The watchers (2024)
Traduction du titre : les spectateurs.
Titre français : les guetteurs.
Ne pas confondre avec le film Watchers 1988 et ses suites de 1990 et les films de 1998, 2000, 2013, 2016, 2022, 2024.
Sorti en Allemagne le 6 juin 2024.
Sorti aux USA, en Angleterre et au Canada le 7 juin 2024.
Sorti en France le 12 juin 2024.
De Ishana Night Shyamalan (également scénariste), d'après le roman The Watchers de 2021 de A. M. Shine; avec Dakota Fanning, Georgina Campbell, Olwen Fouéré, Oliver Finnegan.
Pour adultes et adolescents.
(Fantasy urbaine, woke, toxique, probablement artificiel) Le grondement sourd d’un tonnerre lointain… Il y a une forêt à l’Ouest de l’Irlande, qui n’apparaît sur aucune carte. On dit qu’elle attire les âmes perdues, comme les papillons de nuit vers une flamme. Personne ne peut dire exactement ce qui s’y cache, car ceux qui s’y aventurent n’en ressortent jamais.
Un randonneur en anorak rouge avec un petit sac-à-dos court dans la forêt embrumée, puis s’arrête brutalement à un endroit ressemblant à tous les autres : des troncs élancés ébarbés de leurs branches basses, aucun fourré, aucune fougère, étouffés par la pénombre et le tapis d’épines tombées des conifères ? Ou bien cette forêt interdite est néanmoins entretenue.
Le randonneur, relativement jeune, moustachu à la courte barbe reprend son souffle, consulte sa montre-chronomètres. Puis relève la tête : ô surprise, car c’était impossible à voir dans les plans précédents, le randonneur s’est arrêté pile devant un panneau en métal rouillé sur une sorte de portique bas en bois décoré de branches sèches. Sur le panneau on a maladroitement gravé en anglais : « Point de non-retour 108 » (sans doute celui avant le point de non retour 109 qui suit sur le chemin).
Et le randonneur de repartir en courant, sans crainte de heurter une branche basse, puisqu’il est désormais clair que la forêt dont on ne revient jamais est clairement entretenue par des équipes de bûcherons aux effectifs forcément sans limites, lesquels n’oublient jamais de laisser des panneaux derrière eux avant (ou après ?) de n’être jamais revenus…
Le randonneur continue de courir lourdement, ahanant, tandis que la lumière déjà faible, baisse, car le bon sens exige d’explorer une forêt interdite en partant le plus tard possible dans la journée, si possible quand les orages annoncés par la météo sont déjà en train de tonner, sans radio satellite et surtout sans moto-cross alors que le sous-bois a l’air pourtant particulièrement praticable.
Le randonneur bredouille : « Je vais avoir besoin d’aide, mon chéri ou ma chéri… »
Et : « Le soleil a bougé ! »
Hum. Parce que le randonneur court la face levée vers le ciel — sans heurter aucun tronc d’arbres, ils doivent avoir été plantées régulièrement écartés — ni tomber dans un trou ou trébucher — la forêt a dû être plantée sur un terrain quasiment plat, nous découvrons que le Soleil est en fait haut dans le ciel et brille, et les branchages épineux ne sont pas si serrés que cela. Nous en déduisons que la pénombre angoissante est d’abord l’effet d’un filtre totoshop et non l’approche d’un crépuscule, ou quelque sortilège maléfique et autre malédiction.
Une authentique forêt primordiale pourrait cependant être assez sombre, mais le disque solaire serait difficile à distinguer, et il serait impossible de s’y frayer un chemin à moins de disposer d’une tronçonneuse, et autres objets qui taillent à volonté et se réaffûtent encore et encore. Plus il y aurait des bêtes de partout, en particulier des moustiques, sauf en hiver, mais je ne vois ni neige, ni glaçon et pas encore de pluie glacée. Et nous n’entendons pas le vent souffler à travers les branches, malgré l’orage donc la tempête annoncée par le grondement en ouverture.
Le randonneur bredouille encore : « Reste vingt-deux minutes… »
C’est fou que de courir à fond à fond longtemps au milieu de troncs embrumés permette encore un monologue d’exposition. Faut croire que la production n’a jamais fait cette expérience. Et comme je vois mal toute l’équipe courir autour du randonneur avec un micro, je suppose que c’est post-synchronisé… Ah les années années post 2015, déjà que les studios ne s’embêtaient pas beaucoup avant pour prendre les spectateurs pour des c.ns …
Puis, plus fort, le randonneur lance, parce qu’il ne manque pas d’air malgré ses ahanements : « Allez, suis la lumière ! »
Quelle lumière ? L’écran est quasiment noir un plan sur deux, la caméra n’est subjective que pour souligner sans préparer le monologue d’exposition.
Avec un dernier « Allez !!! », le randonneur s’arrête à nouveau, possiblement au même endroit que la dernière fois, parce que c’était plus économique pour le tournage : comparer avec les plans de randonnée en forêt du récent Irati 2023.
Par ailleurs, le randonneur a très bien pu courir en cercle, c’est pratiquement toujours le cas en forêt quand on ne prend aucun point de repère, que l’on ne consulte aucune boussole, et que « le soleil bouge » dans le ciel. Puis le randonneur s’arrête, reprend son souffle et s’écrie : « non ! »
Parce qu’il se tient devant le petit portique et son panneau de métal gravé maladroitement : « Point de non retour 108. »
Et parce que les wokes et la génération Z semblent être particulièrement ignorante, le randonneur n’aura même pas pensé à semer des petits cailloux blancs ou même des miettes de pain, ou marquer régulièrement à la craie ou à la peinture les troncs qu’il passait. Aka : jeu de c.ns.
Le randonneur consulte sa montre-chrono, dans le noir, mais il est peut-être nyctalope a défaut de niquer son ours woke virtuel, et s’écrie « oh mon Dieu ! » L’intéressé ne daigne pas lui répondre, et moi non plus.
Alors il répète : « oh mon Dieu ! »
Le randonneur soupire. Puis d’un coup, les oiseaux que nous n’avions ni vus ni entendus jusqu’ici s’envolent en masse depuis les arbres au-dessus de lui.
Puis le vol d’oiseau ayant quitté les hauteurs, nous n’entendons à nouveau plus que le randonneur en train de soupirer. Je réalise alors que vu la durée, la lourdeur et la vitesse de course supposée, nous aurions dû à ce compte-là aussi entendre son cœur se calmer, sursauter puis se calmer à nouveau, et cela même un sourd peut le percevoir à cause des vibrations et des fluctuations de pression. Mais cette production ne doit pas avoir de cœur…
Et voilà-t-y pas que, sans aucun matériel, et dans l’obscurité profonde, le randonneur se met à grimper à un arbre...
Un grondement, le randonneur regarde en bas, un oiseau s’échappe du tronc ( ?) parce que bien sûr ils n’étaient pas tous partis, le randonneur regarde les arbres, et chute lourdement parce que s’assurer ce n’est pas pour les c.ns ; et comme il a dû se blesser, il attend sur son cul qu’une bête cachée par l’obscurité, le brouillard et surtout la caméra qui regarde ailleurs, vienne le bouffer, mais juste avant il s’écrie : « C’est impossible. »
Et après : « S’il vous plaît ! Oh mon dieu ! Aaah ! Non ! » et la bête : « crunch, crunch, crac ». Il est vrai que la politesse exige de ne pas parler la bouche pleine.
Et pourtant il sait que les ours, les loups, les rats ou même les êtres humains, ça existe : la preuve, j’en ai déjà vu dans des films au cinéma. Et dans la réalité, comme tous les randonneurs, les vrais, le savent forcément.
Et je réalise que le randonneur part à la recherche d’une personne disparue sans avoir dépassé le point de non retour officiel, alors que la règle quand on part à l’aventure ou quand on recherche une personne disparue, ou quand on doit s’occuper d’enfants qui ne sont pas les vôtres, c’est JAMAIS SEUL.
NDT : à ce point, le lecteur doit savoir que la production ment au spectateur depuis le début du film, l'homme n'est pas un randonneur à la recherche d'une disparue dans la forêt dont tout le monde sait qu'on ne ressort jamais.
Et ce pauvre type n’a même pas une source de lumière avec lui, ou une corde pour se pendre, ce qui aurait été plus logique.
Sans transition, nous voilà en ville de jour avec une blondasse qui achète un perroquet à un type flou qui lui conseille d'aller visiter la campagne seule avec un drôle d'oiseau. Et c'est reparti pour les dialogues d'exposition incongrus -- elle débite au premier venu et à son oiseau ce que la production veut que le spectateur sache -- et les sempiternels clichés de remplissage d'écran vide.
La blonde va donc droit en pleine forêt en révisant apparemment l'identité usurpée d'une femme qui a la même voix qu'elle et elle aussi une mère morte (mais il y a 15 ans) et deux enfants, sa voiture tombe en panne apparemment au même endroit que là où le randonneur courait en cercle, elle sort de sa voiture, s'enfonce dans la forêt - et d'un coup le sol crisse quand elle marche et l'on entend la forêt bruisser, pas comme tout à l'heure - sa cage à la main avec le perroquet dedans (sans nourriture, sans eau, sans torche électrique etc.) et elle se met à crier dans la forêt clairement déserte à perte de vue : "Il y a quelqu'un ? Ma voiture est tombée en panne !"
Mais contrairement au randonneur, elle tombe directement sur une maison, la porte est ouverte, une vieille se présente comme Madeline ("Madeleine"), déclare qu'ils appellent l'endroit "Le poulailler", et lui présente deux plus jeunes, Ciara ("kira") et Daniel (tiens, ce prénom là ils savent à la fois le prononcer et l'écrire...) .
Et la wokette blondasse s'appelle Mina.
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Ici la page du forum Philippe-Ebly.fr consacrée à ce film.
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