World War Z (2006)
Sorti aux USA le 12 septembre 2006 chez CROWN PUBLISHERS (grand format).
Traduit en français en mars 2009 par Patrick Imbert pour CALMANN-LEVY,
réédité en novembre 2010 au LIVRE DE POCHE, puis en décembre 2012, puis en mai 2013 (deux couvertures),
édition augmentée en juin 2013 chez ORBIT grand format,
réédité en édition simple en juin 2013 au LIVRE DE POCHE et en décembre 2015.
Adaptation en film qui ne reprend que le titre du roman sortie au cinéma le 21 juin 2013.
De Max Brooks.
Pour adultes et adolescents.
(Prospective, apocalypse zombie, presse) Vingt ans plus tôt, au début du XXIe siècle, un garçon du village de Dachang, en Chine est infecté. L'apparition du virus, appelé "Solanum" dans le Guide de survie des zombies, serait due à la construction du barrage des Trois Gorges. Le Politburo dissimule d'abord l'épidémie en provoquant une crise militaire avec Taïwan pour éviter de paraître faible sur la scène internationale, mais des milliers de personnes infectées propagent rapidement le virus hors de Chine par le biais de l'immigration, du trafic d'êtres humains et du commerce d'organes. Le virus se propage jusqu'au Cap, en Afrique du Sud, où se produit la première grande épidémie publique, ce qui vaut au virus d'être initialement surnommé "la rage africaine".
Un agent du Mossad publie un rapport détaillant la menace des morts-vivants et recommandant des contre-mesures, mais Israël est le seul pays à le prendre au sérieux. Les États-Unis, en particulier, sont trop confiants et distraits par l'approche des élections. Ils se contentent de déployer de petites équipes d'opérations spéciales pour contenir temporairement les épidémies isolées. Israël, quant à lui, réagit en adoptant une politique de quarantaine volontaire qui consiste à cesser d'occuper les territoires palestiniens, à évacuer Jérusalem et à construire un mur le long de la ligne de démarcation établie en 1967
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Le texte original de Max Brooks.
World War Z
INTRODUCTION
It goes by many names: "The Crisis," "The Dark Years," "The Walking Plague," as well as newer and more "hip" titles such as "World War Z" or "Z War One." I personally dislike this last moniker as it implies an inevitable "Z War Two." For me, it will always be "The Zombie War," and while many may protest the scientific accuracy of the word zombie, they will be hard-pressed to discover a more globally accepted term for the creatures that almost caused our extinction. Zombie remains a devastating word, unrivaled in its power to conjure up so many memories or emotions, and it is these memories, and emotions, that are the subject of this book.
This record of the greatest conflict in human history owes its genesis to a much smaller, much more personal conflict between me and the chairperson of the United Nation’s Postwar Commission Report. My initial work for the Commission could be described as nothing short of a labor of love. My travel stipend, my security access, my battery of translators, both human and electronic, as well as my small, but nearly priceless voice-activated transcription "pal" (the greatest gift the world’s slowest typist could ask for), all spoke to the respect and value my work was afforded on this project. So, needless to say, it came as a shock when I found almost half of that work deleted from the report’s final edition.
"It was all too intimate, " the chairperson said during one of our many "animated" discussions. "Too many opinions, too many feelings. That’s not what this report is about. We need clear facts and figures, unclouded by the human factor." Of course, she was right. The official report was a collection of cold, hard data, an objective "after-action report" that would allow future generations to study the events of that apocaluptic decade without being influenced by "the human factor." But isn’t the human factor what connects us so deeply to our past? Will future generations care as much for cheonologies and casualty statistics as they would for the personal accounts of individuals not so different from themselves? By excluding the human factor, aren’t we risking the kind of personal detachment from a history that may, heaven forbid, lead us one day to repeat it? And in the end, isn’t the human factor the only true difference between us and the enemy we now refer to as "the living dead"? I presented this argument, perhaps less professionally than was appropriate, to my "boss," who after my final exclamation of "we can’t let these stories die" responded immediately with "Then don’t. Write a book. You’ve still got all your notes, and the legal freedom to use them. Who’s stopping you from keeping these stories alive in the pages of your own (expletive deleted) book?"
Some critics will, no doubt, take issue with the concept of a personal history book so soon after the end of worldwide hostilities. After all, it has been only twelve years since VA Day was declared in the continental United States, and barely a decade since the last major world power celebrated its deliverance on "Victory in China Day." Given that most people consider VC Day to be the official end, then how can we have real perspective when, in the words of a UN colleague, "We’ve been at peace about as long as we were at war."
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La traduction au plus proche.
Guerre Mondiale Z
INTRODUCTION
Beaucoup de noms s’utilisent pour l’évoquer : « La Crise », « Les Années Ténébreuses », « La Peste Qui Marchait », ainsi que des appellations plus récentes et plus « branchés » tels que « La Zédième Guerre Mondiale » ou « La Première Guerre Z ». Je déteste personnellement ce dernier surnom, car il impliquerait qu’une « Seconde Guerre Z » serait inévitable. Pour moi, ce sera toujours « la Guerre des Zombies », et même si beaucoup contesteraient l'exactitude scientifique du terme « zombie », ils seraient bien en peine d’en trouver un meilleur mieux accepté dans le monde entier pour désigner les créatures qui ont bien failli provoquer notre extinction. « Zombie » reste un mot dévastateur, sans rival dans son pouvoir de conjurer tant de souvenirs ou d'émotions, et ce sont ces souvenirs et ces émotions qui sont le sujet de ce livre.
Ce compte rendu du plus grand conflit de l'histoire de l'humanité doit sa genèse à un conflit beaucoup plus réduit et beaucoup plus personnel qui m'opposait à la présidente au Rapport de la Commission d'après-guerre des Nations Unies. Mon travail initial pour la Commission n’aurait pu être décrit comme rien moins qu'un acte d'amour. Mon allocation de transport, mon autorisation d’accès, mon équipage de traducteurs, tant humains qu'électroniques, ainsi que mon petit, mais presque inestimable, "pote" dictaphone à reconnaissance vocale (le plus beau cadeau que l’opérateur de saisie le plus lent au monde aurait pu demander), tout cela témoignait du respect et de la valeur accordés à mon travail dans le cadre de ce projet. Alors il va sans dire à quel point je fus choqué de découvrir que près de la moitié de ce travail avait été supprimé de l’édition finale de ce rapport.
« C’était beaucoup trop intime, » la personne en poste avait déclaré au cours de l’une de nos nombreuses discussions « animée ». « Beaucoup trop d’opinions, beaucoup trop de sentiments. Ce n’est pas ce à propos de quoi est ce rapport. Nous avons besoins de faits et de chiffres clairs, dégagés du facteur humain. » Bien sûr, elle avait raison. Le rapport officiel était une collection de données froides et dures, un « rapport après action » objectif, qui permettrait aux générations futures d’étudier les évènements de cette décade apocalyptique sans être influencé par « le facteur humain. » Mais n’est-ce pas justement le facteur humain qui nous relie si profondément à notre passé ? Les générations futures auront-elles le même intérêt pour des chronologies et des statistiques de mortalité que pour des témoignages personnels d’individus pas si différents d’eux-mêmes ? En excluant le facteur humain, ne risquons-nous pas le genre d’indifférence personnelle vis-à-vis d’une Histoire qui, plaise au Ciel de l’empêcher, nous conduirait un jour à se répéter ? Et au bout du compte, n’est-ce pas le facteur humain la seule et unique vraie différence entre nous et l’ennemi qu’aujourd’hui nous appelons « la mort vivante » ? Je présentai cet argument, peut-être moins professionnellement qu’il en aurait été approprié à ma « chef, » qui après mon exclamation finale de « Nous nous pouvons pas laisser ces histoires mourir » répondit immédiatement par « Alors ne les laissez-pas. Ecrivez un livre ? Vous avez encore toutes vos notes, et la latitude légale d’en faire usage. Qui vous empêche de garder ses histoires en vie dans les pages de votre propre (explétif supprimé) livre ? »
Certains critiques, sans aucun doute, auront un problème avec le concept d’un livre personnel d’Histoire si tôt après la fin des hostilités mondiales. Après tout, cela ne fait que douze ans que le Jour de la Victoire a été déclaré sur le territoire continental des Etats-Unis, et à peine une décade depuis que la dernière grande puissance mondiale célébra sa délivrance le Jour de la Victoire en Chine ». Cela dit, la plupart des gens considèrent le Jour de la Victoire comme étant la fin officielle, mais alors comment pourrions-nous avoir un quelconque recul alors que, selon les propres mots d’un collègue de l’Organisation des Nations Unies, « Nous ne sommes en paix que depuis à peu près aussi longtemps que nous avons été en guerre. »
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La traduction de Patrick Imbert de 2009 pour Calmann-Levy..
INTRODUCTION
On lui a donné toutes sortes de noms: la Crise, les Années noires, le Fléau rampant ; et d’autres plus modernes ou plus branchés, comme la Ze Guerre Mondiale, voire la Première Guerre Z. à titre personnel, je n’aime pas beaucoup cette dernière appellation, dans la mesure où elle implique une Seconde Guerre Z. Pour moi, cette tragédie reste avant tout la Guerre des Zombies, et si certains s’avisent à critiquer la rigueur scientifique de l’expression, je les mets au défi de trouver mieux pour désigner les créatures qui ont bien failli nous exterminer. Zombie. Un mot terrible, à la puissance d’évocation sans pareil, un mot capable de faire resurgir nos souvenirs les plus intimes, nos angoisses les plus profondes… Souvenirs et angoisses qui forment l’ossature du livre que vous tenez entre vos mains.
Cette somme historique consacrée à la plus grande guerre de tous les temps doit sa genèse à un autre genre de conflit — beaucoup moins important et bien plus personnel —, entre la responsable de la Commission post-traumatique des Nations unies (CPTNU) et moi-même. Mes études préparatoires pour ladite Commission avaient pourtant démarré sous les meilleurs auspices : salaire confortable, accréditations multiples, traducteurs nombreux et disponibles (électroniques ou humains), petit — mais inestimable — transcripteur à activation vocale (un cadeau essentiel pour le plus lent dactylo du monde), autant de signes qui montraient bien à quel point on estimait mon travail dans les hautes sphères. Inutile, donc, de vous décrire ma stupéfaction quand j’ai appris que le rapport final en sabrait près de la moitié.
« C’est beaucoup trop humain », m’a expliqué la responsable de la CPTNU lors d’une de nos nombreuses conversations « animées ». « Trop d’opinions personnelles, trop de sentimentalisme, tout ceci est hors sujet. Ce qu’il nous faut, ce sont des faits précis, des schémas clairs, débarrassés de tout pathos. » Et bien entendu, elle avait raison. Le document final devait compiler données brutes et explications détaillées, bref, un rapport officiel objectif qui permettrait aux générations futures d’étudier les événements de cette décennie apocalyptique sans s’encombrer de « pathos ». Mais n’est-ce justement pas le « pathos » — le facteur humain — qui nous relie si profondément au passé ? Les enfants de nos enfants préféreront-ils vraiment une chronologie statistique aride aux témoignages personnels et authentiques d’individus auxquels il est beaucoup plus facile de s’identifier ? En excluant le facteur humain, ne risque-t-on pas de prendre trop de recul par rapport à une histoire qui pourrait un jour — Dieu nous en préserve — se répéter ? Et, au final, n’est-ce pas précisément le facteur humain qui nous différencie de cet ennemi que nous appelons « mort-vivant » à défaut d’autre chose ? Autant d’arguments passionnés que j’ai avancés à ma responsable, peut-être moins professionnellement qu’il n’aurait fallu, avant de conclure par un déchirant « On ne va tout de même pas jeter tout ça aux oubliettes ! ». « Qui vous a demandé de tout jeter ? a-t-elle répliqué. Faites-en un livre. Vous avez encore vos notes, non ? Et toute légitimité pour vous en servir. Qu’est-ce qui vous empêche de l’écrire, ce (juron effacé) de livre ? »
Certains critiques émettront sans doute des réserves sur le principe d’un document historique publié si tôt après l’arrêt des hostilités. Douze ans à peine nous séparent du VA Days aux Etats-Unis ; et à peine dix depuis que la dernière puissance mondiale a officiellement fêté sa libération, le Victory in China Day. Beaucoup de gens considérant le VC Day comme la fin officielle du conflit, comment pouvons-nous en serait-ce qu’espérer avoir suffisamment de recul sur cette époque traumatisante ? Un collègue de l’ONU me faisait d’ailleurs remarquer que « la guerre avait duré plus longtemps que la paix ».
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Ici la page du forum Philippe-Ebly.fr consacrée à ce roman.
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