A Writer’s Odyssey (2021)
Traduction du titre : L’odyssée d’un écrivain.
Autres titres : 刺殺小說家, 刺杀小说家, cìshā xiǎoshuōjiā (l’assassinat d’un romancier), Assassin in Red (assassin en rouge).
Sorti en Chine et aux USA le 12 février 2021 ;
Sorti en blu-ray 4K chinois le 19 novembre 2021 ;
Sorti en blu-ray américain le 8 mars 2022,
Sorti en blu-ray allemand le 10 mars 2022.
Sorti en blu-ray + 4K français le 6 mai 2022.
De Lu Yang (également scénariste), sur un scénario de Chen Shu, Haiyan Qin, Yu Yang, d’après le roman de Shuang Xuetao, avecLei Jiayin, Yang Mi, Dong Zijian, Tong Liya, Hewei Yu.
Pour adultes.
(fantasy décousue) Une vallée forestière, menant à une forteresse asiatique au sommet d’un piton rocher surplombant une ville fortifiée, tandis que les nuages descendent des montagnes environnantes. Au loin un enfant pleure et appelle son père. Puis un temple sinistre sous un ciel bas au milieu de pans de roche creusés. L’entrée du temple ouverte dans son socle de pierre est éclairée de torches fumantes, qui la font ressembler à la gueule d’un monstre cracheur de feu. L’enfant appelle toujours son père. Et voilà justement l’heureux papa : il court dans une obscurité profonde, seul éclairé tandis qu’il patauge dans de l’eau, et appelle « Tangerine ! », possiblement le nom de sa petite fille ? Lui en tout cas est vêtu à la mode moderne, d’un pantalon et d’une chemise, et tout à fait raisonnablement coiffé. Comme il s’élance dans une direction (celle de la caméra), des flammes bleues et fuchsia l’éclairent, traçant au-dessus le dessin embrasé d’une sorte de démon chinois brandissant des éclairs et autres bizarreries. C’est très jolie mais à moins que cela soit le portrait de sa fille démone qui aurait fait ascension, cela ne nous avance guère, pas plus que lui.
C’était un rêve. Le père en question se réveille en vêtu et coiffé comme un sans domicile fixe, c’est-à-dire barbe hirsute et cheveux longs qui aurait campé en pleine nature par une matinée brumeuse et glacée, à côté d’un tas de boites de conserves et de bouteilles d’eau minérale vides (en plastique, comble de l’horreur !). Il consulte son téléphone portable, et étonnamment il semble avoir du réseau. Il soupire, et se dit que rien n’a changé : il continue de rêver de Tangerine à chaque fois qu’il ferme les yeux, et de cette ville, mais cela devient plus précis : dans cette ville il y a… Il a un flash du démon de flammes bleu fuchsia. Puis il aperçoit au loin en contrebas un camion qui arrive sur la route. Il le fixe immédiatement à travers une paire de jumelles, sans même avoir déposé ou rangé son téléphone. Peut-être sommes-nous dans un jeu vidéo dont il est le héros ? Puis il se lève.
Le camion a pris la route qui gravit la montagne d’où le sans-domicile-fixe les avait repérés. Le chauffeur et son passager ne se doutent apparemment de rien, ne discutent pas entre eux, n’écoutent pas la radio etc. ils se contentent de se prendre une pierre de belle taille qui leur reste enfoncée plein pare-brise : ils viennent de gagner une paire d’essuie-glace gratuites !!!
Le camion fait une embardée, casse son rétroviseur droit en heurtant je ne sais quoi, mais ne s’arrête pas. Le SDF lui est en train de descendre la pente abrupte par le plus court chemin, et je reste rêveur quant à la puissance de son bras et la précision de son tir compte tenu de la position du camion et de la sienne. Arrivé au-dessus de la route par laquelle arrive le camion, il va pour lancer une seconde pierre, plus petite quand même et… euh, la trajectoire de la pierre suit carrément une courbe qui s’affiche à l’écran sortant et revenant sur la route pour frapper à nouveau le pare-brise. Le camion avance toujours mais fait une nouvelle embardée… pourquoi ? si le chauffeur a déjà la présence d’esprit de ne pas freiner brutalement sur une route mouillée, pourquoi donner un coup de volant alors qu’aucune des pierres n’a traversé ?
Bref, cette fois le camion va heurter de l’avant une paroi rocheuse et va se ranger le long, sur une voie de garage qui se trouvait tout à fait par hasard à ce point de la route. Le SDF quant à lui saute de son perchoir sur la voie de garage , et personne n’a encore appelé la police. Tombe le chauffeur de la cabine parce qu’aucun des deux passagers ne portait de ceinture, évidemment, et tous les deux semblent avoir une coupure au front ou à la tête même si à aucun moment ils ne semblent avoir heurté quoi que ce soit.
Le SDF se rue sur le chauffeur déjà chancelant pour le rouer de coups avec son bâton — quel bâton ? à quel moment il a pris ou tenu à la main un bâton quand même grand et solide ? Puis après lui avoir possiblement rompu le dos, il le retourne — parfait pour le tuer ou le laisser paraplégique à vie, si ce n’était pas déjà le cas. Le SDF sort alors une (grande) photo de petite fille, et demande au chauffeur qui apparemment n’est pas encore mort, de regarder. Le SDF accuse enfin le chauffeur d’avoir kidnappé la petite fille, et lui demande où elle est. Comme l’autre ne répond rien, il le martèle de coup, jusqu’à ce que le passager descende enfin du camion et assomme le SDF d’un coup de clé anglaise. Quelle clé anglaise ?
Le SDF tombe mais relève la tête et voit le chauffeur relevé par son passager et les deux hommes s’enfuirent plus ou moins titubant, sans leur camion. A quel moment le camion a-t-il été endommagé et comptent-ils aller loin comme ça dans la montagne à pieds et blessés en laissant derrière eux un agresseur armé bien vivant qui semble courir vite ?
Et effectivement, le SDF se relève, ramasse la clé anglaise, mais au lieu de leur courir après, il va ouvrir la ou les portes arrières du camion, qui n’étaient bien sûr pas verrouillées puisque lorsqu’on transporte des enfants en cage, il est tout à fait logique de laisser le premier venu y jeter un coup d’œil au premier feu rouge. Heureusement, le chauffeur et son passager n’ont pas oublié de cadenasser les cages, mais compte tenu d’à quel point une petite fille semble sage et heureuse d’être transportée dans le noir sur une route de montagne à l’arrière d’un camion utilitaire, on se demande pourquoi. Plus ils ont dû faire la pause goûter et pipi avant de partir.
Le SDF ouvre la première cage sans difficulté (et le cadenas, il était ouvert lui aussi ?), mais réalisant que la cage ne contient pas sa petite fille à lui, il la referme, car il doit, comme nous tous, détester que ses colis se perdent. Puis il passe à la cage suivante grillagée : grosse déception, elle ne contient qu’un petit garçon, lui aussi très sage. Aucun des gamins ne semble cependant avoir été drogué. Il y a d’autres gamins dans d’autres cages, aucun ne semble particulièrement pressé de sortir, et le SDF s’écroule en pleurs, juste pour être obligeamment retrouvé par la police (ou la police payée par les trafiquants d’enfants ?), qui l’accuse évidemment d’être le kidnappeur. Ce n’est pas comme s’il pouvaient interroger les enfants ou relever des empreintes, ou je ne sais pas moi, tracer des téléphones portables ?
Bref, notre papa SDF rêve beaucoup mais ne fait pas grand-chose d’utile. Il se réveille à l’arrière d’une voiture de police sans grille pour le séparer de l’unique chauffeur qui est occupé à manger un sandwich et raconter toute l’affaire en clair à la radio. Le SDF s’enfuit et monte dans une voiture de luxe conduite par une femme qui l’attendait : il ne la connait pas, mais selon elle, il fera un bon partenaire en affaires.
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