Four Frightened People, le film de 1934Feu vert cinéma

Four Frightened People (1934)
Traduction : Quatre personnes effrayées.

Sorti aux USA le 26 janvier 1934 ;
Sorti en Angleterre le 27 février 1934.
Sorti en DVD américain.
Annonce en blu-ray américain le le 3 août 2021.

De Cecil B. DeMille, sur un scénario de Bartlett Cormack et Lenore J. Coffee ; d’après le roman de E. Arnot Robertson. Avec Claudette Colbert, Herbert Marshall, Mary Boland, William Gargan. Pré-code, tourné en décors naturels.

Pour adultes et adolescents.

À bord d’un vapeur colporteur fumant le long de la côte malaise, se trouvent beaucoup de manœuvres chinois — les coolies —, des passagers de toutes les races dont quatre qui se sont rencontrés par hasard : Steward Corder, un correspondant de presse et de radio d’un journal fameux à qui la civilisation a tout donné ; Mrs Mardick, l’épouse d’un officier britannique stationné en Malaisie, qui à travers ses activités associatives, détourne la civilisation à des fins personnelles, et cette saison, c’est diminuer le nombre de naissance ; Arnold Ainger, un chimiste sans importance spécialisé en caoutchouc , trop sensible et trop timide pour dégager son cou de la botte que la Vie a posé dessus ; et Judy Jones une institutrice de Chicaho, si peu importante que la Vie elle-même ne l’a pas remarquée. À l’esprit de chacun d’eux, il n’y a rien d’autre que la nécessité de parvenir à New-York City d’ici une certaine date — quand soudain le Destin mélange leurs cartes, et...

Dans la nuit, à bord du vapeur, deux coolies emballent l’un des leurs décédés et l’emporte sur le pont, tandis que le radio frénétiquement transmet en morse le message suivant : Appelons Singapour — peste à bord — peste bubonique — morts et mourants — ne pouvons pas garder secret longtemps — équipage et coolies se rebelleront — craignons mutineries — passagers ignorent situation — ...

À l’insu du capitaine, quatre passagers ont déjà sauté dans une barque malaise : tandis que Ainger le chimiste empêche l’institutrice de crier, ils se tiennent baissés pour ne pas être vus du pont, et le meneur tient sous la menace d’un pistolet le coolie qui conduit la barque. Comme la barque glisse le long du vapeur, ils sont éclaboussés par le cadavre que l’on balance du haut du pont : Corder estime qu’ils se sont échappés juste à temps, et Mrs Mardick traduit l’ordre de Corder de les emmener jusqu’à la rive. Comme enfin, on permet enfin à Judy de protester, Corder explique à nouveau pourquoi ils devaient absolument quitter le bord — les coolies mourants, ils seraient confinés à bord et mourraient à leur tour. Comme Mrs Mardick (et son petit chien) veut chaperonner Judy Jones, Corder la retient : les filles du genre de Judy se chaperonnent toutes seules.

Ils aperçoivent la côte : un grand feu derrière le rideau des cocotiers et des tambours. Ils débarquent et envoient le coolie en éclaireur. Le grand feu est tout proche, sûrement une cérémonie religieuse d’après Corder. Il y a aussi des chants. Soudain Judy poussent un hurlement : elle vient d’apercevoir une armée de cannibales qui se glissent furtivement entre les arbres à leur rencontre. Corder envoie Mrs Mardick et son chien parlementer, et elle retourne vite, épouvantée. Mais leur chef, un anglophone fort urbain qui porte la cravate d’un club anglais, les invite fort aimablement à les suivre afin qu’il les ramène à la civilisation...

Four Frightened People, le film de 1934

Sonya La Rousse, la nouvelle de 1934Feu orange livre / BD

The Shadow Of The Vulture (1934)
Traduction du titre original : L’ombre du Vautour.
Titre français : Sonia La rousse.

Sorti aux USA en janvier 1934 dans The Magic Carpet Magazine.
Traduit en français par François Truchaud en juillet 1985 dans Sonya La Rousse, traduction du recueil The Sowers of the Thunder (les semeurs de tonnerre) — le titre de la nouvelle de 1932 joint au recueil avec The Lion of Tiberias de 1933 aux éditions NEO FR.
Réédité au Fleuve Noir en 1992.
Retraduit par Patrice Louinet, compilé dans Le Seigneur de Samarcande, en juillet 2009 chez BRAGELONNE FR.

"Adapté" en film en 1985 sous le titre anglais Red Sonja, et le titre français Kalidor.

De Robert E. Howard.

Pour adultes et adolescents.

(presse, Fantasy historique, aventure) À Istanbul, le sultan ottoman Soliman le Magnifique renvoie chez eux les membres d'un envoyé diplomatique du Saint Empire qu'il a gardé emprisonné pendant neuf mois. Il reconnaît cependant l'un des membres, un chevalier du nom de Gottfried Von Kalmbach, qui l'avait grièvement blessé lors de la bataille de Mohács. Le grand vizir ottoman Pargalı Ibrahim Pasha confie au soldat très redouté, Mikhal Oglu, le soin de traquer Von Kalmbach et de récupérer sa tête.

Mikhal Oglu et ses guerriers font un raid dans la campagne entre l'Empire ottoman et Vienne pour préparer l'attaque de Soliman sur la ville. Ils attaquent un petit village danubien, dans lequel Von Kalmbach s'est endormi après avoir bu la nuit précédente. Il se bat pour se libérer et se rend à Vienne, où les habitants se préparent à l'arrivée de Soliman.

L'armée ottomane au complet arrive, et le siège commence. Von Kalmbach combat les soldats turcs qui envahissent les murs. Il rencontre une femme belliqueuse aux cheveux roux qui se bat aux côtés des hommes - la "Rouge" Sonya de Rogatino, qui se révèle être la sœur de la fille du harem préférée de Soliman, Hurrem Sultan. Lorsqu'un combat contre un certain nombre de Turcs s'avère insurmontable, elle vient en aide à Von Kalmbach.

*

Sonya La Rousse, la nouvelle de 1934

Le texte original de Robert E. Howard dans The Magic Carpet Magazine de Janvier 1934, illustré par M. Brundage.

1

“Are the dogs dressed and gorged?” — "Aye, Protector of the Faithful!” — "Then let them crawl into the Presence.”

So they brought the envoys, pallid from months of imprisonment, before the canopied throne of Suleyman the Magnificent, Sultan of Turkey, and the mightiest monarch in an age of mighty monarchs. Under the great purple dome of the royal chamber gleamed the throne before which the world trembled—gold- panelled, pearl-inlaid. An emperor’s wealth in gems was sewn into the silken canopy from which depended a shimmer¬ ing string of pearls ending a frieze of emeralds which hung like a halo of glory above Suleyman’s head. Yet the splendor of the throne was paled by the glitter of the figure upon it, bedecked in jewels, the aigret feather rising above the diamonded white turban. About the throne stood his nine viziers, in attitudes of humility, and warriors of the imperial bodyguard ranged the dais—Solaks in armor, blade and white and scarlet plumes nod¬ ding above the gilded helmets.

The envoys from Austria were properly impressed—the more so as they had had nine weary months for reflection in the grim Castle of the Seven Towers that overlooks the Sea of Marmora. The head of the embassy choked down his choler and cloaked his resentment in a semblance of submission—a strange cloak on the shoulders of Habordansky, general of Ferdinand, Archduke of Austria. His rugged head bristled incongruously from the flaming silk robes presented him by the contemptuous Sultan, as he was brought before the throne, his arms gripped fast by stalwart Janizaries. Thus were foreign envoys presented to the sul¬ tans, ever since that red day by Kossova when Milosh Kabilovitch, knight of slaughtered Serbia, had slain the conquer or Murad with a hidden dagger. (…)

4

(…)Bullets glanced from the crenelles and whined off venom¬ ously into space. One flattened against Gottfried’s hauberk, bringing an outraged grunt from him. Turning toward the abandoned gun, he saw a colorful incongruous figure bending over the massive breech.

It was a woman, dressed as von Kalm- bach had not seen even the dandies of France dressed. She was tall, splendidly shaped, but lithe. From under a steel cap escaped rebellious tresses that rippled red gold in the sun over her compact shoulders. High boots of Cordovan leather came to her mid-thighs, which were cased in baggy breeches. She wore a shirt of fine Turkish mesh-mail tucked into her breeches. Her supple waist was confined by a flowing sash of green silk, into which were thrust a brace of pistols and a dagger, and from which depended a long Hungarian saber. Over all was carelessly thrown a scarlet cloak.

This surprizing figure was bending over the cannon, sighting it in a manner betokening more than a passing famil¬ iarity, at a group of Turks who were wheeling a carriage-gun just within range.

''Eh, Red Sonya!” shouted a man-at- arms, waving his pike. "Give ’em hell, my lass!”
"Trust me, dog-brother,” she retorted as she applied the glowing match to the vent. “But I wish my mark was Roxelana’s-”

A terrific detonation drowned her words and a swirl of smoke blinded every one on the turret, as the terrific recoil of the overcharged cannon knocked the firer flat on her back.

*

Traduction au plus proche

1

« Les chiens sont-ils habillés et gavés ?" — "Oui, Protecteur des Fidèles !" — "Alors laissez-les ramper jusqu'à la Présence. »

Ils amenèrent donc les envoyés, blêmes après des mois d'emprisonnement, devant le trône à baldaquin de Soliman le Magnifique, Sultan de Turquie, et le plus puissant monarque d'une époque de puissants monarques. Sous le grand dôme pourpre de la chambre royale brillait le trône devant lequel le monde tremblait — lambrissé d'or, incrusté de perles. La richesse en pierres précieuses d'un empereur était cousue dans le dais de soie d'où pendait un chatoyant collier de perles terminant une frise d'émeraudes qui pendait comme un halo de gloire au-dessus de la tête de Suleyman. Cependant, la splendeur du trône était atténuée par le scintillement du personnage qui y était assis, paré de bijoux, la plume d'aigrette s'élevant au-dessus du turban blanc diamanté. Autour du trône se tenaient ses neuf vizirs, dans des attitudes d'humilité, et les guerriers de la garde du corps impériale étaient alignés sur l'estrade - des Solaks en armure, lames et plumes blanches et écarlates nichant au-dessus des casques dorés.

Les envoyés d'Autriche furent impressionnés comme il se doit, d'autant plus qu'ils avaient eu neuf mois de réflexion épuisante dans le sinistre château des Sept Tours qui domine la mer de Marmora. Le chef de l'ambassade étouffa sa colère et dissimula son ressentiment sous un semblant de soumission — un étrange manteau sur les épaules de Habordansky, général de Ferdinand, archiduc d'Autriche. Sa tête robuste se hérissait de façon incongrue des robes de soie flamboyantes que lui présentait le sultan méprisant, alors qu'il était amené devant le trône, ses bras étant fermement saisis par de robustes janissaires. C'est ainsi que les envoyés étrangers étaient présentés aux sultans, depuis ce jour rouge de Kossova où Milosh Kabilovitch, chevalier de la Serbie massacrée, avait tué le conquérant Murad avec un poignard caché. (...)

4

(...) Les balles jaillissaient des créneaux et s'échappaient dans l'espace avec un gémissement venimeux. L'une d'elles s'écrasa contre le haubert de Gottfried, lui arrachant un grognement outré. Se tournant vers le canon abandonné, il vit une silhouette incongrue et colorée se pencher sur la culasse massive.

C'était une femme, habillée comme von Kalmbach n'avait jamais vu les dandys de France s'habiller. Elle était grande, de forme splendide, mais souple. De sous une casquette d'acier s'échappaient des tresses rebelles qui ondulaient au soleil sur ses épaules compactes. De hautes bottes en cuir de Cordoue lui arrivaient à mi-cuisses, qui étaient enveloppées dans une culotte ample. Elle portait une chemise en fine maille turque rentrée dans sa culotte. Sa taille souple était délimitée par une ceinture fluide de soie verte, dans laquelle étaient glissés une paire de pistolets et un poignard, et d'où partait un long sabre hongrois. Par-dessus le tout était jeté négligemment un manteau écarlate.

Cette surprenante figure se penchait sur le canon, le regardant d'une manière qui dénotait plus qu'une familiarité passagère, sur un groupe de Turcs qui faisaient rouler un canon de charrette juste à portée.

"Eh, Sonya la Rousse !" cria un homme d'armes en agitant sa pique. "Envoie-les en enfer, ma fille !"
"Fais-moi confiance, frère de chien", rétorqua-t-elle en frottant l'allumette rougeoyante sur la bouche d'aération. "Mais j'aimerais que ma marque soit celle de Roxelana..."

Une terrible détonation étouffa ses paroles et un tourbillon de fumée aveugla tout le monde sur la tourelle, alors que le terrible recul du canon surchargé a fait tomber la tireuse sur le dos.

*

Sonya La Rousse, la nouvelle de 1934Sonya La Rousse, la nouvelle de 1934

La traduction française de François Truchaud de 1985 pour NEO (Nouvelles éditions Oswald)

« Hé, Sonya la Rouge ! cria un homme d'armes. Envoie-les en enfer, ma fille !
— Fais-moi confiance, camarade ! rétorqua-t-elle en approchant la mèche enflam­mée de l'orifice de la culasse.

Une détonation terrifiante recouvrit ses paroles. Un tourbillon de fumée aveugla tous ceux qui se trouvaient sur la tourelle. La femme qui s'appelait Sonya la Rouge poussa un hurlement de joie sincère. Le boulet de canon avait frappé de plein fouet les artilleurs turcs. Ils gisaient sur le sol, le crâne réduit en bouillie et le corps déchiqueté.

Gottfried von Kalmbach s'approcha, lorgnant avec une admiration non dissimulée le splendide renflement des seins de la jeune femme sous la cotte de mailles souple, la courbe de ses hanches pleines et ses membres ronds. Elle se tenait à la façon d'un homme, fièrement campée, jambes écartées et pouces glissés dans sa ceinture. Pourtant, tout proclamait la femme en elle. »

*

Sonya La Rousse, la nouvelle de 1934

La traduction française de Patrice Louinet, de juillet 2009 pour BRAGELONNE FR.

... à venir.

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Ici la page du forum Philippe-Ebly.fr consacrée à cette nouvelle.

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King Kong, le film de 1933 Déluge, le film de 1933

Voici la liste des articles de ce blog consacrés aux films de Science-fiction, Fantasy, Fantastique et Aventure annoncé pour l'année 1933. Cette liste sera mise à jour au fur et à mesure de la rédaction des articles.

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Ici le calendrier cinéma pour 1934.

Ici le calendrier cinéma pour 1932.

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Décembre 1933

En France

Le Tunnel (15 décembre 1933)

Aux USA

Alice au Pays des Merveilles (22 décembre 1933)

En Angleterre

Alice au Pays des Merveilles (18 décembre 1933)

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L'homme invisible, le film de 1933

Novembre 1933

Aux USA

L'homme invisible (13 novembre 1933, The Invisible Man)

En Angleterre

L'homme invisible (30 novembre 1933, The Invisible Man)

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King Kong, le film de 1933

Septembre 1933

En France

King Kong (29 septembre)

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Déluge, le film de 1933

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Août 1933

Aux USA

Déluge (13 août 1933, Deluge)

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Avril 1933

En France

Le Testament du Dr. Mabuse 1933 (Das Testament des Dr. Mabuse, 21 avril 1933)

Aux USA

King Kong (7 avril)

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Février 1933

Aux USA

Men Must Fight (invasion, 17 février 1933)

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ImageFeu vert cinéma

Alice in Wonderland (1933)

Sorti en Angleterre le 18 décembre 1933.
Sorti aux USA le 22 décembre 1933.
Sorti en France le 15 mars 1934.

De Norman Z. McLeod ; sur un scénario de Joseph L. Mankiewicz et William Cameron Menzies, d'après les romans de Lewis Carroll ; avec Charlotte Henry, William Austin, Richard Arlen, Gary Cooper , W.C. Fields, Cary Grant.

Pour tout public.

La neige tombe drue sur la maison d’Alice, tandis qu’un feu crépite joyeusement dans la cheminée du salon. Renversée dans un fauteuil trop grand pour elle, la jeune fille feuillette un grand livre relié (avec des grandes images une page sur deux !), sa chatte Dina sous le bras et un chaton blanc à ses pieds. Alice semble cependant s’ennuyer profondément, et demande soudain d’une voie lasse, à une certaine Miss Simpson, si elle peut sortir à présent, et si la neige s’est arrêtée de tomber. La vieille Miss Simpson lui répond que pas vraiment, mais peut-être que ce sera le cas quand la grande sœur d’Alice rentrera à la maison, et peut-être celle-ci l’emmènera dehors.

Alice soupire, se lève et cherche à embêter le chaton blanc. Puis passant derrière la chaise de Miss Simpson, Alice demande ce qui se passera si la neige ne s’arrête jamais de tomber, si l’homme qui en est responsable là-haut a tout simplement oublié de l’arrêter. En guise de réponse, Miss Simpson demande si Alice n’aurait pas mieux à faire à travailler son crochet. Alice se détourne, boudeuse et répond que non merci. Elle fait le tour de la table du salon, puis soupire à nouveau. Puis elle s’arrête devant l’aquarium, salue et fait la révérence à la tortue qui flotte à la surface et au poisson rouge.

Puis Alice revient du côté de son fauteuil et avise la table voisine avec sa lampe à pétrole et son magnifique échiquier. Elle s’empare de la reine blanche et, l’appelant « Votre Majesté », commence à la sermonner : Alice lui dit qu’elle doit arrêter cela, et le répète. Comme Miss Simpson s’étonne, Alice explique : la reine blanche vient juste de renverser le roi blanc (en fait, c’est Alice qui vient de le faire) – et Alice a l’impression que la reine ne sait pas où elle va... Miss Simpson rappelle à l’ordre la jeune fille : Alice sait bien qu’elle ne doit pas toucher à l’échiquier de son père ! Avec aplomb, Alice répond qu’elle ne jouait pas : c’est délibérément que la reine blanche a bousculé son roi et l’a fait tomber...

Miss Simpson demande alors à Alice si celle-ci est certaine que ce qu’elle vient de dire est vrai. Alice répond qu’elle l’a vu. Miss Simpson rappelle la jeune fille une nouvelle fois à l’ordre. Alice baisse les yeux et répond qu’elle va obéir – mais aussitôt elle retourne et se penche sur l’échiquier pour à nouveau sermonner la reine blanche, se proposant au passage de la recoiffer. Puis comme Alice lève les yeux vers le portrait au-dessus de l’échiquier – un couple en pied, elle leur fait à eux aussi la révérence. Puis elle va grimper au divan pour regarder par la fenêtre, et là, dans le jardin où la neige continue de tomber, elle aperçoit un lapin blanc très ordinaire qui traverse le terrain de croquet. Alors Alice s’écrit qu’elle a vu un lapin blanc tout habillé avec son cache-col et son grand costume de laine, et qui s’en va rentrer dans son gentil et chaud terrier !

Miss Simpson commence par lever les yeux au ciel, mais quand Alice ajoute que le lapin a l’air si drôle ainsi habillé, Miss Simpson finit par répondre : elle est certaine qu’Alice sait très bien que ça n’existe pas, les lapins habillés d’un cache-col et d’un costume de laine : Alice ne doit pas dire ce qui n’est pas vrai ! Alice répond qu’en fait ce n’était pas exactement pas vrai. Miss Simpson répond qu’Alice ferait mieux de finir son thé, et il y a un autre œuf à manger pour la jeune fille. Alice corrige : elle a déjà mangé les deux œufs, mais elle les a reconstruit et remis à leur place dans leurs coquetiers.

Miss Simpson s’indigne, Alice s’excuse, et va à la cheminée, surmontée d’un grand miroir. Alice est trop petite pour voir autre chose que le haut de son visage, et elle se hausse sur la pointe des pieds pour regarder dans le miroir. Alice murmure : le salon du miroir. Comme sa chatte Dinah se met à miauler sur le fauteuil, Alice la ramasse et la hausse à son tour pour que la chatte voit à son tour dans le miroir – et explique : comme Dinah peut le voir, aussitôt qu’Alice l’a haussée devant le miroir, une autre petite fille a haussé une autre chatte juste comme Dinah – et Dinah n’aimerait-elle pas voir à quoi ressemble une maison dans le miroir ?

Pour toute réponse, Dinah miaule encore et encore. Alice va se rasseoir, et reprend : il existe une maison dans le miroir – d’abord il y a le salon que l’on peut voir à travers la vitre, qui est comme leur salon à elles, mais qui va dans la direction opposée... Dinah adorerait être là-bas. Bien sûr, Alice ne sait pas si le lait du miroir serait bon à boire... De toute manière, elles iraient ensuite dans l’entrée, qui ressemble beaucoup à leur entrée d’aussi loin qu’elles peuvent voir, seulement, cela pourrait être assez différent au-delà.

Alice a fermé les yeux, et caressant machinalement Dinah et d’une voix toujours plus assoupie, remarque que ce serait vraiment agréable si elles pouvaient passer de l’autre côté... Remarquant que la jeune fille a fermé les yeux et sommeille, Miss Simpson se lève, replie son crochet, ramassent quelques petits objets et quitte le salon. Au bruit de la porte du salon qui se referme, Alice rouvre les yeux et sourit, puis regarde le miroir, se lève, pousse le fauteuil jusqu’au manteau de la cheminée. Grimpe sur le fauteuil, escalade le manteau, et se retrouvant debout en équilibre face à son reflet, déclare qu’elle peut tout voir du salon du miroir de là où elle se trouve, tout sauf un tout petit morceau, juste derrière l’âtre.

Et de demander à Dinah si la chatte pense que si elle poussait très fort et regardait droit vers le bas... Alice s’étonne : le verre ne résiste plus. Elle enjambe et traverse son reflet, et se retrouve de l’autre côté, debout sur le manteau de la cheminée du salon du miroir ! Très fière d’elle, Alice regarde autour et déclare qu’elle savait que cette pièce ne serait pas différente de son salon à elle – puis regardant vers le bas à droite, elle constate qu’elle aurait cependant souhaité que le fauteuil du miroir se soit déplacé comme elle l’avait déplacé chez elle. Remarquant qu’il ne semble pas y avoir d’autres moyens, Alice attrape les pans de ses jupons et saute du manteau... pour atterrir aussi légère qu’une plume sur le tapis – et de déclarer émerveillée, : si seulement elle pouvait tomber comme ça tout le temps !

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Alice au Pays des Merveilles, le film de 1933

Alice au Pays des Merveilles, le film de 1933

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