Batman Forever (1995), le blu-ray français de 2009
Ici l'article de ce blog sur le film Batman Forever (1995)
Ici l'article de ce blog sur le coffret français br+4K de 2020.
Sorti en France le 4 mars 2009, multi-régions.
Sur le film : Après avoir atteint un premier sommet de sérieuse folie avec Batman le Défi, Tim Burton cède la place à Joel Schumacher: les studios n'ont pas apprécié le côté trop glauque de sa vision de Batman, et si les acteurs jouant les psychopathes de service ont été à la hauteur, voir inoubliables (Michelle Pfeiffer en Catwoman a vraiment l'air de devenir folle, et parvient à rester crédible et tragédienne jusqu'au bout quelque soit le degré d'exaltation gothique-noir à l'écran). Schumacher orchestre alors un retour aux sources... euh, de la série télévisée de 1966, avec couleurs flashy, humour forcé à deux balles, et y ajoute, pour faire bonne mesure, une dose de Hoo-Yah (prétendue complicité homosexuelle non réalisée dans le récit) et pas mal de toc.
Le scénario est loin d'être nul, la métaphore limpide (les écrans de la télévision, donc d'Internet lavent le cerveau), mais le trait est ensuite si outré, qu'il en devient presque une simple parodie kitch, invraisemblable, jouée comme un délire et ne survivent que de rares instants sonnant juste. Détail à noter : la novélisation, écrite sur la base du scénario par Peter David (grand fan de comics), avant l'achèvement du film, prend une direction opposée à partir du même point de départ et sera beaucoup plus appréciée par les lecteurs que le film lui-même.
Sur l'image: format 1:75 (original 1:85 non respecté) bonne. Le blu-ray a beau présenter un transfert soigné bariolé (détaillé HD jusqu'aux peaux et cheveux fins, mais incapable de distinguer les cils), il ne parvient pas à reproduire l'expérience du film à sa sortie en salle, en tout cas sur mon système. Batman Forever est aussi un film que j'ai pu voir à sa sortie sur grand écran, par un concours de circonstances, trois fois, à trois positions différentes dans différentes salles. Dans les cinq premiers rangs, l'image était magnifique par ses textures, et c'est l'immersion dans l'action qui fait alors s'évader le spectateur de la réalité médiocre du récit.
Sur le son : bon. Deux pistes anglaises, Dolby True HD 5.1, DD 5.1, français (italien, allemand, portugais, espagnol latin et castillan - la version japonaise serait incluse en sélectionnant dès le premier menu la présentation en japonais). La piste DD 5.1 semble plus puissante, et la piste DD HD 5.1 sonne un brin plus détaillée et dense. Si la présentation est agréable, l'image sonore n'est pas aussi détaillée qu'elle devrait l'être - impossible de localiser la position des instruments de l'orchestres, aucun hyper-réalisme des voix ou des effets sonores - l'action n'est pas dans votre salon, seulement dans les haut-parleurs. Il y a bien les tirs de balles (scène du cirque), et l'oiseau qui cri de la gauche à la droite (arrivée de Dick en moto) qui arrivent à un moment à se déplacer clairement d'un point à l'autre du salon, mais l'impression persiste d'une espèce de boite qui contiendrait tout, en particulier les voix, et le son reste localisé dans les haut-parleurs, pas dans le salon. Il est certainement possible de faire mieux, tout simplement avec un son moins compressé, mais je suppose que Universal a préféré inclure le plus de versions possibles pour vendre le même pressage partout.
Bonus : bon. Nombreux dont le commentaire du réalisateur. Il s'agit des bonus portés du DVD format 4:3 et définition standard, correct (les scènes du film sont présentés en 4:3 bande noires, image confuse).
En conclusion: un bon blu-ray, qui n'est pas non plus le meilleur transfert possible, qui a le mérite de porter tous les bonus (?) du DVD vers le blu-ray. Le film vieillit mal dans le sens que plus ça va, plus l'humour parait lourd et le récit artificiel et fragmenté.
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