Amazing Stories #008 (1926)
Titre complet : Volume 1, novembre 1926, numéro 8.
Traduction Histoires étonnantes.
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Publicités toxiques.
Pour adultes et adolescents.
Présumé sorti en kiosque aux USA le 10 octobre 1926 daté de octobre 1926, prix 25 cents, soit 4.46 dollars 2024 en tenant compte de l'inflation (idem en Euro du 7 décembre 2024)
De Hugo Gernsback, F. R. S. (rédacteur en chef), Dr. T. O'Conor Sloane, M. A., Ph. D. (directeur de publication), Wilbur C. Whitehead, rédacteur littéraire, C. A. BRANDT, rédacteur littéraire.
Pour adultes et adolescents.
(revue littéraire de Science-fiction)
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Les numéros de pages imprimés à l'intérieur ne tiennent pas compte des quatre pages de couverture.
p. 4 = page 2 : sommaire.
"Amazing Stories est publié le 10 de chaque mois. Il y a 12 numéros par année. L'abonnement est de 2.50 dollars (44.56 dollars 2024 idem euro) par an aux USA et possessions, 3 dollars (53.47 dollars 2024, idem en euro) au Canada et à l'étranger. Les pièces et timbres Etats-Uniens sont acceptés (pas les pièces et timbres étrangers, un exemplaire d'échantillon sera gratuitement envoyé à la demande... Toutes les contributions acceptées sont payées à publication. Amazing Stories est en vente dans tous les kiosques des Etats-Unis et du Canada. Agents européens S. J Wise et Cie 40 place verte, Antwerp, Belgique. Imprimé aux U. S. A."
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p.5 = 483 : Ours et Edito de Hugo Gernsback, F. R. S.
De la fiction extravagante aujourd'hui... à la froide réalité de demain.
IMAGINATION ET REALITE
La PLAUSIBILITE EN SCIENTIFICTION par Hugo Gernsback.
Nous sommes heureux de reproduire la lettre suivante que nous avons reçue de la part de l'un de nos lecteurs.
La Rédaction, AMAZING STORIES :
Je viens tout juste de finir de lire le numéro d'août d'AMAZING STORIES et je m'aventurerais à faire quelques suggestions qui pourraient aider à améliorer le magazine dans le futur. Bien que, selon mon opinions, AMAZING STORIES est l'un des magazines de fictions les plus intéressants publiés, certains des récits ont de telles erreurs scientifiques évidentes en elles, qu'elles ressemblent davantage à des contes de fées qu'à de la scientifiction, et en conséquence, ne semblent pas à leur place dans votre magazine.
Par exemple, même en admettant la possibilité d'une "quatrième dimension" comme l'installe The Runnaway Skyscraper" de Murray Leinster, un minimum de logique aurait prouvé que n'importe quel horloge de l'immeuble glissant à travers la quatrième dimension n'iraient pas tourner (leurs aiguilles) à rebours, mais à la place, poursuivraient leur course dans le sens des aiguilles d'une montre, comme l'auront fait n'importe quel autre machinerie ; de même, un certain nombres d'auteurs, quand ils transportent leurs personnages d'une planète à une autre, ne semblent jamais prendre en compte les différences de vie bactérienne d'un monde à l'autre, qui pourrait très vite causer la mort de tout visiteur qui arriverait sur une nouvelle planète sans avoir en premier lieu acquis une immunité face aux ravages (potentiels) de son organisme.
En guise d'exemple d'une erreur excusage, je citerai celle dans High Tension d'Albert B. Stuart, dans laquelle les ligaments auront été capables de supporter un très grand stress exercé sur eux par les muscles hautement stimulés.
En suggestion conclusive, je pense que le magazine serait grandement amélioré si les anecdotes scientifiques ou le paragraphe contenant l'information qui pourrait rendre plus plausibles les histoires des numéros précédents ou présents, étaient placés entre les différentes histoires.
Bien à vous (signé) W. F. CRIST. 3448 Clay Street, San Fransico (NDT orthographe imprimée pour San Francisco), Californie.
C'est un plaisir de recevoir cette sorte de lettre, parce qu'elles indiquent que nos lecteurs sont intensément intéressés par le type de fiction que nous publions, et aussi que ces récits sont sérieusement considérés. C'est un signe de bonne santé, et nous pouvons seulement dire qu'une telle correspondance est on-ne-peut-plus bienvenue. Quand le magazine aura davantage de pages, ce qui arrivera bientôt, il y aura une section spéciale où les lettres de cette nature seront imprimées et débattues.
Considérant les affirmations contenues dans la lettre ci-dessus, permettez-nous de répondre qu'un écrivain de scientification a le privilège de la license poétique, tout autant que l'écrivain de n'importe quelle autre sorte de fiction. Il existe rarement un récit d'un type si parfait qu'il puisse passer la revue de tous ses faits, de son thème général et sur beaucoup d'autres points.
Par exemple, même dans les meilleures fictions, vous remarquerez que les personnages s'expriment dans un langage assez extraordinaire. C'est ce que l'on appelle le langage de la fiction et il n'est en général pas en usage dans la vie réelle. Ouvrez presque n'importe lequel des magazines de première classe et, si vous prenez le temps de réfléchir une seconde, vous réaliserez que les êtres humains n'utilisent pas le langage fleuri des personnages d'une fiction. C'est aussi vrai en scientification sur un autre plan, celui où les auteurs souvent prennent le partie d'une licence poétique, parfois en négligeant d'authentiques faits scientifiques, bien qu'en maintenant suffisamment d'exactitude scientifique pour faire en sorte que l'intrigue ou le récit semblent à la fois probables et intéressants.
Se rapportant au Runaway Skyscraper de Murray Leinster, notre correspondant a probablement raison quant aux horloges. Mais pourquoi s'arrêter aux horloges ? Si nous admettons une quatrième dimension, il nous faudra admettre le reste des choses bizarres supposées exister sur cet autre plan d'existence, et si nous ne l'admettons pas, alors mieux nous vaut ne pas lire ce récit du tout. A cause de l'hypothèse d'une époque que le temps peut filer à rebours, l'auteur doit naturellement raconter que tout fonctionne à rebours.
Quant à la critique se rapportant à la vie bactérienne sur d'autres mondes, nous pensons que c'est H. G. Wells qui, le premier, a pointé du doigt ce danger (...) Mais pourquoi s'arrêter au danger bactériel ? Nous pourrions avoir à faire l'expérience de choses bien plus dangereuses en voyageant d'une planète à une autre, qu'il y aurait à prendre en considération (...)
Nous ne sommes pas d'accord avec notre correspondant quant à la force des ligaments dans High Tension. Nous pensons que le récit de muscles hautement stimulés est scientifiquement correct. Une autorité médicale garantit l'exactitude générale des affirmations (scientifiques) dans cette histoire.
NDT : et à nouveau Hugo Gernsback, tout en prenant une attitude apparemment positive, n'est pas aussi honnête qu'il le prétend. Par exemple il ne cite pas quelle autorité médicale garantirait une hypothèse contraire au bon sens et à l'observation quotidienne par exemple des accidents sportifs ou de levage, car il s'agit du même problème d'ignorance crasse de la biomécanique que pour la série L'homme qui valait trois milliard -- et du mépris absolu d'un nombre considérable de cas cliniques constatés en université, aux urgences, en maladie professionnelle etc. Un muscle n'existe pas isolé du corps qui le porte, il a un très grand nombre de limites incompatibles avec l'hyperstimulation en question, et si l'expert médical garantit la validité scientifique de la nouvelle en question, pourquoi cette nouvelle relèverait encore de la Science-fiction ? Oui, on peut dépasser les limites, puis on le paye, souvent immédiatement, parfois avec un délai, et toujours plus tard dans la vie.
Les autres tentatives de Gernsback à part l'appel à l'autorité anonyme = l'une de celle qui n'existe pas, c'est le balancement : "Et en même temps", oui Leinster se plante complètement sur les horloges qui tourneraient à l'envers quand on se déplace à une époque du présent vers le passé, parce que les horloges ne tournent pas en fonction du temps qu'elles mesurent, pas plus que le soleil ne se lève pour faire avancer l'ombre sur un cadran solaire, et pas davantage la bougie ne se consume pour indiquer l'heure, mais parce que la cire fond à cause de la chaleur.
J'imagine que Leinster et Gernsback croient que l'eau ne boue qu'à 100 degrés centigrades ou l'équivalent en Fahrenheit, alors que cela dépend de la pression de l'air et de la composition de l'eau, à supposer que la flamme qui chauffe le fond de la casserole soit de la bonne température et que l'air autour ne soit pas si froid que l'eau ait gelé avant d'avoir eu une chance de bouillir.
Que fait Gernsback ? Il sait qu'il est pris en défaut, que son auteur et son magazine sont pris en défaut, alors qu'il s'écrie : "Mais regardez ailleurs..." en espérant qu'en changeant constamment le sujet du débat, le lecteur oubliera le premier sujet où lui et ses auteurs se sont fait pincés.
Car le problème scientifique en réalité n'est pas la licence poétique ou des croyances de l'époque, et l'intérêt de relever l'erreur scientifique et d'en débattre est justement d'en déduire la réalité scientifique vérifiable par l'expérience et la contreexpérience, et cela sans avoir été projeté à la préhistoire alors qu'on était seulement à bosser dans un gratte-ciel du présent ou d'un passé proche.
Et en faisant constamment diversion, Gernsback mélange tout et se contredit : comment une licence poétique pourrait-elle inspirer une invention et des compétences et une rigueur dans la réalité, qui en général ne pardonne pas ou vraiment très rarement quand un individu bêta décide de passer outre les lois des diverses sciences quand celles-ci semblent s'être vérifiées jusqu'à présent. Cela finit souvent d'ailleurs par un prix Darwin, comme ceux qui ont cru la licence poétique de la publicité et se sont jetés à deux dans une bulle en plastique gonflé pour dévaler une pente, ignorant deux principes élémentaires : l'inertie et le fait que le plastique gonflé ne pouvait pas protéger des chocs entre les deux occupants à l'intérieur de la bulle.
Et le troisième principe étant qu'il y a des limites à tout, à la résistance d'un muscle, et à ce à quoi il est accroché, mais aussi à n'importe quoi d'autres.
On notera que par le futur, les théoriciens de la Science-fiction inventeront le concept de la suspension de l'incrédulité par le lecteur, pour tenter de résoudre le paradoxe d'une littérature qui prétend fonder ses récits sur la vraisemblance scientifique tout en la violant constamment.
Et ce faisant, ils ont détourné l'attention de l'importance du contexte, peu importe que nous évoquions la réalité ou une aventure fictive : n'importe quel récit dépend de deux grandes sortes de lois, qui combinées permettent d'immerger le lecteur dans un monde cohérent - l'infrastructure (l'envers du décors) qui fait tourner la machine supposée de la réalité selon certaines règles prévisibles que l'inconscient du lecteur va calculer bien avant la conscience du lecteur lui-même, -- et la superstructure (le décor) qui constitue les croyance des personnages, ce qui fait tourner leurs dialogues et expliquent leurs initiatives et leurs craintes plus ou moins fondées.
Le décalage entre l'infrastructure et la superstructure d'un récit de fiction permet au lecteur d'anticiper le même décalage dans la réalité entre sa civilisation et la réalité qui ne pardonne pas aux civilisations et à leurs individus s'ils n'anticipent pas les problèmes les plus dangereux et leur accumulation, tout autant que leurs évolutions combinées.
Cependant Gernsback est clairement au début du potentiel inspirant de la Science-fiction moderne, et il a effectivement tout intérêt à compter sur des lecteurs plus éclairés que lui. Bien sûr, il a aussi raison de chercher à s'adapter aux critiques, dans le cas où celles-ci briseraient son élan, au lieu de le porter. Mais ses limites qui se dessinent dans l'édito sont aussi celles de sa lucidité. Pour des gens qui ne penseraient qu'au fric, il n'y aurait aucune espèce d'importance de distordre les faits, faire diversion etc.
Et notre époque est plus où moins au sommet de cette approche qui consiste à maximiser la confusion pour faire du fric de son côté, peu importe les conséquences, peu importe que cela consiste à faire le contraire de ce que l'on prétend faire, cf. toutes ces fausses vidéos et ces faux sites qui submergent les vidéos et les sites des vrais auteurs, ceux qui n'essaient pas de tromper leurs lecteurs sur la marchandise.
Au moins, Gernsback n'est pas de ces escrocs : son problème est qu'il doit vendre son zine même si les récits (pour beaucoup libres de droits) ne sont pas d'auteurs si scientifiques et si astucieux. Un peu de science et d'astuce doit suffire à satisfaire le client qui paye pour, et c'est sans doute ce que ce qu'il veut réellement dire par tout auteur (de science-fiction) est autorisé à user de licence poét-poétique.
Et de zézétique aussi.
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p.06 = 676 : The SECOND DELUGE (le second déluge), par Garett P. Serviss (feuilleton en trois parties, première partie).
Chapitre 1 : Cosmo Versál.
Un petit homme, mince, au visage fripé avec un très grand crâne d’œuf, aussi rond, lisse et luisant qu'une bulle de savon géante, et une paire d'yeux globuleux noirs rapprochés l'un de l'autre, le faisant ressembler à un gnome au cerveau sur-développé et doté d'un pouvoir prodigieux de concentration, s'assit penché sur une table d'écriture avec un grand feuillet de bristol devant lui, sur lequel il se mettait à tracer lestement des formes géométriques et trigonométriques. Compas, équerres, règles, rapporteurs et ellipsographes lui obéissaient au doigt et à l’œil comme s'il leur avait donné vie.
La pièce autour de lui était une jungle de globes terrestres et célestes, de cornues, tubes et tuyaux de chimistes et tout cet appareillage indescriptible que la science moderne a inventé, et qui, pour le non initié parait aussi incompréhesible que l'ancienne panoplie des alchimistes et des astrologues. Les murs étaient tapissés d'étagères chargées de livres, et décorées pour les portions supérieures des plus extraordinaires photos et dessins. Même le plafond était ouvert de cartes représentant le ciel, tandis que bien d'autres étaient des représentations géologiques et topographiques de la surface de la terre...
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p.32 = 702 : The ISLAND of Dr. MOREAU (L'île du Docteur Moreau) par H. G. Wells (feuilleton en deux parties, conclusion).
CHAPITRE XIV (NDT: 14)
"Et à présent, Prendick, je vais vous expliquer, déclarait le docteur Moreau aussitôt après que nous ayons mangé et bu. "Je doit confesser que vous êtes l'invité le plus dictatorial que j'ai jamais reçu. Je vous averti que c'est la dernière fois qu'en cela je vous obligerai. Et voilà que vous me menacez alors de vous suicider, ce que je ne tolérerai pas quand bien même eut égard à quelque indisposition personnelle."
Il s'assit sur ma chaise longue, un cigare à moitié consumé entre ses doigts blafards d'allure agiles. La lumière de la baladeuse tombait sur ses cheveux blanc ; il fixa le ciel étoilé à travers la petite fenêtre. Je m'asseyais aussi loin de lui que possible, la table entre les deux, et les revolvers à portée de main. Montgomery n'était pas présent. Je n'avais guère l'envie de me retrouver avec ces deux-là coincé dans une aussi petite pièce.
"Vous admettez que viviséqué, l'être humain, puisque c'est ainsi que vous le qualifiez, n'est après tou que le puma ?" demanda Moreau. Il m'avait fait visiter cette horreur dans la chambre intérieure, afin que je m'assure par moi-même de son inhumanité.
"C'est bien le puma, je répondais, mais si découpé et mutilé que je prie de ne jamais revoir de la viande vivante à nouveau. De toute la vilenie..."
"Peu importe cela, coupa Moreau : au moins, épargnez-moi vos manières de gamin horrifié. Montgomery était exactement pareil. Vous admettez que c'est le puma, alors maintenant, taisez-vous, que je puisse vous faire conférence physiologique."
Et à partir de là, en commençant sur le ton d'un homme suprêmement blasé, mais s'échauffant peu à peu, il m’expliqua son ouvrage.
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p.54 = 724 : BEYOND the POLE (feuilleton en deux parties, conclusion) par A. Hyatt Verill.
CHAPITRE VI (NDT : 6)
A propos des habitants de cette contrée, que je pourrais désormais qualifié de continent ou d'immense île de la zone inexplorée au-delà du pôle Sud, je pourrais remplir nombre de pages. Mais ce manuscrit ne doit pas être trop loin, car, quand bien même écrit sur cette matière merveilleusement fine et légère, il me faut m'inquiéter qu'il ne devienne pas trop lourd pour le messager ailé auquel j'ai l'intention de le confier.
J'ai déjà décri, du mieux que je le pouvais, l'apparence personnelle ou physique des étranges êtres parmi lesquels, je le crains, je suis destiné à demeurer le restant de ma vie. De même, j'ai exposé leurs moyens de communiquer entre eux et avec moi-même, et cì et là, j'ai brièvement décrit leurs habitudes et leurs occupations et leurs merveilleuses inventiosn et leurs accomplissements. Mais à ce point je n'ai rien encore dit de leur vie sociale ou familiale, leur pensée, leurs lois et codes, institutions publiques et tant d'autres sujets qui se sont avérés vastement intéressants pour moi et sans doute pour mes semblables, si le Sort le veut bien ce manuscrit ne les atteignisse jamais.
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p. 66 = 736 : The MAD PLANET (la planète folle) par Murray Leinster.
Chapitre I (NDT : 1) : le monde dérangé.
De toute sa vie de peut-être vingt années, il ne serait jamais venu à Burl de se poser des questions sur ce que son grand-père aurait pu penser de son environnement. Le grand-père était mort trop tôt d'une façon plutôt désagréable dont Burl se souvenait vaguement comme des cris répétés qu'il entendait de moins en moins alors que sa mère l'emportait au loin le plus vite dont elle était alors capable.
Burl n'avait que rarement ou jamais repensé au vieux monsieur depuis. Sûrement, il ne s'était jamais posé de question quant à ce que son arrière-grand-père pensait, et le plus certainement du monde, il n'était jamais entré dans sa tête une question aussi purement hypothétique que ce qu'un arrière-autant que vous voulez- grand père, disons de l'année 1920 --aurait pensé de la scène dans laquelle Burl se retrouva.
Il se déplaçait avec précaution sur le tapis brunâtre d'une champignonnière, s'approchant en catimini du ruisseau qu'il ne connaissait que de son appellation générique de "eau". C'était la seule eau dont il avait connaissance. Culminant à la hauteur de trois hommes, des amanites géantes obstruaient le ciel gris de sa vue.
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p.88 = 758 : A DRAMA in the AIR (Un drame dans les airs) par Jules Verne.
Au mois de septembre 185--, j'arrivais à Frankfort-sur-le-Main. Mon passage par les principales cités allemande avait été brillamment marqué par des ascensions en ballon ; mais, jusqu'alors, aucun allemand ne m'avait accompagné dans ma nacelle, et l'expérience excellente faite à Paris par Messieurs Greene, Eugène Goddard et Poitevin n'avait pas convaincu les Teutons si sérieux de s’adonner aux voyages aériens.
Mais à peine la nouvelle de mon ascension imminente s'était répandue à travers Frankfort, que trois de ses imminents citoyens me supplièrent de les autoriser à faire l'ascension avec moi. Deux jours plus tard, nous étions supposés nous lancer depuis la Place de la Comédie. Aussitôt j'apprêtais mon ballon...
La version française originale de 1874.
Au mois de septembre 185…, j’arrivais à Francfort-sur-le-Main. Mon passage dans les principales villes d’Allemagne avait été brillamment marqué par des ascensions aérostatiques ; mais, jusqu’à ce jour, aucun habitant de la Confédération ne m’avait accompagné dans ma nacelle, et les belles expériences faites à Paris par MM. Green, Eugène Godard et Poitevin n’avaient encore pu décider les graves Allemands à tenter les routes aériennes.
Cependant, à peine se fut répandue à Francfort la nouvelle de mon ascension prochaine, que trois notables demandèrent la faveur de partir avec moi. Deux jours après, nous devions nous enlever de la place de la Comédie. Je m’occupai donc immédiatement de préparer mon ballon. Il était en soie préparée à la gutta-percha, substance inattaquable aux acides et aux gaz, qui est d’une imperméabilité absolue, et son volume — trois mille mètres cubes — lui permettait de s’élever aux plus grandes hauteurs.
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p. 95 = 765
Etoiles
A travers l'espace, mon esprit d'un bond s'échappe
Plus leste et plus loin que la lumière ;
Jusqu'aux cratères lunaires,
Ceinturés et bordés de la nuit ;
Au-delà de la cannelée, rutilante Mars,
Jusqu'à travers les anneaux de Saturne,
Écartant la chevelure des comètes,
Sur les ailes de mon esprit
Jusqu'aux vastes et affreux vides
De l'Espace entre les voies lactées
De la place pour des Terres par centaines
Qui tournoieraient nuit et jour ;
Tout droit entre la matière des orbes à naître
Les nébuleuses titanesques
Oubliées où les étoiles par milliers
éclairent la mer Ether ;
très loin dans l'espace intemporel et sans borne
Jusqu'à ce que les systèmes cessent de rouler
Sans cesse cherchant en vain
L'espoir et l'âme majeure
Des millions meurent qui n'ont jamais su
La moitié de ce que j'ai vu et su
Alors que je circule insensé
Entre les étoiles. Et puis--
De retour sur terre, mon esprit chute
Fatigué de la poussière cosmique
En manque d'un être humain
De l'amour et de la confiance humaine ;
Il descend en planant sur les ailes de l'imagination
Jusqu'au tréfonds des collines
Où les ormes et les érables
Ploient leurs branches fleuries
De retour à Mirabel aux cheveux noirs
Tout mon être se précipite
De retour entre ses bras accueillants
De retour au cosmos de son regard.
--De LELAND S. COPELAND.
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P. 2 (seconde de couverture) manquante.
p. 4 : Un trésor enfoui peut encore être trouvé en Chimie, de bons chimistes se voient garantir de hauts salaires...
p. 96 : offre spéciale d'abonnement à Science et invention (un rasoir auto-affûtable)
p. 97 : deux petites colonnes : Yeux artificiels améliorés renforcés pour prévenir tout bris, soigneusement ajustés, prévienne la détection ou l'irritation, PRIX BAS, peuvent s'enfiler partout, par courrier, trois jours d'essai autorisé, ne convient pas, n'est pas vendu, des clients dans chaque Etat de l'Union... DENVER OPTIC CO. Denver, Colo (NDT rado) ; soldes mensuels de fin de série, belles robes, tissus assortis etc. MERVIN WINEHOLT CO. Woodbine Pa (NDT sadena). Agents à 90 dollars la semaine et une automobile neuve, bas de soie gratis pour votre propre usage. Carte nominale naine à la dernière mode, Harrisburg, Pa (NDT sadena) ; APPRENEZ A DESSINER ! ; FILLES ET GARS, GAGNER DE l'ARGENT DE POCHE POUR NOEL... ; le vrai argent est dans la banque, pensez-y, Nell, 460 dollars ! Et de penser qu'il y a seulement quelques mois nous ne pouvions économiser un seul centimes. Te souviens-tu de la nuit où nous en avons discuté et tu m'a persuadé d'envoyer ce coupon de l'I. C. S ? Ce fut le meilleur investissement que j'ai jamais fait... Mon patron dit que si je continue de montrer le même intérêt pour mon travail là-bas, il y aura encore un meilleur poste disponible pour moi d'ici peu. Cela paye certainement d'étudier sur son temps libre." ECOLE INTERNATIONALE PAR CORRESPONDANCE. Devenez une infirmière, apprenez à la maison sur votre temps libre, gagnez 30 à 35 dollars par semaine, gagnez en apprenant. ECOLE D’INFIRMIÈRE DE CHICAGO.
p.98 = 768... et ça continue encore et encore.
p.99 (troisième de couverture) Burgess Blue Book à un dollar : pour les hommes dotés d'un sens pratique et les étudiants en électricité, ETES VOUS INTÉRESSÉ PAR L'Electricité ? McLURE PUBLISHING.
p.100 (quatrième de couverture) : SUIVEZ CET HOMME, l'opérateur 38 du service secret est sur le coup. Suivez-le en partageant avec lui toute l'excitation de sa chasse aux contrebandiers. Voyez comment travaille un opérateur doué. Faites parler les empreintes digitales sur la lampe de la chambre de la jeune fille assassinée ! ... GRATUIT, les rapports confidentiels que Numéro 38 a fait à son chef... Gagnez de 2500 à 10.000 dollars par an, vous étudiez à la maison sur votre temps libre. UNIVERSITÉ DE SCIENCE APPLIQUÉE, Chicago, Illinois.
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Ici la page du forum Philippe-Ebly.fr consacrée à ce numéro.
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