Green Lantern: Beware My Power (2022)
Traduction du titre : Lanterne Verte: prenez garde à mon pouvoir.
Titre français : Green Lantern: méfiez-vous de mon pouvoir.
Sorti en blu-ray américain le 26 juillet 2022.
De Jeff Wamester, sur un scénario de John Semper et Ernie Altbacker, d’après la bande dessinée All-American Comics #16 de Juillet 1940 de Martin Nodell et Bill Finger ; avec Aldis Hodge, Jimmi Simpson, Ike Amadi, Brian Bloom, Jamie Gray Hyder, Rick D. Wasserman, Nolan North.
Pour adultes.
(Faux D.C; superwoke, toxique raciste) Vue d’un drone américain bombardant des irakiens, libyens, syriens, yéménites, algériens et autres cibles civiles n’ayant pas demandé à figurer en carnage sur une publicité de trafiquants d’armes pour le compte des mêmes ordures de tous les continents qui font chier et empoisonnent le monde depuis des millénaires pour enrichir davantage les super-riches et autres criminels multirécidivistes contre l’Humanité.
Des pôvres jeunes soldats nazricains s’abritent derrière une grosse voiture qui ne devrait pas être capables d’arrêter le moindre pruneau que pourtant des méchants terroristes voilés enturbannés en robes et sandales mitraillent sans apparemment connaître le moindre recul de leurs canons, qui certes, sursautent un peu, mais rien qui se rapproche de leur cadence de tir au son. Un gentil sniper abat un méchant porteur de bazooka qui semble avoir oublié comment on s’en sert et pourquoi on ne s’amuse pas à se traîner en ligne droite à découvert, et le sniper (noir) continue de tirer dans leur dos des méchants terroristes sans qu’aucun ne semble réaliser qu’ils tombent les uns après les autres à côté d’eux.
Notre héros, puisque bien sûr nous sommes en train de regarder un dessin animé de propagande probablement supervisé par l’armée américaine elle-même comme le sont tant de productions américaines, y compris des films et soaps romantiques, car ceux-ci doivent absolument marteler que les militaires et vétérans sont justes des types adorables quand bien même ils auraient encore des viscères de civils dont femmes et d’enfants et des noces entières virtuellement accrochés à leur visage, et qu’ils sont encore radioactifs à cause des munitions à tête d’uranium enrichi dont la poussière tend à s’insinuer jusqu’au tréfonds des culs des snipers.
Notre héros donc, réclame plus de cibles à un certain Jimbo. Ayant pu visionner grâce à Skynews la vidéo passée par le soldat Mannings et fuité par Assange du massacre de civils sur un marché irakien sous les yeux horrifiés des militaires américains arrivés au secours, je peux vous affirmer que la scène est complètement irréaliste : les snipers américains obtiennent leur cible directement de leurs commandements dans leurs oreillettes et demande confirmation exprès. Et puis, imaginez seulement le boucan du champ de bataille et rappelez-vous à quel point l’anglais est une langue équivoque à l’articulation confuse et diverse. Incidemment le héros n’a absolument rien pour se protéger les oreilles et il vient de passer la première scène à tirer sans silencieux sur une dizaine de types. Un seul tir de ce genre d’arme suffit à assourdir.
Comme personne ne lui répond, notre héros lâche un « merde », qui nous indique que DC entend nous vendre un dessin animé pour adulte. Tous les terroristes ayant la peau blanche et le héros ayant la peau noire, je serais en droit d’imaginer que nous n’allons pas tarder à voir déferler la partouze LGBTQVERTY essayant de nous démontrer graphiquement l’authenticité des orientations censées être décrites par leurs étiquettes ? Quelque part, et comme Elon Musk qui demandait quand les séries américaines montrerait un valeureux combattant ukrainien rouler des pelles à un trans noir, je n’y crois pas trop non plus.
Mais tout ça n’était qu’un rêve ! aka un flashback et deux minutes de grattées : le héros noir est apparemment ivre mort de nuit en ville quand un méchant biker blanc lui demande de le laisser passer parce qu’il bloque la sortie de secours. Méchant biker blanc, non mais quel raciste ce suprémaciste ! Et comme notre héros ne réagit pas, le méchant blanc commet l’erreur fatale de lui poser la main sur l’épaule, ce qui offre l’occasion à notre héros noir de tabasser un blanc à l’écran, qui en perd son sac à provision. Il est vrai que le blanc était moustachu, donc c’était sûrement un gay et cela excuse tout.
Le héros noir relâche sa prise d’étranglement et s’excuse : « désolé, c’était un réflexe… » Tiens, pourquoi le flic qui a étranglé avec son genou un drogué noir au crack tabasseur de femmes enceintes qui voulait juste récupérer son arme et descendre quelques policiers n’a pas pensé à cette défense ? Est-ce que le héros va se retrouver lui-aussi dix ans ( ?) à l’ombre et le dessin animé reprendra après la purge d’une peine bien méritée ? On n’arrête pas l’équité.
Le pauvre suprémaciste blanc reprend vite son souffle, comme quoi on peut bien vous écraser violemment la trachée et se relever l’instant d’un charme avec la voix parfaitement haute et claire : alors je ne comprends plus — pourquoi tout le monde raconte alors que George Floyd est mort parce qu’on lui a écrasé le cou ? Les suprémacistes blancs bikers moustachus seraient-ils tellement plus endurants qu’un noir accro au crack ? Possible, le crack c’est encore plus rapide que la coke pour faire des trous partout.
Mais là encore je ne comprends pas non plus : pourquoi les Black Lives Matters ne sont pas soulevés contre le trafic du crack et de toutes les drogues en général, puisque Floyd ne se serait jamais retrouvé dans une situation pareille si on ne lui avait pas vendu du crack ? Et Whitney Houston ne serait pas non plus morte de cette manière, mais bon, prisonnière comme elle l’était de son mariage, elle aurait sans doute sauté par la fenêtre. Mais là encore, personne ne s’est soucié alors du sort de ces vedettes américaines exploitées par leur famille, sauf peut-être les fans de Britney qui eux ont fait bruyamment campagne.
Bref, ce n’est vraiment pas un dessin animé raciste DC de plus produit au kilomètre qui fera avancer les choses. D’ailleurs la scène suivante ne fait que le confirmer : le héros (toujours anonyme) noir a repris sa promenade nocturne le long de poubelles qui débordent parce qu’il n’a que ça à foutre quand il entend se plaindre un sdf bien sûr attaqué par deux brutes à la peau blanche : « laissez-moi tranquille, ce monde disparaîtra dans un flash et vous aussi vous disparaîtrait. »
Je savais que quelque part Barry Allen serait dans le coup : ces saletés de mutants, faut toujours qu’ils participent à la fin du monde. Bref, le sans-abris répète qu’ils disparaîtront tous comme les autres et boit un coup, parce que l’apocalypse et les génocides méritent autant leurs célébrations dans les Bibles que dans la rue. Mais les deux malabars blancs ne l’entendent pas ainsi, probablement parce qu’il s’agit d’une ligue antialcoolique en maraude, à moins qu’il ne s’agisse du plan de lutte du maire de New-York contre l’encombrement des urgences locales par les coma éthyliques.
L’un d’eux arrache au sans-abri sa bouteille, et lui rappelle en le tirant par le col (exactement comme le héros une scène plus tôt) qu’ils lui avaient dit de quitter cette ruelle, parce qu’il y fait trop froid, et qu’il y a un refuge sympa la porte à côté, et que comme le sans-abri est trop vieux et trop moche, il ne se fera pas violer de suite, sauf si bien sûr il n’y a vraiment aucun garçon ou fille sans-abri plus jeune pour y passer tandis que le ou la plouc qui est censé veiller à la sécurité des sans-abris poursuivra sa partie effrénée de Pokemon.
Puis le méchant blanc balance un coup de poing au sans-abri, avant d’ajouter « et maintenant, tu vas payer le prix. » Le camarade méchant blanc s’approche alors avec un bidon d’essence à la main qu’il n’avait pas dans le plan précédent, faut croire que même au prix de l’essence, les vendeurs laissent des échantillons à tous les coins de rue.
Notre héros noir intervient enfin : bien sûr il les a laissé dire et faire tout ce temps, et même déverser l’essence et gratter une allumette — incidemment, les allumettes ne fonctionnent pas dans ce cas, mais on ne va pas reprocher à DC d’induire en erreur les méchants incendiaires : les Black Lives Matter eux savent très bien qu’il faut utiliser (censuré), comme ils l’ont tant et tant de fois démontrer en mettant le feu à tous ces commerces dont des noirs à revenus modestes étaient les propriétaires.
Le grand méchant blanc (il doit être ukrainien du si valeureux Bataillon Azov selon la télévision française) répond au héros anonyme : « tu veux jouer au garde-du-corps pour ce détritus ? ». Il fait alors signe à son blond compagnon (sont-ils gays ? c’est bien connu les homophobes les plus vocaux sont tous des homos refoulés) de foncer dans le tas, ce qui semble être la seule tactique des super-héros comme des super ou pas vilains sur nos écrans.
Et bien sûr, parce qu’il est noir et anonyme et en pleine forme malgré son traumatisme et le fait qu’il ne dorme pas la nuit depuis son retour d’Irak, d’Afghanistan, de Libye, de Syrie, du Yémen, et bientôt d’Algérie, il met à terre en deux secondes les deux malabars qui étrangement ne savent pas ce qu’est une arme de poing ou à distance, et pourtant passent leur nuit à traîner en ville dans des ruelles sombres. C’est ça, ils doivent être gays et notre valeureux héros vient de les tabasser : bien fait pour leur gu.le, ils n’avaient qu’à ne pas lutter contre la misère, l’alcoolisme et le crack, dont la disparition ôterait tous ses charmes au voisinage. Et aussi toutes ses prostitués.
Le héros répond qu’il faut croire qu’il veut jouer au garde-du-corps pour ce détritus (il manque de bons dialoguistes comme à tant d’autres en ce moment). Mais le barbichu méchant blanc se relève frais comme une rose, a le temps de ramasser une bouteille (vide) et brandissant un doigt menaçant décide, comme tous les méchants et beaucoup de gentils, de faire un grand discours : « Alors toi aussi tu es un homme mort ! » à ces mots, le sans-abris au lieu de s’enfiler une troisième goulée de la même bouteille de whisky depuis le début — ou alors il en rachète une à chaque prise, ou alors elles sont mises à disposition dans les ruelles dans le cadre d’une opération publicitaire ? — détale en hurlant qu’ils sont tous morts , mort, mort !
Comme la ruelle commence à ressembler à la Samaritaine, le blond méchant blanc ramasse une barre de fer, et la bagarre reprend comme si de rien n’était dans la ruelle au son des sirène de la police. Alors précisons quand même que le spectateur ne doit pas imaginer que la police interviendra après 18 heures à New-York. Comme en France, ils ont des consignes pour éviter les bains de sang et doivent scrupuleusement attendre que les victimes aient été consciencieusement égorgées ou mitraillées et que les coupables aient dégagés les lieux afin qu’un doute légitime soit admissibles si jamais un procès se tient.
Mais dans ce dessin animé raciste, la police (blanche, dont l’un des deux porte du rouge à lèvre rouge vagin du genre mon uniforme c’est seulement pour vous exciter davantage) n’arrive sur le champ que pour taser le héros noir. Et là, quelque part la chimie de la scène m’intrigue, car si les allumettes c’est pas jojo pour incendier une flaque d’essence à peine renverser, les étincelles continues d’un taser sont simplement parfaites pour embraser les vapeurs d’essence et la flaque dans laquelle les uns et les autres se sont roulés, sans oublier le fond bidon qui aurait dû être encore au milieu — comme le prouve une certaine vidéo où un jeune (accro au crack ?) s’était arrosé de liquide inflammable juste avant que la police ne le taze.
Mais nous n’en sommes même plus au stade de la physique chimie de jeu vidéo, nous sommes au stade de j’anime un dessin animé par ordinateur avant d’avoir un scénario digne de ce nom. Vivement que ces dessins animés le soient par des intelligences artificielles, elles seront peut-être plus compétentes en écriture que les propagandistes pompeurs de cervelles actuels.
D’un autre côté, l’arrestation du héros noir nous permet d’apprendre enfin son nom : John Stewart, aka le fils de Martha. C’est un peu tard. Bien sûr les deux méchants blancs brûleurs de sans-abri alcoolique se sont enfuis : la morale est sauve.
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Ici la page du forum Philippe-Ebly.fr consacrée à ce film animé.
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