Captain Kronos Vampire Hunter (1974)
Traduction : Capitaine Kronos (= Capitaine Temps), chasseur de vampires.
Titre français : Capitaine Kronos, tueur de vampires.
Sorti en Angleterre le 7 avril 1974.
Sorti aux USA le 14 juin 1974.
Sorti en blu-ray allemand iCATCHER DE le 2 juin 2017 (pas de version française), réédité le 30 juin 2021
Sorti en blu-ray américain SHOUT US le 14 avril 2020 (pas de version française)
Sorti en blu-ray allemand ANATOLIS DE le 10 décembre 2021 (pas de version française)
De Brian Clemens (également scénariste); avec Horst Janson, John Carson, Shane Briant, Caroline Munro, John Cater, Lois Daine.
Pour adultes.
(comédie capes et d'épées fantastique) Une jeune fille blonde qui porte un pendentif en argent en forme de croix se recoiffe en se regardant dans un miroir. La blonde fait remarquer, ravie, à son amie qui la coiffe : "Cela doit être terriblement pêcher !" Et la blonde répond, naïve ou ignorante ou d'une mauvaise foi incroyable : "Quoi ? La vanité est terriblement pêchéresse, n'est-ce pas, Anne ?" Anne répond que "Si c'est ton seul pêché, ça ira pour toi..."
Anne se relève, abandonnant sa brosse à cheveux à côté de son amie qui, assise sur le talus au pied d'un arbre, s'étonne : "Où vas-tu maintenant ?" Anne répond : "Je vais chercher des fleurs pour les tresser dans tes cheveux!"
Anne s'éloigne, la blonde sourit et ramasse la brosse pour brosser ses couettes, toujours en se regardant dans son miroir. Et pendant que Anne cueille des fleurs sauvages, quelqu'un s'approche dans le dos de son amie toujours assise à se mirer, comme quoi le seul pêché de vanité risque de ne pas la faire aller si bien dans un avenir immédiat.
Le plus étrange restant que tout en papotant à propos du pêché, deux jeunes filles à l'évidence encore célibataire puissent se promener seules dans les bois sans chaperon à une telle époque. Même aujourd'hui, le Bois de Boulogne côté seizième et à une passerelle de l'université n'est à l'évidence pas plus sûr que les autres bois à n'importe quelle époque, fictionnelle ou réaliste.
Entendant les pas derrière elles, la blonde, sans se retourner, lance : "Eh bien tu as fait vite! Est-ce que tu as..." Puis elle étouffe un cri quand dans son miroir s'encadre la tête de quelqu'un d'encapuchonné au visage parfaitement caché par d'improbables ténèbres, compte tenu des rebonds naturels du jour, même dans les bois. Mais qui sait, peut-être que le visage du nouveau venu ne se reflète pas dans les miroirs ?
La blonde se retourne enfin, semble très surprise, puis se met à sourire et tend ses bras vers le nouveau venu. Dans le miroir, la silhouette encapuchonnée relève la jeune fille pendue à son cou, puis elle se met à soupirer de détresse, et sangloter, et enfin pousse un grand cri, tandis que quelques gouttes de sang ressemblant à du sirop tombent sur le miroir.
Anne revient, très satisfaite de son petit bouquet de fleurs sauvage, mais perd soudain son sourire, puis son bouquet. Cela tandis qu'un notable grisonnant en redingote sombre arrive sur son cheval qui trotte nonchalamment.
Le notable repère Anne restée plantée au milieu des arbres à fixer quelque chose à quelques pas d'elle. Il arrête son cheval quand il la voit de profil, ôte la pipe de sa bouche et appelle : "Anne ?" et comme la jeune fille ne répond rien, il répète son appel : "Anne !" Elle ne répond toujours rien alors il descend de son cheval.
Le notable rejoint Anne, la prend par les épaules et la fait se retourner : "Anne ?" interroge-t-il d'une voix plus douce. Mais comme Anne n'a pas détourné son regard, le notable regarde enfin dans la même direction : la blonde est toujours assise en haut du talus, adossée à l'arbre voisin, tenant son miroir. Le notable abandonne Anne pour rejoindre sans se presser la blonde en haut du talus.
La blonde tourne la tête : on dirait une vieille femme aux yeux cernés de rouge et à la lèvre ensanglanté. Le notable semble choqué, mais cela supposerait qu'il sache au moins le nom de la blonde, et qu'il s'agit bien de la même personne que l'amie que coiffait Anne, or, rien ne le prouve si ce n'est la perruque blonde et les vêtements : il n'y a à ce point aucune raison de ne pas supposer qu'une vieille femme a pris la place de l'amie d'Anne et qu'une demande de rançon va suivre.
Bien sûr, le fait de faire vieillir prématurément les adolescentes peut aussi être une coutume locale, mais nous n'en avons pas entendu parlé jusqu'ici. La blonde n'a pas dit un mot pour réclamer de l'aide, s'expliquer, crier au viol Oil of Olaz ou dénoncer l'effet des Pfas et des hormones dans l'eau potable, ou encore de la traite d'adénochrone. D'un autre côté, c'est bien une blonde qui prétend que la vanité est un péché, mais pas le sexe hors mariage dans les bois alors que sa meilleure amie est sur point de revenir inopinément.
Sans doute pas si loin de là, un cavalier cavale dans la plaine à l'orée de la forêt par un temps plutôt brumeux, quoique le manque de définition puisse aussi provenir du trucage optique pour ajouter des gros caractères en plein milieu de l'image. Le cavalier croise une charrette tirée par deux chevaux et oblique dans sa direction. Il double la charrette très impoliment, sans saluer, pour griller la politesse au cocher et passer le premier le passage ménagé dans la haie : on est bocage, ou on ne l'est pas.
Et la charrette, euh, d'essayer de rattraper à travers champs le cavalier, et de lui coller au train sans même respecter les distances de sécurité : si quelqu'un tombe, il finira vite piétiné. Mais pourquoi sont-ils tous si pressés aujourd'hui ? On les retrouve à cavaler sur la crête pour passer trois gibets dont l'un auxquel balance encore un... épouvantail ?
Puis ils galopent au milieu des arbres le long de ce qui pourrait être une côte, à moins que ce ne soit la caméra qui soit inclinée à 45° pour un effet artistique, mais impensable du point de vue subjectif, même pour un pendu. Ils ont passé un lac, mais nous ne l'avons pas vu passé, et se retrouve dans le même genre de plaine que tout à l'heure, tournant possiblement en rond le temps que le générique se passe ? Le cavalier de tête blond à cape et cheval noire semble franchir la même côte qu'il parcourait en long tout à l'heure, mais comment pourrions-nous le savoir ? il n'y a aucun moyen de se repérer, sinon les trois gibets qui seraient alors hors champ.
Peut-être oser la prochaine fois la carte à la Indiana Jones avec le trait rouge qui avance et la figurine d'un petit cheval noir suivi de deux petits chevaux blancs ? A cette supposée époque, il paraît impossible de passer des coteaux et des gibets, voire des ponts et des lacs sans personne pour les garder ou moucharder : il y a des taxes sur les routes, des moulins à approvisionner, des tours de guets.
Le cavalier blond s'arrête pour fumer un cigarillo à la manière de Clint Eastwood dans Une poignée de dollar 1964 de Sergio Leone qui pourrait bien être la référence anachronique qui aura inspiré ce personnage, et le blond fumeur de cigarillos admire un temps devant lui le lac qu'il avait pourtant dépassé la minute d'avant, et la ferme imposante au-delà d'un rideau d'arbres, d'une haie et autres coteaux. Ne manque que les lignes haute-tension et le chemin de fer, mais il y a cependant des constructions suspectes à l'horizon, coupées au cadrage.
Le blond repart, et avec lui le petit chariot tiré par deux chevaux blancs et blonds. Et les voilà qui laissent derrière eux les bâtiments de la ferme qu'ils n'ont pas encore traversée, croisant six oies blanches du genre vraiment pas compétentes, ni bien pressées d'échapper à un possible migrant haïtien affamé et pas regardant envers la sensibilité animale, la propriété privée et toutes les lois et traditions locales du pays visité, les oies étant depuis l'Antiquité un système d'alarme particulièrement bruyant en cas d'intrusion.
Sortant à nouveau d'un bois que nous ne l'avons jamais vu pénétrer, le cavalier blond et son chariot à chevaux blancs passent devant une femme en jupes aux longs cheveux noirs à genoux le cou et les deux avant-bras pris dans un carcan, agrémentée de moitié de tomates. La femme relève un peu la tête pour essayer de voir, sans aucune chance vu la longueur et l'épaisseur de ses cheveux noirs qui lui tombent sur les yeux.
Contre toute attente, le blond s'est arrêté et il semblerait que malgré tous ses cheveux dans les yeux, la femme aurait désormais une vue privilégiée sur la sacoche, la selle et l'entrejambe du cavalier blond à gilet de peau et cape bleu marine à galons dorés. Le blond porte également une chevalière dessinant dans un métal doré le même logo imprimé sur sa sacoche. Alors le blond demande : "Et quel crime avez-vous commis ?"
Alors la brune lui répond agressivement : "Si j'avais été grosse vieille et moche vous ne vous seriez même pas arrêté espèce de raciste homophobe grossophobe cis incel fan toxique !"
Mais comme nous ne sommes pas dans ce genre de film, en réalité, elle répond seulement : "J'ai dansé un dimanche." Alors le blond lève son sabre ou son épée ou son katana ou sa hache, je n'ai pas bien vu, et frappe. La brune pousse un cri, mais le cavalier a seulement fait sauter le clou qui maintenait le carcan en place, sans présumer du châtiment plus odieux qui pourrait attendre la jeune femme si ceux qui l'ont punie la rattrapait après avoir constaté qu'elle n'avait pas accompli sa peine jusqu'au bout. Et là encore, qui garde ce pays, la ferme, les oies etc. ?
En tout cas, elle n'a pas dû rester longtemps exposée : fraîche comme une rose ou peu s'en faut, elle soulève le bout de bois assez lourd qui la maintenait courbée et coincée, et se recoiffe, le regard bien haut en direction du cavalier, dans une pose sexy, avec les manches de sa chemise blanche limite immaculées. Oui, elle a un peu de noir sur son visage, mais elle porte aussi du rimel, et du gloss pour faire briller ses lèvres, parce qu'elle a dû prendre soin de bien se maquiller avant d'être exposée judiciairement, et bien sûr de passer aux toilettes avant ?
Le blond ne commente pas, fait demi-tour à cheval, et la brune immédiatement lui court après, faisant quand même attention de ne pas se recevoir un coup de sabot au passage. Pas un merci incidemment. Fort cavalièrement, avec un sourire gourmand et un décolleté plongeant la brune attrape le cavalier par l'intérieur de la cuisse.
Le blond qui parait beaucoup plus rouge qu'au plan d'avant répond, faussement imperturbable : "Nous nous dirigeons vers l'Est." et elle répond, faussement réservée : "... ça m'ira !" ce à quoi le cavalier répond, encore plus empourpré : "Monte sur le chariot."
Et le cocher, un barbichu binoclard poivre et selle à redingotes, gilet blanc immaculé, gant et chapeau refait partir ses chevaux tandis que la brune cavale pour sauter et prouver qu'elle ne porte pas de soutien-gorge. Ils laissent derrière eux le carcan, des poules que nous n'avons ni vues ni entendues à l'instant et un très long bout de chemin étroit au milieu d'une forêt assez différente de celle du plan d'avant.
Et la cavale reprend, tandis qu'on nous présente Isabella, la victime numéro 2, qui reçoit pour son anniversaire un bracelet en argent massive, comme c'est habituel chez les paysans laborieux, âgés et estropiés de ce pays... Térésa qui veut immédiatement montrer son bracelet à son amie Pétra pour la rendre jalouse... et pour cela s'en va seule traverser le même bois où Anne, présente à l'anniversaire, a trouvé sa blonde amie anonyme agressée et prématurément vieillie.
Mais pas un mot de Anne pour la prévenir, et le père qui joyeusement autorise sa fille virginale à sortir seule, dans des lieux déserts accidentogènes, sans chaperon, à la seule condition qu'elle revienne avant la tombée de la nuit. Pas besoin de vampire quand on peut croiser un sanglier, remarquez...
Plus Isabella a peur de perdre un bracelet en argent massif mais pas de se faire couper la main à coup de hachette par le premier miséreux venu, ni d'être violée par le premier vagabond (ou fils de noble disposant d'une totale impunité).
Dans la réalité, ne traversez jamais seul un lieu sauvage (montagne, bois, n'importe quelle grande ville ou même moyenne de France en ce moment), en particulier si vous avez l'allure vulnérable, peu importe votre âge ou votre sexe. Les accidents ne sont qu'une question d'opportunités et de cumul de facteurs dans le temps, cf. les prix Darwin.
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