A Fall Of Moondust (1961)
Titre français du tome 1: S.O.S Lune.
Titre français du tome 2: Naufragés de la Lune.
Titre français des deux tomes : les gouffres de la Lune.
Traduction du titre : Une cascade de poussière de Lune.
Publié en 1961 chez Harcourt US et Victor Gollancz UK.
Traduit en français de B. R. Brussen en 1962 sous le titre SOS Lune (tome 1) et Naufragés de la Lune (tome 2) chez Fleuve Noir Anticipation ;
Condensé par Serge DESCHAMPS en 1962 chez SELECTION DU READER’S DIGEST FR ;
Traduction de B. R. Bruss rééditée en 1974 sous le titre Les gouffres de la Lune chez MARABOUT (poche), rééditée en novembre 2013 en poche en France chez Bragelonne.
Adapté en dramatique radio en 1981, édité en CD en 2008 par la BBC.
De Arthur C. Clarke.
(prospective, catastrophe, presse) Au XXIe siècle, la Lune a été colonisée et, bien qu'elle reste un établissement de recherche, elle est visitée par les touristes qui peuvent se permettre le voyage. L'une de ses attractions est une croisière sur l'une des mers lunaires, appelée Mer de la Soif (située dans le Sinus Roris), remplie d'une poussière extrêmement fine, une poudre fine bien plus sèche que le contenu d'un désert terrestre et qui coule presque comme de l'eau, au lieu du régolite commun qui recouvre la plupart de la surface lunaire. Un "bateau" spécialement conçu, nommé le Séléné, effleure la surface de la poussière à la manière d'un jet-ski. Mais lors d'une croisière, un tremblement de lune provoque l'effondrement d'une caverne, rompant ainsi l'équilibre. Lorsque le Séléné passe au-dessus de la poussière, il s'enfonce d'environ 15 mètres sous la surface de la poussière, cachant le vaisseau à la vue et le piégeant sous la poussière.
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Le texte original de Arthur C. Clarke de 1961
A FALL OF MOONDUST
Chapter 1
To be the skipper of the only boat on the Moon was a distinction That Pat Harris enjoyed. As the passengers filed aboard Selene, jockeying for window seats, he wondered what sort of trip it would be this time. In the rear-view mirror he could see Miss Wilkins, very smart in her blue Lunar Tourist Commission uniform, putting on her usual welcome act. He always tried to think of her as “miss Wilkins”, not Sue, when they were on duty together; it helped to keep his mind on business. But what she thought of him, he had never really discovered.
There were no familiar faces; this was a new bunch, eager for their first cruise. Most of the passengers were typical tourists — elderly people, visiting a world that had been the very symbol of inaccessibility when they were young. There were only four or five passengers on the low side of thirty, and they were probably technical personnel on vacation from one of the lunar bases. It was a fairly good working rule, Pat had discovered, that all the old people came from Earth, while the youngsters were residents of the Moon.
But to all of them, The Sea of Thirst was a novelty. Beyond Selene’s observation window, its gray, dusty surface marched on ward un broken until it reached the stars. Above it hung the waning crescent Earth, posed forever in the sky from which it had not moved in a billion years. The brilliant, blue-green light of the mother world flooded this strange land with a cold radiance — and cold it was indeed, perhaps three hundred below zero on the exposed surface.
No one could have told, merely by looking at it, whether the Sea was liquid or solid. It was completely flat and featureless, quite free from the myriad cracks and fissures that scarred all the rest of this barren world. Not a single hillock, boulder, or pebble broke its monotonous uniformity. No sea on Earth — no millpond, even — was ever as calm as this.
Selene’s official designation was Dust-Cruiser, Mark I, though to the best of Pat’s knowledge, a Mark II did not exist even on the drawing board. She was called “ship”, “boat”, or “moon bus,” according to taste: Pat preferred “boat”, for it prevented confusion. When he used that word, no one would mistake him for the skipper of a spaceship — and spaceship captains were, of course, two a penny.
“Welcome aboard Selene,” said Miss Wilkins, when everyone had settled down. “Captain Hams and I are pleased to have you with us. Our trip will last four hours, and our first objective wikk be Crater Lake, a hundred kilometers east of here, in the Mountains of Inaccessibility.”
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Traduction au plus proche
UNE CASCADE DE POUSSIERES LUNAIRES
Chapitre 1
Être le capitaine du seul bateau sur la Lune était une distinction que Pat Harris appréciait. Alors que les passagers s'entassaient à bord du Séléné, se bousculant pour les sièges côté fenêtre, il se demandait quel genre de voyage ce serait cette fois. Dans le rétroviseur, il pouvait voir Mlle Wilkins, très élégante dans son uniforme bleu de la commission du tourisme lunaire, faisant son numéro habituel de bienvenue. Il essayait toujours de penser à elle en tant que "Mademoiselle Wilkins", et non Sue, lorsqu'ils étaient en service ensemble ; cela l'aidait à garder la tête froide. Mais ce qu'elle pensait de lui, il ne l'avait jamais vraiment découvert.
Il n'y a pas de visages familiers ; c'est une nouvelle fournée, impatients de leur première croisière. La plupart des passagers étaient des touristes typiques — des personnes âgées, visitant un monde qui avait été le symbole même de l'inaccessibilité quand ils étaient jeunes. Il n'y avait que quatre ou cinq passagers de moins de trente ans, et il étaient probablement du personnel technique en vacances provenant de l'une des bases lunaires. En guise de règle de travail plutôt efficace, Pat avait découvert que tous les vieux venaient de la Terre, tandis que les jeunes étaient des résidents de la Lune.
Mais pour eux tous, la Mer de la Soif était une nouveauté. Au-delà de la fenêtre d'observation du Séléné, sa surface grise, poussiéreuse se déroulait sans interruption jusqu'à atteindre les étoiles. Au-dessus d'elle pendait le dernier quartier de la Terre, suspendu à jamais dans le ciel d'où il n'avait pas bougé depuis un milliard d'années. La lumière brillante, bleu-vert, de la planète-mère inondait cette terre étrange d'un éclat froid — et il y faisait froid en effet, peut-être trois cents degrés Fahrenheit (cent cinquante degrés Celsius) sous zéro sur la surface exposée.
Personne n'aurait pu dire, simplement en la regardant, si la mer était liquide ou solide. Elle était complètement plate et sans particularités, assez libre des myriades de fissures et de crevasses qui balafraient tout le reste de ce monde stérile. Pas une seule colline, pas un seul rocher ou caillou ne venait rompre son uniformité monotone. Aucune mer sur Terre — et même aucun étang — n'avait jamais été aussi calme que celle-ci.
La désignation officielle du Séléné était Croiseur de Poussière, Modèle I, bien qu'à la connaissance de Pat, un Modèle II n'existait même pas sur la planche à dessin. On l'appelait "vaisseau", "bateau", ou "bus lunaire", selon les goûts : Pat préférait "bateau", car cela évitait toute confusion. Lorsqu'il utilisait ce mot, personne ne le prenait pour le capitaine d'un vaisseau spatial — et les capitaines de vaisseaux spatiaux, bien sûr, on en trouvait à la pelle.
"Bienvenue à bord du Séléné", dit Mlle Wilkins, une fois tout le monde installé. "Le capitaine Hams et moi sommes heureux de vous avoir avec nous. Notre voyage durera quatre heures, et notre premier objectif sera le lac du Cratère, à une centaine de kilomètres à l'Est d'ici, dans les Montagnes de l'Inaccessibilité."
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La traduction française de B. R. Bruss de 1961 pour Fleuve Noir Anticipation, Marabout Gérard et Bragelonne FR.
LES GOUFFRES DE LA LUNE
CHAPITRE PREMIER
Pat Harris jouissait du privilège d’être le capitaine de l’unique bateau qui fasse en permanence « croisière » sur la Lune. Tandis que les passagers s’embarquaient sur le Séléné et se bousculaient pour avoir des places près des fenêtres, il se demandait à quoi ressemblerait, cette fois-ci, la promenade. Dans son miroir rétroviseur, il apercevait Mlle Wilkins, qui accueillait à bord les excursionnistes. Elle était charmante dans son uniforme bleu de la Commission touristique lunaire. Harris, lorsqu’il était de service avec elle, s’imposait de ne voir en elle que « Mlle Wilkins », et non pas « Sue ». Cela l’aidait à se concentrer sur son travail. Quant à savoir ce qu’elle pensait de lui, il n’avait jamais réellement pu le deviner.
Parmi les gens qui s’installaient à bord, il ne reconnut aucun visage familier. C’étaient des nouveaux venus, avides d’entreprendre leur première croisière. La plupart étaient des touristes types, des personnes d’un certain âge, en visite sur un monde qui, dans leurs jeunes années, avait été le symbole même des lieux inaccessibles. Quatre ou cinq passagers seulement n’avaient pas encore atteint la trentaine, et c’étaient probablement des techniciens en congés appartenant à l’une ou l’autre des bases lunaires. Pat avait découvert que, d’une façon générale, les gens qui n’étaient plus tout jeunes venaient de la Terre, tandis que les autres avaient leur résidence sur la Lune.
Mais pour eux tous, la mer de la Soif était une nouveauté. Par les fenêtres du Séléné, on apercevait sa surface grise et poussiéreuse qui s’étendait, semblait-il, ininterrompue, jusqu’aux étoiles. Au-dessus était suspendu le croissant de la Terre — sur son déclin — en un point du ciel qui était toujours le même et qui n’avait pas bougé depuis un milliard d’années. La lumière brillante, bleue et verte à la fois, de la planète mère étalait sur cet étrange paysage sa radiation froide — et même très froide, en vérité : peut-être —200°C à la surface.
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Ici la page du forum Philippe-Ebly.fr consacrée à ce roman.
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