Le Cinéphage #1 (1991)
Présumé sorti en kiosque le 1er octobre 1991.
De Gilles Boulanger (directeur de publication et rédacteur en chef) et son comité de rédaction, collaborateurs et correspondants.
Tout en déclarant d'emblée ses intentions de faire du neuf et de l'enrichissant honnête, ce premier numéro rate largement le coche et, en particulier dans les souvent courts interviews fait dans le cliché, les préjugés et les lieux communs, et je me suis constamment demandé si les auteurs avaient réellement vu quoi que ce soit de ce qu'ils chroniquaient, qu'il s'agisse d'un salon ou d'un film.
Cependant il y avait du potentiel, d'abord parce qu'il y a beaucoup de chroniqueurs et de correspondants susceptibles d'avoir ce point de vue différent que le magazine prétend donner, mais malgré le format large, les articles sont très courts et ne font que survoler ou faire allusion au sujet et ses aspects les plus intéressants ou "originaux" : en clair les points de départ sont bons, les développements sont très peu rigoureux, voire erratiques quand ils ne sont pas schizos avec des conclusions ou des expositions sans rapport avec le sujet ou les films cités.
*
p3 Edito de Gilles Boulanger: il s'agit d'une déclaration d'intention, promettant d'être drôle, de critiquer honnêtement, à la recherche des nouveaux talents. Pour Gilles Boulanger (en 1991) "Une révolution est en cours, celle de la génération de l'image... la profusion des images actuelles (nécessite) d'avoir un fil conducteur. Le Cinéphage s'affirme comme une troisième voie..." sans préciser quels étaient la première et la seconde.
p5 Agenda
2 octobre 1991 : (sortie française de The Fisher King, le roi pêcheur), l'agenda oublie de citer le titre du film, et pareil en couverture. La troisième voie ?
4 octobre 1991 : ouverture du Festival Ciné-Mémoire (films restaurés, dont Playtime version originale 70 mm)
6 octobre 1991 : Cinéma de minuit sur FR3, version intégrale VO de Pat Garett et Billy The Kid (le western)
16 octobre 1991 : Sortie française de les Amants du pont neuf.
23 octobre 1991 : Sortie française de Jusqu'au bout du monde (Bis ans Ende der Welt) de Wim Wenders (ne précise pas laquelle des quatre versions de ce film de Science-fiction).
p. 10 Rushes : humeurs, par Gérard Mordillat. "Apprenant la mort du Président Georges Pompidou (NDR 2 avril 1974, soit 22 ans avant la parution de ce numéro), la femme d'un célèbre producteur (lequel ?) s'écria : 'Mon Dieu, pourvu que rien ne change !' Ce cri du cœur devrait être inscrit au fronton de toutes les salles, dans les écoles de cinéma, sur les papiers à en-tête des productions, en exergue des revues cinématographiques, tant il exprime avec force, avec sincérité, ce qu'il faut bien reconnaître aujourd'hui comme le mot d'ordre d'une profession, presque sa religion..."
C'est en fait le mot d'ordre de quiconque a du pouvoir et s'y accroche, sans pour autant le mériter. Mais le changement pour le changement n'est que destruction et le plus souvent barbarie, donc soit Mordillat ne dit pas ce qu'il veut vraiment dire, soit il baratine, ce qui revient au même. Juste après, l'auteur du billet dénonce les réponses toutes faites d'un jeune acteur / cinéaste ou d'une jeune actrice / cinéaste qualifiant de conformisme ce qui est en réalité une vocation artistique se résumant à vouloir faire facilement du fric sans prendre de risque, et de fait, sans le mériter car ce sont d'abord des acteurs et des cinéastes qui ne font pas (plus) leur métier de raconter des nouvelles histoires.
Que dirait Mordillat du cinéma d'aujourd'hui où la seule ambition des "studios" est de produire entièrement par Intelligence Artificielle des remakes de reboots sans acteur ni réalisateur ni aucun personnel de production à payer, et que le public n'aura pas le droit de critiquer sans être calomnié, humilié et banni de tout moyen de s'exprimer -- voire envoyé en camp de concentration et/ou droné après ciblage par intelligence artificielle, comme à Gaza. Hé oui, l'embourgeoisement et le fric facile ont un prix, que vous visualiserez assez exactement en revoyant cette scène de Shining où l'ascenseur de l'hôtel ouvre ses portes.
Mais ce qui m'étonne, c'est ce sont les détails qui manquent au portrait que fait Mordillat des jeunes générations du cinéma : il oublie de dire que les acteurs, les actrices, les réalisateurs, les réalisatrices, les producteurs, productrices etc. sont soit des "fils de" qui héritent de leur fortune, soit des cooptés, c'est-à-dire des individus choisis comme les bestiaux au marché de la viande, par une élite, ceux qui sont en position de pouvoir d'empêcher tous les autres d'accéder au pouvoir de création cinématographique, le cinéma étant un média de masse utilisé pour la propagande en fait depuis son invention.
Et la cause du conformisme que dénonce Mordillat est alors forcément la veulerie et la soumission de gens qui ne font ce métier, forcément, que pour répéter les abus dont ils sont victimes de la part de ceux qui font leur carrière et peuvent la briser du jour au lendemain, tandis que tout ce beau monde méprise le cinéma, son public et toute la culture qui a engendré ses succès et dont la nostalgie a toujours été exploitée sans fin, par les mêmes.
p. 12 La page de M. Stooge, dont le début est très difficile à lire vu que le maquettiste a imprimé dessus un faux billet de 10.000 dollars et la photo du Terminator 2. L'article est de toute manière intégralement un délire présentant un faux devis des dépenses pour le tournage du film de James Cameron. Et je lève les yeux au ciel : qu'aurait écrit Monsieur Stooge devant les vrais dépenses de la totalité des films et séries qui bombent en salles comme en streaming depuis 2022, en particulier toute production Disney / Marvel, ou encore, soyons fou, la totalité des sommes versées à l'Ukraine pour vendre à bas prix des armes de guerres et leurs munitions dans nos quartiers, et jusqu'en Amérique du Sud ? Je commence à craindre que la "troisième voie" ne soit qu'un bête remplissage apparent de pages vides.
p. 11 : Et te crier je t'aime sur tous les toits (et finir au trou et plusieurs condamnations)... "parce que la femme la plus exceptionnelle que vous avez rencontrée, il n'existe qu'une seule manière de lui dire je t'aime : un solitaire exceptionnel : un diamant est éternel." (petit a : un diamant ne se mange pas, il n'interviendra pas pour empêcher de vous faire violer et/ou égorger en pleine rue , petit b : la femme la plus exceptionnelle que j'aurais rencontrée ne comprendrait qu'une seule manière de communiquer ? L'agence de publicité ne confondrait-elle pas "exceptionnelle" et "p.te" ? La consommation de toute les drogues nuit à la santé et au fonctionnement du cerveau) Pour recevoir votre guide du Diamant, tapez 3615 ESPACE DIAMANT (NDR sur votre minitel).
p.13 : Lagersfeld PHOTO, eau de toilette pour hommes en parfumerie et grands magasins agréés, illustré par une photo non datée de Kim Basinger, sans devis fourni par Monsieur Stooge pour le coup.
p.14 : Zapping par Véronique Goruchon. Les films de SF/ Fantastiques d'actualité (mondaine) selon cette rubrique sont :
Universal Soldier
Batman II: Le retour = Batman le Défi 1992 (la rédactrice regrette que Michelle Pfeiffer remplace Kim Basinger, pour vous dire le niveau d'objectivité et de culture cinéphile : chacun ses goûts, comme elle l'écrit)
Les dix commandements
Historiquement la rubrique mentionne
* le lancement de la chaîne de restaurant Planet Hollywood (Bruce Willis, Arnold Schwarzenegger et Sylvester Stalonne associés),
* la réouverture du cinéma Saint Michel qui est une salle de 90 ans d'âge incendiée en septembre 1988 par une "bande d'énervés" dont l'identité et qui les payait etc. n'est pas mentionnée.
p. 16 : The End (nécrologie)
Franck Capra (1897-1991)
Brad Davis (1950-1991)
p. 17 : From L.A. de François Cognard : "Vous êtes en France, vous vous tapez les pagnolades de Claude Berri et d'Yves Robert et vous dites : 'Ouais, y'a bien la profondeur de champ, le scope ou Depardieu - quand il est là - qui nous changent de la télé'. Aux Etats-Unis, ils ne pensent pas pareil. Les critiques officiels s'époumonent sur ces mêmes films, y compris dans le New-York Times ou Time Magazine. Matez un peu : 'Magnifique! Ce film est une bénédiction pour les spectateurs' (Richard Corliss, Time Magazine, sur La gloire de mon père)..." [...] Besson : 'Aux USA ils ont lancé Le Grand Bleu comme Rambo sous l'eau. En France, ça n'arriverait pas, tout le monde respecte les films là-bas' (sic).
Le fait de ne pas habiter le même pays, de ne pas parler la même langue devrait donner un point de vue différent, d'où un enrichissement potentiel pour le lecteur à la lecture des articles. Comme la 3D stéréophonique, deux fois la même scène photographié sous un angle légèrement différent donne un relief qui peut révéler davantage de la réalité d'un phénomène. Ou démontrer que la même réalité se cache sous les apparences internationales, ce qui reste enrichissant pour le lecteur.
Ici François Cognard semble afficher son mépris pour le cinéma installé français, reconnu par les critiques français - mais on perd de vue ce que valent réellement les films, voire les adaptations en question, compte tenu du genre, du roman original, de sa culture : La Gloire de mon père, serait un film "comme à la télévision", parce que la télévision ne diffuserait pas d'images animées comme au cinéma, ce qui est pourtant la seule définition du long (un film) comme du court (un reportage, une publicité, un clip vidéo) ou du moyen métrage (un épisode de série télé).
Cognard semble alors vanter la toute puissance, et la veulerie inepte des critiques officiels américains, qui en échange de "l'accès" et de pouvoir continuer à être payé pour dire n'importe quoi, écriront n'importe quoi même grossièrement contradictoire, hypocrite ou complètement schizophrène comme aujourd'hui, suite au forcing propagandaire et au nivellement par le bas imposé par Black Rock à ses filiales (tous les studios qu'il contrôle, tous les faiseurs auquel avec la Chine il distribue les pots de vin sous prétexte de Diversité Équité Inclusion). Voir les vidéos de Disparu sur YouTube qui les dénonce citations et extraits vidéos correspondants à l'appui. Au final, un billet intéressant à l'analyse, mais pas assez clair ou franc pour enrichir le lecteur comme promis.
p.18 : Sorties US de François Cognard, pas de Science-fiction ou de Fantastique au menu.
p. 19: sorties Espagne, Italie, Japon, Hong Kong. Le Japon et Hong Kong sont les seuls à sortir des films de SF/Fantasy :
Japon
Dragonball Z (animé)
Silent Moëbius (animé)
Tetsuo (horreur)
Hong Kong
Once upon a time in China
Histoires de Fantôme Chinois III
p. 20 Manifs : Deauvillle (NDR : 1991, 17e édition), les USA au scanner, de Christophe Lemaire, une chronique trop courte pour refléter la réalité de n'importe quel festival - je ne saurais même pas dire si l'auteur y était vraiment, et a vraiment vu quoi que ce soit d'autre que le programme et les dossiers de presse. Un seul film de SF / Fantastique cité :
The rocketeer 1991
p. 22:
Voir Venise et se morfondre, par Franck Sauvineau. 48e Mostra de Venise : Tout le monde semble vraiment avoir du mal avec le titre du film de Terry Gilliam, The Fisher King = Le roi pêcheur, qui devient cette fois le roi des pêcheurs déjà retitré Sacré Graal en couverture et dans l'agenda. Et pourtant, Lion d'argent à Venise. Une allusion dans l'article à un possible décalage du Festival du film de Cannes en septembre 1992 (au lieu de mai, habituellement).
Histoires suisses par Bernard Acheur : Benny Hill président du jury du 11e festival du film de comédie de Vevey. Le chroniqueur reste extrêmement vague, les trois-quart du très court article est réservé à l'anecdote; allusion sur le fait que Benny Hill aura refusé une interview (par Acheur ?) cinq minutes avant l'heure. Le comble : "... à y regarder de près, ce rendez-vous... mérite mieux que deux/trois entrefilets torchés ici et là." aka 280 mots à tout casser, aucun détail hormis le prix d'interprétation masculine à Zoltan Spirandelli pour Le Coq est mort, un court de 11 minutes (ce qui semble choquer le chroniqueur). Rien sur un film qui aurait été primé, pas même sur Opération Condor 1991 avec Jackie Chan, un film d'aventures fantastiques pourtant très bien côté sur IMDB, figurant parmi les films présentés à ce festival.
p. 23: box office (seulement les films de SF ou Fantastique, aucun en Espagne ou en Italie)
Sont seulement listés les films français classés parmi les 10 premiers au box office français: au 16 septembre 1991: 6e, Delicatessen. En petits caractères, une allusion à Robin des bois (prince des voleurs) 1991 qui serait bien classé.
HongKong, seulement 5 films de Hong Kong au 16 septembre 1991, dont 4e Once upon a time in china, 5e Histoires de fantômes chinois III.
USA, films américains au 16 septembre 1991 : 1er, Terminator 2 1991, 2e Robin des bois 1991.
p. 24 : vitrine,
* "Plus besoin d'un moniteur tristandard pour lire les cassettes que vous envoie votre correspondant des Etats-Unis... Il est le seul de son espèce. " Mitsubishi M 320 - 5400F. Le modèle au-dessus est doté d'une télécommande. En 40 mots par Hans Grüber qui semble avoir seulement copié la fiche technique et ne jamais avoir vu la bête en vrai...
* encadré mode de Karine Roudeix qui consiste en un court inventaire de top-modèles exclusivement féminins ayant figuré dans un film. Aucun intérêt.
p26 : Avis (critique de film)
p. 27 Jusqu'au bout du monde (prospective) de Wim Wenders avec William Hurt. Vincent Lebrun qui critique semble avoir perdu le fil du film, impossible de déduire quoi que ce soit sur son contenu réel.
p. 27 : Le roi des pêcheurs (= le roi pêcheur, Fisher King); Très court avis de François Ho qui présente le film comme une fantasy noire, alors que c'est un drame merveilleux réaliste, pas de la Fantasy.
p. 28 : Terminator 2. François Cognard signe un avis plus long en forme d'inventaire, semblant qu'un film de SF consacré à des robots faisant péter des bombes atomiques soit centré sur des machines et montre une explosion atomique. On retrouve p. 38 une page illustrée à propos des effets spéciaux jamais vus en 1991 au total service du récit, mais comme pour les Oscars s'il y a des effets spéciaux, cela ne fait pas partie du film - autant pour la troisième voie.
p. 50: (court) interview Terry Gilliam : "J'aspire à autre chose (que de nous faire rire et j'essaie par conséquence de m'éloigner des Monty Python et de leur humour."
p. 58 portrait Jeff Bridge "Le king du film d'art et d'essai (modèle Hollywoodien)."
p. 60 re-Terminator 2, "beaucoup plus qu'une suite" mais cette fois, trois pages d'interview de James Cameron, plus découpage plan par plan de la même scène de mitraille du Terminator dans le 1 et dans le 2 par Christophe Lambert.
p. 66 : Preview : Freejack = trois grandes photo étalées sur deux pages une colonne de remplissage par François Cognard qui n'a pas vu le film et reformule un dossier de presse.
P. 68 : rétro : en boites de conserve, visite aux archives du Film du Bois d'Arcy. "L'histoire du cinéma ressemble déjà à un gigantesque faire-part nécrologique". (Que dire alors de l'Histoire de l'Humanité toute entière, alors ?) "La question de la sauvegarde des films est absolument vitale pour le cinéma." (petit a, ce n'est pas comme si on tournait encore des films aujourd'hui ? petit b ; filons cette métaphore de la vitalité d'un film : un film est en vie si on peut le projeter, donc c'est une lapalissade, petit c : si un film est streamé mais que le film est retiré du site de streaming, doit on considérer qu'il est mort, ou se mettre en quête d'une copie pirate ? Moroder avait fait le tour du monde pour retrouver le puzzle de pellicules de Metropolis, avec ses teintes d'origine...).
p. 73 : Dossier l'image dans tous ses états. (un titre fourre-tout...)
p. 74 : à gauche et à droite, petite colonne de copier-collé de citations de réalisateurs pelle-mêle contenant le mot "image", au milieu Paranoïa le cinéma a-t-il peur des images ? (la troisième voie commence sacrément à ressembler à de la double-contrainte, ou si vous préférez , à du non-sens. Parce que "la dictature des images est au cœur des préoccupations (des films de cinéma)." et de justifier par l'exemple de Terminator 2, un film qui en aucun cas ne traite de la dictature des images. Par Vincent Lebrun qui nous fait un numéro d'éditorialiste de BFM / Cnews / LCI / France Télévision / etc. avant l'heure en tordant la logique pour faire entrer son catalogue sous le titre accrocheur également en couverture, et passe complètement à côté de son propre sujet. Les films de SF / Fantastiques cités dans l'article sont :
Terminator 2 (robot et intelligence artificiels ennemis de l'Humanité, le destin existe-t-il ?)
Jusqu'au bout du monde
Looker 1981 (la manipulation par la publicité et l'image de synthèse)
Vidéodrome 1984 (la violence en vidéo)
1984 (les films ou le roman, pas précisé)
p. 76 : L'odyssée de Wim Wenders, apparemment une interview de quatre pages toujours encadrées de deux petites colonnes de citations. L'intérêt est que Wenders évoque les sources de son inspiration pour son film, mais le fil se perd très vite et loin de servir la forme par le fond (quel fond ?), il tourne à des détails superficiels : "Le personnage central... féminin est assez flou au départ" (S'il n'y avait que lui... et à l'arrivée ?)
p. 80 : Grand large "70, Show scan, Imax, Omnimax: voyage au coeur des super-formats" (Quel rapport avec la peur de l'image du cinéma ? N'est-pas la démonstration d'une conclusion exactement opposé ?) Court article catalogue de remplissage, qui oublie au passage le Cinérama, l'Imax des années 50 ou la 3D anaglyphe et beaucoup d'autres d'avant 1991, sans rien mentionner du rapport entre le format de l'image et le contenu du film ou les intentions du réalisateur, du studio et du distributeur sans oublier le coût d'équiper la salle et le rapport avec le prix du ticket l'entrée, jamais cité. Toujours flanqué des deux colonnes de citations.
p. 81 : Des images et des nombres, très courte visite d'un petit studio d'images de synthèse travaillant pour la publicité. "Bienvenue dans le temple païen de l'image électronique... Dupon Duran". Là encore, l'auteur Denis Van Waerbeke passe complètement à côté du sujet (créativité assistée voire remplacée par l'ordinateur), qui reste aujourd'hui d'une actualité apocalyptique, alors que dans le même numéro, à plusieurs reprises, la rédaction touche du doigt la vraie problématique : la paranoïa et la peur des (fausses) images du cinéma et de la télévision, le grand remplacement de l'Humanité par les robots et l'intelligence artificielle directement mis en scène dans le film Terminator 2, qui fera péter la bombe (atomique créative) si le pouvoir est abandonné au premier plouc qui se prétend réalisateur producteur etc. alors qu'il se contente de vagues déclarations d'intention données à une machine (ou une rédaction) qui se chargera de remplir les écrans vides ou les pages vides d'un magazine pour cinéphiles avides de matière et systématiquement frustrés de cette matière et de toute la richesse intellectuelle et artistique qu'on nous fait miroiter ? Encore flanqué de colonnes de citations.
p. 82 : Artisans. Trois portraits de réalisateurs de court-métrages d'animation Jean-Manuel Costa, Guy Jacques, Patrick Bokanowski : des sujets tellement survolé qu'ils se confinent à de l'allusion, et Frédéric Temps ne fournit même pas de filmographie dignes de ce nom. Heureusement aujourd'hui il y a wikipédia, youtube et IMDB... ou pas. Toujours flanqué de colonnes de citations.
p. 84 : Pinceaux lumineux : article catalogue de films où des cinéastes font référence à la peinture à la fois dans leur sujet et dans la forme. De même, le mystérieux F.A.L passe complètement à côté du sujet de la différence fondamentale entre une image mouvante et une image fixe qui fait naître le mouvement dans la pensée et par impression rétinienne de qui la fixe suffisamment longtemps puis explore souvenirs et réflexions que fait naître l'image - photographie ou peinture, ou encore la différence qu'il y a entre le cinéaste "inspiré" et celui qui plagie le peintre, profite ou abuse de la réputation d'un véritable artiste qui a bossé physiquement pour fixé un univers sur une toile, et lui donner vie, tandis que le cinéaste se contente de faire bosser d'autres - et absolument rien sur les story-boards et autres crobards de réalisateur pour créer d'avance un film entier sur papier afin de mieux le filmer, ou encore rien sur les rapports entre la bande-dessinée qui est déjà du cinéma sur papier, et d'à quel point des gens comme Spielberg et Lucas, qui comme tout anciens étudiants en cinéma qui pompent déjà les films d'avant 1940 au plan près, ont également pompé la bande dessinée européenne comme américaine (plus tard japonaise) à la case près : Valérian pour la guerre des étoiles, Blake et Mortimer pour Indiana Jones par exemple.
p. 86 : Editorial : ce n'est pas un édito, et de mon expérience de fanzineur, c'était une page de publicité non achetée à remplir pour le premier plouc venu.
p.87 : Weirdos CD : quelqu'un n'a pas dû recevoir son service de presse : remplissage schizophrène disjoint à propos d'une compile intitulée Wild Surf illustrée par un crobar immonde qui fait se poser la question de si cette compilation existe vraiment ou a été inventée pour l'article.
p. 87 : Turkish delices in Paris : là encore, avec l'approche de la date de bouclage, la rédaction semble avoir perdu quelques pédales. J'aurais cru à une rubrique bande-dessinée et c'est censé être un article consacré aux nanars turcs (série B à Z): du vrac, de l'ultralacunaire et toujours ce pastiche de Star Trek qui revient pour boucher les trous de n'importe quel zine, site web ou youtubeur.
p. 88 interview Leslie Nielsen : rapide, vain, Nielsen ne se foule pas vu qu'il se conforme à sa réputation de comique et que l'interview survole sa carrière sans poser une seule question les personnalités qu'il a croisé ou le fond de ce qu'il a tourné, ou les époques qu'il a traversé. Si court et si inutile. ah, maintenant que les colonnes de citation ont dégagé (depuis la page 85), de la place pour une filmographie.
p. 90 Kaleidoscope VIDEO, du salon à la morgue : Henry: Portrait of A Serial Killer, qui n'est pas de la Science-fiction, par Thierry Tartas (pseudo inspiré d'un personnage d'un film avec De Funès ?), flanqué d'une interview de Yves Ramonet, écrivain scénariste auteur de Perspective du Mensonge chez Denoël Présence du Futur, que je dois encore avoir quelque part. Les intervieweurs Thierry Tartas et Michel Toesca lui demande de définir le gore, puis le snuff. Question science-fiction, Yves Ramonet cite Carrie de Brian De Palma et Cronenberg. Là encore on passe à côté du sujet, s'il y a encore un sujet à bord de cet avion.
Plus une vidéographie (courte et lacunaire) sur le "thème" de cet article, "je filme donc je tue" ? Sont cités en SF / Fantastique :
Vidéodrome 1984
Creepshow
Shocker
p. 92 VIDEO
Abyss 1989
L'échelle de Jacob
La nuit des morts vivants
La dernière vague (149F la K7)
Robin des bois 1937 avec Errol Flynn (129F la K7)
Rocky Horror Picture Show (coffret collector uniquement à la FNAC)
Total Recall 1990 (l'original)
p. 94 Laserdisc
* mot à mot Episode 1: La guerre des standards SECAM, PAL, NTSC.Il n'existe pas de Laserdisc en SECAM.
* Critérion, le bon critère, "un éditeur américain de Laserdisc (qui) constitue le nec le plus ultra du genre", et c'est toujours le cas en blu-ray et UHD aujourd'hui.
p. 96 tv ; La vérité, toute la vérité, par Mathias Senderson, une publicité confuse sur ce qui ressemble à une série comique télévisée, La Vérité, de Vincent Hachet, interviewé brièvement pour l'article.
p. 98 : Les carnets du major Groovetube. (notules aléatoires et très brefs sur des émissions télévisées)
Mission impossible sur M6 à 13h
Les Simpsons
Cinéma de Quartier sur Canal Plus : The Quatermass Xperiment le 23 octobre à 9heures (du soir ?) et La Marque.
p100 Pub et cinéma : l'ennui ? "Le (temps du) film publicitaire intelligent et créatif est révolu" Bref tour d'horizons des intéressés (?) :
Benoit Devarrieux (Agence McCann-Erikson)
Christian Blachas (journaliste, Culture Pub sur M6)
Guy Kerjouan (VAG France)
Pascal Manry (agence CLM / BBDO, récemment transférée chez TBWA)
Jacques Monnet (réalisateur de plus de 500 spots dont Guy Degrenne, Darty, Brandt... et trois longs métrages)
Jacques Arnaud (président du syndicat des producteurs de films publicitaires, directeur de la Franco American)
p. 102: Planète courts. Pas de SF ou de fantastique à ma connaissance.
p. 104 : musique. Hard rock: Arnaque ! une charge contre Gunns & Roses, qui illustrent le générique de fin de Terminator 2 signée Philippe Ross qui s'étonne que la contre-culture musicale illustre fréquemment films et séries de Science-fiction / Fantastique appartenant à cette contre-culture rock, qui ne cesse d'illustrer ses couvertures d'album et de tourner des clips avec les images de la SF et du fantastique ou de la Fantasy. Mais Ross n'a pas vu le rapport et pense qu'il s'agit seulement d'une mythologie de pacotille (sic), inversant la cause et l'effet.
p. 106 : Livres : Dale Cooper, ma vie, mes enregistrements (Twin Peaks 1990)
p. 112 : fiches techniques des films critiqués (pas pratique de ne pas les avoir jointes à leurs articles)
p. 114 : Le mois prochain : pas de Science-fiction ou Fantastique + l'ours.
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Publicités
p.2 Gitanes blondes, selon la loi n°91-32, FUMER PROVOQUE DES MALADIES GRAVES. (mais rapporte un max à l'Etat et aux trafiquants)
p.4 Michel Serrault membre depuis 1983, American Express ne sortez pas sans elle.
p.6 Nino Cerrutti 1881, eau de toilette pour homme
p. 8-9 United Colors of Benetton (un prêtre embrasse une bonne sœur à cornette, une courageuse évocation de tous les viols de bonnes sœurs commis par des prêtres, mais en quoi le souvenir de viols en série peut-il encourager à acheter des vêtements ? Ah, j'oubliais déjà : Benetton est une marque woke avant l'heure, donc pour eux les manipulations sexuelles donc les viols vont de soi).
(en cours de rédaction)
Encart page cartonnée entre p.18 et 19 : offre spécial d'abonnement :
* un an, 11 numéros : 290F au lieu de 350F, 2 numéros gratuits + un numéro spécial été, une K7 vidéo offerte pour les 100 premiers abonnés du mois (Abyss pour les 75 premier, surprise pour les 25 derniers)
* 6 mois : 130F (au lieu de 190F, 2 numéros gratuits).
Le bulletin d'abonnement comprend un sondage indiscret :
* à quelle catégorie socio-professionnelle appartenez-vous ? Etudiant, employé, cadre, CSP+, inactif.
* votre taux de fréquentation cinéma : 1 fois par semaine, 1 à 2 fois par mois, moins d'une fois par mois, moins d'une fois par an.
p. 21 : J.B A Blend Of the Purest Old Scotch Whiskies (un mélange des plus purs vieux whisky d'écosse -- mais s'ils sont mélangés, ils ne sont plus purs, non ?) L'ABUS D'ALCOOL EST DANGEREUX POUR LA SANTE, CONSOMMEZ AVEC MODERATION (... plusieurs bouteilles de whisky pur à la fois, bien entendu : il n'y a que le premier verre qui compte - par exemple, si vous buvez du Destop, vous sentirez et verrez le trou dans votre estomac de suite et dans votre cerveau plus tard ;il ne cependant pas évident de rester attentif pour sentir et voir les trous de l'alcool dans votre corps, cerveau compris, mais pour d'autres, à la dissection...).
p. 25 : Winston filters, Fumer provoque des maladies graves (et apparemment déconcentre et rend nerveux au point de perdre du temps à gribouiller le journal du jour)
p. 48-49 : Le cinéma a un ticket avec Métrobus : "d'un ticket à l'autre, tous les métrobus mènent au cinéma. Chaque année, 86% des personnes qui vont au cinéma sont des habitués du Métro..." (y compris dans les villes où il n'y a aucun métro...)
p. 56-57 : Si belles, si intelligentes, elles connaissent la musique... (cassettes audio) CD / Line Suono Format Giugiaro Design, quatre cassettes censées être idéale pour pirater les CD, "parce que tout le monde n'a pas le même lecteur enregistreur (audio)." "Chez vos revendeurs That"s, vous trouverez également i,e gamme complète de cassette VHS en STANDARD 120, 180 et 240 minutes, HIGH GRADE (mêmes durées) et SUPER VHS 120 et 180 minutes, VHS C HIGH GRADE 30 et 40 minutes, SUPER VHS C 30 et 40 minutes. "Toutes les cassettes de la gamme CD ont été dessinées par GIUGIARO.
p. 72 : The Indian Runner sortie le 9 octobre, pas de la SF ni du fantastique, mais c'est bien de la publicité.
p. 95 : Fox vidéo présente Abyss 1989, un film de James Cameron.
p. 103: Le cinéma a plus d'un titre : CANAL+ La télé pas comme les autres.
p. 105: Baseline connexion, le service (minitel) pour les pros et les accros du cinéma et de la télévision.
p. 107: il y a des jours où l'on reprocherait presque à la Renault 19 Europa ses qualités premières. (double-contrainte, toutes les publicistes de ce numéro se sont donnés le mot pour tuer les neurones du lecteur)
p. 110-11 : Club journal: soyez membres, vous ne le regretterez pas : ... au moins deux avant-premières par mois dans trois ou quatre villes, boutique K7 Laserdisc, BO en CD "à des prix concurrentiels"; Cinépin's : collectionnez les pins exclusifs à tirage limité, ce mois-ci le pin's Barton Fink (Palmes d'or à Cannes 1991)
p. 113: ON STAGE PRODUCTIONS présente MARIE-PIERRE CASEY (de mémoire surtout connue par la publicité dépoussiérante "Je ne ferais pas ça tous les jours") au T. L. P. Dejazet (Paris) du MARDI au SAMEDI à 20h3à et en matinée le DIMANCHE à 15H30, parrainé par RIRE & CHANSONS.
p. 115 (troisième de couverture) : Le magazine BEST avec en titre de couverture Dire Straits la tournée de tous les records
p. 116 (quatrième de couverture) : PHILIP MORRIS SUPERLIGHTS, FUMER PROVOQUE DES MALADIES GRAVES (mais seulement selon la loi, il s'entend).
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Ici la page du forum Philippe-Ebly.fr consacrée au numéro de ce magazine.
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