Wanted (2008), le blu-ray français de 2009 de chez UNIVERSAL.
Sorti en France le 16 janvier 2009 (multi-régions)
Sur le film : La première adaptation filmée d'une bande-dessinée de l'anglais Mark Millar, lequel a également commis Kick Ass 1 et 2 et King's Men et fondateur du magazine de bande-dessinée CLiNT. Soyons clair, Mark Millar a jusqu'à présent bâti son succès sur l'ultra-violence. Le lecteur stressé ou frustré va donc se retrouver dans le héros minable, auquel Millar va fournir toutes les justifications du monde pour commettre les pires atrocités sur les "coupables", ou assister aux pires atrocités perpétrés sur les "innocents". Wanted n'est pas si original, on sent que Millar a vu Fight Club et a copié collé jusqu'à la table Ikéa pour les premières scènes, puis s'est laissé emporté par son inspiration, parce que Millar et ses adaptateurs ne sont pas que des régurgitateurs de succès précédents comme on en voit tant de nos jours.
En revanche, Millar fait sûrement parti de cette légion d'auteurs qui, depuis l'Antiquité, prétendent que la Catharsis (purge des émotions malsaines du public par le spectacle du malsain) existe, alors qu'en réalité il n'y a qu'échange des rôles (le spectateur qui a peur de devenir victime préfère s'identifier au bourreau) et dressage à accepter l'inhumain. Alors que la doctrine chrétienne prétend à la rédemption (le pire des criminels aura toujours l'occasion de se racheter, voire de racheter tous les crimes de l'Humanité entière et de sauver toute l'Humanité), la doctrine de Millar serait plutôt celle du psychopathe perdant perdant (je fais aux autres le pire parce que même si je suis mauvais, les autres sont pires que moi), ou si vous préférez celle de la sauvagerie niveau cours de maternelle ou primaire : puisque l'autre le fait (tuer, violer, mutiler, torturer), j'ai le droit de le faire aussi. Bien sûr, le mot de la fin est que mieux vaut l'anarchie et l'auto-justice (je décide moi si les autres peuvent mourir ou pas) que tout autre système forcément corrompu - l'ordre des tisserands tueurs dans Wanted.
Comme toutes ces logiques sont complètement fausses dans la réalité, Millar va placer son récit dans un monde de fantasy, avec des super-pouvoirs ou leur plus proche équivalent, un monde dans lequel non seulement les balles peuvent contourner un angle quand cela vous arrange, ou tourner en cercle, ou encore on peut passer à travers une vitre sans se fracturer la face ; un monde dans lequel un bonheur presque parfait peut-être atteint quand on a renoncé à son humanité en tirant sur des cadavres et en repeignant du sang de ses ennemis le monde entier, un monde où le vrai bonheur peut être atteint en tuant tout le monde sauf peut-être un ou deux potes, qui vont sûrement vous adorer et vous faire encore plus confiance en se souvenant de la fois où vous avez massacré tous les autres.
En clair, Wanted est un film spectaculaire, fun, défoulatoire, mais il est profondément malsain, car il transmet une vision psychopathe du monde aux spectateurs qui ne seraient pas vaccinés, c'est à dire instruits de la manière dont le monde réel fonctionne et les adultes dévorent leurs enfants, à tous les sens du terme. Si vous êtes civilisé et pas trop amoché par la vie, vous pourrez sans danger vous exposer à ce qui ne sera à vos yeux que du cinéma ou une source de réflexion et de débat. Comme Kick Ass et Kings Men et tout ce que vous pourrez lire dans le magazine CLiNt, c'est à interdire aux moins de 18 ans ou à n'autoriser qu'à ceux qui sont capables de discuter un minimum de ce qu'ils ont vu et de la réalité. C'est le fait de pouvoir en parler qui fera la différence, et de nos jours, la liberté / faculté d'expression et les différences comptent énormément.
Sur l'image : 1080p 2.35:1, format original de 2:39 non respecté. Excellente : tous les détails fins y sont jusqu'au cil, même si par instant l'image est légèrement instable. Je ne sais pas si cette édition européenne est la meilleure du marché, mais elle est déjà à la hauteur. La profondeur de champ n'est pas exceptionnelle, les détails fins n'atteigne pas non plus la qualité maximale, qui donnerait l'impression que le téléviseur est une fenêtre ouverte sur l'action.
Sur le son : Anglais DTS HD MA. Excellent, mais là encore, nous ne sommes pas au maximum du HD MA, et il est possible que l'édition américaine soit encore meilleure, étant donné qu'en général les éditions françaises sont inférieures. L'immersion est très bonne, le spectacle est autant sur l'écran que dans les hauts-parleurs.
Sur les bonus : nombreux et a priori intéressants. Je n'ai pas eu le temps de les revoir ; je mettrais à jour ce post quand cela sera fait.
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