David Starr: Space Ranger (1952)
Traduction du titre anglais : David Starr (David L'étoile), Garde (forestier) de l’Espace.
Titre français : Jim Spark (Jim l'étincelle), le chasseur d’étoiles (en anglais, Jim Spark the star hunter).
Ce roman appartient à la série Lucky Starr et est suivi par Lucky Starr and The Pirates Of The Asteroids (1953)
Sorti aux USA en janvier 1952 chez Doubleday.
Traduit en poche français par Amélie Audiberti sous le titre Sur la planète rouge (écrit par Paul French), pour Fleuve Noir Anticipation 4ème trimestre 1954,
Traduit par Guy Abadia sous le titre Jim Spark, le chasseur d’étoiles (écrit par Isaac Asimov) chez Hachette Bibliothèque Verte 3ème trimestre 1977 ;
Traduit par Paul Couturiau sous le titre Les Poisons de Mars (écrit par Isaac Asimov) chez Claude Lefrancq en avril 1991, réédité en 1996,
Réédité avec l’intégrale David Starr justicier de l’espace en octobre 1993 chez Claude Lefrancq, réédité en juin 1996.
De Paul French, aka Isaac Asimov.
Pour tout public.
(Prospective, aventure interplanétaires, policier, presse) 7 000 ans après J.-C. (cinq mille ans après la première bombe nucléaire) David Starr est un jeune biophysicien orphelin depuis son enfance et élevé par ses tuteurs Augustus Henree et Hector Conway, des membres du Conseil de haut rang qui envoient David en mission pour le Conseil. Ils lui parlent de quelque 200 victimes récentes empoisonnées mortellement par des produits importés de la plnète Mars. Craignant une conspiration visant à déclencher une panique alimentaire et à ruiner le commerce interplanétaire, ils envoient Starr sous couverture sur Mars, où il fait la connaissance de John "Bigman" Jones, un garçon de ferme petit mais teigneux.
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Le texte original anglais de Isaac Asimov sous le pseudonyme de Paul French publié en janvier 1953 chez DOUBLEDAY.
1
The Plum from Mars
David Starr was staring right at the man, so he saw it happen. He saw him die.
David had been waiting patiently for Dr. Henree and, in the meanwhile, enjoying the atmosphere of International City's newest restaurant. This was to be his first real celebration now that he had obtained Ms degree and qualified for full membership in the Council of Science.
He did not mind waiting. The Cafe Supreme still glistened from the freshly applied chromosilicone paints. The subdued light that spread evenly over the entire dining room had no visible source. At the wall end of David's table was the small, self-glowing cube which contained a tiny three-dimensional replica of the band whose music filled in a soft background. The leader's baton was a half-inch flash of motion and of course the table top itself was of the Sanito type, the ultimate in force-field modernity and, except for the deliberate flicker, quite invisible.
David's calm brown eyes swept the other tables, half-hidden in their alcoves, not out of boredom, but gather. Tri-television and force-fields were wonders ten years before, yet were already accepted by all. People, on the other hand, did not change, but even now, ten thousand years after the pyramids were built and five thousand years after the first atom bomb had exploded, they were still the insoluble mystery and the unfaded wonder.
There was a young girl in a pretty gown laughing gently with the man who sat opposite her; a middleaged man, in uncomfortable holiday clothing, punching the menu combination on the mechanical waiter while his wife and two children watched gravely; two businessmen talking animatedly over their dessert.
And it was as David's glance flicked over the businessmen that it happened. One of them, face congesting with blood, moved convulsively and attempted to rise. The other, crying out, stretched out an arm in a vague gesture of help, but the first had already collapsed in his seat and was beginning to slide under the table.
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La traduction au plus proche.
1
La prune de Mars
David Starr avait les yeux fixés sur l'homme, alors il vit quand cela arriva. Il le vit mourir.
David avait attendu patiemment le Dr Henree et, dans l’intervalle, il avait profité de l'ambiance du tout nouveau restaurant de la Cité Internationale. C'était sa première vraie occasion, à présent qu'il avait obtenu son diplôme de fêter le fait qu'il pouvait devenir membre à part entière du Conseil des Sciences.
L'attente ne le dérangeait pas. Le Café Suprême brillait encore des peintures au chromosilicone fraîchement appliquées. La lumière tamisée qui se répandait uniformément dans toute la salle à manger n'avait pas de source visible. À l'extrémité du mur de la table de David se trouvait le petit cube autolumineux qui contenait une minuscule réplique tridimensionnelle du groupe dont la musique remplissait un doux fond sonore. La baguette du leader n'était qu'un éclair de mouvement d'un demi-pouce et, bien sûr, le plateau de la table lui-même était du type Sanito, le nec plus ultra de la modernité en matière de champ de force et, à l'exception du scintillement délibéré, tout à fait invisible.
Les yeux bruns et calmes de David balayaient les autres tables, à moitié cachées dans leurs alcôves, non par ennui, mais par rassemblement. La tri-télévision et les champs de force étaient des merveilles dix ans auparavant, mais ils étaient déjà acceptés par tous. Les hommes, eux, n'ont pas changé, mais même maintenant, dix mille ans après la construction des pyramides et cinq mille ans après l'explosion de la première bombe atomique, ils restaient le mystère insoluble et l'émerveillement inaltérable.
Il y avait une jeune fille dans une jolie robe qui riait doucement avec l'homme assis en face d'elle ; un homme d'âge moyen, dans une tenue de vacances inconfortable, qui tapait la combinaison du menu sur le serveur mécanique tandis que sa femme et ses deux enfants regardaient gravement ; deux hommes d'affaires qui discutaient avec animation autour de leur dessert.
Et c'est au moment où le regard de David se pose sur les hommes d'affaires que cela se produit. L'un d'eux, le visage congestionné par le sang, bougea convulsivement et tenta de se lever. L'autre, en criant, tendit un bras dans un vague geste d'aide, mais le premier s'était déjà effondré sur son siège et commençait à glisser sous la table..
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La traduction de Guy Abadia pour la BIBLIOTHEQUE VERTE en 1977.
CHAPITRE PREMIER
LES PRUNES DE MARS
JIM SPARK était juste en train de le regarder. Tout s’était déroulé en l’espace de quelques secondes, sous ses yeux. Il l’avait vu littéralement mourir.
Jim attendait le docteur Henry dans le cadre luxueux du Suprême, le nouveau restaurant d’Intersolar City. Il pouvait profiter pleinement de ces instants de détente, maintenant qu’il avait obtenu son diplôme et qu’il avait été dûment accrédité comme membre du Grand Conseil scientifique.
Le docteur Henry était en retard, mais Jim ne s’en plaignait pas. La grande salle du Suprême resplendissait de l’éclat des peintures aux chromosilicones encore toutes fraîches. La clarté agréable dont elle était uniformément baignée ne provenait d’aucune source visible. Contre le mur, sur la table de Jim, un petit cube lumineux contenait la réplique en trois dimensions de l’orchestre dont la musique douce était diffusée en fond sonore. La baguette du chef d’orchestre traçait des arabesques qui étaient visibles au sein d’un minuscule halo de lumière. La table elle-même était du modèle « Sanito », le dernier cri dans le domaine des champs de force ; à l’exception d’un léger scintillement, d’ailleurs voulu, son plateau était totalement invisible.
Le regard calme de Jim fit le tour des autres tables, à moitié dissimulées dans leurs renfoncements muraux. Ce n’était pas qu’il s’ennuyait, mais il s’intéressait davantage aux gens qu’à n’importe lequel des raffinements scientifiques dont s’enorgueillissait Le Suprême. La télévision en relief et les champs de forces, qui étaient considérés comme des merveilles dix ans auparavant, commençaient à entrer dans les mœurs. Les êtres humains, en revanche, bien qu’ils n’aient gière changé depuis l’époque des Pyramides, demeuraient pleins de mystères insondables.
Il y avait là une jeune fille au visage très doux qui souriait à l’homme assis en face d’elle ; un père de famille à l’air endimanché entrain de programmer un menu sur la console de service tandis que sa femme et ses deux enfants l’observaient d’un œil grave ; deux hommes d’affaires qui discutaient avec animation en prenant leur dessert.
C’est alors que le drame se produisit. L’un des deux hommes, le visage soudain congestionné, se mit à faire des mouvements convulsufs en essayant de se lever. Son compagnon, poussant un cri étouffé, s’était dressé pou lui venir en aide, mais il était déjà trop tard. Le premier était retombé sur son siège et commençait à glisser sous la table.
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La traduction de Paul Couturiau pour LEFRANCQ en 1991.
1
LA PRUNE DE MARS
David Starr regardait l'homme, au moment précis où l’incident se produisit. Il le vit donc mourir.
David attendait patiemment le Dr Henree en savourant l’atmosphère du restaurant le plus moderne d’International City. Les deux hommes devaient célébrer l’obtention de son diplôme et sa nomination en tant que membre actif du Conseil Scientifique.
Attendre ne lui pesait pas. La peinture au chromosilicone, encore fraîche, donnait un aspect rutilant au Café Suprême. La lumière diffuse, éclairant uniformément la salle à manger, n’avait pas de source visible. A l’extrémité de la table de David se trouvait uin petit cube auto-lumineux contenant une minuscule réplique tridimensionnelle de l’orchestre dont la musique emplissait l’espace sonore. Le bâton du chef était un éclair d’un centimètre, et le plateau de la table du type Sanito, le dernier cri en matière d’utilisation des champs de forces ; il eût été parfaitement invisible sans l’effet de trame délibéré.
Le regard brun, paisible de David parcourait les autres tables à moitié dissimulées dans leurs alcôves ; il ne s’ennuyait pas, mais les gens l’intéressaient plus que les gadgets scientifiques du Café Suprême. La tri-télévision et les champs de force étaient révolutionnaires, il y a dix ans ; aujourd’hui, ils faisaient partie intégrante de la vie quotidienne. Les hommes, en revanche, ne changeaient pas, mais même aujourd’hui, dix mille ans après la construction des pyramides et cinq mille ans après l’explosion de la première bombe atomique, ils demeuraient un mystère insondable, une source inépuisable d’émerveillement.
Une jeune fille, fort élégante, riait de façon charmante, en écoutant son vis-à-vis ; un homme d’âge moyen, engoncé dans des vêtements trahissant le vacancier, enfonçait méticuleusement les boutons du robot-serveur pour lui passait sa commande, tandis que son épouse et ses deux enfants l’observaient avec gravité ; deux hommes d’affaires parlaient sur un ton animé en avalant leur dessert.
L’incident se produisit au moment précis où le regard de David se posa sur ces derniers . L’un d’eux, le visage congestionné, fut saisi de mouvement convulsifs, et tenta vainement de se relever. Les autres, poussant un cri de surprise, tendit le bras dans sa direction en un geste maladroit de secours, mais son compagnon était déjà retombé dans son fauteuil et glissait sous la table.
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Ici la page du forum Philippe-Ebly.fr consacrée à ce roman.
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