The Midwich Cuckoos (1957)
Notez que ce roman a deux titres en anglais comme en français : les Coucous de Midwich et le Village des Damnés.
Ici la page de ce blog consacré à l'excellente première adaptation filmée noir et blanc anglaise de 1960.
Ici la page de ce blog consacré à la lamentable série télévisée anglaise woke toxique de 2022.
Sorti aux USA en 1957 chez Michael Joseph,
Traduit en français en 1959 chez Denoël par Adrien Veillon.
Réédité en 1978, 1983, 1995 chez Denoël ;
Réédité en mai 2013 chez Lune d’Encres en omnibus joint avec le roman Chocky du même auteur.
De John Wyndham.
Pour adultes et adolescents.
Richard Gayford, romancier, fête un contrat d’édition à Londres avec son épouse Janet. Quand il revient chez lui à la campagne, la police de Midwich l’empêche de rejoindre son domicile au village de Midwich. Il passe outre en contournant le barrage à pied avec son épouse et s’écroule avec elle sans connaissance : depuis 10 heures 27 du soir, plus aucun être vivant n’est conscient. L’armée intervient et photographie un OVNI. Le lendemain, Midwich se réveille et la vie semble reprendre normalement. C’est alors que le scandale éclate : plusieurs femmes mariées et même une jeune fille mineures sont tombées enceintes, et ce n’est pas de leurs maris. Mais ces drames domestiques annonce en réalité une catastrophe épouvantable.
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Un style efficace, un récit mené tambour battant, une idée de pure science-fiction parfaitement développée où les personnages ont des choix, analysent et tentent de résoudre efficacement un problème inédit. Suivant l’exemple de son grand frère, John Wyndham commence par signer des nouvelles pour le magazine Amazing Stories, aura plusieurs fois signé des romans de la qualité maximale à partir du Jour des Triffides de 1951, romans plusieurs fois adaptés pour le cinéma et pour la télévision. Le roman Le village des damnés / les coucous de Midwich a été superbement adapté au cinéma par Wolf Rilla en 1960, impressionnant considérablement le public et entraînant de nombreuses imitations, à voir absolument si possible après avoir lu le roman original.
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Le texte original de John Wyndham (1957, chez Michael Joseph)
CHAPTER I
No Entry to Midwich
ONE of the luckiest accidents in my wife's life is that she happened to marry a man who was born on the 26th of September. But for that, we should both of us undoubtedly have been at home in Midwich on the night of the 26th — 27th, with consequences which, I have never ceased to be thankful, she was spared.
Because it was my birthday, however, and also to some extent because I had the day before received and signed a contract with an American publisher, we set off on the morning of the 26th for London, and a mild celebration. Very pleasant, too. A few satisfactory calls, lobster and Chablis at Wheeler's, Ustinov's latest extravaganza, a little supper, and so back to the hotel where Janet enjoyed the bathroom with that fascination which other people's plumbing always arouses in her.
Next morning, a leisurely departure on the way back to Midwich. A pause in Trayne, which is our nearest shopping town, for a few groceries; then on along the main road, through the village of Stouch, then the right-hand turn on to the secondary road for — But, no. Half the road is blocked by a pole from which dangles a notice 'ROAD CLOSED', and in the gap beside it stands a policeman who holds up his hand . . .
So I stop. The policeman advances to the offside of the car, I recognize him as a man from Trayne.
'Sorry, sir, but the road is closed.'
'You mean I'll have to go round by the Oppley Road?'
''Fraid that's closed, too, sir.'
'But —'
There is the sound of a horn behind.
"’F you wouldn't mind backing off a bit to the left, sir.'
Rather bewildered, I do as he asks, and past us and past him goes an army three-ton lorry with khaki-clad youths leaning over the sides.
'Revolution in Midwich?' I inquire.
'Manoeuvres,' he tells me. 'The road's impassable.'
'Not both roads surely? We live in Midwich, you know, Constable.'
'I know, sir. But there's no way there just now. 'F I was you, sir, I'd go back to Trayne till we get it clear. Can't have parking here, 'cause of getting things through.'
Janet opens the door on her side and picks up her shopping-bag.
'I'll walk on, and you come along when the road's clear,' she tells me.
The constable hesitates. Then he lowers his voice.
'Seein' as you live there, ma'am, I'll tell you — but it's confidential like. Tisn't no use tryin', ma'am. Nobody can't get into Midwich, an' that's a fact.'
We stare at him.
'But why on earth not?' says Janet.
'That's just what they're tryin' to find out, ma'am. Now, 'f you was to go to the Eagle in Trayne, I'll see you're informed as soon as the road's clear.'
Janet and I looked at one another.
'Well,' she said to the constable, 'it seems very queer, but if you're quite sure we can't get through . . .'
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La traduction au plus proche
CHAPITRE I
Pas d’accès à Midwich
L'un des accidents les plus heureux de la vie de ma femme est qu'elle a épousé un homme né le 26 septembre. Sans cela, nous aurions sans doute été tous les deux à la maison, à Midwich, dans la nuit du 26 au 27, avec des conséquences dont, je n'ai jamais cessé de lui être reconnaissant : elle fut épargnée.
Mais comme c'était mon anniversaire, et aussi, dans une certaine mesure, parce que j'avais reçu et signé la veille un contrat avec un éditeur américain, nous sommes partis le 26 au matin pour Londres, et une fête sans excès. Très agréable, également. Quelques appels satisfaisants, du homard et du chablis chez Wheeler's, le dernier spectacle d'Ustinov, un petit souper, puis retour à l'hôtel où Janet a profité de la salle de bains avec cette fascination que suscite toujours chez elle la plomberie des autres.
Le lendemain matin, départ tranquille sur le chemin du retour vers Midwich. Une pause à Trayne, qui est notre ville commerçante la plus proche, pour faire quelques courses alimentaires ; puis la route principale, la traversée du village de Stouch, puis le virage à droite sur la route secondaire pour — Mais non. La moitié de la route est bloquée par une barre d'où pendouille un bandeau "ROUTE FERMEE", et dans l'espace à côté se tient un policier qui lève la main....
Alors je m'arrête. Le policier s'avance le long du côté gauche de la voiture, je le reconnais comme un homme de Trayne.
— Désolé, monsieur, mais la route est barrée.
— Vous voulez dire que je vais devoir faire le tour par Oppley Road ?
— J'ai bien peur que ce soit aussi barrée, monsieur.'
— Mais...
Il y a le son d'un klaxon derrière.
— Siouplait, reculez un peu sur la gauche, monsieur.
Plutôt perplexe, je fais ce qu'il demande, et un camion de trois tonnes de l'armée passe devant nous et devant lui, avec des jeunes vêtus de kaki penchés sur les côtés.
— La révolution à Midwich ? Je demande.
— Des manœuvres, il me répond. La route est impraticable.
— Sûrement pas les deux routes ? On vit à Midwich, vous savez, monsieur l’Agent.
— Je sais, monsieur. Mais il n'y a simplement aucun moyen pour y aller en ce moment. Si j'tais vous, monsieur, je retournerais à Trayne jusqu'à ce que ce soit dégagé. On ne peut pas se garer ici, pass’qu'il faut faire passer les trucs.
Janet ouvre la portière de son côté et prend son sac à provisions.
— Je vais continuer à pieds, et tu me rejoindras quand la route sera libre, elle me dit.
L'agent de police hésite. Puis il baisse la voix.
— Puisqu’ vous habitez là, m’dame, je vous l’dis — mais c'est confidentiel. Ça sert vraiment à rien d'essayer, m’dame. Personne ne peut entrer dans Midwich, et c't’un fait.
Nous le regardons fixement.
— Mais par le ciel, pourquoi pas ? demanda Janet.
— C'est justement c’ qu'ils essaient de trouver, m’dame. Maint’nant si vous alliez à l’Aigle à Trayne, je vous f’rais prévenir dès que la route s’ra libre.
Janet et moi nous regardâmes.
— Eh bien, dit-elle alors à l'agent, ça a l’air vraiment bizarre, mais si vous êtes certain que nous n’arriverons pas à passer...
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La traduction française de 1959 de Adrien Veillon pour Denoël
Chapitre 1
Défense d’entrer à Midwich
Un des plus grands bonheurs de ma femme a été d’épouser un homme né un 26 septembre. Sans cela, nous aurions sûrement passé la nuit du 26 au 27 chez nous à Midwich, ce qui eût entraîné des conséquences qui, Dieu merci, lui ont été épargnées.
Comme c’était mon anniversaire, et que d’autre part il se trouvait que la veille, j’avais reçu et signé un contrat avec un éditeur américain, nous partîmes dans la matinée du 26 pour fêter à Londres l’une et l’autre circonstance. Ce fut charmant. Quelques visites utiles, du homard, au Chablis chez Wheeler, ensuite au spectacle, pour voir la dernière invention d’Ustinov, et après un souper fin, le retour à l’hôtel où Janet, ma femme, ne manqua pas de s’extasier sur le confort de la salle de bain, ce qu’elle fait toujours hors de chez elles.
Sans nous presser, le lendemain, nous rentrâmes à Midwich. Un arrêt chez l’épicier à Trayne, qui est notre centre de ravitaillement le plus proche. Nous reprîmes ensuite la route rpincipale traversant le village de Stouch, puis nous virâmes à droite en direction de… Mais non. Au milieu de la route, était dressé un écriteau : « Route barrée. » Près du poteau, se tenait un policier. Il leva la main.
Je stoppai. Le policier avança vers ma portière, je le reconnus, il était de Trayne.
— Désolé, Monsieur, mais la route est barrée.
— Vous voulez dire qu’il faut que je fasse le tour par la route d’Oppley ?
— J’ai bien peur qu’elle ne soit aussi fermée, Monsieur.
— Mais…
Derrière nous, un coup de klaxon.
— Serrez à gauche, s’il vous plaît, Monsieur.
Assez décontenancé, j’obtempérai, et un camion militaire de trois tonne nous dépassa. Des jeunes en khaki se penchaient sur les côtés.
— Révolution à Midwich ? demandai-je.
— Manœuvres, me répondit-il. On ne peut pas emprunter la route.
— Pas les deux routes ? Vous savez, constable, que nous habitons Midwhich.
— Je le sais, Je le sais, Monsieur, mais on ne peut pas y aller maintenant. Si j’étais vous, Monsieur, je retournerai à Trayne, jusqu’à ce que la route soit libre. Je ne peux pas vous laisser stationner ici à cause de la circulation.
Janet ouvrit la porte et ramassa son panier à provision.
— J’irai à pieds et tu me rejoindras quand la route sera libre, me dit-elle.
Le constable hésita. Puis il baissa la voix.
— Puisque vous habitez là-bas, Madame — mais ce que je vous dis est en quelque sorte confidentiel — il est inutile d’essayer, Madame, personne ne peut aller à Midwich, je vous l’assure.
Nous le regardâmes bouche-bée.
— Mais au nom du ciel, pourquoi ? dit Janet.
— C’est justement ce qu’ils sont en train de chercher à savoir. Maintenant, à votre place, j’irais à l’hôtel de l’Aigle, à Trayne, en attendant ; je m’arrangerai pour vous faire savoir quand la route sera libre.
Janet et moi nous nous regardâmes.
— Eh bien, dit-elle au constable, tout cela paraît bien étrange, mais si vous êtes tout à fait certain que nous ne pouvons pas y aller…
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