Amazing Stories #003 (1926)
Traduction Histoires étonnantes.
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Pour adultes et adolescents.
Présumé sorti en kiosque aux USA le 10 mai 1926 daté de juin 1926, prix 25 cents, soit 4.46 dollars 2024 en tenant compte de l'inflation (idem en Euro du 7 décembre 2024)
De Hugo Gernsback, F. R. S. (rédacteur en chef), Dr. T. O'Conor Sloane, M. A., Ph. D. (directeur de publication).
Pour adultes et adolescents.
(revue littéraire de Science-fiction) Comme dirait le professeur (ou le Docteur) Dorp, 'il y a des moments dans la vie de tout homme, où l'émotion détrône la raison..."
Et les éditoriaux de nos magazines peuvent facilement être de ces moments. Si l'éditorial d'Interzone numéro 1 se préoccupe d'abord de vendre ses auteurs moins réputés à ses lecteurs afin qu'ils puissent vendre leur roman aux éditeurs en se présentant comme désormais réputés une fois publiés et primés par ce qui n'est autre que le fandom -- des fans de science-fiction plus motivés, plus industrieux, et plus dépensiers qu'un lecteur ordinaire au point de fonder des associations, des formules d'éditions, des salons, des prix littéraire, les éditos des magazines des années 1920-1930 cherchent à motiver les lecteurs et comprendre ce qui les motive, notamment en analysant ce qui est déjà paru dans l'histoire du monde à la rencontre de la science et de la fiction.
Quand Astounding en 1930 prétend qu'il s'agit de projeter les progrès scientifiques, la réalité des récits en question serait plutôt d'imaginer les conséquences d'un changement : changement de géographie, de société, d'époque, de technologie, peu importe que ce changement survienne dans le passé, et voilà d'l'uchronie ! dans le présent, et vl'a du mystère et du techno-thriller ou dans le futur, et vlà d'la dystopie, de l'utopie ou du space opera, peu importe du moment que ça bouge, et la source de l'émerveillement est bien que ça bouge, et au-delà pour les plus attentifs, les plus curieux ou les plus cultivés, que cela permette au lecteur de devenir lui-même un inventeur - dans une réalité simulée, et plus tard, si l'occasion se présente, de ceux qui brevette et s'enrichissent, et/ ou sauve des vies, et/ ou leurs pays attaqués de ses ennemis et criminels.
Et à toutes les époques, mais particulièrement au 19ème, puis 20ème et au 21ème siècle, c'est le contexte de la course au brevet et de la chasse aux cerveaux tout à fait réel qu'il ne faut jamais perdre de tête : les revues Amazing, Astounding et autres de l'âge d'or ne vendent pas tant de l'évasion et du divertissement qu'un moyen d'accélérer la multiplication des techniciens, des savants donc les (hautes) technologies, la prospérité et les armes qui vont avec. La Science-fiction, jouent en gros le rôle des mathématiques et du droit à l'époque où Napoléon veut des ingénieurs pour tirer des canons, et avant cela les rois voulaient doper le commerce extérieur, et faire entrer toujours plus d'argent par le commerce ou les jeux comptables. Rien n'a changé du tout aujourd'hui sinon qu'aujourd'hui aussi bien l'enseignement des mathématiques que du latin ou que la Science-fiction tout media confondu sont devenus débiles et ne remplissent plus du tout leur fonction d'inspiration de compétence technologiques, de prospérité et de défense de la patrie.
Quand au troisième édito, Gernsback se plante sur les dates de naissance de personnages fameux et attribuent des mérites et des inventions tout en vantant Edison, il pose au lecteur du présent plusieurs questions que ce dernier ferait bien de se poser urgemment à une époque où les contenus générés par "intelligence artificielles" (comprenez plagiat industriel) colonisent tout moyen de s'informer et de vérifier l'information, et que la propagande a notoirement triomphé de la science, probablement comme sous les pires dictatures et aux pires époques médiévales ou antiques. Les témoignages directes de l'époque sont encore accessibles aux plus motivés parce que, étonnamment, il suffit d'écrire et d'être correctement recopié et conservé pour encore partager son opinion auto-censurée à vérifier en contexte, exactement comme n'importe quel discours du présent.
Je me suis cependant posé la question quand j'ai voulu vérifier les dates d'invention et de naissance des uns et des autres si la Wikipédia pouvait suffire à trancher si la réalité des faits évoqués dans un éditorial de 1926. Il y a en effet d'innombrables précédents où la Wikipédia publie des informations fausses, ou altérées, ou n'a jamais publié l'information en question et accuse le premier contributeur qui oserait le faire d'être un menteur sans que les agents de l'envers du décor (noyauté par de nombreuses dictatures et agents provocateurs) ne viennent apposer un bandeau rouge ou supprimer directement la page ou verrouiller la version qui les arrangent, sans que Wikipedia ne publie jamais qui paye ses contributeurs. Il y a bien eu cette initiative de publier qui altère les pages à partir de quelle IP payée par quelle entreprise et c'était éloquent.
Je n'ai pas encore pris la peine de vérifier la date de naissance de Léonard De Vinci dans ma bibliothèque papier, et rien ne me dit qu'au moment où vous lirez ces lignes, si quelqu'un les lit, la wikipédia affichera la même date de naissance. L'article sur la presse à imprimer est particulièrement confus, parce qu'il ne distingue pas la technologie de chaque presse, et Gernsback ne cite aucune de ses sources : à quel croquis dans quel manuscrit de Léo qu'est un génie fait-il référence ? Je supposerais pour l'heure que Gernsback était très pressé ce jour-là et qu'il n'a demandé à aucun stagiaire ni à aucun Chat GPT de faire les recherches à sa place. Qui sait si l'erreur ne remonte pas à la scolarité avec un professeur pas plus doué pour les devoirs et les vérifications qui aura cité Leonard de Vinci comme visionnaire de l'invention de l'imprimerie, déjà inventée à son époque, et depuis très longtemps s'il s'agit seulement d'imprimer un caractère sur du papier.
Qui sait à quel point, vu les découvertes archéologiques et la lecture des témoins de l'époque en latin dans le texte, les romains impériaux n'imprimaient pas déjà leurs codex? mot qui signifie littéralement livre à dos cousus, donc reliés, par opposition aux rouleaux (volumes) ou feuilles pendues comme les poids à une balance (livre, c'est bien le même mot que livre la mesure de poids et que la balance Libra, le signe astrologique ou l'instrument). Il reste peu probable que les romains lurent les nouvelles dans des journaux papiers comme on peut le voir dans Gladiator II ("hi hi") les nouvelles du jour étant criées sur la place publique, rapportés par les ragots réputés mensongers (les fables, le même mot pour conte, baratin, baliverne, témoignage enjolivé et récit de (science) fiction ou fable morale aka blagues ou meme à répéter à table ou dans les tavernes pour épater la galerie). Les romains cependant écrivaient beaucoup, ils correspondaient, conservaient des chroniques de l'actualité, les plaidoiries les plus prestigieuses ou importantes etc. qui nous sont parvenus deux mille années plus tard, préservant le latin qui est restée vivant sous le déguisement et les accents d'une majorité de langues occidentales tout en servant de langue internationale, historique et juridique les mêmes deux milles années.
C'est cette langue scientifique et fictionnelle par excellente que pratiquement personne ne sait lire ou parler aujourd'hui et pourtant surgit facilement au détour d'un récit ou d'un procès ou d'une expression populaire. Imaginez seulement qu'il n'existe pas une seule insulte ou grossièreté anglo-saxonne du genre entendu sur HBO ou dans le rap de gangster, qui n'était pas déjà en usage tonitruant sous l'Empire romain.
...Léonard de Vinci rabaissé au rang d'un Thomas Edison qui n'a pas inventé seul l'ampoule électrique et n'a toujours pas exposé sa Joconde à ma connaissance, au Louvre ou ailleurs, quoi qu'avec l'art moderne, j'ai du mal à comprendre pourquoi il ne se serait pas lancé lui-même dans le blanchissement d'argent sale et la fraude fiscale typique des marchés de l'art moderne, depuis que ces marchés existent dans l'Histoire de l'Humanité.
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Les numéros de pages imprimés à l'intérieur ne tiennent pas compte des quatre pages de couverture.
p. 4 =page 2 : sommaire.
"Amazing Stories est publié le 10 de chaque mois. Il y a 12 numéros par année. L'abonnement est de 2.50 dollars (44.56 dollars 2024 idem euro) par an aux USA et possessions, 3 dollars (53.47 dollars 2024, idem en euro) au Canada et à l'étranger. Les pièces et timbres Etats-Uniens sont acceptés (pas les pièces et timbres étrangers, un exemplaire d'échantillon sera gratuitement envoyé à la demande... Toutes les contributions acceptées sont payées à publication. Amazing Stories est en vente dans tous les kiosques des Etats-Unis et du Canada. Agents européens S. J Wise et Cie 40 place verte, Antwerp, Belgique. Imprimé aux U. S. A."
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p.5 : Ours et Edito de Hugo Gernsback, F. R. S.
De la fiction extravagante aujourd'hui... à la froide réalité de demain.
L'ATTRAIT DE LA SCIENTIFICTION
La Scientifiction n'est pas une nouvelle chose sur cette planète. Tandis que Edgar Allan Poe probablement était l'un des premiers à concevoir l'idée d'un récit scientifique, il y a des soupçons qu'il se trouvaient d'autres auteurs de scientifiction avant lui. Peut-être n'étaient-ils pas des figures aussi proéminentes de la littérature et peut-être n'ont-ils pas écrit du tout ce que nous prenons aujourd'hui pour de la scientifiction. Leonard de Vinci (1452-1519), un grand génie, quand bien même il n'était pas vraiment un auteur de scientifiction, avait néanmoins suffisamment d'imagination prophétique (NDT = prospective) pour créer quantité de machines dans sa propre tête qui ne devaient se matérialiser (NDT = se concrétiser) que des siècles plus tard. Il décrivit quantité de machines qui semblaient alors fantastiques, qui auraient pu en remontrer à Jules Verne.*
*Da Vinci-- le (Thomas) Edison du moyen-âge (NDT plutôt de la Renaissance) -- est crédité pour avoir le premier imaginé la presse à imprimer...
(NDT: le premier livre imprimé mécaniquement avec caractères mobiles date de 1451, Léonard de Vinci naît en 1452. S'il avait imaginé le premier la presse à imprimer, il aurait été un bébé particulièrement précoce, puisqu'il l'aurait dessiné ou décrit dans le ventre de sa mère, voire avant même la fécondation de son oeuf ; par ailleurs Thomas Edison était fort pour faire chanter ses louanges, notamment via les Edisonades, mais il a usurpé la paternité d'une majorité de ses inventions ; la tradition américaine d'usurper la paternité d'inventions et de brevets se poursuit encore aujourd'hui, elle n'est pas propre aux américains, par exemple c'est un allemand qui a déposé le brevet de la chasse d'eau pour WC alors qu'elle était déjà installée sous l'Empire Romain dans les colonies de l'Allemagne d'aujourd'hui.
Il y a peut-être eu d'autres prophètes scientifiques (NDT auteurs prospectifs) sinon auteurs de scientifiction avant (le temps de Léonard de Vinci) mais les siècles précédents sont si embrumés qu'il y a peu de manuscrits d'une telle littérature encore existant aujourd'hui, de ce fait nous ne pouvons être vraiment certain de qui aurait été le véritable inventeur de la scientifiction.
NDT : Peut-être que si Hugo Gernsback avait pris la peine de consulter une bibliothèque latine d'une université, les brumes médiévales et antiques auraient été levées plus facilement. Lucien de Samosate est habituellement crédité pour Histoires vraies, qui est une satire des romans de voyages extraordinaires (aujourd'hui, de mondes perdus) écrit au second siècle...
... Sauf qu'il est précédé d'un siècle par Ovide et ses métamorphoses, une somme limite satirique des mythes et légendes incluant la création de la Terre, des loups-garous et des serpents géants. Les sciences utilisées pour construire ces récits étant l'Histoire et la Géographie de l'époque, et tous les récits évoquent les technologies là-encore de l'époque, évoquées sous un trait enjolivé, exactement comme les couvertures et titres pute à clics des revues et sites de vulgarisation scientifique d'aujourd'hui, dont les thèmes, la lettre et les illustrations sont désormais le plus souvent générés par "intelligence" artificielle avec les erreurs énormes. Et concernant l'existence des sciences, durant toute l'Antiquité et jusqu'à nos jours, les auteurs et les copistes n'ont eu cesse de compiler tout ce qui pouvait s'écrire, puis s'imprimer sur la connaissance, les doutes, et la chronique des explorations et des découvertes, donc il est faux d'affirmer comme Jean Gattégno en 1971 que "L'erreur de tout historien de la science-fiction est de négliger qu'il ne peut y avoir de science-fiction (même baptisée « anticipation scientifique ») tant qu'il n'y a pas de sciences, et même de sciences appliquées." Les sciences et en particulier appliquées existent depuis l'âge des cavernes, peintures rupestres, éclats de silex et crânes trépanés entre autres preuves incontestables.
Gernsback cite encore Francis Bacon, attribue l'invention du sous-marin à Jules Verne alors que le sous-marin existait déjà et que Jules Verne s'est inspiré des chroniques des progrès mentionnés dans les magazines de son époque.
Il y a bien peu de choses écrits par nos écrivains de scientifictions impossible aujourd'hui, qui ne puisse devenir réalité demain. Fréquemment l'auteur lui-même ne réalise pas que son délire fantastique puisse se réaliser dans le futur, et souvent, lui-même ne prend pas au sérieux sa propre production.
Mais le lecteur à l'esprit sérieux absorbe la connaissance contenue dans tels histoires avec avidité, avec le résultat que de tels récits se révèlent source d'inspiration pour lancer quelqu'un sur la piste d'une invention ou d'un dispositif suggéré par un auteur de scientifiction.
Hugo Gernsback conclue son édito en revenant sur le courrier des lecteurs et les suggestions de publications de ces lecteurs notamment à propos de récits étrangers (une douzaine à cinquante titres par jour suggérés) dont la rédaction d'Amazing n'avait aucune idée de l'existence, quand bien même cette rédaction de base sur une liste de 600 à 700 histoires de scientifiction. Et de mentionner que ces lecteurs voudraient voir réimprimé grâce à Amazing Stories des récits difficiles à trouver car aux exemplaires épuisés.
La scientifiction, en d'autres mots, fournit une quantité considérable d'éducation scientifique et réveille l'imagination du lecteur sans doute davantage que n'importe quoi d'autre à notre connaissance.
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p. 5 = 196: A Trip to the Center of the Earth, serial, 2nd part. (Voyage au centre de la Terre, feuilleton, seconde partie) par Jules Verne.
PARTIE 2 CHAPITRE 16. Le tunnel de l'Est. Le jour suivant était un mardi, le 2 juillet-- et à six heures du matin, nous avions repris notre marche. Nous continuions de suivre la galerie de lave, un passage naturel parfait, aussi facile à descendre que certains de ces plans inclinés qui, dans les très vieilles maisons allemandes, font office d'escaliers. Cela dura jusqu'à 12 heures 17, l'instant précis où nous rejoignîmes Hans, qui ayant quelque peu pris de l'avance, s'était soudain arrêté. "Enfin, s'écria mon oncle, nous avons atteint le bout de la galerie." Je regardais émerveillé autour de moi. Nous étions au centre d'un croisement de quatre voies -- des tunnels sombres et étroits.
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p. 41 = 232: The Coming of the Ice (L'arrivée de la glace) par G. Peyton Wertenbaker.
Il est étrange de se retrouver seul et d'avoir si froid. D'être le dernier homme sur la terre... La neige tombait silencieusement autour de moi, sans cesse, tristement. Et je me trouve isolé dans ce coin blanc minuscule indistinct d'un monde brouillé, certainement la créature la plus solitaire de l'univers. Combien de millénaires ont-il pu s'écouler depuis la dernière fois que j'ai connu une compagnie authentique. J'ai très longtemps été solitaire, mais il existait des gens, des créatures de chair et de sang. Ils ont disparu désormais. Désormais je n'ai même plus les étoiles pour me tenir compagnie, car elles se sont toutes perdues dans un infini crépusculaire de neige supérieur, tandis que la terre s'est perdue dans cet infini gris inférieur. Si seulement j'avais pu savoir depuis combien de temps c'était ainsi. J'étais emprisonné sur la terre. Cela ne peut plus avoir d'importance à présent. Et pourtant, une vague insatisfaction, un instinct ténu, m'interrogeait encore et encore à mes oreilles battantes : en quelle année ? en quelle année ?
C'était en l'année 1930 qu'une grande chose advint dans la vie. Il y avait alors un très grand homme qui opérait son prochain pour en rééquilibrer les signes vitaux -- nous appelions de tels hommes des chirurgiens...
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p. 47 = 238: The Scientific Adventures of Mr. Fosdick, Mr. Fosdick Invents the Seidlizmobile (Les aventures scientifiques de M. Fosdick, M. Fosdick invente la Seidlizmobile) par Jacques Morgan.
"Pardonnez-moi." M. Hiram Snodgrass ne releva pas la tête de son bureau. On était un samedi et il était presque midi et l'automobile haletait dehors pour l'emmener au Club Sportif où il devait jouer au golf avec son beau-frère. "Pardonnez-moi." Le président de la compagnie de manufacture Ajax avait seulement trempé sa plume dans l'encre violette et griffonnait à toute vitesse. Une demi centaine de lettres restaient encore pour lui à signer et M. Snodgrass s'était figuré qu'avec même le plus succinct des en-cas, il arriverait avec une heure de retard sur le terrain de golf. Et cet après-midi-là, il comptait prendre sa revanche, car le samedi d'avant, l'époux de sa progéniture l'avait humilié par une victoire de huit trous d'avance. "Pardonnez-moi." M. Snodgrass bondit de sa chaise. "Eh bien, quoi ?"
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p. 51 = 242: The Star (L'étoile) par H. G. Wells.
Le communiqué fut fait le premier jour de la nouvelle année simultanément par trois observatoires, selon lequel le mouvement de la planète Neptune, la planète la plus extérieures de toutes celles qui orbitaient autour du soleil, était devenu erratique. Ogilvy avait déjà attiré l'attention sur un ralentissement suspecté de sa vitesse en Décembre. Une telle actualité ne pouvait guère intéresser une majorité de la population d'un monde dont les habitants ignoraient l'existence même de la planète Neptune, pas plus que la découverte d'un éclat ténu de lumière dans les environs de la planète perturbée n'aurait pu soulever un grand enthousiasme en dehors de la profession des astronomes.
Les scientifiques, toutefois, trouvèrent l'information suffisamment remarquable, même avant qu'il devint connu que le le nouveau corps grandissait rapidement en taille et en luminosité, que sa trajectoire divergeait largement de l'ordinaire progrès des planètes et que la déflexion de Neptune et de son satellite relevait désormais de l'inédit.
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p. 56 = 247: Whispering Ether (L'Ether murmurant) par Charles S. Wolfe.
"Je ne suis pas un savant. Les conserves sont mon rayon. Les coffres-forts, vous savez. La soupe, la nitroglycérine, ce genre de trucs, pigé ? Le cordonnier va jusqu'au bout de son métier, voilà mon sentiment et je m'en tiens à mon affaire. Mais à présent qu'il m'ont enfermé condamné dans cette prison et que je n'ai pas grand chose à faire de mon temps libre, j'ai eu l'idée de griffonner tout ce que je sais de cette affaire Proctor, dont vous avez peut-être entendu parler dans les journaux. Les reporteurs me collaient quand c'est arrivé, mais j'étais alors du genre timide. Cela paye de savoir fermer sa bouche dans les cercles où j'évolue.
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p. 59 = 250: The Runaway Skyscraper (Le gratte-ciel fugueur) par Murray Leinster.
Toute l'affaire débuta quand l'horloge de la Metropolitan Tower (NDT la Tour métropolitaine) commença à tourner à reculons. Ce n'était pas un mécanisme gracieux. Les aiguilles tournaient jusqu'alors dans leur sens conforme d'une manière délibérée, lente et pensive, mais soudain les gens dans les bureaux proches du cadrant entendirent un sinistre craquement mugissant. Une vibration fugace parcourut la structure de la tour, et quelque chose se fracassa. Alors les grandes aiguilles du cadran commencèrent à reculer. Immédiatement après le fracas, tous les craquements mugissants cessèrent, et le calme habituel retomba sur tout. Un ou deux des occupants des bureaux des étages supérieures sortirent la tête dans les halls, mais les ascenseurs fonctionnaient comme d'habitude, les lampes brillaient et tout semblait calme et paisible. Les employés et les dactylos retournèrent à leurs registres et leurs machines à écrire, les démarcheurs commerciaux retournèrent à la discussion de leurs missions et le cours ordinaire des affaires reprit.
Arthur Chamberlain dictait une lettre à Estelle Woodward, son unique dactylo. Quand le fracas survint, il fit une pause, écouta, puis reprit sa tâche. Ce n'en était pas une difficile. Parler à Estelle Woodward n'était à aucun moment un devoir pesant, mais il devait être admis que Arthur Chamberloin trouvait difficile de maintenir la conversation strictement sur des sujets professionnels.
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p. 75 = 266: An Experiment in Gyro-Hats (Une expérience en matière de gyro-chapeaux) par Ellis Parker Butler.
L'idée d'un gyro-chapeau ne m'était pas venu immédiatement à l'esprit, comme certaines idées géniales auraient pu venir à des inventeurs. En fait, je dirais que, si ce n'avait été une circonstance des plus déplaisante, je n'aurais sans doute jamais pensé à des gyro-chapeaux, bien que cela faisait des années que j'envisageais la possibilité de rendre l'espace perdu au sommet des chapeaux de soie plus utiles, d'une manière ou d'une autre. En tant que vendeur de chapeau doté d'un sens pratique et passionné par mon métier, il m'avait toujours paru un grand gaspillage d'argent de conserver un large espace vide dans la partie supérieur des chapeaux haut-de-formes ou grand chapeaux ou en tuyau de poêle comme ils pouvaient être diversement dénommés. Quand une chaussure est chaussée, elle se retrouve pleine d'un pied, et quand un gant est enfilé, il se retrouve plein d'une main ; mais un chapeau haut-de-forme ne l'est pas, et ne pourra jamais être plein d'une tête, en tout cas jusqu'à un jour où les têtes auront pris forme cylindrique, parfaitement plate au sommet. Et aucun homme raisonnable n'attendra jamais l'arrivée de ce jour.
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p. 81 = 272: The Malignant Entity (L'entité maligne) par Otis Alderbert Kline.
"Je vous le dis, Evans," affirmait le Docteur Dorp, martelant du poing l'accoudoir de son fauteuil pour emphase (NDT : accentuer ses paroles), "la science de la psychologie en est au même stade de développement aujourd'hui que l'étaient les science physiques au moyen-âge." "Mais assurément," j'objectais, "les deux siècles de recherches qui s'achèvent ont dû porter leurs fruits. Il ne se peut pas que d'éminents hommes qui auront consacré la plus grande part de leur vie à ce sujet fascinant se seraient acharnés en vain."
Le docteur frotta méditativement sa moustache barbichue gris-fer. "Avec peu -- très peu d'exceptions, je crains que cela n'ait été le cas, il répondit, tout au moins d'aussi loin que leurs propres déductions de phénomènes observés sont concernés. "Prenez Sir Oliver Lodge, par exemple...", je commençais. "Les conclusions de Sir Oliver feront un excellent exemple pour mon analogie," répondit le docteur. "Vous êtes familier sans aucun doute des résultats de ses recherches psychiques minutieuses exposées dans ses livres." "Je crois qu'il est devenu un converti au spiritisme," je répondis. "Avec tout mon respect pour Sir Oliver," répondit le docteur, "Je devrais affirmer qu'il a plutôt extrait de tels faits conforme à ses vues, et les a assemblés en guise de preuve pour soutenir la théorie spiritiste. Il peut sembler paradoxal d'ajouter que je crois qu'il a toujours été complètement consciencieux dans ses recherches et sincère dans ses déductions." "Je crains ne pas vraiment vous suivre." 'il y a des moments dans la vie de tout homme," continua le docteur, "où l'émotion détrône la raison..."
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p. 89 = 280: Doctor Hackensaw's Secrets, Some Minor Inventions (Les secrets du docteur Hachéscie, quelques inventions mineures) par Clement Fezandié.
"Qu'est-ce que vous fabriquez là, Pa ?" demanda Pep Perkins, déboulant dans le sanctuaire du Docteur Hackensw et le trouvant occupé à travailler sur une machine d'allure particulière. Le Docteur Hackensaw releva la tête avec un sourire : "Je passe cinq minutes de mon temps libre à signer un millier d'autographes pour cette classe de gens dont il en naît un par minute, sinon davantage." "Mais quelle est cette curieuse machine que vous utilisez ?" "Ceci, Pep, est l'une de mes inventions mineures - un petit dispositif conçu pour économiser le temps des auteurs, stars de cinéma et autres célébrités. Comme vous pouvez le constater, la machine est la simplicité même. Elle consiste en une centaine de plumes stylographiques connectées en dix rangées de dix plumes chaque, rigidement maintenue par un cadre. J'écris mon autographe avec une plume supplémentaire, la plume-maîtresse, qui est attachée au cadre, forçant les autres plumes à suivre les mêmes mouvements. En écrivant mon nom une seule fois avec la plume maîtresse sur une feuille cartonnée posée sur la table, j'obtiens une centaine de signatures sur la feuille, qui ensuite est découpée par la machine en une centaine de cartes de visites individuelles, chacune portant mon autographe. Je peux donc écrire un millier d'autographes le temps qu'il faudrait à un autre homme d'en écrire dix..."
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