Amazing Stories, le numéro 11 de février 1927.Feu vert livre / BD

Amazing Stories #011 (1927)
Titre complet : Volume 2, février 1927, numéro 11.
Traduction Histoires étonnantes.

Episode précédent <> Episode suivant.

Publicités toxiques.

Pour adultes et adolescents.

Présumé sorti en kiosque aux USA le 5 janvier 1927 daté de février 1927, prix 25 cents, soit 4.51 dollars 2024 en tenant compte de l'inflation (4,33 en Euro du 23 janvier 2025).

De Hugo Gernsback, F. R. S. (rédacteur en chef), Dr. T. O'Conor Sloane, M. A., Ph. D. (directeur de publication), Wilbur C. Whitehead, rédacteur littéraire, C. A. BRANDT, rédacteur littéraire.

Pour adultes et adolescents.

(revue littéraire de Science-fiction)

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Les numéros de pages imprimés à l'intérieur ne tiennent pas compte des quatre pages de couverture.

p. 4 = 978 : sommaire.

"Amazing Stories est publié le 5 de chaque mois. Il y a 12 numéros par année. L'abonnement est de 2.50 dollars (44.56 dollars 2024 idem euro) par an aux USA et possessions, 2,50 dollars (53.47 dollars 2024, idem en euro) au Canada et à l'étranger. Les pièces et timbres Etats-Uniens sont acceptés (pas les pièces et timbres étrangers, un exemplaire d'échantillon sera gratuitement envoyé à la demande... Toutes les contributions acceptées sont payées à publication. Amazing Stories est en vente dans tous les kiosques des Etats-Unis et du Canada. Agents européens S. J Wise et Cie 40 place verte, Antwerp, Belgique. Imprimé aux U. S. A."

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p.5 = 483 : Ours et Edito de Hugo Gernsback, F. R. S.

De la fiction extravagante aujourd'hui... à la froide réalité de demain.
VOYAGE INTERPLANÉTAIRE

Pendant des siècles, l'esprit humain s'est frotté au problème de voguer dans l'espace et d'explorer d'autres mondes. Et même au temps légendaire de Dédale et de son fils, Icare, les gens rêvaient de voler comme des oiseaux. Mais c'est seulement au fil des trente dernières années que le vol mécanique a été concrétisé, en dépit du fait que beaucoup de scientifiques et de mathématiciens avaient définitivement prouvé, par des chiffres authentiques, qu'il serait à jamais impossible de faire voler une machine plus lourde que l'air par des moyens mécaniques. Nous avons conquis le vol mécanique. Il nous reste à présent le vol à travers l'espace.

Tout comme la machine plus lourde que l'air avait été vilipendée par les scientifiques réputés, le vol spatial est vilipendé aujourd'hui par la même catégorie de scientifiques. Ils clament qu'à partir du moment où il y a pratiquement du vide entre les différents corps célestes, il est impossible de faire voler une quelconque machine dans l'espace vide, corps célestes qui semblent pourtant se débrouiller plus tôt bien pour se faire en dépit des arguments des scientifiques cités plus haut.

Beaucoup de gens n'ont aucune tolérance vis à vis de nos écrivains de scientifiction de ces dernières années, qui inventent des machines fantastiques qui circulent entre la terre et Mars, et entre d'autres mondes. Ils se moquent de ces écrivains parce qu'ils croient que le problème du vol mécanique dans l'espace vide ne sera jamais résolu. Exactement le même problème qui a pourtant déjà été résolu. La vérité étant qu'il n'a été résolu qu'en laboratoire, mais il a été résolu néanmoins.

En essayant de catégoriser les différents moyens suggérés, nous découvrons d'abord que nous avons la machine qui nullifie la gravité. Cela, à l'époque actuelle, peut être qualifié d'imagination débridée, simplement parce nous n'avons pas la moindre idée de ce qu'est la gravité. Pour cette raison, tout débat sur le thème de nullifier la gravité parait prématuré. Il n'y a aucun doute qu'au bout d'un certain temps nous devrions découvrir les moyens de rendre la gravitation négative, mais d'ici là, de' telles machines anti-gravité devront rester dans un futur lointain.

La seconde sorte de machine est de celle qui se trouve propulsée par une force initiale d'au-delà les confins de la terre et de l'influence gravitationnelle de notre globe. Une telle machine a été suggérée par Jules Verne dans "De la Terre à la Lune." Cette machine, bien que théoriquement pas impossible, serait inutile, parce qu'elle ne pourrait être gouvernée. Même Jules Verne lui-même n'aura pas essayé de décrire un moyen de la piloter le long de sa trajectoire, mais préféra laisser la machine à la gouverne de la gravitation universelle. Alors quand (la machine) fut finalement de retour, elle tomba dans l'océan où elle fut récupérée, avec tous les voyageurs sains et saufs.

Une autre grosse objection à une machine de ce genre est que vous ne pouvez espérer tirer des gens à travers l'espace à partir de super-canons et ne pas les tuer à cause du choc quand le canon est tiré. Le projectile de Verne était glissé à l'intérieur d'un coussin hydraulique pour atténuer le choc, mais même cela ne serait pas du tout disponible dans la mise en pratique authentique.

La machine de type canon doit donc être écartée. La machine-avion est, bien entendue inutilisable dans l'espace (interplanétaire ou intersidéral) pour la simple raison qu'il n'y a rien pour la maintenir en l'air à la minute où elle laissera l'atmosphère (terrienne) derrière elle.

L'hélice ne pourrait pas propulser dans le vide et remplir la moindre de ses fonctions. Pour être sûre, la machine du futur voyage interplanétaire devrait être le plus probablement équipé d'hélices de toute façon car au moment d'entrer dans l'atmosphère terrienne ou celle d'une autre planète, il serait désirable de propulser la machine de la manière habituelle. De telles hélices devraient bien entendu être fabriquer de manière à se rétracter dans la machine, vu qu'elles deviendraient inutilisables aussitôt l'avion spatial entré dans l'espace vide.

La seule machine jusqu'à présent proposée qui semble avoir les meilleures chances d'arriver aux résultats souhaités est la machine de type fusée de Goddard. Le Professeur Goddard procéda de fait à une grande quantité d'expériences à l'Université de Clark, et a réellement fait voler une fusée dans le vide, en utilisant un grand tube d'acier pour son expérience. De ces expériences authentiques de précieux enseignement furent tirés et les scientifiques aujourd'hui croient que la fusée de Goddard peut effectivement être fabriquée pour voler à travers l'espace extérieur (NDT : interplanétaire). La fudée de Goddard fonctionne selon principe du recul.

Imaginez-vous suspendus dans l'espace dans du vide. Vous pourriez demeurer parfaitement suspendu tant qu'aucune autre force à proximité ne vous attirerait. Mais vous pourriez encore vous lancer à travers l'espace en laissant soudain partir vos pieds et en donnant un violent coup avec. Cela enverrait votre corps dans la direction opposée du coup de pied, bien que vous n'auriez donné le coup de pied contre "rien". Ce principe est bien compris par les scientifiques aujourd'hui et est de fait appliqué dans (la conception de) la fusée de Goddard.

Le professeur Goddard s'est en fait porté volontaire pour construire une machine qui volerait depuis la terre jusqu'à la lune, en se servant de sa fusée, et bien qu'elle n'ait pas encore été construite, il y a une grande chance que tôt ou tard, des hommes avec une vision et de l'imagination souhaiteront construire une telle machine dans le cadre de recherche scientifiques. La fusée de Goddard comprend une tête dans laquelle des instruments de mesure scientifiques peuvent être placés, ou bien, si la machine est assez grande, des êtres humains pourraient aussi y être placés. Des charges explosives détonneraient exactement comme pour une fusée ordinaire, qui soulève la machine de terre, et dès lors que les charges sont régulièrement détonnées, la machine poursuivra son vol et prendra au fur et à mesure de la vitesse. La machine peut être gouvernée par des charges explosives placées en différents points de la fusée, ce qui bien entendu, changera la direction de la fusée, toujours en s'assurant que les charges sont détonnées avec précision et que la trajectoire à suivre est connue sans erreur.

Tellement d'actualité, tellement juste et faux à la fois et tellement pertinent quand on garde à l'esprit que nous sommes en 1927. Le seul point qui m'étonne dans cet éditorial, c'est qu'en 1927, tout le monde sait que les canons sont utilisés pour lancer des obus, que les fusées d'artifices servent à allumer des incendies et que les avions durant la première guerre mondiale étaient déjà utilisés pour lâcher des charges explosives sur les tranchées et des bombes sur des bâtiments...

Et à aucun moment Gernsback ne semble envisager que dans la tête de la fusée de Goddard soit placée des explosifs pour exploser des villes, des usines et des femmes et enfants réfugiés palestiniens et autres syriens, libanais ou n'importe quel monument historiques et population civile comme celle de Londres ou de Dresde ou d'Hiroshima ?

Et pourtant, Gernsback est censé être un spécialiste de la Science-fiction donc du fantastique avec lequel ce genre se confond facilement tout le long du 19ème siècle et du 20ème siècle (et du 21ème siècle streamé), alors que le thème des guerres et invasions futures, présentes ou passées, tout comme celui des attentats, sièges et toute destruction sont favoris, parce que garantie de drames spectaculaires vendeurs.

Gernsback n'imaginerait pas non plus une seule seconde que les scientifiques, qu'ils soient à nier le vol spatial ou le vol "mécanique" des avions à hélices ou planeurs ou même montgolfière et dirigeables d'époque ne puissent être corrompus, ou mentir parce que protégeant des secrets militaires ou des intérêts contraire à ceux du progrès bénéfique (ou nuisible) aux populations ?

Le conte chinois de l'inventeur d'une machine merveilleuse assassiné par l'Empereur de crainte que ses inventions en inspirent d'autres et mènent à la fin de son pouvoir personnel n'est pourtant pas nouveau et déjà connu au début du 20ème siècle.

Enfin, relisez bien le passage

Le professeur Goddard s'est en fait porté volontaire pour construire une machine qui volerait depuis la terre jusqu'à la lune, en se servant de sa fusée, et bien qu'elle n'ait pas encore été construite, il y a une grande chance que tôt ou tard, des hommes avec une vision et de l'imagination souhaiteront construire une telle machine...


Tout à fait. Et ces hommes de vision et d'imagination ont appelé une telle machine parfaitement opérationnelle un V2 (V pour vengeance), le premier missile à longue-portée de l'Histoire, dont la réussite en 1944 fut attribuée à un certain Wernher von Braun, qui s'inspira effectivement des travaux de Goddard... et du film La Femme dans la Lune de 1929 de Fritz Lang basé sur les plans de Hermann Oberth, qui fut en 1933 interdit de crainte que des étrangers s'en inspirent pour construire une vraie fusée avant les allemands.

A la chute du Troisième Empire allemand, les américains importèrent Wernher von Braun et les plus brillants éléments nazes dans tous les domaines lors de l'opération Paper Clip, et les placèrent non seulement à la NASA mais à la tête des agences de renseignement et action américaine.

Wikipedia a écrit:Lorsque la course à l'espace est lancée en 1957, c'est sa fusée Juno I qui place en orbite le premier satellite artificiel américain Explorer 1. Spécialiste reconnu des lanceurs, il devient responsable du développement de Saturn V, qui permet la mission Apollo 11 et l'exploration de la Lune. Il quitte la NASA en 1972, à la suite de la réduction du budget alloué au programme spatial américain. Plaidant pour l'exploration de Mars, il reçoit la National Medal of Science avant de mourir d'un cancer en 1977.


Est-ce à dire que les américains n'ont jamais été hommes de visions et d'imagination, mais seulement de très bon envahisseurs et publicistes ? De fait ils n'ont jamais fait que ce que tous les autres empires avant eux faisaient ou rêvaient de faire, notamment depuis l'Empire romain : annexer des provinces, piller les ressources et importer un maximum d'esclaves pour faire tout le boulot pour le compte de leurs élites. Le reste semble n'avoir été qu'une question de baratin et de décorum.

Et cela encore pose question, car si vous lisez les éditoriaux des revues de science-fiction, le petit jeu du chat et de la souri entre le lecteur et la propagande ne cessera jamais et semble même avoir atteint récemment un paroxysme avec la colonisation des écrans par le wokisme et les agents recruteurs des armées.

La question étant, depuis quand et qui l'avait réalisé au sein d'une telle rédaction ou de ses rivaux du syndicat de l'édition qui, forçant la faillite de Gernsback, s'emparèrent d'Amazing Stories, tandis qu'aujourd'hui les prétendues intelligences artificielles remplaçant nos moteurs de recherche prétendent que l'affaire n'a jamais eu lieu, comme tant d'autres, alors qu'elle avait été documentée notamment au fil des articles sur la genèse de la Science-fiction moderne tout au long du 20ème siècle et début du 21ème siècle.

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Amazing Stories, le numéro 11 de février 1927.
p. 7 : The LAND that TIME FORGOT ("Le pays que le Temps oublia", titre français "Caspak, monde oublié" et "Le Terre que le temps avait oublié") par Edgar Rice Burroughs.

CHAPITRE 1

Il devait avoir été peu après trois heures de l'après-midi lorsque cela arriva--l'après-midi du 3 juin 1916. Il semble incroyable que tout ce que j'ai traversé--toutes ces expériences bizarres et terrifiantes--aient pu s'encapsuler dans une période de temps aussi courte que trois mois brefs. J'aurai tout aussi bien pu vivre un cycle cosmique, avec tout ses changements et évolutions compte tenu de ce que j'ai vu de mes propres yeux en ce bref intervalle de temps--des choses qu'aucun autre regard d'un mortel n'aura vu auparavant, des visions-éclair d'un monde passé, d'un monde mort, un monde mort depuis si longtemps que même la plus profonde des strates cambrienne n'en recelait plus aucune trace. Fusionné avec la croûte interne du manteau rocheux liquéfié, il sera passé hors de la portée de la conscience humaine sinon dans cette poche oubliée de la terre où la destinée m'a emprisonné et où ma perte fut scellée. Je suis là-bas, et là-bas je dois demeurer.

Après avoir lu jusqu'à ce point, mon intérêt, qui avait déjà été aiguisé par la découverte du manuscrit, approchait un point d'ébullition. J'étais venu passé l'été au Groënland sur le conseil de mon médecin, et j'étais là-bas à me mourir d'ennui, car j'avais stupidement négligé d'amener avec moi de quoi lire en suffisance. Etant indifférent au plaisir de la pêche, mon enthousiasme pour cette sorte de sport s'était vite évaporé ; et en l'absence d'autres formes de récréation, je risquais à présent ma vie à bord d'un canot complètement inadapté au large de Cape Farewell (NDT Adieu !) à l'extrémité la plus au Sud du Groënland.


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Amazing Stories, le numéro 11 de février 1927.
p. 34 = 1008 : On the MARTIAN WAY ("En route pour Mars") par le capitaine H. G. BIshop, USA.

Où l'on envoie un vaisseau pour Mars.

L'équipe des bureaux de la R. D. Jones Co. reprit son souffle en un soupir de stupéfaction quand il fut annoncé que le Capitaine Goff était sur le point de décoller avec le Colombia, seulement accompagné de passagers. Même le superintendant semblait honteux de la décision du directeur, car il en avait envoyé l'ordre griffonné sur un bout de papier au vieux Williams, le secrétaire en chef vétéran, et avait ensuite promptement disparu par son accès privé.

Williams lut la note avec une indignation qui montait rapidement ; et rompant avec la routine des bureaux durant trente pleines minutes tandis qu'il enrageait en allant et venant dans la pièce, dénonçant tour à tour le superintendant, le président-directeur général et tout le conseil d'administrations, tout en reprochant les employés malchanceux d'avoir osé suspendre leur travail pour l'écouter.

"Quoi, criait-il, le vieux R. D. se retournerait dans sa tombe s'il savait comment ces gamins sont en train d'enterrer la compagnie. Comme si ce n'était pas assez grave d'avoir rempli les soutes de meubles, de fruits et légumes et de sec, il aurait encore fallu qu'ils transforment le Colombia en un genre de ferry ! Un bus ? Et pas des passagers ordinaires, en bonne santé avec des jambes qui marchent et sans problème de digestion, mais quantité de tuberculeux, d'anémiques et de nourrissons malades ratissés depuis l'East Side, pour le compte du..." -- et se référant à ce point la note du superintendant-- "... pour le compte du fond de l'Air Frais de l'Aigle de New-York." Et c'est alors qu'il ajouta, tout à fait prophétiquement, "C'est une sale affaire que ce transport de passagers, et la compagnie le regrettera."

Le R. D. Jones Co. était un cargo rapide desservant hebdomadairement Mars depuis leur quai de Westchester. Jones l'Ancien, depuis longtemps réuni avec ses ancêtres, avait débuté sa vie en temps qu'employé à bord d'un caboteur lunaire, et avait monté les échelons jusqu'à acquérir un tanker martien. Naturellement doué pour l'observation, il avait vite découvert que tandis que les gens de Mars avaient un net penchant pour le mouton, l'espèce de la brebis échouait à s'épanouir sur la planète desséchée. C'était la douce époque où les concessions étaient offertes à n'importe qui, et à son second retour sur la Terre, après cette importante découvertes, le jeune Jones avait ramené avec lui de tels droits blindés à certains privilèges commerciaux en la forme d'une ligne de de transport de viande réfrigérée à l'aller et au retour un chargement de ballast ou de fruits, accordés par les capitalistes de New York.


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Amazing Stories, le numéro 11 de février 1927.
p. 40 = 1014 : The FIRST MEN on the MOON ("Les premiers hommes sur la Lune") par H. G. Wells, la conclusion.

CHAPITRE 19 : Monsieur Bedford, lui seul.

Après un petit moment, il me sembla que avoir toujours vécu seul sur la Lune. J'avais chassé un temps avec une certaine motivation, mais la chaleur était encore très forte et la faible pression de l'air me faisait l'effet d'un carcan sur la poitrine. J'en étais arrivé à une cuvette craquelée avec de hautes et sèches frondaisons sur sa crête, et je m'asseyais dessous pour me reposer et me rafraîchir. J'avais l'intention de n'y stationner qu'un court moment ; je déposais mes massues à côté de moi, et restais assis, appuyant mon menton sur mes mains. J'observais avec une sorte d'intérêt incolore que la roche de la cuvette, là où ça et là les lichens desséchés avaient rétréci pour la découvrir, était toute veinée et éclaboussée d'or, et qu'il y avait ça et là des protubérances d'or rond et ridé semées sur le tapis des herbes écrasées. En quoi cela pouvait-il avoir de l'importance à présent ? Une sorte de langueur s'emparait de mes membres et de mon esprit, et pendant un temps, j'avais perdu tout espoir que nous parviendrions un jour à retrouver la sphère dans ce vaste désert desséché. Il me semblait qu'il me manquait une raison pour m'échiner avant que les Sélénites ne débarquent. Alors, je supposais, il faudrait bien que je m'épuise, obéissant à l'impératif déraisonnable qui force un être humain à dépasser toutes choses pour préserver et défendre sa vie, à supposer qu'il ne doivent la préserver seulement pour mourir plus douloureusement un petit peu plus tard.

Mais pourquoi avait-il fallu que nous allions sur la Lune ?


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Amazing Stories, le numéro 11 de février 1927.
p. 65 = 1039 : NEW STOMACHS for OLD ("Des estomacs neufs en échange des anciens") par W. Alexander.

Le Colonel Seymore ajusta son grand corps plus confortablement sur la chaise-longue. Comme il jetait un coup d'oeil à la bûche incandescente dans l'âtre, il fit un effort pour échapper à sa somnolence et concentrer son attention vagabonde sur les mots du professeur.

"Bien entendu, disait le professeur Wentworth, alors qu'il marchait de long en large de la pièce dans le dos du Colonel, vous pouvez prendre ces remèdes à la Pepsine, mais leur action sera au mieux temporaire. Comme je l'ai déjà dit, un soulagement permanent ne pourrait vous être apporté qu'en échangeant votre estomac avec celui d'un solide jeune homme."

"J'ai mûrement réfléchi à l'affaire, répondit le Colonel, depuis que vous m'avez suggéré cette idée. Vous m'assurez qu'il ne s'agit pas d'une opération dangereuse et que vous avez à l'esprit un jeune homme qui conviendrait et qui accepterait à faire l'échange pour une considération."

"Non, ce n'est pas du tout une opération dangereuse, et le jeune homme que j'ai mentionné fera volontiers l'échange à condition que la considération financière soit assez importante. Je vous recommanderais fortement, Colonel, de vous soumettre à cette opération immédiatement, car vos problèmes d'estomac impactent gravement votre disposition. Autrefois le plus aimable des hommes riches de ma connaissance, vous êtes rapidement devenu l'un des plus grincheux.

"Je ne le sais que trop bien Docteur ! Personne ne réalise le changement de ma disposition plus que moi. Je perds mes nerfs à propos d'incidents ridicules, je parle sèchement à mes associés alors que je pourrais me trancher la langue d'avoir blessé un ami. Avec cette douleur infernale qui grignote, qui grignote mon estomac, je suis presque tout le temps d'humeur vicieuse. Trouvez votre homme, Docteur, le plus tôt sera le mieux. Je pairai tous les frais hospitaliers et lui donnerai dix mille dollars pour l'échange. Cela, cependant sous garantie de votre part que l'estomac qu'il héritera de moi, ne lui causera aucun souci : je ne souhaiterais pas à mon pire ennemi de souffrir ce que souffre à cause de mon estomac."


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Amazing Stories, le numéro 11 de février 1927.
p. 68 = 1042 : The ELEVENTH HOUR ("La onzième heure") par Edwin Balmer et William B. MacHarg.

C'était le troisième dimanche de Mars. Un orage rugissant de pluie et de neige mélanger, poussé par un vent furieux-- violent, même pour les Grands Lacs en hiver-- s'était levé à travers les rues de Chicago toute la journée ; un peu après dix heures la nuit, la température tombait rapidement et la pluie et la neige se changèrent soudainement en grésil. Vingt minutes après l'heure, le grésil commença à geler. M. Luther Trant, se hâtant à pied pour revenir à ses appartements à son club, observa que le mélange mou sous ses pieds se recouvrait de glace solide et caoutchouteuse, alors que les talons de ses chaussures la perforait à chaque pas tandis que ses orteils ne laissaient, eux, pratiquement aucune marque.

Trant avait pris sa journée, loin de son bureau et de son club ; mais quinze minutes auparavant, il avait appelé son club pour la première fois du jour et avait appris qu'une femme l'avait réclamé plusieurs fois par téléphone au fil de la journée, et qu'une lettre spécialement portée qu'elle avait envoyé l'attendait là-bas depuis six heures. Le psychologue se hâtait donc pour rentrer chez lui, soudain frappé d'un sentiment de honte et d'honneur perdu.

Comme il se dépêchait à descendre l'Avenue Michigan, il repensait au changement merveilleux dans ses affaires qui était survenu si rapidement. Six mois auparavant, il n'avait été qu'un insignifiant assistant d'un laboratoire en psychologie. Le même professeur qu'il avait servi avait sourit quand lui avait déclaré qu'il avait foi en son pouvoir d'appliquer la nécromancie à la nouvelle discipline de détection de crimes de la psychologie. Mais les instruments délicats du laboratoire-- les chronoscopes, les kymographes, les plethysmographes, qui rendraient visibles et enregistraient sans coup férir et sans erreur les plus secrètes émotions du coeur et les processus cachés du fonctionnement du cerveau ; les travaux expérimentaux de Freud, de Jung, des scientifiques allemand et français de Münsteberg et d'autres en Amérique--lui avait insufflé une ferveur en eux et en lui-même. Faisant face à l'incompréhension et aux moqueries, il avait essayé de retrouver le criminel non pas par la méthode vieille comme le monde des indices que le malfaisant aurait pu laisser sur des choses, mais à partir des preuves que le crime aurait pu laisser sur l'esprit du criminel lui-même. Et il y était parvenu à un point tel que désormais, il n'avait plus un dimanche libre de la tentation de retourner au travail. Comme il entrait dans le club, le portier s'empressa de l'informer : "Elle a encore appelé, M. Trant, à neuf heures. Elle voulait savoir si vous aviez reçu le message, et elle a dit de vous le remettre aussitôt que vous seriez rentré."


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Amazing Stories, le numéro 11 de février 1927.
p. 78 = 1052 : The THOUGHT MACHINE ("La machine à penser") par Ammianus Marcellinus.

Ceci est un témoignage de l'invention qui surpassa toutes les merveilles du Vingtième Siècle, le véritable couronnement et apogée de cet âge glorieux--l'invention qui la première mena l'Humanité à des sommets incroyables, et puis, outrepassant ses pouvoirs, saccagea ses esprits et rejeta la race humaine dans la barbarie et la crasse des temps présents. L'invention est désormais perdue. Maudite soit l'époque où elle serait redécouverte ! Ce témoignage est écrit en forme d'avertissement pou rle futur---- si jamais, les dons d'une Providence toute en sagesse permettait aux misérables survivants de l'Humanité d'avoir un futur. Car il a existé un appareil mécanique de trop. De tous les arbres du jardin de la Science dont l'être humain peut manger le fruit, de celui-là il ne le droit pas, ou bien il en mourra assurément.


Il est nécessaire de d'abord donner une brève explication de la pensée humaine en ce temps-là. Le grand succès des êtres humains en matière de matérialité les avait convaincus que, pour la première fois de l'Histoire, il n'existait rien de surnaturel dans l'univers, que toute chose qui pouvait exister, inclue la vie, pouvait être comprise mécaniquement et contrôlée en suivant les lois de la mécaniques. Ils n'autorisaient aucune exception à cette règle. Tout comme leurs médecins appliquaient les lois de la chimie à la vie et à la mort, de la même manière et sans aucune hésitation, leurs psychologues appliquaient des lois d'une autre sorte, y compris à la croyance en l'immortalité, et à tous les phénomènes de l'esprit humain. L'esprit, pas moins que le corps, disaient-ils, était une machine, et ils explorèrent les détails de son fonctionnement sans davantage de remords que pour toutes les autres machines. Ces idées étaient partagées par toute personne scientifiquement formée à l'époque.

En l'année 1927, un jeune allemand, Heinrich Schmidt, ou Smith, débarqua en Amérique et changeait de nom. Il était un petit homme, avec des yeux bleus et des cheveux clairs, et portait ces contraintes qu'ils appelaient des lunettes. Dans son sac de cuir, il y avait des diplômes et des recommandations de la grande Université de Jena, et derrière ses yeux pâles, il y avait la vertu de la patience et d'une abnégation qui avait élevé une race peu inspirée au plus hauts rangs de l'accomplissement scientifique...


Le résumé qui sert de légende à l'illustration en ouverture de la nouvelle est édifiant, jugez plutôt.

Enfin, après vingt années de lutte intense, sa machine était achevée--- un appareil d'une centaine de milliers d'éléments qui, en ses différentes parties, serait capable d'accomplir toutes les opérations les plus simples de l'esprit humain avec le plus haut degré de précision.


Aka, Chat GPT si Chat GPT était réellement capable de remplacer un être humain compétent, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui : il fait seulement semblant, et semblant suffit face aux ignorants, aux béni-oui oui et autres soumis.

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p. 84 = 1058 : "The Red Dust" a fact !

Un champignon particulier poussant en France qui explose quand les rayons du soleil frappe sa peau.


Il s'agit apparemment d'une dépêche d'agence de presse, dont le texte reproduit sur le titre n'apprend absolument rien de plus : aucun nom d'espèce pour le champignon, aucun lieu où il pousse, aucune idée du degré d'exposition. Il y a une "photo" de l'agence Underwood & Underwood, accompagnant en noir et blanc la dépêche que l'on pourrait décrire par 'une tête de poireau sur un linge s'est reçu une giclée de paprika (ou de poivre ou de cendre de cigarette etc.) en plein la poire.

Ce qui fait qualifier par la rédaction la "poudre rouge" de la nouvelle de Leinster comme "fait", ce qui n'a rien d'un fait, si on se limite à un article qui ne cite pas ses sources, ni le temps, ni le lieu et ne donne donc aucun moyen d'en vérifier la véracité.

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Amazing Stories, le numéro 11 de février 1927.
p. 85 = 1059 : The SECOND DELUGE ("Le second déluge") par Garrett P. Serviss, la conclusion.

CHAPITRE 12 : Le noyau terrible arrive.

Quand la compagnie dans l'Arche s'était rétablie d'étonnement provoqué par les narratifs de Beauxchamps et Cosmo Versal, en particulier la description vivide donnée par ce dernier de l'étrange idole cachée dans la poitrine du "Père de l'Horreur", et les inférences auxquelles il avait procédé quant à son personnage prophétique, la question se posa à nouveau de quel cours donner à leur futur.

Le Capitaine Arms était toujours du parti de suivre la dépression de la Mer Rouge mais Cosmo déclara que cette route serait deux fois plus dangereuse désormais que les eaux avaient baissé et qu'ils n'avaient plus le Jules Verne pour leur servir de sous-marin éclaireur, pour les avertir des périls cachés.


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p. 100 = ... : H.G.Wells-Hell of a Good Fellow-Declares His Son ("H. G. Wells-- Un sacré chic type -- déclare son fils") par H. G. Robison.

(Nous savons que nos lecteurs s'intéressent beaucoup à H. G. Wells. Récemment le fils cadet de M. Wells, Frank Wells, un jeune homme âgé de 20 ans, est arrivé aux Etats Unis pour étudier le cinéma. Un entretien au sujet de son père a été publié dans le New York World, auquel nous devons ce qui suit, qui, nous le savons, intéressera tous nos lecteurs.)

Naturellement très timide, Frank Wells a trouvé difficile de mettre des mots sur l'adoration qu'il porte à son fameux père, H. G. Wells. "Oh, s'il vous plait, je ne sais pas quoi dire." Il a tenté de refuser l'entretien. "Je ne peux même pas être moi-même parce qu'il se trouve que je suis le fils d'une célébrité. Où que j'aille, les gens me pointent du doigt en tant que "le fils de H. G. Wells, le fameux auteur et historien britannique, " et non en tant que "le jeune Frank Wells, qui veux devenir un fameux réalisateur de films de cinéma."
(...)

Frank est au début de sa vingtaine, à peine sorti de l'université, et sa soif d'apprendre, de voir, et de faire, brille dans ses yeux bleus, qui sont nerveusement observateurs. Il est votre étudiant anglais typique fraîchement diplômé, avec une grande dose d'ambition.

Mince, nerveux, soucieux d'être diplomatique, le jeune Frank s'est renversé sur un petit divan et a fumé sa première cigarette en deux ans.

"L'Amérique est quelque peu survoltée, alors j'ai commencé à fumer pour calmer mes nerfs." et comme quelqu'un cherche un cendrier, "Oh, vous inquiétez pas. C'est tellement trivial, vous n'avez qu'à jeter vos cendres sous le tapis. Comme Père dirait..." -- il s'interrompt, réalisant que les gens dans la pièce se penchent pour mieux capter ses moindres mots.

(...)

"Nous sommes les meilleurs potes parce que Père est un type ordinaire : il approche des soixante ans et a l'air d'en avoir quarante, et il s'intéresse aux mêmes choses qui intéressent les jeunes. Il fait beaucoup d'exercice pour se garder en forme, mais le tennis est son jeu favori. Je pense qu'il est un joyeux drille à tous points de vue. Mais quand je dis ça, les gens en déduisent naturellement que mon opinion est biaisée. Mais si vous pouviez le connaître, je suis certain que vous seriez d'accord avec moi."

"Être célèbre ne fait pas Père quelqu'un de grave ou qui évite les gens. Il va aux soirées dansantes à l'occasion, mais pas pour danser. Il y va pour rencontrer les gens, parce qu'il pense que les gens sont toujours intéressants. Père se surpasse pour rencontrer des gens intéressants, exactement comme d'autres font des efforts pour le rencontrer, mais son intérêt à l'encontre des gens est différent de l'intérêt des autres. Il y va pour observer, comprendre, mais les gens qui viennent rencontrer mon père veulent, c'est la règle, rencontrer quelqu'un de célèbre."

(...)

"Parfois je peux vraiment m'inquiéter à son sujet, quand il a des soucis de santé. Quand la météo anglaise devient désagréable, il s'enfuit dans le Sud de la France. Du coup il reste à l'étranger la moitié du temps. Mais au lieu de faire une pause dans l'écriture quand il est à l'étranger, je sais qu'il travaille encore plus dur que quand il est à la maison. Mais je n'oserai jamais lui suggérer de prendre des vacances quant à son oeuvre, elle compte beaucoup trop pour lui."

(...)

Père se comporte et pense en toute indépendance. C'est l'un des traits que j'admire le plus en lui. Il sait toujours ce que les autres écrivent, ce que les autres disent, mais il n'est pas facilement convaincu, bien qu'il soit influencé par ce qui se dit autour de lui.

Prenez par exemple le petit incident à Londres en mai dernier. Chaque année à Londres nous avons ce qui est connu sous le nom de la saison des Ballets Russes. Père, qui adore tous les arts, est allé voir "Les Noces" un ballet écrit par Stravinsky et représenté au Théâtre de Sa Majesté.

"La danse a toujours plu à Père, et ce ballet, il l'a particulièrement apprécié. Ayant hâte de savoir ce que les journaux du matin en dirait, il a lu les critiques. Les critiques étaient terriblement mauvaises. Ils ont juste mis en pièce le ballet. Les critiques étaient très durs, et Père l'a ressenti comme de l'injustice.

"Face au fait que toutes les critiques sans exception étaient négatives, il a écrit des lettres à tous les journaux dans lequel il a exposé son opinion selon laquelle c'était un ballet splendide. Il a critiqué les critiques, et au final, la compagnie qui avait été démoralisée par les critiques, a donné une nouvelle représentation."

"C'est juste un petit incident. Mais il montre que Père fera tout ce qu'il peut pour être soucieux des gens, peu importe ce que les autres peuvent penser d'eux ou de leur travail. Le succès n'a pas eu d'effet détestable sur lui comme cela peut avoir sur tant de gens. Pour moi, il est indemne et prend sa célébrité avec humilité."

"Certains s'imaginent que lorsqu'un livre de mon père est publié, il fait une grande fête au cours de laquelle il lit le roman à haute voix. C'est une idée stupide. Quand un livre sort de la presse, Père est habituellement trop occupé à écrire le suivant pour s'arrêter et fêter la publication (du livre précédent). Et pourtant il est très fier de chaque ouvrage publié."

(...)

"Je sais que quel que soit le libre qu'il est en train d'écrire, il est en avance sur son temps, parce qu'il se tient toujours au courant de ce qui est moderne... Je crois que mon père a évité l'une des erreurs que beaucoup de romanciers font : il écrit chaque roman à propos d'un personnage bien vivant et non une créature sortie de l'imagination. Il choisit ses personnages de fiction parmi les gens qu'il rencontre, dans le tissu social des gens qu'il connait. Souvent, en lisant l'un de ses romans, j'ai l'impression certaine de connaître la plupart des personnages, de les avoir déjà rencontré dans notre maison. "

"Père emprunte ses personnages et ses péripéties à la vie ; il comprend les gens, et il tolère leurs défauts. C'est pourquoi, je crois, ses livres plaisent à tout le monde. "


*

p. 101 = 1075 :

Discussions

NDT je passe sur le courrier des lecteurs qui n'est que de la publicité déguisée, soit parce que la lettre a été à l'évidence publiée dans ce but, soit que la lettre puisse être un faux spécialement rédigé pour faire la promotion du canard.

Des germes martiens et de l'Humanité :


p. 102 = 1076 :

Quelques critiques utiles.

p. 103

Amazing Stories : "Infernal, condamnable..."

Histoires gores

"Pouquoi ne pas éliminer tout vos récits gores ? Par exemple The Talking Brain, The Télépathic Pick-Up. Je ne pense pas que quiconque se réjouisse de lire des trucs gores. L'autre jour, mon épouse, qui est une biologiste amateure et qui a lu tous les numéros précédents de voter magazine, a rejeté le dernier numéro avec dégoût après avoir lu The Telepathic Pick-Up. Et après avoir lu moi-même le récit, je ne peux pas nier qu'elle ait eu raison. J'ai fait passer le magazine à plusieurs gens qui ont tous exprimé le même sentiment."

"Pourquoi ne pas attirer l'attention de vos apprentis auteurs de scientifiction qu'il n'est absolument pas nécessaire que le héros ou l'héroïne meurt et leur invention soit détruite ? 90% de vos récits se terminent tragiquement. Je suis certain que les américains apprécieront davantage une histoire dont la fin leur remonte le moral qu'un dénouement tragique."

Ce à quoi la rédaction répond une fois de plus par deux arguments nuls : d'autres lecteurs ont aimé, eux et Edgar Allan Poe a aussi fait dans le gore, et ce sont des "chef-d'oeuvres bien connu".

Des chefs-d'oeuvres du gore, du morbide et pas bon pour le moral, donc la rédaction d'Amazing Stories, si elle avait été honnête, aurait dû pointer que c'était un certain H. Sartzmann de Brooklyn qui faisait erreur quand il écrivait que les américains n'avaient aucun penchant pour le voyeurisme sadique, ce qui aurait obligé à reconnaître que, comme tous les autres magazines de fiction qui le précèdent et contemporain, le sexe et la violence font vendre la Science-fiction, donc Amazing Stories. Simplement, pour Amazing Stories, il y a un vernis plus ou moins bien appliqué de science et de merveilleux scientifique pour le rendre plus bling bling.

H. Sartzmann souligne en plus que le magazine devrait inclure de vrais articles de Science, en particulier sur des sujets difficiles à comprendre.

"La théorie quantique", l'état à ce jour de la théorie d'Einstein ? Pourquoi un courant alternatif passe à travers un condensateur ? Les récentes découverte en matière d'énergie atomique, et le tube à électron de Coolidge. Rendez ces articles intéressants et pertinents. Utilisez les mathématiques... mais par-dessus tout, ne les enrobez pas trop de sucre.


La rédaction ne répond rien à ceci.

Notez à quel point les inventions et progrès en 1927 vont compter dans les années qui vont suivre, en particulier l'énergie atomique, et notez comment la Théorie Quantique joue encore les Serpents de Mer y compris sous la forme de vidéo attrape-clics / broute brouzouff sur Youtube et le fait que la Physique Einstein a de gros problèmes tout en étant présentée comme le saint Graal.

Ce qui, il me semble, serait un début de réponse à la question de pourquoi Amazing stories n'est pas capable de fournir des articles authentiquement scientifiques capables de réellement enrichir le lecteur, à tous les sens du terme.

p. 104

De la valeur intellectuelle des récits de fiction scientifique.

p. 105

Une colonne d'informations étonnantes est suggérée

La lentille de diamant

Une suite au Christophe Colomb de l'Espace est demandée.

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Ici la page du forum Phliippe-Ebly.fr consacrée à ce numéro.

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