Oms en série (1957)
Sorti en 1957 chez Fleuve Noir Anticipation.
Réédité chez Denoël Présence du futur en 1972, 1973, 1976, 1989, réédité chez Folio essai en 2000.
Adapté en dessin animé La planète sauvage 1973.
De Stefan Wul aka Lionel Hudson de son vrai nom Pierre Perrault.
Pour adultes et adolescents.
(planet opera, presse) Sur la planète Ygam, les Draags entretiennent les Oms comme animaux de compagnie. Ces Oms sont les lointains descendants des êtres humains originaires de la planète Terre ramenés en captivité sur Gamay. À sa naissance, le jeune Om Terr est adopté par une petite fille dénommée Tiwa et l'accompagne dans toutes ses activités. Lorsque la jeune Tiwa apprend ses leçons grâce à ses écouteurs d'instruction, le petit Om - qui dort sur ses genoux - assimile également toutes les connaissances inculquées à l'enfant draag. Dès que les parents de Tiwa s'aperçoivent que Terr récite spontanément des leçons entières, ils s'inquiètent et demandent à Tiwa de ne plus le faire participer à ses séances d'instruction. Le jeune Terr s'échappe alors en volant les écouteurs d'instructions et se retrouve dans un parc draag habité par des bandes d'Oms sauvages qui y vivent clandestinement et refusent la servitude.
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Le texte original de Stefan Wul de 1957 pour Fleuve Noir Anticipation et Denoël Présence du Futur.
PREMIERE PARTIE
I.
En silence, le draag s’approcha du hunlot donnant sur la salle de nature. Sourian, il regarda jouer sa fille.
C’était une jolie petite fille draag, avec de grands yeux rouges, une fente nasale étroite, une bouche mobile et, de chaque côté de son crâne lisse, deux tympans translucides à force de finesse.
Elle courait sur le gazon, faisait des culbutes et se laissait rouler jusqu’à la piscine en poussant des cris de joie. Puis elle descendait sous l’eau le plus bas possible et prenait assez d’élan pour surgir, telle une fusée, jusqu’au plongeoir où elle s’accrochait du bout des doigts.
Comme elle recommençait pour la troisième fois son manège, elle manqua le plongeoir et dut déplier la membrane de ses bras pour planer jusqu’au gazon.
Elle resta un moment debout, rêvant à quelque nouveau jeu. Menue pour ses sept ans, elle n’avait que trois mètres de haut.
Son père entra dans la salle de nature et s’avança vers elle. Il la prit par la main, souriant toujours. Elle leva la tête vers lui.
— Je t’avais promis une surprise, dit le draag.
Elle resta un moment immobile, puis, ses yeux rouges s’allumant de joie, elle serra de ses vingt petits doigts la main de son père, et cria :
— L’ome du voisin a eu son petit !
— Elle en a eu deux, dit le draag. C’est assez rare. Nous te choisirons le plus beau. Ou plutôt non, tu le choisiras toi-même.
Elle tira le bras de son père en trépignant.
— Vite, père, emmène-moi les voir !
— Habille-toi d’abord, dit le draag en montrant la tunique abandonnée sur le gazon.
A la hâte, elle passa le mince vêtement et courut devant son père pour arriver plus vite. L’un, suivant l’autre, ils traversèrent le terre-plein les séparant de la demeure voisine.
— Vite, père, disait l’enfant dreeg en se haussant sur ses jambes pour essayer de toucher l’introducteur, simple plaque brillante fixée sur la porte.
— Tu es trop petite, ne t’énerve pas, dit le draag en touchant la main l’introducteur.
Le visage du voisin apparut sur la plaque et dit :
— Te voilà, Praw, je vois que tu m’amènes Tiwa.
— Et dans quel état d’impatience ! sourit Praw de sa large fente buccale.
La porte s’ouvrit devant les visiteurs. Le voisin les attendait, debout à l’entrée de la salle de nature. Il déplia poliment ses membranes en étendant les bras.
— Bonheur sur toi, Praw.
—Bonheur sur toi, Faoz, répondit le père de Tiwa.
Déjà, se coulant sous les jambes du voisin, la petite courait sur le gazon. Son père la rappela, mi-indulgent, mi-sévère.
—Tiwa ! tu n’a pas salué.
Tiwa déplia rapidement une membrane.
—Bonheur ..., dit-elle. Oh ! voisin Faoz, où sont-ils ? Où sont les petits Oms ?
De son gros œil rouge, Faoz fit un signe complice à Praw.
—Par ici, dit-il en traversant la salle.
Ils passèrent plusieurs portes et entrèrent dans une petite omerie où flottait une légère odeur animale, malgré la propreté immaculée des lieux.
Étendue sur un coussin, une ome allaitait ses deux petits. Elle les tenait serrés contre elle dans ses bras repliés, tandis qu’ils suçaient goulûment ses deux mamelles.
Tiwa se pencha en avant pour les voirs de plus près.
— Oh ! dit-il, ils n’ont presque pas de poils sur la tête !
— Quand ils ‘agit d’un om, on dit des cheveux, et non des poils, précisa Praw. Ils viennent de naître, leurs cheveux pousseront par la suite.
Elle regarda les longs cheveux blonds de la mère.
— Est-ce qu’ils auront des cheveux dorés, comme leur maman ?
— Certainement, dit Faoz, le père était aussi de race dorée.
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Ici la page du forum Philippe-Ebly.fr consacrée à ce roman.
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