Les chasses du comte Zaroff (1932), le blu-ray américain multi-régions de 2012.
Sorti le 3 juillet 2012, multi-régions, pas de piste française, pas de sous-titres français, format respecté, durée du film 63 minutes.
Ici l'article de ce blog sur le film Les chasses du comte Zaroff (1932)
Sur le film : Tourné en même temps que King Kong, des mêmes réalisateurs, avec plusieurs acteurs en commun, dont la reine du hurlement Faye Wray, The Most Dangerous Game (le jeu ou le gibier le plus dangereux - aka La chasse ou les chasses du comte Zaroff) a profondément marqué l'imaginaire collectif, et n'a cessé d'être copié, refait ou parodié. Son "grand méchant" est devenu l'archétype du "méchant" - brun, barbichu, avec un accent étranger à couper au couteau, aux goûts de luxe, cultivé et brutal à la fois. Cependant, l'envie de rire vous passera très vite à la projection du film original. Dès les premières minutes, la brutalité coutumière de Merian C. Cooper fait irruption, et pleinement effet - probablement parce que le réalisateur parle d'expérience et copie fidèlement la nature. Toute l'expérience du film est onirique - cauchemardesque en fait - et il est très bien joué. C'est probablement un des meilleurs films jamais tournés, à voir absolument si vous avez le courage et l'imagination de visionner des vieux films en noir et blanc.
L'image - 1,33 : 1, noir et blanc : Bonne, certains plans médiocres, certains plans cristallins. Le film est enfin stabilisé et révèle quantité de détails allant jusqu'au grain des peaux, avec une profondeur de champ accrue comme attendue dans un blu-ray de qualité. L'image est poudroyante sur certains plans truqués par superposition ou enfumés, mais demeure très lisible, ce qui n'était pas le cas dans les anciens DVD. Cependant, une partie notable des scènes est warpée, c'est à dire étirée depuis le centre cristallin vers les bords gauche et droit dédoublés (notamment un chandelier à une longue bougie et une flamme qui est unique à sa base, double et auréolé en son sommet). Mon impression est que c'est une déformation de la pellicule corrigée ou aggravé numériquement, l'autre possibilité étant un problème de mise au point à la source, mais j'en doute fortement.
Le son : très bon - mono non comprimé : les violons grincent un peu, mais les dialogues sont prenants et les effets sonores percutants.
Les bonus : bons. commentaire d'un expert ; Gow le chasseur de tête, un documentaire transformé en fiction par la même équipe avec des vrais cannibales dedans.
Conclusion : C'est une véritable renaissance - j'en ai eu le frisson pendant toute la projection, et le jeu des acteurs est transcendé (le regard halluciné de Fay Wray dans les dernières séquences ou encore la scène où son personnage craque après le passage le plus gore du film ont désormais quelque chose de réellement impressionnant, très au-delà de ce que la seule imagination du spectateur pouvait déjà provoquer), mais il s'agit d'une restauration incomplète : il reste des coups à l'image, des tâches ou des rayures isolées du type que j'ai déjà vu réparés dans des reportages sur la restauration des films. L'autre regret est qu'un tiers du film aurait été censuré à sa sortie, et que ces scènes sont, pour l'instant, perdues.