Eye In The Sky (1957)
Titre français : L’œil dans le ciel.
Autre titre : Les Mondes divergents.
Sorti aux USA en 1957,
Traduit en France par Gérard Klein sous le titre les mondes divergents en 1959 dans la revue Les Cahiers de la science-fiction aka Satellite,
Réédité en 1976 dans la collection Ailleurs et Demain chez Robert Laffont,
Réédité en poche chez J’ai Lu en 1981,
Réédité au Livre de poche en 1988.
De Philip K. Dick.
Pour adultes et adolescents.
(presse) Lors d'une visite au Bevatron (fictif) de Belmont, en 1959, année du futur proche du roman de 1957, huit personnes se retrouvent coincées dans une série de mondes subtilement et pas si subtilement irréels. L'incident déclencheur est un dysfonctionnement de l'accélérateur de particules, qui place tous les blessés dans des états d'inconscience totale ou partielle.
Jack Hamilton est licencié de son travail aux California Maintenance Labs en raison de la paranoïa de l'ère McCarthy concernant les sympathies politiques de gauche de sa femme Marsha ; ce licenciement est provoqué par le chef de la sécurité Charlie McFeyffe. Bill Laws, un Afro-Américain titulaire d'un doctorat en physique, est employé comme simple guide touristique pour le Bevatron.
Arthur Sylvester est un vieux conservateur politique qui croit en une cosmologie géocentrique obsolète, dérivée d'un rejeton bábí schismatique. Joan Reiss est une femme pathologiquement paranoïaque, et Edith Pritchet est une vieille femme maternelle mais censurée. Son fils David, ainsi que Charlie McFeyffe, complètent le groupe de huit personnes.
Après la défaillance du Bevatron, les huit membres du groupe sont blessés par l'effondrement d'une passerelle et par des niveaux élevés de radiation. Ils se réveillent dans un monde où les miracles, les prières et les malédictions sont monnaie courante. Hamilton et Charles McFeyffe voyagent au paradis et aperçoivent un œil gargantuesque de Dieu..
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Le texte original de Philip K. Dick en 1957
ONE
The proton beam deflector of the Belmont Bevatron betrayed its inventors at four o’clock in the afternoon of October 2, 1959. What happened next happened instantly. No longer adequately deflected—and therefore no longer under control—the six billion volt beam radiated upward toward the roof the chamber, incinerating, along its way, an observation platform overlooking the doughnut-shaped magnet.
There were eight people standing on the platform at the time: a group of sight-seers and their guide. Deprived of their platform, the eight persons fell to the floor of the Bevatron chamber and lay in a state of injury and shock until the magnetic field had been drained and the hard radiation partially neutralized.
Of the eight, four required hospitalization. Two, less severely burned, remained for indefinite observation. The remaining two were examined, treated, and then released. Local newspapers in San Francisco and Oakland reported the event. Lawyers for the victims drew up the beginnings of lawsuits.
Several officials connected with the Bevatron landed on the scrap heap, along with the Wilcox-Jones Deflection System and its enthusiastic inventors. Workmen appeared and began repairing the physical damage.
The incident had taken only a few moments. At 4:00 the faulty deflection had begun, and at 4:02 eight people had plunged sixty feet through the fantastically charged proton beam as it radiated from the circular internal chamber of the magnet. The guide, a young Negro, fell first and was the first to strike the floor of the chamber. The last to fall was a young technician from the nearby guided missile plant. As the group had been led out onto the platform he had broken away from his companions, turned back toward the hallway and fumbled in his pocket for his cigarettes.
Probably if he hadn’t leaped forward to grab for his wife, he wouldn’t have gone with the rest. That was the last clear memory: dropping his cigarettes and groping futilely to catch hold of Marsha’s fluttering, drifting coat sleeve…
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Traduction au plus proche
UN
Le déflecteur du faisceau de protons du Bevatron de Belmont auara trahi ses inventeurs à quatre heures de l'après-midi du 2 octobre 1959. Ce arriva ensuite eut lieu instantanément. N'étant plus correctement dévié — et donc désormais hors contrôle — le faisceau de six milliards de volts rayonna vers le haut, tout droit vers le toit de la chambre, incinérant sur son passage une plate-forme d'observation qui surplombait l'aimant en forme de beignet.
Il y avait huit personnes qui se tenait sur la plate-forme à cet instant : un groupe de touristes et leur guide. Privées de leur plate-forme, les huit personnes chutèrent sur le sol de la chambre du Bevatron et y restèrent gisant en état de blessure et de choc jusqu'à ce que le champ magnétique ait épuisé son énergie et les radiations dures soient partiellement neutralisées.
Sur les huit, quatre devaient être hospitalisées. Deux, moins gravement brûlés, sont restés en observation pour une durée indéterminée. Les deux derniers furent été examinés, soignés, puis relâchés. Les journaux locaux de San Francisco et d'Oakland rapportèrent l'événement. Les avocats des victimes préparèrent les premières actions en justice.
Plusieurs fonctionnaires liés au Bevatron débarquèrent pour visiter sur le tas de ruines, ainsi que sur le système de déflexion Wilcox-Jones et ses enthousiastes inventeurs. Des ouvriers arrivèrent et commencèrent à réparer les dommages matériels.
L'incident n'avait duré que quelques instants. À 4 heures, la déflection défectueuse avait commencé, et à 4 heures 02, huit personnes avaient plongé de 18 mètres à travers le faisceau de protons fantastiquement chargé qui rayonnait depuis la chambre interne circulaire de l'aimant. Le guide, un jeune Noir, tomba le premier et fut le premier à heurter le sol de la chambre. Le dernier à tomber fut un jeune technicien de l'usine de missiles guidés voisine. Lorsque le groupe avait été conduit sur la plate-forme, il s'est détaché de ses compagnons, s'en était retourné vers le couloir et avait fouillé sa poche à la recherche de cigarettes.
S'il n'avait pas fait un bond en avant pour attraper sa femme, il n’aurait sans doute pas été emporté avec les autres. C'était son dernier souvenir clair : lâcher ses cigarettes et tenter futilement d’agripper pour rattraper la manche palpitante du manteau flottant à la dérive de Marsha ...
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La traduction française de Gérard Klein pour Laffont, J’ai Lu, Le Livre de Poche.
Le déflecteur du faisceau protonique du bévatron de Belmont trahit ses inventeurs le 2 octobre 1959, à quatre heures de l’après-midi. Ce qui se produisit, ensuite, ne dura qu’un instant. N’étant plus convenablement réfléchi, et ne se trouvant donc plus contrôlé, l’arc de six milliards de volts jaillit vers le plafond de la salle, brûlant tout sur son passage, et notamment une plate-forme d’observation qui surmontait le puissant aimant torique. Huit personnes se trouvaient à ce moment-là sur la plate-forme : un groupe de visiteurs et leur guide. Lorsque la plate-forme s’effondra, les huit personnes tombèrent sur le sol de la salle du bévatron et y restèrent, blessées ou plongées dans le coma, jusqu’à ce que le champ magnétique ait été interrompu et les radiations dures partiellement absorbées.
Sur les huit, quatre réclamaient une hospitalisation. Deux autres, moins gravement brûlées, restèrent sur place pour un examen approfondi. Les deux dernières, enfin, furent examinées, soignées et purent rentrer chez elles. Les journaux locaux, à San Francisco et Oakland, rapportèrent l’accident. Des avocats commencèrent à entamer des actions pour le compte des victimes. Quelques officiels furent lâchés sur le tas de débris qui contenait à la fois les restes du déflecteur Wilcox-Jones et ceux de ses brillants inventeurs. Des ouvriers arrivèrent et se mirent à réparer les dégâts matériels.
L’accident avait duré peu de temps. A quatre heures, il avait débuté, et à quatre heures deux minutes, huit personnes avaient fait une chute de soixante pieds au travers le faisceau de protons émanant de la chambre circulaire interne de l’électro-aimant. Le guide, un jeune Noir, tomba le premier et fut aussi le premier à toucher le sol. Le dernier qui tomba fut un jeune technicien de la toute proche usine de fusées. Lorsque le groupe avait été conduit sur la plate-forme, il s’était écarté de ses compagnons, regagnait l’entrée et fouillait ses poches en quête de cigarettes.
S’il ne s’était pas précipité en avant pour rattraper sa femme, il ne serait sans doute pas tombé avec les autres. C’était son dernier souvenir net : lâcher ses cigarettes et plonger en avant dans l’espoir vain de saisir le pan flottant du manteau de Marsha.
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