Spiderhead (2022)
Annoncé pour le 17 juin 2022 sur NETFLIX INT/FR.
De Joseph Kosinski sur un scénario de Rhett Reese et Paul Wernick, d'après la nouvelle Escape From Spiderhead, l'évadé de la Spiderhead de George Saunders, parue dans The New-Yorker en 2010, recueillie dans Tenth Of December 2013, Dix décembre ; avec Chris Hemsworth (également producteur), Miles Teller, Jurnee Smollett.
Le texte intégral de la nouvelle en version originale anglaise ici.
Pour adultes.
(Cyberpunk / prospective)
— D’accord. Ray, vous êtes un incarcéré volontaire pour ce programme. Avant de commencer, j’ai besoin de votre permission pour vous administrer G-46. Ça baigne ?
— C’est compris.
L’interlocuteur utilise un curseur virtuel sur l’écran tactile de son téléphone pour régler la dose à administrer au prisonnier.
— Quel était le fruit favori du dentiste ?
Le prisonnier, assis dans un fauteuil jaune les mains à plat sur les accoudoirs ne répond rien, alors l’examinateur répond à sa place :
— La fraise !
Le prisonnier d’abord impassible commence à pouffer. Puis finit par déclarer :
— Sans mentir, c’est drôle !
Et comme le prisonnier continue de hoqueter, l’examinateur demande ce que le magicien a dit au pêcheur. A nouveau, le prisonnier ne répond rien, alors l’examinateur le fait :
— Prend une carpe, n’importe quelle carpe.
Le prisonnier grimace et éclate de rire, encore et encore.
L’examinateur poursuit :
— Comment appelez-vous le fromage que j’ai qui n’a pas raison ?
Le prisonnier continue de rire. L’examinateur répond :
— Le fromage à Tortillas.
Le prisonnier jappe plusieurs fois. L’interlocuteur reprend :
— Très bien, Ray. Les prochaines ne sont pas des blagues, seulement des faits, d’accord ?
Le prisonnier répond, hilare : oh oui !
C’est un autre interlocuteur qui prend le relai et après avoir toussoté, lit : « Au cours du génocide de 1994 au Rwanda, près de huit cent mille personnes sont mortes. Le prisonnier, comme s’il était incrédule, continue de pouffer. L’interlocuteur reprend : « Vous vous purgez quatre peines consécutives de prison à vie, sans possibilité de libération anticipée. » Le prisonnier se remet à hurler de rire. Alors le premier examinateur le remercie et ajoute qu’il est libre de s’en aller draguer, appelant le prisonnier « mon pote ». Invisibles de ce dernier, les deux examinateurs se congratulent en gestes, et le premier colle une étoile dorée sur son cahier avec un grand sourire.
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