Elevation, le film de 2024Feu rouge cinéma

Elevation (2024)

Annoncé pour le 7 novembre 2024 en Hongrie.
Annoncé pour le 8 novembre 2024 aux USA (sortie limité).

De George Nolfi (également producteur), sur un scénario de John Glenn, Kenny Ryan, Jacob Roman; avec Anthony Mackie, Morena Baccarin, Maddie Hasson, Tony Goldwyn.

Pour adultes et adolescents

(post-apocalyptique, monstres, woke, artificiel) Un écran noir, des voix confuses à la radio : "Dans chaque pays du monde... le chaos complet à cette heure dans les rues de toutes les cités majeures sur la planète... brûlé, rasé... les scientifiques disent que les créatures qui sont sortis des dolines auraient pu avoir hiberné pendant des milliers d'années... Leurs balles ralentissent les créatures mais ne les arrêtent pas... Nombreuses sont les nations a avoir eu recours à l'armée... des milliers de morts et aucune issue en vue... les gens vivant en altitude rapportent qu'ils ont vu les Faucheurs s'arrêter net à 8.000 pieds (NDT 2500 m. environ)... Ici Nederland dans le Colorado, notre ville est presque entièrement détruite mais tout ce qui se situe au-dessus de 8.000 pieds est complètement intact... La ligne de vie globale semble être 8.000 pieds... les autorités exhortent les survivants à demeurer à cette altitude... 8.000 pieds est la ligne de vie globale, si vous pouvez atteindre les hautes terres, allez-y maintenant."

Trois années plus tard, les montagnes rocheuses dans le Colorado, altitude 7.740 pieds, 260 pieds en-dessous de la Ligne. Une riante forêt de conifère par une belle fin de journée avec des traces de neige sur la pente aux herbes fanées, tandis qu'une vache meugle. Un troupeau passe au loin, et un jeune garçon (noir) à l'anorak orange et vert marche sans se presser en jetant des coups d'oeil autour de lui. Il gagne une crête rocheuse d'où il peut clairement voir qu'il y a de nombreux lieux accessibles plus élevés que là où il se trouve.

Au plus haut point de la crête, le garçon s'assied, sort une paire de jumelles et scrute un hameau au sommet d'une éminence voisine où des gens s'agitent devant l'une des plus grosses maisons. Des cris indistincts parviennent faiblement à ses oreilles, il dépose ses jumelles et soupire. Il reprend ses jumelles, mais un frémissement d'ailes et des petites pierres qui roulent le font se retourner. Il décampe, et le revoilà à gravir une autre pente ; vue l'absence de transition, nous ne pouvons avoir aucune idée de là où il se trouve à présent par rapport à là où il se trouvait le plan d'avant : plus haut ? plus bas ?

De nouveaux un oiseau s'envole, possiblement un rapace, et le garçon se met à courir dans les bois, et là encore, impossible de savoir s'il est revenu sur ses pas du côté où le troupeau de vaches passaient où s'il est parti voir ailleurs si j'y étais. Mais cela ressemble au paysage du premier plan du film, et tandis qu'il court plus vite encore, il entend comme un vrombissement ou un mugissement de petit dinosaure.

Il est apparemment poursuivi par un genre de taureau cornu, alors qu'il se jette derrière une ligne de cailloux blancs jalonnée par des piquets. Et reste recroquevillé à un mètre de la ligne en reprenant son souffle. Le taureau semble avoir stoppé sa course juste avant la ligne, et quand le garçon daigne se retourner, toujours sur son cul, il n'y a rien derrière lui, à part une nuée de petits oiseaux qui s'enfuient du feuillage d'un des arbres de l'autre côté de la prairie. Sans doute son imagination est en cause, ou plus probablement celle du scénariste et le budget alloué aux effets spéciaux.

Et le garçon reste assis sans rien faire histoire de gratter une minute de plus.

Un autre ou le même hameau que celui que le gamin espionnait, on n'en sait rien, à part qu'il s'agirait d'après le titre du lieu-dit du Lost Gulch (NDT : Le gouffre perdu), 193 habitants, altitude 8460 pieds. Je dirai qu'a priori ce n'est pas le même hameau : c'est plus plat, plus étendu comme bled et la vitesse y est limitée à 15 miles par heure, soit 24 kilomètres heures, et il me semble que le taureau ailé de tout à l'heure galopait plus vite. Peu importe, la demi-douzaine de passants y passent à pieds.

Dans un des bungalows, un homme (noir) bonnet et barbiche fait on ne sait quoi. Il dresse l'oreille, parce qu'au travers des carreaux de ses nombreuses fenêtres, un homme salue le gamin du début qui passe : "Hé, Hunter, tu vas bien ?" Le gamin, aussi poli que le sont habituellement les jeunes dans des films woke, ne répond rien. L'homme noir se lève et appelle à voix basse : "Hunter ?" s'imaginant que le garçon l'entendra à peut-être vingt mètres travers ses vitres et ses cloisons.

N'obtenant pas de réponse (!), il ouvre bruyamment sa porte et sort sur le chemin de terre. Le garçon noir s'est tranquillement installé sur la chaise longue, même pas envie de boire, se bouffer ou pisser par ce temps pourtant frais et après sa course folle. Il répond, ce qui implique qu'il a bien entendu l'homme à travers les vitres et la porte fermée - mais, toujours aussi peu poliment, ne regarde personne en particulier : "Je... voulais seulement voir d'autres gens."

Là encore, pas de plan de transition : l'homme qui l'appelait de l'intérieur d'un bungalow fermé, possiblement son père, s'est téléporté sur la chaise longue immédiatement voisine de celle du garçon, une chaise longue dont nous ignorions également l'existence le plan d'avant. Le gamin, prompt à rejeter sa responsabilité sur les autres ajoutent : "Et tu avais dit que la plupart des monstres s'étaient rendormis."

Le possible père répond, sans une question ni un mot de réconfort : "Tu es sous oxygène chaque nuit. Et si tes poumons s'étaient congestionnés quand tu t'enfuyais en courant ?"

Eh bien logiquement, le gamin serait mort, pourquoi lui poser la question ? Et comment ce possible père, qu'en attendant nous baptiserons WIll Smith, sait-il que le gamin a couru pour s'enfuir ? Il est télépathe ? précognitif ? C'était lui qui courait après le gamin en se faisant passer pour un monstre histoire de tester son endurance et de le punir d'avoir oser avoir quitté sa proximité immédiate ?

Le garçon hésite, puis répond : "Je suis désolé, Papa."

Culpabilisez votre engeance, parents, il en restera toujours quelque chose.

Avec un regard psychopathe, et une voix toute douce encore plus psychopathe, Will Smith répond à son fils : "Je ne peux pas te perdre, je peux pas. "

Et pourtant, il y est bien arrivé la scène d'avant, non ? Et le gamin se met à verser une petite larme sans doute artificielle, parce que une larme naturelle aurait immédiatement roulé le long de sa joue, et la suivante aurait aussitôt perlée au coin de l'oeil, et probablement pas d'un oeil. Par ailleurs, lorsqu'on est au bord des larmes, le nez coule aussi et les muscles fins du visage tendent à trembloter, tandis que là, le gamin est de bois.

Le psychopathe poursuit de sa voix toute douce : "J'ai besoin que tu comprennes cela."

Qu'est-ce qui lui fait croire que le gamin n'avait pas compris cela avant d'aller courir la montagne, je vous le demande. Et qui est responsable de l'éducation de ses enfants, et de l'essor de leurs facultés intellectuelles, en particulier l'entendement, je vous le demande aussi.

Aileurs, on ne sait où, possiblement sur un autre continent ou dans un holodeck sur l'USS Enterprise, une blonde aux cheveux courts est supposée monter la garde. Et quelque chose s'envole possiblement dans son dos, mais elle ne se retourne pas et garde son fusil en bandoulière, rangé là où elle sera bien incapable de l'atteindre en cas d'urgence immédiate. Elle s'en va.

Nous découvrons alors, parce qu'encore une fois la réalisation nous l'a caché, elle n'est pas en train de monter la garde, mais elle est s'avance sur un sentier au bord d'une vallée profonde pleines de conifères, talonné par Will Smith qui était là lui aussi, son fusil rangé lui aussi en bandoulière dans son dos. Il ne doit pas faire si froid car elle est en petit tee-shirt échancré le blouson et la veste ouverte, tandis que derrière elle, Will Smith a sa chemise à carreaux épaisse boutonnée jusqu'au col et sa veste chaude fermée, tandis que tous les deux portent des gants. Mais il est vrai que personne n'émet de la buée depuis le début du film, donc en réalité il doit faire plutôt bon, sinon carrément chaud.

La blonde fait à nouveau quelque pas, puis guette l'approbation de Will Smith, qui lui donne sa permission, alors elle dégaine son fusil à lunette et l'épaule, grimace, souffle suffisamment fort pour qu'un éventuel gibier l'entende, et tire, nous n'avons pas vu sur quoi, possiblement un bûcheron sur le pas de sa porte un jour de confinement COVID.

Et à nouveau sans transition, voici que la blonde et Will Smith transportent les pattes attachées à une grosse branche une pauvre biche que quelqu'un a apparemment tué pour eux. La blonde se plaint : "Celui-là est lourd." Will Smith lui répond : "Ouais." Puis la blonde marque l'arrêt : "Attends. Tu le tiens ?" Et Will Smith de répondre : "Ouais." Ils couchent leur victime sur le sol. Will Smith se relève et la blonde enchaîne sur un nouveau dialogue d'exposition : "Hé, que s'est-il passé ce matin ?"

Et Will Smith de nous raconter ce que nous avons déjà vu au début du film, manquant de braquer son fusil à lunettes potentiellement chargé sur la blonde : "Il est allé de l'autre côté de la ligne pour avoir une meilleure vue sur la colonie de Red Mount (NDT: de la Montagne Rouge)"

Et deux répliques plus loin, je crois rêver : le type s'appelle réellement Will !

Elevation, le film de 2024

Elevation, le film de 2024

Elevation, le film de 2024

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Ici la page du forum Philippe-Ebly.fr consacrée à ce film.

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