Les Trois Mousquetaires : D'Artagnan (2023)
Toxique, outre le fait que ce film massacre de manière incohérente le roman, fait de Porthos un bisexuel fier entreprenant D'Artagnan qui semble vivement intéressé à l'idée de se faire prendre dans le nid du mousquetaire (sic) ; propagande révisionniste historique notamment woke; apologie de la torture.
Annoncé au cinéma en France pour le 5 avril 2023.
De Martin Bourboulon, sur un scénario de Mathieu Delaporte et Alexandre de La Patellière, d'après le roman d'Alexandre Dumas et Auguste Maquet de 1844 ; avec François Civil, Vincent Cassel, Pio Marmaï, Romain Duris, Eva Green.
Pour adultes
(aventure, presse, woke) 1627. Après des années de paix, le royaume de France est au bord d’une nouvelle guerre de religion. Le roi Louis XIII, toujours sans héritier, est à la tête d’un pays coupé en deux. D’un côté, les forces protestantes soutenues par l’Angleterre. De l’autres, la noblesse catholique qui cherche à asseoir sa domination. Le roi compte sur son ministre le plus puissant, le Cardinal de Richelieu, pour restaurer l’autorité de la Couronne. Mais beaucoup soupçonnent l’ambitieux cardinal de chercher à prendre le pouvoir. Dans ce climat de complots et de révoltes, D’Artagnan, un jeune Gascon, fait route vers Paris dans l’espoir de rejoindre le corps des mousquetaires du Roi.
Grondement du tonnerre, de la brume, un cavalier solitaire trotte au milieu de… un pré ? Il n’était pas censé faire route vers Paris. Sans transition, le voilà qui, de la rase campagne de jour, se retrouve de nuit sous une pluie battante à passer un porche d’une très vaste cour empierrée illuminée par un très gros feu.
Il a dû se perdre en chemin parce que d’habitude, on descend dans une auberge avant la nuit, ça évite de se faire égorger ou de trouver porte close, surtout quand l’auberge a l’air énorme et fortifiée, et que l’usage local est de s’y entre-tuer.
Alors que la pluie se déverse sur lui et son cheval, il tombe en arrêt alors qu’une jeune femme blonde qui sort de l’auberge sous un parapluie tenu par un homme, pour monter dans un carrosse et comme il descend de son cheval et la dévisage sans la saluer, elle lui sourit, et il hoche la tête en retour. C’est fou comme tout le monde se traîne depuis la sortie de l’auberge jusqu’au chariot, alors qu’il pleut à verse, tout en fixant le héros, comme s’ils n’avaient rien d’autres à f…tre. Ai-je déjà mentionné que voyager par une nuit d’orage suppose l’extrême urgence et demeure tout à fait déraisonnable ?
La blonde continue de le fixer comme si elle était intéressé par le premier venu trempé par une nuit d’orage étrangement claire alors que la lune ne peut être visible et que les seules sources de lumières sont censées être des lanternes petites et distante, et un bûcher qui se trouve dans le dos du cavalier.
La blonde ne lui lance pas un « tu montes chéri ! » depuis son carrosse, mais je suppose que les œillades et sourire à la nuit tombée suffisent à cette époque et en un tel lieu ? L’histoire ne dit pour l’instant pas si elle a déjà un client qui l’attend dans le carrosse.
Tandis qu’un autre homme à chapeau large attend devant la portière du carrosse, le cavalier continue de regarder dans la direction du carrosse apparemment sans regarder où il mène son cheval sur un terrain inégal, glissant où n’importe quel râteau peut avoir été abandonné sur son chemin.
Le cavalier aperçoit trois hommes masqués sortis de nulle part bien entendu mais possiblement venu de l’entrée de la cour qui aurait dû se trouver dans le dos du cavalier. D’où le fait qu’il se soit retourné, mais de la manière dont tout s’enchaîne, on aurait cru qu’il se retournait pour continuer à regarder la blonde. Et le carrosse de la blonde est dans la direction opposée de l’entrée de la cour..
Comme le cavalier — si c’est D’Artagnan, pourquoi a-t-il l’air si vieux et bouffi ? — reprend sa marche, mais nous ignorons pour où exactement. Il doit très bien connaître les lieux. A moins que le réalisateur ait oublié de montrer les grands panneaux publicitaires éclairés par des lanternes et de grands bûchers pointant la direction et la fonction des différents bâtiments de la cour empierrée.
Voilà que sans crier gare, le cavalier tourne et entre dans une étable : comment savait-il que l’étable était là ? Comment pourrait-elle grande ouverte aux intempéries et aux voleurs de chevaux ? Mais comment ce cavalier a-t-il pu passer la porte fortifiée de l’auberge (ou du village) sans avoir de comptes à rendre à personne, ni même poussé une porte ? Les chevaux de l’étable sont-ils à disposition du premier venu sur la route qui passerait par là, en pleine nuit ?
Une auberge n’est pas une station essence libre-service, c’est littéralement un hôtel : il faut se présenter à l’entrée pour savoir s’il y a encore de la place pour s’y loger, et demander la permission avant d’y laisser son cheval ou ses affaires, qui sinon deviendraient propriété du maître des lieux. Il y a bien une enseigne qui apparemment pend au-dessus du porche qui donne sur la cour, mais ce qui est écrit ou dessiné dessus est impossible à voir car la caméra n’a jamais montré l’entrée de l’auberge, seulement le cavalier entrant dans la cour vu depuis l’intérieur de la cour.
Et si la religion a tant d’importance en 1627, pourquoi n’y a-t-il aucun signe de protection divine : une croix, une vierge etc. Pourquoi personne ne se salue en y allant de sa bénédiction obligée histoire de prouver que l’on est respectueux de Dieu et respectueux des autres ?
Le cavalier est jusqu’ici passé devant quatre personnes — en particulier un homme dans l’étable qui continue de disposer d’une selle comme si de rien n’était et alors qu’il n’a pas pu manqué de voir le nouveau venu, ne le salue pas et lui tourne le dos. Le cavalier lui-même à portée de voix de tous et na a adressé la parole à aucun : il trace comme un voleur ou s’arrête pour regarder les gens dans les yeux et les dévisager comme un psychopathe ! De nuit, alors que tout le monde est armé dans cette cour.
Certes, le personnel d’une production du début du 21e siècle ignore vraisemblablement tout des bonnes manières, mais cela ne devrait pas être le cas des gens dont la survie dépend alors du respect de ses bonnes manières, vu qu’on se bat en duel pour un rien en tout cas dans le roman adapté, à la ville comme à la campagne.
Comme le cavalier semble vouloir attacher son cheval — mais on ne le voit pas faire – une détonation énorme retentit. Le cavalier se retourne, le cheval ne bronche pas, le petit personnel entrevu à son arrivé s’en fiche ou se planque. Nous devons être à l’Auberge Rouge, mais le réalisateur a oublié de nous montrer l’enseigne de l’établissement.
La détonation est suivie d’un cri de blonde.
Alors le cavalier sort de l’étable, et entend les rapières ferrailler. Il sort sa rapière de l’étui accroché à sa selle, puis marque un temps d’arrêt comme pour découvrir la scène, mais comme apparemment l’étable à un pan de mur entier qui manque et s’ouvre directement sur la vaste cour pavée, donc il aurait dû déjà pouvoir apprécier la situation depuis le côté de son cheval.
L’un des hommes masqué qui a déjà tué possiblement le cocher de la blonde, pointe son épée sur lui en lui ordonnant de passer son chemin. C’est-à-dire de continuer de marcher sans sa direction ? Je rappelle que le cavalier a déjà son épée à la main. Très gentiment, l’assassin le laisse attaquer alors qu’à se fendre d’un pas pour égorger l’indiscret, et je ne vois pas pourquoi un assassin laisserait des témoins armés survivre.
De manière incompréhensible, le cavalier se contente d’écarter la lame que l’autre laisse écarter, passer dans le dos de son agresseur, ce qui implique que cet agresseur est maintenant dans son dos et toujours armé – mais il ne tente rien alors qu’il aura tout le temps de frapper le cavalier ensuite dans le dos. Car ce cavalier se met à courir — sur le pavé glissant et apparemment sans un bruit — en direction du carrosse, tandis qu’on s’entre-tue et crie vaguement tout autour. Pourquoi vers le carrosse ?
Arrivé à la portière, quelqu’un décharge un pistolet sur lui en pleine face, et le cavalier, qui est bien sur la trajectoire de la balle avant se reculer en se baissant — laisse échapper un « hou » de surprise. Il devrait être mort ou défiguré et aveuglé par la décharge de poudre enflammée, mais se contente de se mettre à quatre pattes et de passer par-dessous le carrosse.
A nouveau, le cavalier empoigne deux hommes masqués alors que tout le monde a l’épée à la main et pourrait se battre. Ecoutez très attentivement tout ce joli monde piétiner en silence : à aucun moment les bottes ne claquent ou ne glissent sur le pavé, tandis qu’on entend très bien la pluie, les cris, et les chocs des épées, sans oublier les impacts de coups de poings dramatisés – aucun coup de pieds.
Le cavalier finit par grimper dans le carrosse sans s’annoncer, une femme brune qui l’attendait à l’intérieur l’abat d’un nouveau tir de pistolet — on aurait pu penser qu’après le premier tir, il se serait un peu méfié. Puis la méchante brune prend à la blonde une lettre cachetée, descend du carrosse, ordonne d’enterrer « tout ça », de s’occuper de la blonde restée dans le carrosse (un rôle en or) — ouvre la lettre et la lit — sous la pluie battante — puis la jette dans le feu de bûche qui flambe haut depuis bien avant la scène sous la pluie battante.
De son côté, l’aubergiste aurait enterré tout seul, quoi ? Six corps ? dans la forêt. Mais d’un autre côté la pluie s’est arrêtée, et apparemment il n’y a que cinq centimètres de terre, et bien sûr le cavalier car il est apparemment immortel se relève. Comme il n’a toujours pas été identifié, ne s’est toujours pas présenté, nous l’appellerons donc « Lazare. »
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Ici la page de ce film sur le forum Philippe-Ebly.fr
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