Le Monde perdu, le film de 1925 Feu vert cinéma

The Lost World (1925)

... à ne pas confondre avec le titre copy-fraudé du film Jurassic Park 2: The Lost World (1997).
Ne pas confondre avec le remake de 1960.

Noter que ce film existe en plusieurs versions : originale teintée perdue ; abrégée noir et blanc ; plus complète et teintée de 2017.

Sorti aux USA le 22 juin 1925 (version complète teintée, présumée perdue car détruite par le studio pour empêcher la rediffusion lors du lancement de la sortie de King Kong).
Sorti en blu-ray américain FLICKER ALLEY le 19 septembre 2017 (restauré, multi-régions, nombreux bonus).

Ici l'article de ce blog sur le blu-ray américain de 2017 du Monde perdu (1925,The Lost World)

De Harry O. Hoyt ; sur un scénario de Marion Fairfax ; d'après le roman de Arthur Conan Doyle ; avec Wallace Beery, Bessie Love, Lloyd Hughes, Alma Bennett, Arthur Hoyt, Margaret McWade, Bull Montana, Frank Finch Smiles, Jules Cowles, George Bunny, Charles Wellesley, Arthur Conan Doyle.

La parole à Arthur Conan Doyle, l’auteur de ce récit : « j’aurai accompli mon simple but si j’ai donné une heure de joie au gamin qui est à moitié adulte ou à l’adulte qui est à moitié gamin. »

Londres illuminée la nuit, ses docks fumants, Westminster et la tour de Big Ben. Dans le salon cossu d’un hôtel particulier, une jeune fille de la bonne société, Gladys déclare à Ed Malone, un jeune homme de la bonne société, qu’il aura beau répéter sa proposition de mariage, elle lui fera toujours la même réponse – elle n’épousera qu’un homme qui aura accompli des exploits et des expériences extraordinaires, un homme qui peut regarder la Mort en face sans ciller !

Et Gladys de s’arracher des bras de Ed, ramasser un gros chat angora blanc sur le tapis, pour aller s’asseoir dans le canapé voisin, caressant le chat dans une pose parfaitement étudiée, laissant le jeune homme tourmenté par sa question existentielle du moment : que pouvait bien entendre Gladys par accomplir des exploits, des expériences extraordinaires et regarder la Mort en face sans ciller ? Excluant visiblement de s’engager dans l’Armée pour attraper des maladies exotiques dans les Colonies et éventuellement s’y faire tuer, Ed se retourne vers Gladys : et s’il n’avait jamais l’occasion dans sa vie d’accomplir de grandes choses ?

Ed va au canapé, attrape le chat angora et le jette, relève la jeune fille pour la serrer dans ses bras – mais n’y parvient qu’à moitié, car Gladys le repousse en répondant que le genre d’homme dont elle parle crée ses propres occasions – et que rien ne peut le retenir !

Visiblement, Ed a dû mal à suivre Gladys : la jeune fille veut-elle dire par là qu’il doit l’embrasser de force et davantage sur le canapé, ou bien qu’il pourrait imaginer et mettre en scène les exploits auxquels Gladys fait allusion ? Ne pouvant se décider, Ed embrasse brièvement sur la bouche la jeune fille – et prend la fuite. Satisfaite, Gladys baisse les yeux tandis que sa chatte angora s’amuse à jouer avec un fil qui pendait de la table voisine – et sourit davantage.

Plus tard, dans les bureaux du Journal des Archives Hebdomadaires de la Littérature, des Sciences et des Arts de Londres, dont l’enseigne clignote à travers le brouillard, au-dessus de la rue animée. Une douzaine de gentlemen s’affairent assis à des tables et bureaux chargés de journaux, dossiers, dont quelques sténotypistes à leurs machines à écrire. Ed Malone fait son entrée et ôte son melon, tandis dans le bureau voisin, le propriétaire du journal s’inquiète auprès de son directeur : il veut un avis juridique, car le professeur Challenger menace de faire un procès à son journal à cause de leur article doutant des déclarations de Challenger sur les dinosaures encore en vie à leur époque.

La coupure de presse a pour titre : « un fameux zoologiste revient d’Amérique du Sud sans preuve de son récit extraordinaire. » Et plus bas, le corps du texte : « Le Professeur Challenger, auteur et scientifique bien connu est revenu à Londres avec l’extraordinaire récit de Mammouths, Ptérodactyles et autres monstres préhistoriques encore en vie. Malheureusement pour la réputation du professeur, celui-ci prétend avoir perdu la majorité de ses relevés quand son canot a été prétendument retourné – et mis à part sa parole, il n’est en mesure d’apporter aucune autre ‘preuve’ que le journal très endommagé d’un certain Maple White, un exploreur américain... »

Pour le patron du journal, il est clair que Challenger est fou à lier : il a presque tué trois des envoyés spéciaux qu’il avait envoyé pour l’interviewer ce jour-là ! Pendant ce temps, Ed est allé trouver le rédacteur-en-chef, McArdle, et lui demande si ce dernier pourrait l’envoyer sur une mission dangereuse, car tout ce dont Ed a besoin, c’est d’une chance... et de renverser accidentellement la bouteille d’encre qui était posée dans un coin du bureau.

Catastrophé, Ed sort un grand mouchoir, s’éponge préalablement le visage, puis tente d’éponger l’encre répandue. Furieux, McArdle crie à Ed d’aller voir ailleurs. Pour McArdle, Ed semble vraiment pressé de perdre la vie. Ed s’excuse, s’éponge à nouveau le visage avec son mouchoir couvert d’encre, puis voulant sortir en hâte, dérape sur un peu d’encre à terre, et perdant l’équilibre, va s’étaler magistralement à l’entrée du bureau du propriétaire du journal.

Le Directeur se lève d’un bond, et découvrant le visage maculé d’encre de Ed Malone, s’indigne : est-ce que Ed fait partie des envoyés spéciaux qui essayaient d’interviewer Challenger. Ed se relève et répond que non. Plutôt que d’écouter les excuses du jeune homme, le directeur presse Ed de se rendre au Palais Zoologique et de couvrir la conférence de Challenger dont les journalistes ont été bannis – mais Ed, lui, devra y entrer. Ed est ravi et sert la main, reconnaissant du directeur.

Au Musée Zoologique, Sir John Roxton, l’air circonspect, fait mine inspecter un squelette de dinosaure dans une vaste salle d’exposition, quand on l’interpelle : présenté comme un fameux chasseur de fauves et explorateur, il a été invité pour vérifier le conte à dormir debout de Challenger. Sir John salue dignement la foule des visiteurs en s’inclinant brièvement et en levant légèrement le haut-de-forme qu’il tenait à la main avec son manteau.

Tandis que la foule se presse à l’entrée de la salle de conférence, Sir John Roxton salue Ed Malone, lui assurant qu’ils sont partis pour assister à une soirée animée, les étudiants de l’université étant venus en force pour huer le vieux Challenger. Et effectivement, en haut des marches qui mènent à la salle de conférence, les jeunes gominés en costume cravate s’amusent à faire tourner en l’air des crécelles et à passer une écharpe au gorille empaillé qui trône en haut des marches.

Ed Malone répond à Sir John que Challenger s’est lui-même ridiculisé aux yeux du public avec ses histoires de dinosaures encore en vie. Et de s’étonner : que peut-il espérer gagner en racontant de tels mensonges ?

Si Ed est ouvertement moqueur, Sir John lui, parait soucieux. Il baisse les yeux et répond que les terres au-delà de l’Amazon contiennent plus de cinquante milliers de miles de rives inexplorées : qui pourrait dire ce qui pourrait vivre dans cette jungle, aussi vaste que l’Europe ? Ed perd brièvement son sourire – puis éclate de rire : comment le récit de Challenger pourrait-il être vrai ? Ces créatures sont toutes mortes il y a dix millions d’années !

Sir John répond sévèrement : Ed pourrait au moins faire la preuve d’équité en laissant Challenger exprimer sa défense. Ed redevient sérieux et admet que Sir John a raison. Comme ce dernier va pour entrer dans la salle de conférence, il s’étonne que Ed hésite à le suivre. Ed explique : les journalistes sont interdits – si Ed montre sa carte de presse, il sera jeté dehors, alors il se demandait justement si... Ed rit cette fois nerveusement, et Sir John sort son propre carton d’invitation : avec plaisir, Sir John présentera Ed Malone comme étant son invité.
Le Monde perdu, le film de 1925

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