Borderlands, le film de 2024Feu rouge cinéma

Borderlands (2024)

Traduisez Bordel-land. Désolé, pas pu résister :
Traduction : zone frontalière ? les marches ? champs de navets car qu'on aime, en streaming comme en salle un seul ne suffit pas ?

Ne pas confondre avec le film de 1922, de 1937, le documentaire de 2006, le film d'horreur de 2007, le film de 2013.

Sorti en France le 7 août 2024.
Sorti en Angleterre et aux USA le 9 août 2024.
Annoncé le 22 octobre 2022 en coffret américain blu-ray +4K LIONSGATE US, VF incluse.
Annoncé le 6 décembre 2024 en coffret allemand blu-ray+4K LEONINE FILMS.

De Eli Roth (également scénariste), sur un scénario de Joe Crombie, d'après le jeu vidéo Borderlands de Gearbox Software, avec Cate Blanchett, Kevin Hart, Bobby Lee, Jack Black, Edgar Ramírez, Ariana Greenblatt, Florian Munteanu, Gina Gershon, Jamie Lee Curtis.

Pour adultes.

(comédie planet opera, faux jeu vidéo, wokissime) Il y a bien longtemps, notre galaxie était dirigée par une race extraterrestre appelée les Eridiens, dont le pouvoir et la technologie dépassaient de très loin l’entendement humain. Bien qu’ils aient disparu des millénaires auparavant, ils avaient laissé derrière eux des fragments de leur technologie, des débris qui devinrent les fondations de tout progrès humain.

Mais les plus grands secrets des Eridiens étaient cachés dans une crypte, située sur la planète Pandora. Ce monde autrefois paisible fut envahi par les corporations, les criminels et les chasseurs de trésors, s’affrontant et s'entre-tuant les uns les autres pour une chance de trouver la crypte. Mais celle-ci resta cachée.

Puis, au milieu des fumées du chaos, une étincelle d’espoir perça : une prophétie, selon laquelle un jour, une fille d’Eridia ouvrirait la crypte et rétablirait l’ordre sur la planète saccagée. Ouais, on dirait bien un baratin merdique de chtarbé, n’est-ce pas ? Eh bien, c’est ce que j’avais pensé, moi aussi, jusqu’à ce que… tout ce b.rdel arriva.

Une explosion peu convaincante à bord d’une station spatial en forme d’anneau, visible et surtout audible depuis l’espace orbital, qui fait seulement sursauter une jeune blondasse aux lèvres trop pulpeuses pour être naturel, sans montrer autre chose que ses bras, son visage et son cou nu, bien trop légère pour risquer de ne porter que cela en cas de décompression explosive.

Non pas que qui que ce soit qui ait écrit ce film s’en doute.

Un choc sourd, et l’écran qui simulait une vue de la planète depuis la station, s’éteint être remplacer par des lumières rouges, aucune n’indiquant la direction à suivre pour s’abriter ou évacuer les lieux. La blondasse ne bouge pas d’un pouce malgré l’alarme, la production de ce film pouvant ignorer ce qu’elle pourrait bien lui faire dire ou faire.

Quelqu’un crie : « Il est là ! On bouge… » et semble ouvrir le feu à la mitraillette lourde, nous supposons, toujours à bord de la station spatiale, vous savez, le genre de lieu où il suffit d’un trou de balle pour aspirer toutes les ressources et ruiner tous les habitants, un peu comme l’Etat français ou n’importe quel autre.

La blondasse fait deux pas en direction de ce qui ressemble à une large porte fermée, se balançant un peu comme si elle hésitait sur la danse la plus suggestive à esquisser tandis qu’elle se filme sur Insta dans une salle de sport, afin de pouvoir en suite hurler que les types occupés à soulever de la fonte ne faisaient que regarder son cul alors qu’elle twerke sous leur nez.

La lumière est toujours rouge et la porte toujours fermée et les alarmes continuent de biper, quand pas vraiment soudain, un croisement entre Dark Vador et Bobba écarte par la force de ses petits bras les vantaux d’une porte qui apparemment n’était pas verrouillée, détail intéressant en cas de lâcher de Xénomorphes un peu habiles de leurs doigts rêvant de rouler un patin aux instagrammeuses en goguettes présentielles dans le quartier.

Rien que de très ordinaire sur la Terre jusque là.

La porte complètement ouverte, la blondasse ne bouge pas, et Dark Vador a, comme à son habitude une crise d’asthme, mais pour empoigner son inhalateur il doit d’abord… retirer son casque. Il pousse alors un juron extrêmement choquant : « Malédiction ! »

Puis plié d’épuisement, il explique : « Il n’y a pas de trou pour respirer là-dedans. »

Ce qui implique réalistiquement qu’il porte son casque depuis moins d’une minute trente. C’est déjà arrivé sur le tournage du film Alien 1979 quand les acteurs se sont trouvés mal presque immédiatement après avoir enfilé leurs supposées tenues d’exploration spatiales, qui n’étaient probablement même pas complètement hermétiques. Est-ce que c’est cela inspiré la scène de suicide assisté au tuba vers la fin du film ?

Toujours est-il que l’homme au casque, toujours plié, s’écrie : « Quel casque stupide ! »

S’il n’y avait que le casque…

La blondasse n’a toujours pas bougé et n’a encore rien dit. L’homme au casque appelle : « Tina, hé ! » La blondasse hoche vaguement la tête.

L’homme se redresse, il est de type afro-américain du début du 21ème siècle, typiquement sorti d’un vidéoclip à la musique et aux paroles générés par Chat GPT et avec voix et musique de synthèse comme pratiquement tout ce que vous pouvez entendre sur Spotify. Il déclare : « Je suis Roland. » Il soupire : « Ouais. » et bredouille : « Il y a eu, heu, il y a eu un problème… »

Je crois qu’on tient un prix Pulitzer : Chat GPT s’est surpassé en écrivant ces dialogues-là.

Roland reprend, soupirant de plus belle : « Et Atlas, il m’a envoyé pour te ramener en lieu sûr. »

Et il avait besoin d'une confirmation de l'identité de la fille du patron ?

La station est en train d’exploser, ça mitraille de partout, la cabine de la fille est éclairée en rouge, mais pas le couloir qui est éclairé en bleu, est-ce vraiment le moment de faire un discours d’exposition, sans jamais penser à montrer une pièce d’identité et sans disposer d’une combinaison spatiale et d’un casque fonctionnel ? C’était un casque de cosplay ou quoi ? Elle était venue assister à une convention de Science-fiction en orbite ? Qu’est-ce qu’elle fiche dans l’Espace en orbite de la pire planète en matière de criminalité intersidérale si sa vie est si précieuse que ça ?

Il semblerait que Roland n’ait pas été assez lourd en terme d’exposition pour la production, aussi Tina ouvre pour la première fois la bouche : « mon père vous a envoyé ? »

Si c’était Bill Gates ou Bill Clinton ou Jeffrey Epstein, ou le représentant d’un cartel sud-américain ou le représentant d’une usine de fabrication de nourriture pour chats d’ultra-riches à base de jeunes filles vierges, ou même le fils de Dracula et de M&M TM, croyez-vous vraiment que le type répondrait : « Non, pas du tout, mais venez quand même, petite fillette, j’ai moi aussi mes pulsions ; est-ce que c’est un tampon usagé que je renifle dans votre culotte ? »

Roland répond : « C’est exact. »

Et de lui tirer une balle en plein front pour activer le clone suivant sur la planète-résidentielle de son employeur…

Ah non, je dois confondre avec la bande-annonce de Mickey 17 avec tout plein de Patounets qui se font descendre façon Paranoïa, le jeu de rôles sur table des années 1980. Peut-être une bonne idée de se remettre à ce loisir si vous avez encore des amis imaginatifs à portée, vu la misère fantastico-intellectuelle d’Hollywood et du streaming en ce moment.

En bonne garce wokette, Tina demande confirmation, de la manière la plus insultante que la production ait trouvée à cette seconde : « Son soldat le plus petit en taille ? »

Et Roland, en parfait woket, confirme : « Son soldat le plus petit. »

Mais il ajoute aussitôt : « Mais j’ai la plus grosse. » Et Tina, qui n’est visiblement pas la plus grande des deux, et parce qu’elle n’a rien de mieux à faire quand sa station spatiale explose, saute sur Roland et lui crie : « Fais-moi la pieuvre de Chabat ! »

Pas tout à fait, mais s’il vous reste un neurone en vie, vous devez, cher lecteur, vous en être très vite douté.

Roland ajoute plutôt : « … Pour sauver la moins drôle de ses filles. »

Ce qui est un lapsus révélateur des scénaristes pour avouer qu’ils sont incapables d’écrire de la comédie, et manque de chance, ce film est censé être une comédie.

Une voix féminine blanche d'ordinateur (sexiste et raciste !!!) annonce qu’il y a un Code 3, manquement à la sécurité, les habitants de la station sont confinés. Alors Tina lance joyeusement : « Okay, allons y ! »

Et de bondir dans le couloir en petit tee-shirt, jupette, soquettes saphir et basket rose pâle. Elle se fige immédiatement au milieu du couloir, histoire de faire cible parfaite. Si elle n'est pas source, elle est quoi au juste ?

Deux cadavres ( ?) sont affalés çì et là et un homme (sans doute blanc chrétien) crie : « Cible en vue ! »

Et oui, nous sommes bien dans un film où les méchants, au lieu d’abattre leur cible immédiatement, préfère d’abord en discuter et signaler leur présence. Sans doute attendront-ils ensuite leur tour pour aller au contact alors qu’ils ont une arme à distance, pour faire semblant de se battre au ralenti parce que c’est toujours comme ça que se passent les combats à mort dans la réalité, alors que c’étaient les mêmes qui tiraient à l’arme lourde dans les couloirs de la station hors le champ de la caméra.

Incidemment, j’ai beau scruter, je ne vois ni trace d’impact aux murs, ni fluides répandus, ni aucun dispositif pour que le personnel puisse continuer à se déplacer en cas de panne de la gravité artificielle, à supposer que la production sache que la gravité (et l’inertie, ne pas oublier l’inertie !!!), ça existe. Et que les rayons laser ne fonctionnent pas dans le brouillard et sont renvoyés par toute surface réfléchissante et neutralisés par toute surface peinte de la même couleur que leur lumière.

Et les méchants débarquent, ouvrant bien le feu à l’arme lourde qui fait des flammes, toujours bienvenue en cas de fuite de gaz ou d’oxygène ou de n’importe quoi d’inflammable à proximité immédiate à bord d’une station spatiale. Les fusils mitrailleurs sont bien entendu dépourvu de recul et n’éjecte aucune douille, mais c’est le futur, bébé ! Ils doivent être eux aussi générés par intelligence artificielle.

Et la scène d’après, les méchants ratent dans un couloir l’éléphant — Roland et Tina — à moins de 15 mètres, en rafale, même pas en mouvement rapide ou en déplacement évasifs, juste un gros lourd qui tire lentement une fille en blanc parfaitement éclairée, sans doute pour que la caméra ne la rate pas.

Et comme annoncé, non seulement les méchants ratent systématiquement leur cible, il n’y a aucun ricochet, ils sont les seuls à tomber, et ils vont systématiquement au contact, sans jamais prendre garde à s’embusquer pour ne pas être abattu à l’instant où ils franchissent un coude du couloir. Pourquoi n’ont-il pas balancé une grenade (de désencerclement, ou un bipeur, un talkie-walkie, un lave-linge, un panneau solaire du Mossad etc.), et tout aurait été réglé aussitôt, sans même risquer la décompression explosive ou la fuite incinératrice d’une conduite ou l’arc électrique d’une ligne haute tension endommagée par un tir…

Borderlands, le film de 2024

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Ici la page du forum Philippe-Ebly.fr consacrée à ce film.

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