Gothic, le film de 1987.Feu vert cinéma

Gothic (1986)

Sorti en France le 4 février 1987.
Sorti en Angleterre le 27 février 1987.
Sorti aux USA le 10 avril 1987.
Sorti en blu-ray américain le 30 janvier 2018.
Sorti en blu-ray français ESC le 27 octobre 2022.
Sorti en blu-ray anglais BFI UK le 18 septembre 2023.

De Ken Russell, sur un scénario de Stephen Volk d'après Lord Byron, Percy Bysshe Shelley, le roman Frankenstein 1816 de Mary Shelley et la nouvelle Le vampire 1819 de John William Polidori, avec Gabriel Byrne, Julian Sands, Natasha Richardson, Timothy Spall, Myriam Cyr.


Pour adultes.

1816. De jour, un petit groupe d’une majorité de femmes élégantes à corset et bonnets écoutent religieusement un gentleman ganté et redingote bleu qui scrute à l’aide d’une lunette de cuivre sur trépied l’autre rive d’un lac : « Là-bas, Mesdames et Messieurs, de l’autre côté du lac, nous avons la fameuse villa Diodati… »

Le gentleman se lève pour céder sa place à une dame joufflue qui s’empresse de la prendre, tout en poursuivant : « … où Lord Byron, le plus grand poète anglais, demeure en exil. »

Dans la lunette, on peut voir le perron imposant du manoir – un chapiteau, à la grecque, porté par quatre colonnes, desservi par deux grands escaliers coudés qui versent sur une vaste pelouse verdoyante.

Le guide reprend : « Romantique, érudit, duelliste et l’auteur le plus vendeur du Pèlerinage de Childe Harold, il fut forcer de quitter sa patrie après bien des scandales, incluant l’inceste et l’adultère avec Lady Caroline Lamb.» Une femme plus mince et plus élégantes encore remplace la joufflue à la petite table de la lunette sur trépied. Le guide continue avec délectation : « Fou, méchant, et dangereux à connaîte, disait-elle. »

Le guide s’agenouille pour prendre la main gantée de la blonde élégante assise à la lunette et lui sussure à l’oreille : « La chambre à coucher, dernier étage à droite. » Et la jeune femme pointe docilement la lunette vers la fenêtre en question, à laquelle se trouve posté un austère bonhomme un peu gras lui aussi et plutôt chauve.

De la fenêtre, le docteur Polidori, car c’est lui, lève son lorgnon de sa main droite, puis déclare à son perroquet perché sur le perchoir voisin : « Oh, regarde Polly, quelle plaisante surprise : des visiteurs inattendus ! »

Et, en effet, sur un canot en approche de la rive, deux femmes, l’une blonde, l’autre brune et un jeune homme blond : le jeune homme rame, la jeune femme brune figure une proue embrassant leur destination les yeux levés au ciel, et moins outrancièrement, à l’arrière, la blonde, la tête drapée dans son châle, scrute la rive.

La brune figure de proue s’impatiente et lance « Allez, mettez-y un peu d’énergie ! » alors que le canot est sur le point d’arriver au bout du recoin bordé de pierres plates en guise de quai, gardé par un conifère dégarniet un bosquet abritant la minuscule crique. Le jeune homme blond répond : « Aye aye mon Capitaine ! » Et la jeune femme brune commente : « Il est si proche que je peux goûter ses lèvres ! »

Cachées dans les buissons, deux jeunes filles s’impatientes aussi, les joues empourprées, et comme le canot touche terre, elles s’élancent tandis que la première crie : « Shelley, Shelley !!! » et l’autre « Ne le laisse pas s’échapper ! »

Le jeune homme blond détale, talonné par les deux jeunes filles qui crient encore : « Shelley, viens ici !!! » et comme plus loin l’une des deux parvient à lui arracher sa veste, deux dogues lâchés sur elles les font enfin s’enfuir, tandis que le blond Shelley repart en courant, abandonnant sa veste sur l’allée en pelouse bordée de buissons arrondis.

Et en arrivant au perron, Shelley fait jouer le heurtoir de la grande porte en criant : « Sanctuaire ! » tandis que derrière lui la femme brune a récupéré la veste de Shelley par terre, et la blonde plus réservée arrive forcément plus lentement, car chargée de leurs bagages.

Un coup de tonnerre retentit : les deux jeunes filles qui avaient poursuivi Shelley ressortent en escaldant le haut mur qu’elles avaient sans doute franchi à l’aller, toujours avec les dogues en bas du mur à aboyer.

La jeune femme brune rejoint Shelley à la porte qui la laisse marteler les heurtoirs histoire de reveiller les domestiques selon Shelley, et celui-ci part retrouver Mary — sa jeune épouse, et l’aider, tandis que la pluie drue s’abat sur eux et que la pelouse, gorgée d’eau, devient glissante.

Marie tombe, la jeune femme brune en rit de devant l’entrée abritée et Shelley remarque : « Elles ont dû nous suivre tout du long depuis Genève ! »

Arrivée à son tour à la porte d’entrée, Mary (Shelley) s’écrie : « Ces filles sont folles ! » Et Shelley répond, euphorique : « Elles m’adorent : comment pourraient-elles être folles ? »

Gothic, le film de 1987.

Gothic, le film de 1987.

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Ici la page du forum Philippe-Ebly.fr consacrée à ce film.

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