Les aventures de Pinocchio, le roman de 1881Feu vert livre / BD


Le avventure di Pinocchio (1881)

Sous-titre : Storia di un burattino (l’histoire d'un pantin).

Paru pour la première fois le 7 juillet 1881 en feuilleton de 1881 à 1883 dans Giornale per i bambini, le supplément pour les enfants du journal Fanfulla della domenica.

De Carlo Collodi.

Pour adultes et adolescents.

(presse, fable fantastique) L'histoire commence en Toscane, en Italie. Un charpentier nommé Maître Antonio, mais que tout le monde appelle Maître Cerise, a trouvé un bloc de bois qu'il compte tailler en un pied pour sa table. Mais lorsqu'il commence, la bûche se met à crier. Effrayé par la bûche qui parle, Maître Cerise la donne à son voisin Geppetto, un homme extrêmement pauvre qui envisage de gagner sa vie comme marionnettiste dans l'espoir de gagner "une croûte de pain et un verre de vin".

Geppetto sculpte le bloc pour en faire un garçon et le nomme "Pinocchio". Dès que le nez de Pinocchio a été sculpté, il commence à grandir avec son impudence congénitale. Avant même qu'il ne soit construit, Pinocchio a déjà une attitude espiègle ; à peine Geppetto a-t-il fini de sculpter les pieds de Pinocchio que la marionnette commence à lui donner des coups de pied. Lorsque la marionnette est terminée et que Geppetto lui apprend à marcher, Pinocchio s'enfuit par la porte et s'enfuit dans la ville. Il est rattrapé par un carabinier, qui pense que Pinocchio a été maltraité et emprisonne Geppetto.

Laissé seul, Pinocchio retourne à la maison de Geppetto pour chercher quelque chose à manger. Une fois arrivé chez lui, un grillon parlant qui vit dans la maison depuis plus d'un siècle le met en garde contre les dangers de la désobéissance et de l'hédonisme. En représailles, Pinocchio lance un marteau sur le grillon, avec plus de précision que prévu, et le tue accidentellement.

*

Les aventures de Pinocchio, le roman de 1881

Le texte original de Carlo Collodi

LE AVVENTURE DI PINOCCHIO
STORIA DI UN BURATTINO

I.
Come andò che Maestro Ciliegia, falegname, trovò un pezzo di legno, che piangeva e rideva come un bambino.


— C’era una volta....
— Un re! — diranno subito i miei piccoli lettori.
— No, ragazzi, avete sbagliato. C’era una volta un pezzo di legno.

Non era un legno di lusso, ma un semplice pezzo da catasta, di quelli che d’inverno si mettono nelle stufe e nei caminetti per accendere il fuoco e per riscaldare le stanze.
Non so come andasse, ma il fatto gli è che un bel giorno questo pezzo di legno capitò nella bottega di un vecchio falegname, il quale aveva nome mastr’Antonio, se non che tutti lo chiamavano maestro Ciliegia, per via della punta del suo naso, che era sempre lustra e paonazza, come una ciliegia matura.

Appena maestro Ciliegia ebbe visto quel pezzo di legno, si rallegrò tutto; e dandosi una fregatina di mani per la contentezza, borbottò a mezza voce:
— Questo legno è capitato a tempo; voglio servirmene per fare una gamba di tavolino. —

Detto fatto, prese subito l’ascia arrotata per cominciare a levargli la scorza e a digrossarlo; ma quando fu lì per lasciare andare la prima asciata, rimase col braccio sospeso in aria, perchè sentì una vocina sottile sottile, che disse raccomandandosi:
— Non mi picchiar tanto forte! —

Figuratevi come rimase quel buon vecchio di maestro Ciliegia!

Girò gli occhi smarriti intorno alla stanza per vedere di dove mai poteva essere uscita quella vocina, e non vide nessuno! Guardò sotto il banco, e nessuno; guardò dentro un armadio che stava sempre chiuso, e nessuno; guardò nel corbello dei trucioli e della segatura, e nessuno; aprì l’uscio di bottega per dare un’occhiata anche sulla strada, e nessuno. O dunque?...
— Ho capito; — disse allora ridendo e grattandosi la parrucca — si vede che quella vocina me la son figurata io. Rimettiamoci a lavorare. —

E ripresa l’ascia in mano, tirò giù un solennissimo colpo sul pezzo di legno.
— Ohi! tu m’hai fatto male! — gridò rammaricandosi la solita vocina.

Questa volta maestro Ciliegia restò di stucco, cogli occhi fuori del capo per la paura, colla bocca spalancata e colla lingua giù ciondoloni fino al mento, come un mascherone da fontana.

Appena riebbe l’uso della parola, cominciò a dire tremando e balbettando dallo spavento:
— Ma di dove sarà uscita questa vocina che ha detto ohi?... Eppure qui non c’è anima viva. Che sia per caso questo pezzo di legno che abbia imparato a piangere e a lamentarsi come un bambino? Io non lo posso credere. Questo legno eccolo qui; è un pezzo di legno da caminetto, come tutti gli altri, e a buttarlo sul fuoco, c’è da far bollire una pentola di fagioli.... O dunque? Che ci sia nascosto dentro qualcuno? Se c’è nascosto qualcuno, tanto peggio per lui. Ora l’accomodo io! —

E così dicendo, agguantò con tutte e due le mani quel povero pezzo di legno, e si pose a sbatacchiarlo senza carità contro le pareti della stanza.

Poi si messe in ascolto, per sentire se c’era qualche vocina che si lamentasse. Aspettò due minuti, e nulla; cinque minuti, e nulla; dieci minuti, e nulla!
— Ho capito — disse allora sforzandosi di ridere e arruffandosi la parrucca — si vede che quella vocina che ha detto ohi, me la son figurata io! Rimettiamoci a lavorare. —
E perchè gli era entrata addosso una gran paura, si provò a canterellare per farsi un po’ di coraggio.

Intanto, posata da una parte l’ascia, prese in mano la pialla, per piallare e tirare a pulimento il pezzo di legno; ma nel mentre che lo piallava in su e in giù, sentì la solita vocina che gli disse ridendo:
— Smetti! tu mi fai il pizzicorino sul corpo! —

Questa volta il povero maestro Ciliegia cadde giù come fulminato. Quando riaprì gli occhi, si trovò seduto per terra.
Il suo viso pareva trasfigurito, e perfino la punta del naso, di paonazza come era quasi sempre, gli era diventata turchina dalla gran paura.

*

La traduction au plus proche

LES AVENTURES DE PINOCCHIO
ou L'HISTOIRE D'UN PANTIN.


I.
Comment il arriva que Maître Cerise, charpentier, trouva un morceau de bois, pleurant et riant comme un enfant.


— Il était une fois....
— Un roi ! — mes petits lecteurs diront immédiatement .
— Non, les enfants, vous vous trompez. Il était une fois un morceau de bois.

Ce n'était pas un morceau de bois de luxe, mais un simple morceau provenant d'un tas de bois, le genre que l'on met dans les poêles et les cheminées en hiver pour allumer des feux et chauffer des pièces.

Je ne sais pas comment ça s'est passé, mais le fait est qu'un beau jour, ce morceau de bois s'est trouvé dans l'atelier d'un vieux menuisier, qui s'appelait Maître Antonio, mais que tout le monde appelait Maître Cerise, à cause du bout de son nez, qui était toujours brillant et violet, comme une cerise mûre.

Dès que Maître Cerise eut vu ce morceau de bois, il fut ravi ; et se frottant les mains avec satisfaction, il murmura à mi-voix :
— Ce bois est arrivé à temps ; je veux l'utiliser pour faire un pied de table. —

Ayant dit cela, il prit immédiatement la hache arrondie pour commencer à enlever la peau et à la rendre rugueuse ; mais lorsqu'il fut sur le point de lâcher la première hache, il resta le bras suspendu en l'air, car il entendit une petite voix fine, qui disait, en se recommandant :
— Ne me frappe pas si fort ! —

Imaginez ce que ce bon vieux monsieur, Maître Cerise, a ressenti !
Il a tourné ses yeux ahuris autour de la pièce pour voir d'où pouvait venir cette petite voix, et n'a vu personne ! Il a regardé sous le comptoir, et personne ; il a regardé à l'intérieur d'une armoire toujours fermée, et personne ; il a regardé dans l'armoire à copeaux et à sciure, et personne ; il a ouvert la porte de l'atelier pour regarder aussi dans la rue, et personne. Ou alors ?
— Je comprends ; dit-il alors en riant et en se grattant la perruque, j'ai dû imaginer cette petite voix. Remettons-nous au travail. -

Et prenant la hache dans sa main, il abattit un coup solennel sur le morceau de bois.
— Aïe, tu me fais mal ! - la petite voix habituelle a crié son regret.

Cette fois, Maître Cerise était stupéfait, les yeux exorbités par la peur, la bouche grande ouverte et la langue pendante jusqu'au menton comme un masque de fontaine.

Dès qu'il a retrouvé l'usage de la parole, il a commencé à dire, tremblant et bégayant de peur :
— Mais d'où venait cette petite voix qui disait ohi ? Et pourtant, il n'y a pas une âme ici. Se pourrait-il que ce morceau de bois ait appris à pleurer et à gémir comme un enfant ? Je ne peux pas le croire. Ce bois, le voici ; c'est un morceau de bois de cheminée, comme tous les autres, et si vous le jetez sur le feu, vous devrez faire bouillir une marmite de haricots..... Ou est-ce le cas ? Qu'il y a quelqu'un qui s'y cache ? Si quelqu'un se cache là-dedans, tant pis pour lui. Je vais l'emmener ! —
Ce disant, il saisit à deux mains le pauvre morceau de bois et entreprend de le frapper sans ménagement contre les murs de la pièce.

Puis il a écouté, pour entendre s'il y avait une petite voix qui se plaignait. Il a attendu deux minutes, et rien ; cinq minutes, et rien ; dix minutes, et rien !
— Je comprends, dit-il alors en essayant de rire et en ébouriffant sa perruque, cette petite voix qui a dit aïe, j'ai dû l'imaginer ! Remettons-nous au travail. -
Et comme une grande peur s'était emparée de lui, il a essayé de chanter pour se donner du courage.

Pendant ce temps, ayant posé la hache d'un côté, il prit le rabot en main, pour raboter et nettoyer la pièce de bois ; mais comme il la rabotait de haut en bas, il entendit la petite voix habituelle lui dire en riant :
— Arrêtez ! Vous me châtouillez le corps !

Cette fois, le pauvre Maître Cerise tomba comme s'il avait été foudroyé. Quand il rouvrit les yeux, il se retrouva assis sur le sol.
Son visage semblait transfiguré, et même le bout de son nez, aussi rouge qu'il l'était presque toujours, était devenu turquoise à cause de la grande peur.

*

La traduction française de Danielle Revol Cunzi pour la fondation Collodi,

lisible et téléchargeable légalement ici en intégralité au format .pdf :

CHAPITRE I
Comment il arriva que Maître Cerise, le menuisier, trouva un morceau de bois qui pleurait et riait comme un enfant.


Il était une fois...
— Un roi !... vont s'écrier tout de suite mes petits lecteurs.
Non, mes enfants, vous vous trompez. Il y avait une fois un morceau de bois.

Ce n'était pas du bois de luxe, mais une simple bûche, de celles que l'on met l'hiver dans le poêle ou dans la cheminée, pour faire du feu et réchauffer la maison.
Je ne sais pas comment le fait arriva, mais toujours est-il que ce morceau de bois se trouva, un beau jour, dans la boutique d’un vieux menuisier qui se nommait Maître Antoine et que tout le monde appelait maître Cerise à cause de la pointe de son nez, qui était luisante et rouge comme une cerise mûre.

A la vue de ce morceau de bois, maitre Cerise devint tout joyeux. De satisfaction il se frotta les mains et, à mi-voix, il murmura :
— Ce morceau de bois arrive juste à temps. Je vais en faire un pied de table. —

Aussitôt dit, aussitôt fait. Il prit immédiatement sa hache la mieux aiguisée et se mit à décortiquer le morceau de bois et à le tailler. Mais au moment même où il allait donner son premier coup de hache, il resta le bras en l’air ; ne venait-il pas d’entendre une toute petite voix qui suppliait :
— Ne me frappe pas si fort ! —

Imaginez alors la stupeur de ce brave vieux maître Cerise.
Il promena son regard égaré tout autour de la pièce pour savoir d’où pouvait bien venir cette petite voix. Il ne vit rien. Il regarda sous le banc : personne !
Il regarda dans l'armoire, qui était toujours fermée : personne !
Il regarda dans la caisse aux copeaux et sciure de bois et personne ;
Il ouvrit la porte de la boutique pour jeter un coup d'œil dans la rue et personne. Oh alors ?...

— J'ai compris ; — dit-il en riant et en se grattant la perruque — évidemment cette petite voix n'a parlé que dans mon imagination. Remettons-nous au travail. —
Et, reprenant sa hache, il frappa un coup magistral sur le morceau de bois.
— Aïe ! Comme tu m'as fait mal ! — gémit la voix.
Cette fois, maître Cerise resta pétrifié de peur, les yeux sortant de l'orbite, la bouche béante, la langue pendant jusqu'au menton, à la façon d'une gargouille.

Dès qu'il eut recouvré l'usage de la parole, il dit, avec un tremblement dans la voix, balbutiant d’épouvante :
— Mais d’où peut bien sortir cette voix qui a dit Aïe ?... Il n’y a pourtant ici âme qui vive ! Ce n’est pourtant pas ce morceau de bois qui pleure et crie comme un enfant ? Non, c'est impossible. Ce morceau de bois, le voici : c'est un vulgaire morceau de bois, une bûche comme toutes les bûches, une bûche à mettre dans le feu pour faire bouillir les haricots... Oh alors ?... Personne n’a pu s’y cacher ? Si quelqu’un s'y est caché, tant pis pour lui. Maintenant, je m’en occupe !
Et, disant cela, il saisit à deux mains le pauvre morceau de bois et, sans pitié, le jeta contre les murs violemment.

Puis, il se mit à l'écoute pour entendre si, par hasard, la voix n’allait pas se lamenter. Il attendit deux minutes : pas de voix ; cinq minutes, pas de voix ; dix minutes, rien !
— J’ai compris, — dit-il alors, en s’efforçant à rire et en s’ébouriffant la perruque. — Cette voix qui a dit Aïe, c'est moi qui l'ai imaginée. Remettons-nous au travail. —
Et comme, en vérité, il avait eu grand peur, il se mit à chantonner pour se donner un peu de courage.

Alors, il mit de côté sa hache et prit son rabot pour polir le morceau de bois. Mais pendant qu'il rabotait, la petite voix lui dit, en riant cette fois :
— Arrête ! Tu me chatouilles partout ! —

Cette fois, le pauvre maître Cerise tomba, comme foudroyé. Quand il reprit ses esprits, il se trouva assis par terre.
Il paraissait transfiguré et la peur l’avait changé jusqu'à la pointe de son nez, de rouge, elle était devenue bleue.

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Ici la page du forum Philippe-Ebly.fr consacrée à ce roman.

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