The King's Man, le film de 2021Feu orange cinéma

The King’s Man (2021)

Traduction du titre : L’homme du roi.
Titre français : King's Man, première mission.

Sorti aux USA le 22 décembre 2021 ;
Sorti en France le 29 décembre 2021.
Sorti en blu-ray + 4K anglais le 21 février 2022,
Sorti en blu-ray américain + 4K le 22 février 2022.
Sorti en blu-ray + 4K français le 6 mai 2022.

De Matthew Vaughn, également scénariste et producteur, d’après sa bande dessinée ; sur un scénario de Karl Gajdusek. Avec Ralph Fiennes, Gemma Arterton, Rhys Ifans, Matthew Goode, Tom Hollander, Harris Dickinson, Daniel Brühl, Djimon Hounsou, Charles Dance.

Pour adultes.

(Aventure fantastique, comédie, woke) Afrique du Sud, 1902. Deux chariots avancent dans ce qui ressemble à une prairie africaine. Le cocher du premier chariot fait halte et appelle son passager, « votre grâce ». Le quidam en costume d’Indiana Jones descend et scrute avec ses jumelles l’horizon. En contrebas, un campement de tente carré, au-delà la plaine et au loin des reliefs. Aucun oiseau, aucun insecte. Le camp est animé, des soldats coloniaux déposent quelques cadavres supplémentaires aux torses nus dans un large cimetière qui semble avoir été tracé d’avance et dont la surface fait au moins un sixième du camp rectangulaire. Les tombes fraîches font des petits monticules alignés très serrés et il y a de grandes croix de bois partout, preuve que le matériau ne manque pas dans la région, ce qui peut paraître curieux quand il n’y a aucun arbre à l’horizon depuis le début du film. Puis « Sa grâce » regarde du côté du portail, gardé par deux soldats avachis qui ne regardent pas vers la route.

Effectivement, « Sa Grâce » semble surprendre les deux soldats quand il se présente avec ses deux chariots arrêtés sur la route à peut-être cinquante mètres sans aucun obstacle, pourtant très visibles et très bruyants. Il se présente comme représentant la Croix Rouge, et dit vouloir voir le Général Kitchener. Un garde lui répond qu’il n’y a pas de général Kitchener ici, mais déjà un autre soldat accourt et salut « Sa grâce » et ordonne de le laisser entrer. La visite est en fait secrète, car on ne saurait être trop prudent avec les Boers — et de pointer les hommes, les femmes et les enfants très maigres gardés derrière des barbelés. « Sa Grâce » fait alors remarquer que les Boers pourrait avoir utilité d’un peu plus de prudence quant à leur santé. Le militaire lui fait alors remarquer que les camps de concentration comme celui-ci est la raison pour laquelle ils sont en train de gagner la guerre.

« Sa Grâce » aka Orlando, leur « chevalier en armure brillante », rejoint le général Kitchener sous sa tente, le remercie d’être venu. Orlando s’inquiète de ce qu’il se passe ici, d’autant que Kitchener semble avoir pris des libertés avec la vérité. KItchner répond que le temps ne les a pas ménagés ici. Orlando réplique qu’il faudra que le général en parle avec Emily, ce que promet de faire Kitchener dès qu’il sera en Angleterre. Orlando répond qu’Emily est juste dehors, à attendre dans le chariot dehors avec leur fils, parce que c’est apparemment l’usage apparemment de visiter les camps de concentration en famille, surtout en temps de guerre.

Dans le chariot, un petit blond est assis en face d’Emily, et lui demande ce qu’ils font ici. Car comme nous il attend bien sagement son dialogue d’exposition. Emily répond par une question : se souvient-il de pourquoi le Roi Arthur avait une table ronde avec des chevaliers autours. Certainement pas pour les envoyer visiter en famille des camps de concentration en Afrique, répond alors le petit blond qui, en 1901, lui au moins sait lire. C’est une blague évidemment, le gamin ne sait pas pourquoi le Roi Arthur avait une table ronde et pas carrée. Emily lui donne alors une explication woke anachronique : parce que le roi Arthur pensait que tous les hommes étaient égaux, mais pas les femmes, parce quand même fallait pas pousser ; et qu’il important que les gens nés avec des privilèges vivent en donnant l’exemple. Apparemment, le petit blond n’a pas été non plus mis au courant de la totalité de l’Histoire de l’Empire britannique, parce qu’en guise d’exemple d’Humanité, la bande de trafiquants d’Opium et autres exploitants de serfs et déportateurs d’Irlandais n’a pas exactement brillé. En tout cas, le discours fumeux de la maman pour expliquer pourquoi son père risque leur vie et leur santé en les emmenant en Afrique du Sud avec absolument personne pour savoir qu’ils y sont, se conclue par une réplique d’exposition de plus : voilà pourquoi Orlando et Emily sont mécènes (parrains) de la Croix Rouge, fait qui n’explique rien du tout, puisqu’un mécène ou un parrain donne des sous, il ne va pas se faire tuer, amputer ou attraper la lèpre à la place des médecins et infirmiers de la Croix Rouge. Et qu’il ne l’oublie jamais.

Et Emily de conclure : ils aident les autres, ils ne s’abritent pas derrière leur statut : et joignant le geste à la parole, parce qu’elle veut juste vérifier ce que fait son mari (la laisse est courte et c’est bien connu, en 1900, les épouses se mêlaient toujours des réunions secrètes avec des militaires de haut rang, Emily décide de tester le pouvoir de son statut pour arrêter les balles en restant plantée debout à découvert à mi-chemin entre le portail du camp et le chariot.

Le petit blond profite du départ de sa mère pour grimper à côté du siège du cocher et clamer que cette horrible guerre serait terminée depuis longtemps si Arthur et ses chevaliers s’en étaient occupés, vu qu’ils ont été si rapides à retrouver le Graal. Le cocher s’en amuse et lui demande quel chevalier il serait : le petit blond serait Lancelot, nous supposons pour se faire Guenièvre et ruiner le royaume, parce qu’il le vaut bien. Ah, c’est beau d’avoir des rêves. Et bien sûr le cocher serait le puissant Merlin – celui qui a terminé enfermé au fond d’un trou après s’être fait piégé comme un bleu par une sorcière même pas douée.

Bref, une fusillade éclate, et Emily se prend une balle en s’interposant obligeamment entre le sniper Boer et son mari (qui lui s’est jeté à terre) et le Général. Et bien sûr, il ne fait rien pour stopper l’hémorragie. Voilà donc pourquoi les mécènes de la Croix Rouge qui ne savent pas soigner les gens ne vont jamais sur le terrain. Et sans que personne n’est vérifié s’il y avait un autre tueur que embusqué que celui que le cocher a trucidé dans la seconde (mais une seconde trop tard, bien entendu), c’est la fête au village. Et au lieu de chercher à étreindre une dernière fois sa mère, le petit blond se jette au cou de son père, tant il est vrai que les femmes ne comptent pas à cette époque.

Plus tard, le petit blond a bien grandi et atterrit en biplan avec son père à l’entrée de la haie de domestiques qui les attendent au garde-à-vous à l’entrée de leur majestueux manoirs, parce que c’est important de montrer par l’exemple que tous les êtres humains sont égaux.

The King's Man, le film de 2021

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Ici la page du forum Philippe-Ebly.fr consacrée à ce film.

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