Last Exile, la série animée de 2003Feu vert télévision

Rasuto Eguzairu (2003)
Traduction du titre original : Le dernier exil.

Diffusé à partir du 7 avril 2003 sur TV TOKYO JP.
Sorti en DVD français, coffret Collector de chez Declic Images le 1er janvier 2005.

De Koichi Chigira. Avec Mayumi Asano, Chiwa Saitō, Toshiyuki Morikawa, Anna Shiraki, Eri Kitamura, Junko Noda.

Alors que deux empires s'affrontent dans les airs, deux jeunes orphelins, Lavie et Claus, survivent en retapant l'avion de course de leurs pères et en travaillant comme messagers. Leur mission les jette au beau milieu des terribles complots des uns ou des autres pour contrôler leur monde, jusqu'à une impensable apothéose...

Last Exile (2003) photoLast Exile (2003) photoLast Exile (2003) photoLast Exile (2003) photo

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Saison 1 (2003)

Last Exile S01E01 : Premier coup (First Move)
Last Exile S01E02 : Le Vanship Diversion (Luft Vanship)
Last Exile S01E03 : Transpose
Last Exile S01E04 : ZugZwang
Last Exile S01E05 : Positional Play
Last Exile S01E06 : Arbiter Attack
Last Exile S01E07 : Interesting Claus
Last Exile S01E08 : Takeback
Last Exile S01E09 : Calculate Alex
Last Exile S01E10 : Swindle
Last Exile S01E11 : Develop
Last Exile S01E12 : Discovered Attack
Last Exile S01E13 : Isolated Pawn
Last Exile S01E14 : Etude Lavie
Last Exile S01E15 : Fairy Chess
Last Exile S01E16 : Breakthrought
Last Exile S01E17 : Making Material
Last Exile S01E18 : Promotion Sophia
Last Exile S01E19 : Sicilian Defense
Last Exile S01E20 : Grand Stream
Last Exile S01E21 : Rook Dio
Last Exile S01E22 : Queen Delphine
Last Exile S01E23 : Castilling Lucciola
Last Exile S01E24 : Sealed Move
Last Exile S01E25 : Quiet Move
Last Exile S01E26 : Resign

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Saison 2 (2011)

Last Exile S01E01 : Open file
Last Exile S01E02 : Fool's mate
Last Exile S01E03 : Light square
Last Exile S01E04 : Dubious move
Last Exile S01E05 : Touch and move
Last Exile S01E06 : Over step
Last Exile S01E07 : Weak square
Last Exile S01E08 : Distraction
Last Exile S01E09 : Connected passed pawn
Last Exile S01E09.5 : First adjournment
Last Exile S01E10 : Illegal move
Last Exile S01E11 : Backward pawn
Last Exile S01E12 : Block
Last Exile S01E13 : Bad move
Last Exile S01E14 : Smothered mate
Last Exile S01E15 : Triangulation
Last Exile S01E15.5 : Second adjournment
Last Exile S01E16 : Automaton
Last Exile S01E17 : Dynamic possibilities
Last Exile S01E18 : Transposition
Last Exile S01E19 : 9
Last Exile S01E20 : Triple rook
Last Exile S01E21 : Grand master

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Fusion, le film de 2003 Feu vert cinéma

The Core (2003)
Traduction du titre original : Le noyau (le cœur)

Sorti aux USA et en Angleterre le 28 mars 2003.
Sorti en France le 16 avril 2003.
Sorti en blu-ray anglais le 17 avril 2012 (multi-régions, anglais DTS HD MA 5.1, français DD 5.1 inclus).
Sorti en blu-ray américain le 22 mars 2022 (restauré, français inclus, probablement multi-régions, SHOUT FACTORY US)

De Jon Amiel ; sur un scénario de Cooper Layne et John Rogers ; avec Aaron Eckhart, Tchéky Karyo, Hilary Swank, Stanley Tucci, Delroy Lindo, DJ Qualls, Rekha Sharma, Tom Scholte, Richard Jenkins, Bruce Greenwood, Alfre Woodard, Fred Ewanuick, Shawn Green.

La fête d’un monde vert, Boston, dans l’état du Massachussetts. Attablé à un café, un jeune homme tapote sur sa montre à aiguilles, qui semble s’être bloquée. Il ne s’en inquiète pas, et se lève avec ses deux associés, un homme et une femme, pour aller gagner selon lui 30 millions de dollars. Ils font leur entrée dans une salle de conférence avec de grandes baies vitrées et huit cadres exécutifs autour de la table de verre. Le président directeur général les salue, et le jeune homme se lance dans un préambule… mais il s’interrompt aussitôt alors qu’un vertige le prend. Il se trouble, puis s’affaisse sur la table de verre. Les cadres se lèvent, ses amis tentent de le ranimer, mais de dehors s’élève un concert de klaxons et des bruits d’accidents. En contrebas, la panique gagne le public de la fête, tandis qu’un peu partout des gens se sont écroulés.

L’université de Chicago. Dans un petit amphithéâtre, Josh Keyes donne un cours sur la propagation des ondes sonores à travers le globe terrestre, et comment ces ondes peuvent devenir un moyen de comprendre l’architecture fondamentale de la planète. Se retournant vers ses étudiants, il réalise que l’indifférence est quasi-générale, et interpelle avec humour une certaine Christine occupée à se faire les ongles. Josh propose alors une démonstration : son assistant, Acker, lui tend une trompette, en tire une note, puis s’approche d’une première dalle de pierre blanche, qu’il présente comme Mme Calcaire comme étant très sensible, adorant les promenades dans les parcs, les contes de fées pour s’endormir, Chet Baker – Josh ne sait pas jouer comme Chet Baker – mais il va faire son possible, et demande à ses étudiants de surveiller l’oscilloscope. Comme il se met à jouer de sa trompette – pavillon tout près de la dalle de calcaire, deux hommes en noir se présentent par la porte en haut de l’amphithéâtre et l’un d’eux toussote. Josh s’interrompt, et le premier des deux hommes demande confirmation de son identité, pour lui demander de l’accompagner. Comme ils sortent du bâtiment et que Josh demande ce qui se passe, l’homme lui répond qu’ils ne le savent pas : Josh a un niveau de sécurité plus grand que le leur. Josh, qui a enfilé sa veste de travers, s’étonne : il a un niveau de sécurité ? L’homme lui répond que son jet l’attend.

Washington D.C. Josh descend dans les couloirs inférieurs d’un bâtiment et y retrouve Serge, un français de sa connaissance irascible occupé à tambouriner contre un distributeur de boissons tout en demandant ce qu’il fiche là. Alors qu’ils discutent de leur amour pour leur travail qu’ils comparent à une épouse doublée d’une maîtresse, ils dépassent divers véhicules militaires pour s’arrêter entre deux tables recouvertes d’un drap vert.
Comme Josh veut s’asseoir sur une table, une main s’échappe de dessous le drap et il bondit. Et réalise qu’ils sont entourés de cadavres recouvert de drap sur plus d’une douzaine de tables alignées dans le hall. Serge s’inquiète alors : ils ont dû se tromper d’endroit. Un général qui les suivait le corrige : s’ils étaient au mauvais endroit, Serge et Josh auraient déjà été abattus. Le général se présente comme Tom Purcell et leur rappelle que tout ce qu’ils entendront est classé top-secret.

Le général commence : à 10h30 heure locale, 32 civils dans un rayon de 10 rues sont morts, sans aucun symptôme annonciateur. Serge suggère que la cause aurait pu être un gaz neurotoxique, mais Purcell dément. Josh demande si toutes les victimes sont mortes exactement au même moment, et Purcell confirme. Purcell a besoin d’une explication car CNN en parlera d’ici une heure. Comme Serge demande quels étaient les variations d’âge ou de sexe, Josh répond qu’ils devaient tous avoir des Peacemakers.

Purcell félicite Josh, qui aura deviné en moins d’une minute – et il soulève le drap qui recouvrait le corps du jeune homme d’affaire mort en pleine présentation – son torse portant une petite cicatrice au niveau du sternum. Josh remarque alors que lui et Serge sont les indices : il s’occupe de géomagnétique et lui d’énergie. Donc le général suspecte l’usage d’une arme à impulsion électromagnétique. Le général demande alors si une arme aurait pu causer les décès, mais ni Josh ni Serge n’en ont entendu parler. Le général les remercie et déclare qu’il n’a plus besoin de leurs services. Comme Josh s’indigne, le général répond que vu qu’il ne s’agit pas d’une arme, ils peuvent tous respirer plus facilement.

Trafalgar Square à Londres. Les pigeons s’envolent des monuments et commencent à voler dans tous les sens tandis qu’un touriste filme en vidéo leur vol. Comme l’épouse du touriste demande à son fils pourquoi il a l’air inquiet, le petit garçon pointe un pigeon qui vient de s’écraser mort à quelques mètres sur le pavé. Comme son père lui répond que ce n’est pas grave et que ces choses-là arrive, plusieurs pigeons vont s’écraser juste à côté de lui contre le mur voisin... Alors tous les pigeons se mettent à voler en direction des façades voisines, s’écrasant contre les fenêtres et faisant tomber du verre partout, tandis que la famille des touristes tente de fuir la place comme le reste de la foule. Les oiseaux heurtent les passants, les parebrises des voitures, des taxis, des bus qui perdent le contrôle. Un bus se renverse, et devant la famille réfugiée dans le hall d’un grand magasin, les baies vitrées sont fracassées par les oiseaux qui tournent autour de la place. Puis d’un coup, tous les oiseaux s’en vont.

De retour à l’université de Chicago, Josh voit le reportage des anglais sur le phénomène de Londres, et son assistant, Acker, lui fait remarquer qu’un même phénomène a eu lieu deux fois le mois précédent, en Australie et au Japon. Josh conçoit que c’est bizarre, et l’une de ses collègues, Danni, répond que c’est aussi étrange. Alors qu’il va pour s’éloigner, Josh se retourne et demande comment les oiseaux retrouvent leur chemin – pas seulement à vue, sur les longues distances. Sa collègue répond qu’ils utilisent le champ magnétique de la Terre : leur cerveau s’aligne dessus.

Josh ordonne alors à Acker de faire des recherches sur Internet à propos d’incidents bizarres remontant jusqu’à deux ans quant aux migrations d’oiseaux, les échouages de baleines et de dauphins, tout phénomène extraordinaire inexpliqué. Acker remarque que c’est beaucoup de travail de recherche et Josh lui répond d’utiliser ses étudiants – de même pour Danni : Josh veut qu’elle prenne ses étudiants pour modéliser en 3D le champ magnétique de la Terre – il s’agit de positionner les anomalies et d’établir un modèle mathématique qui les lieraient. Comme Acker demande s’ils ont vraiment le temps pour cela, Josh lui répond que s’il le fait, il aura son doctorat signé. Puis il se répète qu’il veut avoir tort.

En orbite autour de la terre, la navette spatiale américaine Endeavour pivote en vue de sa rentrée dans l’atmosphère. Le commandant, Bob, veut alors prendre les commandes, estimant que sa pilote, Beck, n’est pas assez gradée pour se faire. Houston donne son feu vert pour la réentrée… La navette amorce sa descente, la communication se coupe, puis revient. Soudain, les écrans virent au rouge : la navette a profondément dévié de sa course, alors que leur système de guidage dit le contraire – au lieu d’atterrir à Houston, le vaisseau spatial descend droit sur Los Angeles… 208 km de déviation, 4500m d’altitude, 300 nœuds de vitesse.

Très vite, le commandant propose d’atterrir sur une autoroute, mais Houston rappelle que c’est l’heure des embouteillages. En contrebas de la navette, dans un stade plein à craquer, le match de base-ball s’interrompt tandis que la navette passe au-dessus d’eux. Alors Beck insiste pour dire qu’elle a des coordonnées pour un point d’atterrissage : la rivière de Los Angeles. Houston confirme que c’est possible. Le commandant s’inquiète des ponts, mais ils sont déjà en train de survoler la ville… Ils manquent d’heurter un pont, passent sous les autres, sans parvenir à freiner, rentrent leurs trains d’atterrissage pour ne pas heurter le pont suivant, le heurte de l’empennage, et perdent le contrôle…

New-York devant la bibliothèque. Josh attend le professeur Zimsky venu faire une conférence. Josh insiste pour que Zimsky lise son rapport. Comme Zimsky demande de quoi cela parle, Josh répond qu’il s’agit de la fin du monde. Mais Zimsky n’y croit pas et veut faire des recoupements. Josh répond en le quittant qu’ils seront fixés suffisamment tôt, car des phénomènes plus graves ne tarderont pas à se manifester.

Fusion, le film de 2003

Fusion, le film de 2003e

Fusion, le film de 2003

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The Portable Door, le roman de 2003Feu orange livre / BD

The Portable Door (2003)

Ce roman est le premier des six de la série J. W. Wells & Co.

Sorti le 3 mars 2003 chez Orbit UK,
Sorti le 3 avril 2008 chez Paw Print US.
Adapté en film en 2023.

De Tom Holt.

Pour adultes et adolescents.

(Fantasy urbaine, magie, presse) Paul Carpenter et Sophie Pettingel sont d’humbles stagiaires qui débutent dans la mystérieuse société londonienne J.W. Wells & Co. Ils se rendent peu à peu compte que leurs employeurs sont tout sauf conventionnels. »

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The Portable Door, le roman de 2003

Le texte original de Tom Holt pour Orbit UK paru en mars 2003.

CHAPTER ONE

After a very long time, the door opened, and the tall, Aryan-looking bloke came out. He was smiling, and shaking hands with the grim-faced man. Not a good sign, by any stretch of the imagination. But then, Paul told himself, as the grim-faced man called out another name and the girl with the Pre-Raphaelite hair stood up and followed him into the interview room, I wouldn’t have wanted this rotten job anyhow.

The Aryan took his coat from the rack and left, leaving Paul alone in the waiting room with the thin girl. Pointless, he told himself; we might as well both go home now and save ourselves the humiliation. If someone had offered to bet home money on which of the ten candidates who’d passed though the door since he’d arrived was going to get the job he’d have refused to play, since there wasn’t a lot to choose between the eight who’d already been called. They were all, as far as he could tell, perfect: superbeings, almost certainly with superhuman powers and quite possibly from the planet Krypton. The only dead certainty on which he’d have been tempted to wager was that he didn’t stand a chance; and the only consolation was that the thin girl probably didn’t, either.

He glanced at her out of the corner of his eyes. She was small and dark, with a drawn, bony face and enormous eyes, like one of the small, quick moving animals at the zoo that have to be kept in subdued lighting. It was saying something that even he hadn’t been tempted to fall in love with her at first sight. Not that she wasn’t attractive, in a sort of a way (to Paul, all females under the age of forty and still alive were attractive in a sort of a way, and also unspeakably terrifying); what had put him off was the chilling aura of hostility that she contrived to project. You could cut yourself to the bone on someone like that, he decided, and she wouldn’t even notice.

Nevertheless, he glanced again. She was perched on her chair at an angle, cleaning under her fingernails with the cap of a ballpoint pen. Earlier she’d picked her nose and reamed out her left ear with her little finger. Her hands were tiny, like little claws, poking out from the sleeves of her suit jacket. She reminded him of a bat.

‘I know,’ she said suddenly, not looking up as she wiped the pen cap on the knee of her skirt. ‘Disgusting habit.’
He winced. ‘No, that’s fine,’ he said, looking away immediately. ‘You carry on.’

Dead silence. Paul fixed his eyes on the toecaps of his shoes (scuffed and in need of polishing) and tried to think about something else. All right, he said to himself, so which of them would you choose? He considered the question for a moment or so, narrowing it down to the Pre-Raphaelite, Intense With Glasses, Young Indiana Jones and the Dog Boy. On balance, he decided, he’d have to plump for the Dog Boy, simply because he’d hated him most of all, and so it was inevitable that he’d be the one to succeed. Not that he’d ever know the outcome. Not that he cared. If he had any sense, he’d get up right now and walk out ; with luck and a following 75 bus, he’d be back in Kentish Town in time for the second half a Buffy.

But he stayed where he was, while the thin girl excavated the talons of her hand, like Carter and Caernarvon questing for dead Pharaohs. He couldn’t hear anything though the interview room door — like all the other fixtures and fittings in this place it was solid, chunky and antique — but it didn’t take much imagination to picture the Pre-Raphaelite smiling demurely as she gave concise, intelligent answers to the panel’s well-chosen questions. Maybe he’d change his bet and go for her instead; after all, if it was up to him he’d hire her like a shot, for any post up to and including President of the UN or Queen of the Elves.

‘You’re probably right,’ the thin girl said without warning. ‘Specially if the interviewers are men.’
This time he couldn’t help staring straight at her. She grinned sardonically at him.

‘Oh, it’s obvious what you were thinking,’ she said, ‘from that soupy expression on your face, and the way your shoulders are sagging. Like someone had sat you down in front of a radiator, and you’re beginning to melt.’
He couldn’t think of anything to say to that, so he said, ‘Oh,’ instead. She pulled the grin back into a little wry frown, like someone reining in an unruly terrier, and scratched under her right armpit.

‘I wish I could do that,’ Paul said.
‘What, scratch? It’s easy, look.’
‘No, ‘ he replied, ‘guess what people are thinking just by looking at them. It’d come in handy, being able to do that.’
She shrugged. ‘Not really,’ she said.

*

La traduction française au plus proche.

CHAPITRE UN

Au bout d'un très long moment, la porte s’ouvrit et le grand type à l'allure aryenne sortit. Il souriait et serrait la main de l'homme à la mine renfrognée. Pas un bon signe, loin s'en faut. Mais alors, se dit Paul, tandis que l'homme au visage sinistre appelait un autre nom et que la fille aux cheveux préraphaélites se levait et le suivait dans la salle d'entretien, je n'aurais pas voulu de ce travail pourri de toute façon.

L'Aryen ôta son manteau du portemanteau et partit, laissant Paul seul dans la salle d'attente avec la jeune fille mince. Inutile, se dit-il, autant qu’ils rentrent chez eux tous les deux et s'épargnent cette humiliation. Si quelqu'un lui avait proposé de parier de l'argent sur qui, des dix candidats qui avaient franchi la porte depuis son arrivée, obstiendrait le poste, il aurait refusé, car il n'y avait pas grand choix entre les huit qui avaient déjà été appelés. Ils étaient tous, à sa connaissance, parfaits : des êtres superbes, presque certainement dotés de pouvoirs surhumains et très probablement originaires de la planète Krypton. La seule certitude sur laquelle il aurait été tenté de parier était que lui, n'avait aucune chance, et la seule consolation était que la fille mince n'en avait probablement aucune non plus.

Il la regarda du coin de l'œil. Elle était petite et brune, avec un visage osseux et tiré et des yeux énormes, comme l'un des petits animaux du zoo qui se déplacent rapidement et qui doivent être maintenus sous un éclairage tamisé. Le fait que même lui n'ait pas été tenté de tomber amoureux d'elle au premier regard n'était pas anodin. Non pas qu'elle ne soit pas attirante, d'une certaine manière (pour Paul, toutes les femmes de moins de quarante ans encore en vie étaient attirantes d'une certaine manière, mais aussi indiciblement terrifiantes) ; ce qui l'avait découragé, c'était l'aura glaçante d'hostilité qu'elle s'ingéniait à projeter. Vous pourriez vous couper jusqu'à l'os sur quelqu'un comme ça, décida-t-il, et elle ne s'en apercevrait même pas.
Néanmoins, il jeta un nouveau coup d'œil. Elle était perchée de biais sur sa chaise, nettoyant le dessous de ses ongles avec le capuchon d'un stylo à bille. Plus tôt, elle s'était curé le nez et s'était alésé l'oreille gauche avec son petit doigt. Ses mains étaient minuscules, comme de petites griffes, dépassant des manches de sa veste de tailleur. Elle lui fait penser à une chauve-souris.

« Je sais, dit-elle soudain, sans lever les yeux pour essuyer le capuchon de son stylo sur le genou de sa jupe. C'est une habitude dégoûtante. »
Il grimace. « Non, ce n'est pas grave, dit-il en détournant immédiatement le regard. Continuez. »

Silence absolu. Paul fixa ses yeux sur le bout de ses chaussures (éraflées et à polir) et essaya de penser à autre chose. D'accord, se disait-il, lequel des deux choisirais-tu ? Il réfléchit à la question pendant quelques instants et réduisit son choix au Préraphaélite, à l'Intense avec des lunettes, au Jeune Indiana Jones et à l'Enfant Chien. Tout compte fait, il opta pour le Dog Boy, tout simplement parce qu'il l'avait détesté plus que tout autre, et qu'il était donc inévitable que ce soit lui qui réussisse. Non pas qu'il en connaissât l'issue. Il s'en moquait. S'il avait eu un peu de bon sens, il se serait levé tout de suite et serait parti ; avec de la chance et un bus de la 75 qui suivrait, il serait de retour à Kentish Town à temps pour la deuxième partie de Buffy.
Mais il resta là où il était, tandis que la fille mince fouillait les serres de sa main, comme Carter et Caernarvon à la recherche de pharaons morts. Il ne pouvait rien entendre à travers la porte de la salle d'interrogatoire — comme tous les autres équipements de cet endroit, elle était solide, épaisse et antique — mais il n'avait pas besoin de beaucoup d'imagination pour imaginer la préraphaélite souriant d'un air modeste tandis qu'elle donnait des réponses concises et intelligentes aux questions bien choisies du panel. Après tout, s'il n’en avait tenu qu'à lui, il l'engagerait sans hésiter pour n'importe quel poste, jusqu'à celui de président de l'ONU ou de reine des Elfes.

« Tu as sans doute raison, dit la jeune fille sans crier gare. Surtout si les recruteurs sont des hommes. »
Cette fois, il ne put s'empêcher de la regarder droit dans les yeux. Elle lui adressa un sourire sardonique.
« Oh, c'est évident ce que tu pensais, dit-elle, avec cette expression sentimentale sur ton visage et la façon dont tes épaules s'affaissent. Comme si quelqu'un t'avait assis devant un radiateur et que tu commençais à fondre.

Il n'a rien trouvé à répondre à cela, alors il a dit « Oh ! » à la place. Elle retira son sourire en un petit froncement de sourcils, comme quelqu'un qui dompte un terrier indiscipliné, et se gratta sous l'aisselle droite.
« J'aimerais bien pouvoir faire ça, dit Paul.
— Quoi, se gratter ? C'est facile, regarde.
— Non, il répondit, deviner ce que pensent les gens rien qu'en les regardant. Ce serait bien pratique de pouvoir faire ça. »
Elle haussa les épaules.
« Pas vraiment, » elle répondit.

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Ici la page du forum Philippe-Ebly consacrée à ce roman.

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Anatomie 2, le film de 2003Feu orange cinéma

Anatomie 2 (2003)

Sorti en Allemagne le 6 février 2003.
Sorti en DVD français le 9 septembre 2003.
Sorti en blu-ray américain région A (image et son bons, DTS HD MA 5.1 français, espagnol, allemand sous-titré anglais, français, espagnol), inclus Anatomie 1.

De Stefan Ruzowitzky (également scénariste) ; avec Barnaby Metschurat, Rosie Alvarez, Herbert Knaup, Franka Potente.

Pour adultes

Une réception où sur une musique d’ascenseur, des invités chics se pressent autour de petites tables rondes sur tapis rouge, et boivent les coupes de champagnes apportées par des serveuses. Au milieu des participants, un jeune homme en costume blanc ruisselle de transpiration et porte la main à sa chemise détrempée. Il regarde d’un côté, puis se met à avancer à pas lents au milieu des conversations et des rires, glisse sa main dans sa poche, souriant l’air halluciné. Il est arrêté par un homme plus âgé dégarni en costume sombre, qui l’appelle Benny et qui lui demande ce qu’il fait ici. Benny l’appelle en retour « Frère ».

Constatant l’état fébrile de son étudiant, l’homme répond que Benny devrait être à la clinique. Une jeune femme blonde pose la main sur l’épaule de l’homme et lui glisse d’une voix douce, l’appelant « Professeur », que le sénateur voudrait commencer. L’homme répond « oui, oui » et abandonne Benny, qui, décontenancé, lâche « Frère, aide-moi ! ». Benny sort alors un scalpel de sa poche, tandis qu’autour de lui les invités s’avancent pour écouter le discours du sénateur.

Derrière Benny, dans le fond de la salle qui s’est vidée, il y a de grandes affiches qui font la promotion du dernier livre du professeur Charles Müller LaRousse, Les muscles de la vie. À l’entrée, ne reste que deux traiteurs en chemises et pantalons noirs et tablier blanc. Sur l’estrade, derrière un pupitre, le sénateur commence son discours : « Dieu a crée l’être humain, ce qui est bien dommage car notre cher Charles... » Benny déchire l’affiche la plus proche d’un coup de scalpel. « ... aurait pu mieux faire question anatomie. »

Sur le mur du fond de la salle de réception est écrit que seul celui qui est capable de contrôler son corps est un vainqueur. Marchant vers l’estrade, Benny fait sauter de son scalpel le bouton qui retenait l’ouverture de sa veste. « Ce n’est qu’une des plaisanteries entre jeunes docteurs de la clinique de Berlin... » Sans s’excuser, le regard braqué sur l’estrade, Benny écarte du bras les invités sur son chemin, mais elle montre aussi le respect et l’affection...

Benny n’est plus qu’à un rang de l’estrade ; il appelle encore son « frère », tombe la veste tandis que le sénateur continue de parler. Alors il hurle : « Regarde donc ton frère ! » et cette fois il capte l’attention générale. De son scalpel, il fait sauter les boutons de sa chemise, et révèle sur son torse les cicatrices de plusieurs opérations, sous les pectoraux, sous les épaules – celles ci ont encore des points de sutures apparents, et son épaule gauche, et son bicept portent encore un pansement ensanglanté. Il hurle encore « Regarde ! »

Le professeur Müller LaRousse semble aussi choqué que le reste de l’assistance. Benny écarte ses bras, les laisse retomber et souffle qu’il n’en peut plus, il est complètement fichu. Il écarte à nouveau les bras en souriant. L’organisatrice appelle alors la sécurité et comme un garde veut attraper par le bras Benny, celui-ci le frappe de son scalpel au foie. Le garde tombe à la renverse, une main à son côté ensanglanté.

Benny reprend : « Charles, regarde-moi. » Puis il plante profondément son scalpel dans le pansement de son bras gauche et ouvre une entaille ensanglanté, tandis que le public se met à crier d’horreur. « Je ne peux plus vivre », il lacère sa poitrine, ouvre une troisième large entaille de son côté gauche. jusqu’au milieu du torse. Puis il s’ouvre le ventre. Il semble être tout près d’en rire et déclare qu’il ne sent rien du tout, il ne peut rien ressentir, il doit l’aider. Saignant de toutes ses entailles, Benny tombe à genoux. Répète en regardant le professeur Müller : « Aide-moi ! » Puis il se plante son scalpel en plein cœur. Le regard fixe et la lèvre tremblante, il bascule tout à fait. Le professeur se précipite enfin auprès du corps en soupirant : « Mon dieu, Benny ! ».

Plus tard, la chambre du jeune Jupp Hauser. Sur les murs sont affichés des coupures de presse et des photos retraçant sa courte carrière de footballeur surdoué, jusqu’à ce qu’il déclare que la médecine est son futur. Son petit frère est inquiet : Jupp est-il si certain de vouloir partir à Berlin — pour lui, la médecine, c’est de la m.rde ! Ce à quoi Jupp répond que c’est cool d’être médecin. Son petit frère rétorque qu’il connait les médecins, ce sont seulement des branleurs. Jupp répond qu’alors il sera le premier à ne pas être un branleur. Ils sont en train de disputer une partie d’échecs.

Son petit frère est en chaise roulante, et répond qu’il donnerait tout pour être capable de se branler à nouveau. Alors Jupp sourit : à Berlin, il font de la recherche sur les maladies musculaires... Mais son petit frère le coupe avec humeur : que Jupp s’arrête de le laisser gagner tout le temps, il est infirme, pas retardé. Jupp répond en souriant qu’il n’en est pas si sûr. Et son petit frère, après un temps, lui jette un pion à la figure.

Alors qu’il quitte la maison, sa mère se vante auprès de ses voisines : le meilleur hôpital de Berlin, il va devenir neurochirurgien, son fils pourra faire tout ça avec les virus et les nerfs ! Elle fait signe à Jupp chargé de sacs de voyage d’approcher. Jupp proteste : il ne pourra pas emmener tout ces pancakes. Sa mère ne l’écoute pas : elle veut que son fils parle aux voisines de neurotransmetteurs. Jupp proteste à nouveau : il veut qu’elle l’appelle Joachim, parce Jupp fait trop prolétaire. Sa mère le rattrape par le col et le fait se retourner et réplique qu’elle est désolé que son altesse soit de la classe moyenne. Jupp s’indigne : il va à Berlin, il est enthousiaste. Puis il colle un baiser sur la joue de sa mère, qui le laisse enfin poser ses bagages dans le coffre de la voiture familiale.

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