’un autre monde, que seul les agents du gouvernements et les officiels des grades les plus élevés avaient déjà vu. Un petit secrétaire comme lui ? Aucune chance.
“Tu te lèves ou quoi ?” son épouse Kirsten demanda assoupie, avec sa pointe habituelle de farouche envie d’en découdre. “Si tu le fais, va enfoncer le bouton du café chaud de la foutue cuisinière.”
“D’accord,” répondit Douglas Quail, et il tituba pieds nus depuis la chambre à coucher de leur studio jusqu’à la cuisine. Arrivé là, ayant consciencieusement pressé le bouton du café chaud, il s’installa à la table de la cuisine, ayant sorti une petite boîte en fer blanc jaune de tabac à priser fin Dean Swift . Il l’inhala avec hâte, et le mélange Beau Nash lui piqua le nez, brûla le vol de son palais. Mais encore, il inhalait; cela le réveillait complètement et permettait à ses rêves, ses désirs nocturnes et ses souhaits variables, de se condensait en un semblant de rationalité.
J’irai, se dit-il à lui-même. Avant de mourir, je verrai Mars. C’était, bien entendu, impossible, et il le savait même en rêvant. Mais la lumière du jour, les bruits ordinaires que faisait son épouse à se brosser les cheveux devant le miroir de la chambre à coucher — tout conspirait à lui rappeler ce qu’il était. Un misérable petit employé salarié, se disait-il avec amertume. Kirsten le lui rappelait au moins une fois par jouor et il ne le lui reprochait même pas ; c’était le boulot d’une épouse de garder les pieds de son mari sur terre, pensait-il, et il se mit à rire. L’expression était littéralement appropriée.
“Qu’est-ce qui te fait ricaner?” demanda son épouse alors qu’elle s’engouffrait dans la cuisine, sa longue robe de chambre rose battant à sa suite. "Un rêve, je parie. T’en as toujours plein le crâne.”
"Oui,” il répondit, et il jeta un coup d’oeil par la fenêtre de la cuisine aux voitures volantes et aux voies de circulation, et à tous ces gens énergiques qui se pressaient pour aller. D’ici peu, se retrouverait parmi eux. Comme toujours.
“Je parie que ça à voir avec une femme,” Kirsten rétorqua, venimeuse.
“Non,” il répondit. “Un dieu. Le dieu de la guerre. Il a de merveilleux cratères avec toutes les sortes de vie végétale poussant au fond.”
“Écoute.” Kirsten s’accroupit à son côté et lui parla de manière sincère, la dureté momentanément évanouie de sa voix. « Le fond de l’océan — notre océan est beaucoup plus, une infinité de fois plus merveilleux. Tu sais cela ; tout le monde sait cela. Loue une combinaison de plongée à branchies pour nous deux, prend une semaine de vacance, et nous pouvons descendre et vivre en bas là-bas dans l’une de ces résidences de vacances aquatiques à l’année. Et additionnellement—“ Elle s’interrompit. “Tu n’écoutes pas. Tu devrais. C’est quelque chose de bien mieux que cette pulsion, cette obsession que tu as à propos de Mars, et tu n’écoutes même pas ! » Le ton de sa voix devenait perçant. « Dieu du ciel, tu es maudit, Doug ! Qu’est-ce que tu vas devenir ?”
“Je vais aller travailler,” il fit, bondissant sur ses pieds, oubliant son petit-déjeuner. “Voilà ce que je vais devenir. ”
Elle lui fit les gros yeux. ”Tu deviens pire. Plus fanatique chaque jour. Où est-ce que ça va mener ? ”
“Jusqu’à Mars,” il répondit, et d’ouvrir la porte du placard pour en tirer une chemise propre à porter pour travailler.
*
La traduction de Michel Demuth d’août 1966 dans Fiction 153.
PHILIP K. DICK
De mémoire d’homme
Philip K. Dick apparaît souvent dans les pages de Galaxie — où d’ailleurs aurait pu figurer cette histoire typique de sa manière. Dans beaucoup de ses nouvelles récentes, Dick s’attache à dépeindre les incertitudes de la mémoire et les altérations de la personnalité. Sur le thème des « mémoires interchangeables », il a brodé ici une brillante variation, qui s’ouvre en conclusion sur des perspectives imprévisibles.
Il s’éveilla — et il avait besoin de Mars. Les vallées, songea-t-il. Comment était-ce, lorsqu’on les parcourait ? De plus en plus vaste, le rêve croissait comme il devenait pleinement conscient, le rêve et le désir. Il pouvait presque sentir l’enveloppante présence de l’autre monde que seuls de hauts fonctionnaires et des agents du gouvernement avaient contemplé. Un employé comme lui avait peu de chance d’y parvenir.
— « Est-ce que tu es levé, oui ou non ? » demanda sèchement Kirsten, sa femme, avec son habituelle intonation de colère. « Si tu es levé, appuie sur le bouton du café. »
— « D’accord, « dit Douglas Quail, et il marcha pieds nus de la chambre à la cuisine. Quand il eut docilement appuyé sur le bouton du café, il s’assit devant la table et prit une petite boîte jaune de Dean Swift à priser. Il respira profondément et le mélange lui irrita le nez, lui brûlant le palais. Mais il continua d’inhaler. Cela l’éveillait et condensait ses souvenirs, ses désirs nocturnes et ses aspirations diverses en un semblant de réalité.
J’irai, se dit-il. Avant de mourir, j’irai sur Mars.
C’était impossible, bien sûr ; il le savait même tandis qu’il rêvait. Mais, dans la journée, les bruits prosaïques qui environnaient sa femme — elle se brossait à présent les cheveux devant son miroir — contribuaient davantage à lui rappeler sa condition. Il n’était qu’un petit employé au salaire misérable, se dit-il avec amertume. Kirsten le lui rappelait au moins une fois par jour et il ne pouvait l’en blâmer. C’était le devoir d’une femme de ramener son mari sur Terre. Redescendre sur Terre, songea-t-il, amusé. L’expression convenait si bien.
— « A quoi rêvasses-tu ? » lui demanda sa femme tout en balayant la cuisine, sa robe de chambre rose flottant derrière elle. « Tu es toujours perdu dans tes songes. »
— « Oui, « dit-il, et il regarda par la fenêtre les flotteurs et les trottoirs roulants, tout le petit monde laborieux qui se hâtait vers le travail. D’ici un instant, il serait parmi eux. Comme toujours.
— « Je suis sûre que c’est à cause d’une femme, » dit Kirsten d’un ton revêche.
— « Non. A cause d’un dieu. Le dieu de la guerre. Il possède de merveilleux cratères avec toutes sortes de formes de vie végétale qui poussent au fond. »
— « Ecoute, « dit Kirsten. Elle s’agenouilla à côté de lui et se mit à lui parler d’un ton persuasif. Toute dureté avait momentanément disparu de sa voix. « Le fond de l’océan — de notre océan — est plus beau, infiniment plus beau. Tu sais cela. Tout le monde le sait. Loue des branchies artificielles pour nous deux, prends une semaine de vacances et nous pourrons aller vivre dans un de ces hôtels aquatiques. Et aussi… » Elle s’interrompit. « Tu ne m’écoutes pas. Tu devrais, pourtant. C’est un peu mieux que cette obsession de Mars ! Mais tu ne m’écoutes pas ! »
Sa voix devint perçante. « Dieu du ciel, tu es fini, Doug ! Que vas-tu devenir ? »
— « Je vais aller travailler, » dit-il en se levant et en abandonnant son breakfast. « Voilà ce que je vais devenir. »
Elle le fixa. « Tu deviens pire chaque jour. De plus en plus obsédé. Où cela va-t-il te conduire ? »
— « Sur Mars, » dit-il, et il ouvrit la porte de l’armoire pour y prendre une chemise propre.
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La traduction de Bernard Raisin de 1984 pour LE LIVRE DE POCHE & DENOEL FR
SOUVENIRS GARANTIS, PRIX RAISONNABLES
par Philip K. Dick
IL se réveilla et eut envie de Mars. Les vallées, songea-t-il ; quel effet cela lui ferait-il d’en fouler le sol ? Ce devait être merveilleux. Et ce qui l’était plus encore c’était que le rêve se développait au fur et à mesure qu’il reprenait conscience. Le rêve et le désir ardent. Il pouvait presque sentir la présence enveloppante de l’autre monde que seuls les représentants du gouvernement et les personnages officiels avaient pu voir. Un petit fonctionnaire comme lui ? Il y avait peu de chance.
« Tu te lèves, oui ou non ? demanda Kirsten, sa femme, d’une voix ensommeillée où pointait sa virulente et coutumière mauvaise humeur. Quand tu seras debout, appuie sur le bouton café chaud de cette fichue cuisinière.
— Okay », répondit Douglas Quail, et, pieds nus, il se rendit de la chambre à coucher de leur conapt à la cuisine. Là, après s’être exécuté en appuyant sur le bouton café chaud, il s’assit à la table de cuisine et en sortit une petite boîte jaune d’excellent tabac à priser Dean Swift. Il renifla énergiquement et le mélange Beau Nash lui picota le nez et lui embrasa le palais. Il renifla quand même, ça le réveillait et cela permettait à ses rêves, à ses désirs nocturnes, à ses souhaits fortuits de se cristalliser en un semblant de cohérence.
« J’irai, se dit-il. Je verrai Mars avant de mourir. »
C’était impossible, bien sûr, et il le savait pertinemment alors même qu’il rêvait. Pourtant, la lumière du jour, le bruit si banal de sa femme qui à présent se brossait les cheveux devant le miroir de a chambre à coucher… tout conspirait à lui rappeler ce qu’il était. « Un minable petit congés payés », se dit-il amèrement. Kirsten le lui rappelait au moins une fois par jour et il ne lui en voulait pas ; c’était le rôle d’une femme que de remettre les pieds sur terre à son mari. « Les pieds sur terre », pensa-t-il et il se mit à rire. L’expression, en l’occurrence, était parfaitement appropriée.
« Qu’est-ce qui te fait ricaner ? demanda sa femme en pénétrant dans la cuisine, son long peignoir rose baiser balayant le sol derrière elle. Un rêve, je parie ; tu en as toujours la tête farcie.
— Oui », admit-il, et il porta son regard par la fenêtre de la cuisine sur les hovercars, les couloirs de circulation, et toutes ces petites personnes pleines d’entrain qui se pressaient vers leur travail. Bientôt il serait parmi eux, comme toujours.
« Je parie qu’il s’agit d’une femme, lança Kirsten avec mépris.
— Non, répliqua-t-il, d’un dieu. Le dieu de la guerre. Il a des cratères magnifiques dans le fond desquels poussent toutes sortes de végétaux.
— Écoute-moi. » Kirsten s’accroupit à côté de lui et lui parla sérieusement, sa voix perdant momentanément son ton revêche. « Le fond de l’océan – notre océan – est beaucoup plus, infiniment plus beau. Tu le sais bien, tout le monde sait cela. Tu n’as qu’à louer des équipements de branchies artificielles pour nous deux, prendre une semaine de congé et nous pourrons aller vivre là en bas dans une de ces stations subaquatiques ouvertes toute l’année. Et en plus…» Elle s’interrompit. « Tu ne m’écoutes pas. Tu devrais pourtant ! Je te parle de quelque chose qui vaut mille fois mieux que cette idée fixe, cette obsession que tu as pour Mars, et tu n’écoutes même pas ! » Sa voix se fit perçante. « Bonté divine ! tu files un mauvais coton, Doug ! Que va-t-il t’arriver ?
— Je vais aller travailler, répondit-il en se levant, voilà ce qui va m’arriver. »
Elle le dévisagea. « Tu empires ; chaque jour tu es un peu plus détraqué. Où cela va-t-il donc mener ?
— Sur Mars », déclara-t-il, puis il ouvrit la porte du placard afin d’y prendre une chemise pour aller travailler.
*
La révision et l’harmonisation de Hélène Collomb de 2000 pour DENOEL & GALLIMARD FR
SOUVENIRS GARANTIS, PRIX RAISONNABLES
de Philip K. Dick
IL se réveilla et eut envie de Mars. Les vallées, songea-t-il ; quel effet cela lui ferait-il d’en fouler le sol ? Ce devait être merveilleux. Et ce qui l’était plus encore c’était que le rêve se développait au fur et à mesure qu’il reprenait conscience. Le rêve et le désir ardent. Il pouvait presque sentir la présence enveloppante de l’autre monde que seuls les représentants du gouvernement et les personnages officiels avaient pu voir. Un petit fonctionnaire comme lui ? Il y avait peu de chance.
« Tu te lèves, oui ou non ? demanda Kirsten, sa femme, d’une voix ensommeillée où pointait sa virulente et coutumière mauvaise humeur. Quand tu seras debout, appuie sur le bouton café chaud de cette fichue cuisinière.
— Okay », répondit Douglas Quail, et, pieds nus, il se rendit de la chambre à coucher de leur conapt à la cuisine. Là, après s’être exécuté en appuyant sur le bouton café chaud, il s’assit à la table de cuisine et en sortit une petite boîte jaune d’excellent tabac à priser Dean Swift. Il renifla énergiquement et le mélange Beau Nash lui picota le nez et lui embrasa le palais. Il renifla quand même, ça le réveillait et cela permettait à ses rêves, à ses désirs nocturnes, à ses souhaits fortuits de se cristalliser en un semblant de cohérence.
« J’irai, se dit-il. Je verrai Mars avant de mourir. »
C’était impossible, bien sûr, et il le savait pertinemment alors même qu’il rêvait. Pourtant, la lumière du jour, le bruit si banal de sa femme qui à présent se brossait les cheveux devant le miroir de a chambre à coucher… tout conspirait à lui rappeler ce qu’il était. « Un minable petit congés payés », se dit-il amèrement. Kirsten le lui rappelait au moins une fois par jour et il ne lui en voulait pas ; c’était le rôle d’une femme que de remettre les pieds sur terre à son mari. « Les pieds sur terre », pensa-t-il et il se mit à rire. L’expression, en l’occurrence, était parfaitement appropriée.
« Qu’est-ce qui te fait ricaner ? demanda sa femme en pénétrant dans la cuisine, son long peignoir rose baiser balayant le sol derrière elle. Un rêve, je parie ; tu en as toujours la tête farcie.
— Oui », admit-il, et il porta son regard par la fenêtre de la cuisine sur les hovercars, les couloirs de circulation, et toutes ces petites personnes pleines d’entrain qui se pressaient vers leur travail. Bientôt il serait parmi eux, comme toujours.
« Je parie qu’il s’agit d’une femme, lança Kirsten avec mépris.
— Non, répliqua-t-il, d’un dieu. Le dieu de la guerre. Il a des cratères magnifiques dans le fond desquels poussent toutes sortes de végétaux.
— Écoute-moi. » Kirsten s’accroupit à côté de lui et lui parla sérieusement, sa voix perdant momentanément son ton revêche. « Le fond de l’océan – notre océan – est beaucoup plus, infiniment plus beau. Tu le sais bien, tout le monde sait cela. Tu n’as qu’à louer des équipements de branchies artificielles pour nous deux, prendre une semaine de congé et nous pourrons aller vivre là en bas dans une de ces stations subaquatiques ouvertes toute l’année. Et en plus…» Elle s’interrompit. « Tu ne m’écoutes pas. Tu devrais pourtant ! Je te parle de quelque chose qui vaut mille fois mieux que cette idée fixe, cette obsession que tu as pour Mars, et tu n’écoutes même pas ! » Sa voix se fit perçante. « Bonté divine ! tu files un mauvais coton, Doug ! Que va-t-il t’arriver ?
— Je vais aller travailler, répondit-il en se levant, voilà ce qui va m’arriver. »
Elle le dévisagea. « Tu empires ; chaque jour tu es un peu plus détraqué. Où cela va-t-il donc mener ?
— Sur Mars », déclara-t-il, puis il ouvrit la porte du placard afin d’y prendre une chemise pour aller travailler.
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Ici la page du forum Philippe-ebly.fr consacrée à cette nouvelle.
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Ghost Stories For Christmas, la série de 1968, relancée en 2005
- Détails
- Écrit par David Sicé
- Catégorie : Blog
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Ghost Stories For Christmas (1968)
Deux saisons totalisant 8 épisodes de 1968 à 1978 de 30 à 50 minutes chaque environ.
Relancée de 2005 à 2023 avec neuf épisodes de plus.
Diffusés en Angleterre le 7 mai 1968 (Whistle…), BBC UK.
Diffusés en Angleterre le 24 décembre 1971 (The Stalls Of…)
Diffusés en Angleterre le 24 décembre 1972 (A Warning To…)
Diffusés en Angleterre le 25 décembre 1973 (Lost Hearts)
Diffusés en Angleterre le 23 décembre 1974 (The Ash Tree)
Diffusés en Angleterre le 22 décembre 1976 (The Signalman, d'après Charles Dickens)
Diffusés en Angleterre le 28 décembre 1977 (Stigma, scénario de Clive Exton),
Diffusés en Angleterre le 25 décembre 1973 (The Ice House, scénario de John Bowen).
De Lawrence Gordon Clark, initialement adapté des nouvelles fantastiques de Montague Rhodes James.
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Volume 1 sorti en coffret 3 blu-rays chez BFI le 5 décembre 2022.
Whistle And Whistle and I'll Come to You (1968) réalisé par Jonathan Miller (également scénariste) d’après une nouvelle de 1904 de M. R. James, avec Michael Hordern. Parti faire du golfe à la campagne, un « ontographiste » a la curieuse idée d’aller creuser les murs de ruines ayant appartenu aux Templiers et d’y trouver un sifflet de bronze avec deux inscriptions en latin et se retrouve apparemment hanté par une apparition qui ose dormir dans le second lit de sa chambre, mais ce n’était que les draps du lit plus ou moins froissés.
The Stalls of Barchester (1971) d’après la nouvelle de 1911 de M. R. James. Un lettré fait l’inventaire de la bibliothèque de la Cathédrale de Barchester et avant d’ouvrir la boîte contenant le journal vieux de 50 ans, enquête sur la mort suspecte d’un archidiacre, dont l’auteur aurait été victime de la malégication d’Austin le deux fois né, l’auteur d’un bas-relief en bois représentant un chat noir.
A Warning to the Curious (1972) réalisé par Lawrence Gordon Clark (également scénariste) d’après une nouvelle de M. R. James 1925, avec Peter Vaughan. Un antiquaire londonien de passage au bord de la mer tente de voler la dernière couronne des chevaliers Templier enterrée censée protéger de l’invasion les îles britannique. Le dernier gardien revient le hanter et l’assassiner. Et hop, vous savez tout, quatre personnages qui débitent chacun deux lignes de dialogues et s’agitent pour rien dans des décors quasi déserts.
Lost Hearts (1973) réalisé par Lawrence Gordon sur un scénario de Clark Robin Chapman d’après une nouvelle de M. R. James 1895, avec Simon Gipps-Kent et Joseph O'Conor. Stephen est un orphelin de 12 ans envoyé chez son cousin âgé réputé alchimiste qui cherche à vivre éternellement. Il est le troisième enfant à venir habiter là, les deux précédents étant « très loin » désormais. Enfin, pas si loin, vu qu’ils reviennent le hanter.
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Volume 2 sorti en coffret 3 blu-ray anglais BFI UK le 20 novembre 2023.
The Treasure of Abbot Thomas (1974, 37 min)
The Ash Tree (1975, 32 min)
The Signalman (1976, 39 min)
Stigma (1977, 32 min)
The Ice House (1978, 34 min)
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Ici la page du forum Philippe-Ebly.fr consacrée à cette série télévisée.
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