Charade, le film de 1963Feu vert cinéma

Charade (1963)

Noter que ce film est dans le domaine public.

Sorti aux USA le 5 décembre 1963.
Sorti en France le 18 décembre 1963.
Sorti en Angleterre le 20 février 1963.

Sorti en blu-ray américain CRITERION US,le 21 décembre 2010, région A, LPCM mono anglais seulement, sous-titré anglais, en bonus un livret et le commentaire audio du réalisateur et du scénariste Peter Stone).
Sorti en coffret blu-ray + dvd français LOBSTER FILMS FR, le 13 novembre 2014 (digibook).
Sorti en blu-ray français UNIVERSAL STUDIOS FR le 5 mars 2021 (UK et FR DTS HDMA 2.0 = mono redoublé, STFR, pas de bonus, sauf erreur de ma part, c'est le transfert CRITERION)

De Stanley Donen, sur un scénario de Peter Stone et Marc Behm, d’après leur nouvelle The Unsuspecting Wife de 1961 ; avec Cary Grant, Audrey Hepburn, Walter Matthau, James Coburn, George Kennedy, Dominique Minot, Ned Glass, Jacques Marin, Paul Bonifas, Thomas Chelimsky.

Pour adultes et adolescents

(Mystère, slasher comédie romantique violent) L’aube embrumée en rase campagne. Les oiseaux chantent, un chien aboie ; la voie ferrée avec ses caténaires et ses bas cotés boueux, la sirène d’un train qui arrive et le fracas de ses bogies.

Un corps tombe côté droit de la rame du train lancé à pleine vitesse. Pyjama blanc, robe de chambre sombre, il roulele long du coteau de la voie ferrée pour s’arrêter brutalement en contrebas, yeux exorbités, bouche ouverte, visage ensanglanté, front plissé : l’expression horrifiée de quelqu’un mort avant sa chute.

Et le train continue sa course folle.

De jour, le matin, une petite jeune femme en noir à grosses lunettes de soleil (Regina « Reggie » Lampert) petit-déjeune avec appétit à une table de la terrasse d’un hôtel avec vue sur une vallée enneigée des Alpes, le village et les pistes de ski. Aux autres tables, les touristes chaudement vêtus sont plutôt nombreux, tandis qu’un serveur cheveux courts, pantalon noir et veste blanche sert un couple à la table d’à côté.

Rien de plus rassurant. Sauf que de derrière l’un des parasols jaunes, le canon d’un pistolet luger, tenu par une main gantée de noir, s’abaisse et vise la jeune femme. Insouciante, elle continue de manger, boit une gorgée de sa tasse de café.

Sauf qu’à y regarder de plus près, le canon du luger est plein, et cache un orifice beaucoup plus petit, d’où jaillit un long jet d’eau, qui frappe en plein front la jeune femme, laquelle grimace et se voûte. Elle hausse des sourcils, pose sa tasse, ôte ses grosses lunettes de soleil.

Le responsable de cet odieux attentat, tenant encore l’arme à la main, la regarde fièrement du haut de sa toute petite taille, en souriant et en lui lançant un joyeux « Hola ! » Blasée, la jeune femme répond : « Ne dis rien : tu ne savais pas qu’il était chargé… »

Puis la jeune femme prend une forte inspiration et crie très fort en regardant autour d’elle : « Sylvie !!! » L’intéressée, une femme blonde plus âgée (Sylvie Gaudel) qui était occupée à fumer une cigarette, accoudée à la rambarde derrière le parasol jaune de la table, se retourne et constate l’étendue des dommage : « Oh… » . La femme en noir s’indigne : « Ne peut-il pas faire quelque chose de constructif, du genre provoquer une avalanche ou autre ? »

La blonde se retourne vers le gamin, qui perd son sourire : « Vas jouer, mon chéri ! » Le petit garçon tourne les talons, et son pistolet en plastique toujours à la main, détale. La blonde s’assied à la table recouverte de plats – salade, poulet, gâteau, pain, beurre, carafe d’eau, bouteille de vin couchée dans un petit panier d’osier, et un petit bouquet de fleurs rouges, qui logiquement ne doit pas être au menu, pas plus que le petit chevalet de métal indiquant le numéro de la table, évidé : trente-six.

La blonde remarque : « Quand tu commences à manger comme ça, c’est qu’il y a un problème… » La jeune femme en noir ne répond rien, trop occupée à essuyer son visage dégoulinant d’eau probablement glacée. Puis la jeune femme en noir ramasse ses lunettes de soleil et entreprend d’en essuyant les verres à leur tour, pour répondre enfin : « Sylvie, je veux divorcer… » L’air très étonnée, la blonde demande : « De Charles !?! » La jeune femme en noir répond : « C’est le seul mari que j’ai… »

Puis elle ajoute : « J’ai essayé de faire que ça fonctionne, vraiment, mais… — Mais quoi ? » La femme en noir soupire, continuant de détourner les yeux : « Je ne peux pas l’expliquer, c’est juste que je suis trop malheureuse pour continuer comme ça… » Elle se lève et quitte la table.

La blonde reste assise à la table et écrase sa cigarette dans un cendrier caché par l’encombrement, et remarque : « Mais ce qui est enrageant, c’est que que ton malheur ne se change pas en graisse ! » Puis elle se lève à son tour pour suivre la femme en noir et les deux amies traversent une piscine couverte et apparemment très bien chauffée.

La blonde rattrape son amie et la prend par le bras : « Mais je ne comprends pas ! »

La blonde confronte la jeune femme en noir : « Tu veux le divorce ? » Celle-ci répond : « Parce que je ne l’aime pas, et à l’évidence, il ne m’aime pas ! — Mais ce n’est pas une raison pour divorcer : avec un mari si riche et vêtue à la mode… » Les deux femmes ont repris leur promenade à l’extérieur sur la terrasse enneigée, le long d’une rambarde de bois. La blonde achève : « … ce ne sera pas difficile de te trouver de nouveaux amis. »

La jeune femme en noir se détourne à nouveau : « J’avoue : je suis venue à Paris pour échapper à la trivialité américaine, mais cela ne veut pas dire que je suis prête à embrasser les mœurs françaises. J’abhorre l’idée d’un divorce, Sylvie… mais si seulement Charles avait été plus honnête avec moi : c’est la seule chose que j’attends des gens : la vérité nue. » Elles s’asseyent : « Mais avec Charles, tout n’est que secrets et mensonges… Il me cache quelque chose, Sylvie, quelque chose de terrible ; et ça me fait peur ! »

Leur conversation est interrompue par une voix d’homme : « Est-ce qu’il vous appartient ? » L’homme tient la main du petit garçon toujours armé de son Luger en plastique ; la femme en noir répond immédiatement : « Il est à elle, vous l’avez trouvé où ? Il cambriolait une banque ? » L’inconnu, un homme grand aux tempes grisonnantes, répond civilement : « Il jetait des boules de neiges sur le Baron Rothschild. » La blonde assise récupère son petit garçon : « Oh, merci ! »

Et l’inconnu demande à nouveau à la jeune femme en noir : « Est-ce qu’on se connaît ? » Impassible, la femme en noir répond : « Quoi ? Vous pensez que nous en avons l’intention ? » Interloqué l’inconnu répond : « Je ne sais pas ; comment pourrais-je le savoir ? » Et la femme en noir de réponde : « C’est parce que je connais déjà bien trop de monde : à moins que l’un d’entre eux meurt, je ne pourrais faire la connaissance de quelqu’un d’autre… »

L’inconnu semble un bref instant pensif : « Mm… » Puis il conclut : « Eh bien si quiconque se retrouve sur la liste noire, tenez-moi au courant ! » Et comme l’inconnu va pour partir, la jeune femme en noir lance : « Dégonflé ! »

Charade, le film de 1963

Charade, le film de 1963

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Ici la page du forum Philippe-Ebly.fr consacrée à ce film.

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