Galaxy, le numéro 1 d'octobre 1950Feu vert livre / BD

Galaxy #001 (1950)
Titre complet : Galaxy Science Fiction Volume 1 Numero 1.
Traduction : Galaxie (littéralement en grec, voie lactée, c'est-à-dire, traînée de lait tiré du sein d'une déesse ayant éclaboussé la voûte solide du ciel sur laquelle les astres voyagent en chariot au milieu des pierres précieuses scellées dans la roche constituant la voûte.

Publicités toxiques.

Pour adultes et adolescents.

Présumé sorti en kiosque aux USA au 1er octobre 1950, prix 25 cents, soit 3.27 dollars 2024 en tenant compte de l'inflation (idem en Euro du 7 décembre 2024)

De Vera Cerutti (rédacteur en chef), H. L. Gold (rédacteur), W. I Van Der Poel (directeur artistique) ; couverture de David Stone illustrant la scène de l'astéroïde dans Time Quarry.

Pour adultes et adolescents.

(revue littéraire de Science-fiction) Cette fois nous entrons de plain-pied dans l'Âge d'Or de la Science-fiction littéraire (américaine, avec un trait d'union) avec un niveau d'écriture constamment brillant.

Question publicité, l'horreur continue avec une approche je suppose involontairement plus manipulatrice et toxique encore que les gros sabots des années 1920-1930, qui relèveraient davantage d'un harcèlement de démons tentateurs.

Le problème est cette fois que le baratin publicitaire tente constamment de faire confondre la réalité et la fiction, et je sens personnellement monter la pression de ce qui ressemble beaucoup à la propagande d'aujourd'hui et aux tentatives de recruter pour des sectes telles la Scientologie qui émerge alors, épaulée par certains maîtres de la Science-fiction de l'âge d'or.

Le concours de chasse aux OVNI en particulier me frappe plusieurs fois : les prix sont clairement possible avec l'aide du gouvernement américain - la visite d'une centrale atomique, la plongé sous-marine, etc. Cela rappelle l'opération à laquelle Isaac Asimov avait participé en tant qu'auteur de science-fiction pour l'armée et les services secrets américains pour imaginer des scénarios du futur des USA, et plus récemment la même opération de recrutement d'auteurs de Science-fiction français lancée par Macron pour imaginer des scénarios terroristes...

Sachant que ces dernières années les journalistes américains indépendants ont multiplié les alertes aux attaques sous faux drapeau et opérations criminelles menées par les agences américaines se faisant passer pour des extraterrestres, dont l'une d'elle est actuellement en cours aux USA, en Angleterre et en Allemagne avec deux sortes de prétendus OVNI qui se sont avérées être des drones notamment commandée à une société américaine dont le site publiait les photos avant l'affaire.

Et faut-il rappeler comment Jean-Pierre Petit, le chercheur français en charge de la mise au point de la propulsion magnéto-hydrodynamique s'est fait viré et discrédité suite à une opération des services secrets américain visant à lui faire croire qu'il avait été personnellement contacté par des émissaires d'une civilisation extraterrestre : une mise en scène de pure science-fiction qui n'aurait pu sortir que de l'esprit d'auteurs de science-fiction engagé par une agence du gouvernement chargé d'empêcher tout rival industriel de progresser dans les technologies de conquête de l'Espace et des Airs, alors que dans le même temps la Russie appliquait cette technologie et qu'à cette heure, la preuve que les USA l'utilisent à des fins terroristes et criminelles s'agitent devant toutes les caméras des américains moyens et des journaux télévisés grand public.

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Les numéros de pages imprimés à l'intérieur ne tiennent pas compte des quatre pages de couverture.

p.4 = 2 : Edito signé The Editor (NDT la rédaction ou en tout cas quelqu'un qui n'a pas de face.)

Réservé aux adultes

La Science fiction (NDT sans trait d'union), tout le monde est d'accord ou semble l'être, a finalement atteint l'age adulte. Hollywood (NDT du point de vue américain, il n'existe au monde que le cinéma américain), la radio, le livre et les magazines sur papier glacé sont tous, avec les exceptions indignes habituelles à acheter et traiter de la science-fiction intelligemment.

GALAXY Science fiction propose de porter la maturité de ce type de littérature dans le domaine du magazine de Science-fiction, où il est à présent, malheureusement, quelque part difficile à trouver. (GALAXY) établit une rupture à la fois entre la tradition racoleuse et barbante de l'édition de magazine de Science-fiction. Depuis la conception de la couverture à la sélection des publicités, GALAXY Science fiction a l'intention d'être un magazine d'âge mûr pour des lecteurs d'âge mûrs, mûrs dans leur lecture, l'âge seul n'était d'aucune assurance concernant la maturité.


NDT : Ouh la vilaine rédaction qui croit qu'en crachant sur la concurrence et d'hypothétiques lecteurs immatures dont bien entendu cher lecteur qui aura acheté ce numéro un, vous ne sauriez faire partie, elle va se hisser au-dessus du lot. C'est une médisance qui se répète dans les publicités maisons du numéro, alors que l'auteur de l'édito ose dans le même temps opter pour un titre racoleur qui promet au sens premier un contenu p.rnographique. De l'humour ? Il n'y en a aucune trace dans le corps de l'édito. De la violence, du sexe et de la perversion : seule la censure de l'époque notamment à travers les lois de la protection de la jeunesse ciblant la bande-dessinée, et le code Hays toujours en vigueur au cinéma auront empêché ces magazines des années 1950 à abuser des grosses ficelles, ce qui changera assez vite dans les années 1970 et se poursuivra jusqu'à de nos jours avec tout ce qui peut divertir du talent, de l'enrichissement et de l'inspiration, slash, franchises stéréotypées et wokisme inclus.

Maintenant l'édito a bien piqué ma curiosité en évoquant les "exceptions" habituelles "dégradées", entendez dégénérées, vous savez un peu comme les Nazes des années 1940 et l'URSS désignait les œuvres cubistes, fauvistes et autres du temps où les peintres pour manger luttaient contre la concurrence de la photographie en ne se limitant plus au sujet historique, aux portraits de bourgeois et rois, stars de cabarets, et autres nus féminins et masculins. Je me demande bien à quel magazine de science-fiction rival en cours de publication cette rédaction de GALAXY qui ne dit pas son nom abusant du point d'exclamation mais négligeant ses traits d'union fait allusion...

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Galaxy, le numéro 1 d'octobre 1950Galaxy, le numéro 1 d'octobre 1950
p. 6= 4 : Time Quarry 1 of 3 part serial (La carrière du Temps, première partie sur trois d'un feuilleton) par Clifford D. Simak.

Donner sa vie une fois pour le bien de l'Humanité aurait dû suffire, mais l'Humanité exigea de Asher Sutton de faire ce sacrifice indéfiniment !

L'homme sorti du crépuscule alors que le dernier éclat jaune-verdâtre du soleil s'attardait à l'Ouest. Il s'arrêta à la limite du patio et appela. "Monsieur Adams, est-ce que c'est vous ?" Le fauteuil craqua comme Christopher Adams déplaça son appui, sursautant au son de la voix. Puis il se rappela. Un nouveau voisin avait emménagé de l'autre côté du pré un jour ou deux auparavant. Jonathon le lui avait dit . . . et Jonathon connaissait tous les ragots à cent miles à la ronde. Les ragots humains comme ceux des androïdes et des robots.


NDT le roman a été publié sous plusieurs titres : Time And Again, First He Died et en français Dans le torrent des siècles, d'abord traduit en 1953 sous le titre De temps à autre. Noter bien que la fin du feuilleton n'est pas la même que celle du roman publié ensuite.

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Galaxy, le numéro 1 d'octobre 1950
p. 63 = 61: Third From The Sun (La troisième à partir du Soleil) par Richard Matheson.

S'échapper d'un danger connu est hautement conseillé... si vous êtes au fait du danger inconnu en avant sur votre route !

Ses yeux étaient ouverts cinq secondes avant que le réveil ne soit réglé pour sonner. Il n'y eut aucun effort à se réveiller. Ce fut soudain. Froidement conscient, il tendit sa main gauche dans les ténèbres et appuya pour l'arrêt. Le réveil luit une seconde puis s'éteint.

A son côté, son épouse posa sa main sur son bras à lui. "As-tu dormi ?" il demanda. "Non, et toi ?" "Un peu, il répondit, pas trop."
Elle resta silencieuse quelques secondes. Il sentit sa gorge se contracter. Elle frisonna. Il savait ce qu'elle allait dire ensuite. "Est-ce qu'on y va toujours ?" elle demanda.


NDT : Clairement inspiré du conte antique de la gazelle d'Esope et fidèlement adapté en des meilleurs épisodes de la série La Quatrième Dimension (The Twilight Zone 1959 S1E14 1960) sous le même titre.

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Galaxy, le numéro 1 d'octobre 1950

p. 69 = 67: Flying Saucers : Friends, Foes or Fantasy ? (Les soucoupes volantes : amis, ennemis ou fantasme ?) par Willy Ley.

La rédaction de GALAXY Science Fiction m'a demandé d'ouvrir la Saison des Soucoups Volantes... J'approuve le concept de la chasse. Ni une attitude cynique, ni crédule ne sont justifiées quand on considère le mystère des Soucoupes Volantes.... Il n'y a aucun doute sur le fait que les témoins ont dit la vérité quant au fait qu'ils pensent en avoir vu, quant à ce qu'ils ont vu ou ce qu'ils pensent avoir vu, (et) qui se tombe clairement dans trois groupes :

Groupe Un : lumières dans le ciel, en général ronde et sans rien de visible accrochées à elles, parfois en formation aérienne, rappelant ces étranges "boules de feu" que les pilotes Alliés voyaient au bout des ailes de leurs avions durant les dernières semaines de la Seconde Guerre Mondiale en Europe. On les avait surnommées les "Foo Fighters" et on croyait qu'il s'agissait d'une arme secrète des Allemands -- mais elles n'ont jamais rien fait.

Groupe Deux : des objets ronds ou ovales d'apparence métallique, volant à grande vitesse, en général à très haute altitude, d'une taille estimée à 30 à 300 pieds de diamètre.

Groupe Trois : des aéronefs en forme de fusées sans ailes plus grand en taille que les aéronefs militaires ou scientifiques, deux fois étrange car on les voyait loin des terrains de test de fusées, où de tels expérimentations auraient pu être menées.

... par une coïncidente arrangeante, les explications avancées à ce jour tombent également dans trois catégories . . . ou quatre si vous voulez inclure l'idée qu'elles puissent être des missiles russes, que j'écarte d'emblée. Bien avant que la Chine ne devienne communiste, l'Union Soviétique avait en gros trois fois la surface des Etats-Unis. Elle avait suffisamment d'espace pour tester de nouvelles armes sans user de notre hémisphère. Et si elle avait disposé de missiles aussi agiles et puissants, la guerre froide serait devenue chaude depuis quelques temps déjà.

Les trois autres explications sont (1) que les témoins ont vu des phénomènes connus mais pas d'eux-mêmes (2) que les soucoupe sont un programme secret américain, (3) qu'il existe des astronefs venus d'autres planètes... La troisième explication éclairerait également un certain nombre de très vieux témoignages remontant même avant l'invention des ballons (NDT Montgolfière, les américains ont un problème à reconnaître que les français aient pu inventer quelque chose avant eux)...

... à la vérité, c'est que je ne sais pas quoi en penser. Mais... la rédaction de GALAXY science-fiction a déclaré la saison de la chasse aux Soucoupes Volantes ouverte. Quelqu'un, quelque part, a peut-être une explication capable de tout expliquer. Peut-être que les prix ingénieusement choisis et extrêmement désirables (du concours) dénicheront cette explication. Quelle est votre théorie ?

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Galaxy, le numéro 1 d'octobre 1950Galaxy, le numéro 1 d'octobre 1950

p. 56 = 247: The Stars Are The Styx (Les étoiles sont le Styx) par Theodore Sturgon.

... à Curbston, faire un tour signifiait s'affranchir de 6.000 ans.

Au bout de quelques années, il y a toujours quelqu'un qui pense à m'appeler Charon. Cela ne dure jamais. Je suppose parce que je n'ai pas la tête de l'emploi. Charon, si vous vous en souvenez, était le sombre batelier qui faisait traverser à la barque le fleuve Styx, embarquant les âmes des défunts pour les faire passer de l'Autre Côté. On le dessine habituellement sous des traits d'un personnage sinistre, taciturne, grand et émacié.

Oui, on m'appelle parfois Charon, mais ce n'était pas de cela dont j'ai l'air. Je ne suis pas exactement taciturne, et je ne me balade pas avec une grande cape noire. Je suis trop gros. Et sans doute trop vieux, aussi. C'est un gag éculé, cependant, de m'appeler Charon. Oui je fais bien passer les âmes et pour presque la moitié d'entre eux, les étoiles sont en fait le Styx-- ils n'en reviendront jamais.

Je sais que j'ai deux points commun avec Charon. L'un est que je diffère amèrement des âmes dont je m'occupe. Ils n'ont perdu qu'un seul monde ; l'autre les attend. Moi, je suis rejeté des deux. L'autre point concerne un fragment peu connu de la légende de Charon. Et c'est cela qui, je pense, vaut la peine d'être conté.

C'est le conte de Judson, et j'aurais souhaité qu'il soit encore là pour le raconter en personne, ce qui est idiot : le conte est à propos de pourquoi il n'est pas là. "Là" c'et Curbstone (NDT : La pierre courbe), incidemment-- le pont de départ pour l'Autre Côté. C'est l'autre satellite long de la Terre, se trimbalant roulant après l'orbite de la Lune. Il a été construit 7800 années auparavant pour le transfert interplanétaire de masse, quoique bien entendu, il n'en restât plus grand chose à présent. Il est si facile de synthétiser n'importe quoi de nos jours qu'importer n'a simplement plus aucun intérêt....

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Galaxy, le numéro 1 d'octobre 1950

p. 110 = 108: Later Than You Think (Plus tard que vous ne le pensez) par Fritz Leiber.

Il est bien plus tard. La question est... tard à quel point ?

A l'évidence, le bureau de l'archéologue appartenait à une ère très éloignée d'aujourd'hui/ Des similarités familières çà et là ne faisaient qu'exacerber le sentiment d'aliénation. La lumière du jour qui filtrait par les puits de lumière avait une teinte et un éclat verdâtre, amplifié par la réverbération de quelque matériau lumineux qui imprégnait les murs et le sol. Même le large bureau et les confortables coussins luisaient d'une lumière paisible. Sur le bureau étaient éparpillés des tablettes de cire à dos métallique, des stylets et une paire de grosse lunettes à verres bizarrement taillés. Les bibliothèques ne sortaient pas particulièrement de l'ordinaire, mais les livres étaient reliés de métal et les caractères sur leur dos auraient été complètement étrangers au plus lettré des linguistes modernes...

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Galaxy, le numéro 1 d'octobre 1950Galaxy, le numéro 1 d'octobre 1950
p. 116 = 114: Contagion par Katherine MacLean.

Minos était une planète si charmante. Rien ne semblait clocher. Excepté peut-être la nourriture. Et une maladie qui n'existait pas réellement.

C'était comme une forêt terrienne à l'automne, mais ce n'était pas l'automne. Les feuilles de la forêt étaient vertes, cuivrée et pourpres et rouge feu, et le vent envoyer des éclats de rayon de soleil verdâtre danser parmi les ombres des feuillages.
La partie de chasse de l'Explorer avançait en file indienne le long de la piste étroite, fusils prêts à faire feu, marchant avec précaution, guettant les cris d'étranges oiseaux distants presque familiers. Un craquement ténu d'électricité statique dans leurs écouteurs leur signal qu'un fusil avait été tiré. "Touché quelque chose ?" demanda June Wlton. L'intercom du casque transmettait sa voix aux oreilles des autres sans risque de troubler la tranquillité de la forêt. "J'ai tiré sur quelque chose" expliqua la joyeuse voix de George Barton dans les écouteurs de June...

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p. 143 : L'étagère à cinq étoiles de Galaxy (les critiques de romans et recueils en grand format de Groff Conklin)

SHADOW ON THE EARTH (NDT : Ombre sur l'âtre, apparemment inédit en français) de Judith Merril, Doubleday Inc. $3.00. 277 pages. "Il s'agit d'un livre qui n'aurait jamais dû être écrit. Mais maintenant qu'il l'a été, on ne peut que saluer la femme qui l'a écrit pour avoir dépeint l'une des plus terrifiantes imageries d'une guerre atomique que la science fiction (NDT sans trait d'union) n'ait jamais produit... En bref, le récit raconte ce qui arrive à une femme au foyer de la banlieue, et à sa famille quand New York City est atomisée... les services tombent en panne, les écoles ferment, l'école est rationnée, il y a de l'empoisonnement au radiation d'abord causée par les pluies radioactives, les évacués de New-York compliquent la situation et amènent avec eux des bandes de pillards opportunistes. L'action se déroule majoritairement à l'intérieur du domicile de classe moyenne de l'héroïne... recommandé sans réserve pour quiconque est capable d'apprécier la science fiction au-dessus du niveau des space opera.

THE RAT RACE (la course aux rats = la race des rats) par Jay Franklin, chez Fantasy Publishing $3.00 371 pages. Il y a eu d'incroyables œuvres de fantasy pseudo-scientifique par le passé et il y en aura encore. mais ce livre devrait vraiment décrocher le pompon. La "science" dedans est à la manière de Conan Doyle : simplement du transfert de personnalité d'un corps à un autre à l'impact d'une bombe atomique. Mais tenez compte du récit développé à partir de cette simple petite idée ! ... Tous les événements sont supposés se dérouler avant la fin de la guerre (NDT la seconde guerre mondiale) -- et en conséquence la Course aux rats est une tentative de réécrire l'histoire de la dernière année de la Guerre : une bombe au thorium a été développée par la Marine américaine pour seulement 50 millions de dollars tandis que le Projet Manhattan dépensait des milliards à propos de l'Uranium... Si c"est de la science fiction, alors je suis définitivement un martien à trois yeux (j'envoie ma photo contre un versement de $1.00)... Certainement Franklin voulait laissé ses lecteurs hantés par l'idée qu'une partie de ce qu'il écrivait était en fait la vérité. Peut-être que cela est la vérité mais ça n'en a juste pas l'air.

BEYOND TIME AND SPACE (au delà du temps et de l'espace) dirigé par August Derleth chez Pellegrini & Cudahy $4.50 643 pages. Flight Into Space (vol à travers l'espace) dirigé par Donald A. WOllheim, chez Fredericj Fell $2.75, 251 pages. The Big Book of Science fiction (le grand livre de la science fiction) dirigé par Groff Conklin chez Crown, $3.00, 350.000 mots. Trois nouvelles anthologies dont la présentation embarrasse à l'infini votre critique. Les deux premières posent le problème de faut-il se montrer aussi critique qu'on attend de vous ou simplement lâcher du lest car on pourrait croire que l'on serait prompt à tailler en pièce la concurrence. Quant au dernier, que dire ? Eh bien...[/quote]

SEVEN SCIENCE FICTION NOVELS OF H. G. WELLS (7 romans de science fiction) chez Dover, $3.95 1015 pages. aka La machine à explorer le temps, l'île du docteur Moreau, l'homme invisible, la guerre des mondes, les premiers hommes dans la lune, place aux géants, au temps de la comète.

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Galaxy, le numéro 1 d'octobre 1950
p. 147: The Last Martian (Le dernier martien) par Fredric Brown.

Les soucis d'un soudard sont pour le moins étranges. Celui-là craignait que ses concitoyens soient tous morts sur un autre monde. Ridicule bien sûr, à moins que...

C'était un soir comme n'importe quel soir, mais plus triste que la plupart. J'étais de retour dans la salle de rédaction du City après avoir assisté à un buffet barbant, dont la nourriture avait été si médiocre que, quand bien même il ne m'avait rien coûté, j'avais l'impression d'avoir été floué. Le comble, j'étais à en rédiger l'éloge long de dix à douze pouces en colonne.

Slepper était assis avec les pieds sur le bureau, ostensiblement occupé à ne rien faire du tout, et Johnny Hale insérait un nouveau ruban dans sa machine à écrire. Les autres gars étaient de sortie pour des reportages de routine.

Cardan, le rédac-chef du City, sorti de son bureau fermé et marcha droit vers nous. "L'un de vous autres connait Barney Welch ?" Une question idiote. Barney tient le Barney's Bar sur le trottoir d'en face du Trib. Il n'y avait pas un reporter du Trib qui ne soit pas capable de lui emprunter de l'argent. Alors on a tous hoché la tête. "Il vient de téléphoner," dit Cargan : "Il a un type là-bas qui prétend venir de Mars."

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Galaxy, le numéro 1 d'octobre 1950
p. 154: Darwinian Pool Room (La salle de billard Darwinien, titre français Le billard darwinien, traduit en français dans flûte flûte et flûte en 1977 chez Denoël, réédité dans Cher Jupiter en 2016 chez Denoël Folio SF) par Isaac Asimov. "Le sens de la Création est un secret formidable. Ou peut-être pas."

Le sens de la Création est un secret formidable. Ou peut-être pas.

"Bien sûr, la conception ordinaire de la Genèse est totalement fausse," je disais, "prenez une salle de billard par exemple." Les trois autres visualisèrent une salle de billard. Nous sommes assis sur des fauteuils sur roulettes cassés dans le laboratoire du Docteur Trotter, mais cela n'avait rien d'un tour de magie pour eux de convertir les tables de laboratoires en tables de billard, les supports de laboratoire porte-anneaux en des queues de billards, les flacons de réactifs en des boules de billard, et puis de m'attendre pour faire quelque chose du décor imaginaire.

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p. 72 : CONCOURS DE SOUCOUPE VOLANTE :

* ce concours est fait pour gagner des lecteurs, certainement, mais il ne s'agit pas d'une imposture ou d'une escroquerie. WIlly Ley qui présente le concours a été membre fondateur et vice-président de la société allemande fusée en 1927, conseiller technique de Fritz Lang pour son fameux films de science-fiction pour l'U. F. A "La Femme dans la Lune" et débarqué de son pays en 1935, d'est dévoué à la recherche dans le développement des technologies de la fusée. Son dernier livre "Fusées, missiles et voyage spatial" doit sortir à la fin de l'année 1950 et ajoutera des données importantes à la littérature de valeur qu'il a déjà produite sur ce sujet. Quand une autorité reconnue considère que les soucoupes volantes sont un phénomène à prendre au sérieux, faire un minimum de recherche dans ce domaine est recommandé...

REGLES POUR LE CONCOURS DE SOUCOUPE VOLANTE

1. Votre théorie sur les soucoupes volantes doit tenir dans une lettre de 200 mots ou moins et doit être accompagné du coupon imprimé plus bas.

3. Les soumissions seront sélectionnées sur la base de l'originalité, la maîtrise du sujet, l'intérêt général, la propreté et la lisibilité.

7. La décision des juges sera finale, toute soumission devient la propriété de World Editions, aucune soumission ne sera rendue.

8. Tout individu peut concourir à l'exception des employés de World Editions et des membres de leur famille immédiate, les employés des Distributeurs de publicité de l'Amérique (juges de ce concours) et les membres de leur famille immédiate.

9. Le concours ferme le 31 octobre 1950, minuit, cachet de la poste faisant foi.

PRIX

Attention : si les gagnant des trois premiers prix sont accompagnées d'un bon pour un abonnement d'un an à GALAXY Science fiction, un prix additionnel de $100 sera attribué à chacun.

1. Un voyage de trois jours tous frais pays (transport, logement, repas et visites guidées) au fameux observatoire de Mont Wilson, près de Hollywood, en Californie.

2. Un voyage de trois jours etc. au fascinant laboratoire marin à Wood's Hole, dans le Massachusetts, incluant une plongée sous-marine et l'occasion d'observer la vie marine dans son habitat naturel.

3. Un voyage de trois jours etc. dans un laboratoire d'énergie atomique approuvé par le gouvernement.

4. Trois portraits photos en studio de vous-même en couleur (grand format 8x10 pouces) selon le nouveau procédé sensationnel Larjachrome d'agrandissement d'impressions couleurs (d'une valeur de plus de $100)

5. Six photos professionnelles de vous prises par phil Pegler, photographe de haut-vol de New York au Cyclotron.

6. Un voyage en avion écrivain du ciel piloté par l'un des meilleurs pilotes américains d'écriture dans le ciel, arrangé par l'association américaine de l'écriture dans le ciel.

7. Un voyage sous-marin dans un modèle récent de sous-marin Etats-Unien.

8. Un voyage à bord d'un avion-hélicoptère arrangé par la compagnie Gyrodyne américaine.

9. Un vol au-dessus des grattes-ciels de New-York city à bord du fameux dirigeable des jus d'orange Flamingo (pour deux lauréats du neuvième prix)

10. Deux kits Larjachrome Numéro 45 pour de magnifiques agrandissement de diapositives Kodachromes 4x5 (un pour chacun des deux lauréats du dixième prix).

11. Une formation de trois jours en beauté et maquillage à l'école glamour de mode et mannequinat de Barbizon.

12. Une visite spéciale de studios de télévision comprenant un séjour en régie durant un direct et une apparition en temps qu'invité dans une émission de télévision.

13 à 18 : six kit Larjachrome pour diapositives 35 mm et Bantam Kodachrome (un par gagnant)

19 à 40 :abonnement de 12 mois (pour chacun des 22 gagnants) à GALAXY Science fiction.

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p. 2 (seconde de couverture) : QU'Y A-T-IL DE MEILLEUR QUE L'ARGENT ?

Beaucoup de choses : une assurance tous risques à jour pour un détective privé par exemple. . . . (NDT : c'est de l'argent.) Une boule de cristal stéréoscopique couleurs pour un gourou . . . Un maillot de bain à formes rembourrées pour des fesses plates qui ne font pas rêver.

Mais pour des lecteurs de science fiction, de tels artifices manquent d'ingéniosité, pas comme la liste éblouissante que nous vous avons préparé. Pour seulement expliquer un mystère (que personne n'a été encore capable d'expliquer de manière satisfaisante) vous pouvez gagner les plus enthousiasmants, les plus extraordinaires prix de SCIENCE FICTION jamais offerts dans un concours ! Nous ne sommes pas en train de dire que c'est le plus grand concours de science fiction qui ne se soit jamais tenu; nous voulons que ce soit vous qui le disiez. Et très loin d'être anodin-- un lecteur, quelque part, pourrait avoir la réponse authentique à la question clé :

Que sont et pourquoi y-a-il des soucoupes volantes ?

Voir page 67 pour la présentation de Willy Ley... p.71 pour les prix. Souvenez-vous qu'il y a un bonus de $100 cash (NDT 1309,10 dollars 2024 autant d'euros) pour chaque gagnant des trois premiers prix si leur soumission s'accompagne du règlement de leur abonnement à GALAXY Science Fiction.

p. 141 : Nouveaux livres par des auteurs meneurs de la Science-fiction

* Theodore Sturgeon, THE DREAMING JEWELS (Cristal qui songe). Horty Bluett mangeait des fourmis de temps à autre quand simplement il le devait. C'était parce qu'il n'était pas humain. Il l'ignorait, même après la fois où il avait perdu trois doigts et ils avaient repoussé.

* A. E. van Vogt THE HOUSE THAT STOOD STILL (La maison éternelle) Allison Stephens trébucha en entrant dans l'astronef et pris connaissance de la guerre atomique qui devait bientôt détruire le monde-- et de tous les hommes et toutes les femmes qui avait vécus des centaines d'années. Ces hommes et ces femmes comptaient s'échapper sur une autre planète dans le vaisseau spatial. Seulement l'un d'en autre eux,-- la troublante Mistra Lanett --voulait sauver la Terre...

* Festus Pragnell, THE GREEN MAN OF GRAYPEC (l'homme vert de Grispec) La minute d'avant, Leroy Spofford était un ex champion américain profitant d'une visite à Londres en compagnie de sa charmante épouse-- la minute d'après, il était un sauvage musclé se battant pour la possession d'une blonde primitive mais belle dans un univers confiné dans un atome. H. G. Wells dit : "Je pense que c'est un très bon récit, du type fantastique scientifique."

Librairie Corwin, $2.50 chaque en librairie, ou port payé envoyé par Greenberg éditeur 201, East 57ème rue,; New York 22.

p. 156 Pour de bonnes lectures de Science-fiction :

I, ROBOT, ("moi, robot", titre français Les robots) le meilleur des fameux récits de robots positroniques d'Isaac Asimov tissant un édifiant nouveau roman du futur. $2.50 ; THE CASTLE OF IRON, une fantasy hilarante par l'un de ces gentilshommes maîtres dans leur Art, L Sprague de Camp et Fletcher Pratt. $2.50 ; MEN AGAINST THE STAR, une douzaine de récits décrivant la lutte de l'être humain pour remporter les étoiles par Asimov, Hubbard, Clement, Wellman, Walton et beaucoup plus collectés par Martin Greenberg, introduction de Willy Ley, $2.50 ; MINIONS OF THE MOON, aventure dramatique dans le futur par le fameux William Gray Beyer. $2.50 ; PATTERN FOR CONQUEST, aventure épique spatiale par George O. Smith. $2.50. ... à commander chez votre libraire ou auprès de THE GNOME PRESS, 421 Claremont Parkway New York 57, New York.

NDT. Toujours des romans parus en grand format en 1950, compilant des feuilletons ou des nouvelles des magazines déjà parus précédemment, une annonce de l'éditeur GNOME PRESS pour ses parutions de la même année.

p. 157 : AVENTURE DRAMATIQUE de SCIENCE-FICTION, COSMIC ENGINEERS de Clifford D. SIMAK, ce roman classique (NDT parce que déjà paru en feuilleton en 1939 dans le magazine ASTOUNDING et seulement publié au format livre en 1950 chez GNOME PRESS.)

Voyageant à la périphérie du système solaire, ils entendent d'étranges signaux venant de très loin-- un avertissement du danger qui menace l'existence même de l'Univers ! Ne manquez pas ce roman puissant, salué comme un classique et désormais développé en une grande saga d'aventures interplanétaires trépidantes.

NDT : Si c'est au-delà du système solaire, ne faut-il pas plutôt dire "saga d'aventures interstellaires" ? Par ailleurs comment peut-on appeler "classique" un roman qui n'est paru que depuis dix ans en magazine et réédité à seulement six mille exemplaires ? D'un autre côté, l'éditeur propose également un tirage limité avec reliure cuir, et c'est sans doute la reliure cuir dont on parle quand on édite des romans "classiques"... et c'est la première fois que je lis (à rebours) SCIENCE-FICTION écrit avec un tiret.

p. 158 : SHOT IN THE DARK Un coup dans le noir (un roman avec sur la couverture une femme presque nue qui vous aguiche, mais est-ce que BLOW IN THE DARK n'aurait pas été plus porteur ?) 

p. 163 : "NOUS, LA RACE HUMAINE... NE SOMMES PRIVATISES !"

Privatisés par qui ? Vous le découvrirez en lisant cet effrayant et puissant roman. C'est un roman du futur, mais il pourrait juste aussi facilement - et authentiquement - s'appliquer au présent !

"LA SINISTRE BARRIERE est aussi vraisemblable pour un récit qu'il est possible de le concocter alors qu'on présente des vérités croyez-les-ou-pas en guise de divertissement" dit l'introduction de Eric Frank Russel à ce livre génial. "(ce récit) tire son atmosphère fantastique uniquement de l'étrangeté, de l'excentricité, de l'inexplicabilité complète pour autant que la science dogmatique est concernée - des faits établis qui l'ont engendré."

Des faits, des faits terrifiants qui peuvent être prouvés ! L'explication de Russel fait (de ce roman) un récit de fiction d'une force et d'un suspense immense . . . mais s'agit-il seulement d'un récit de fiction ? Décidez par vous-mêmes.

Lisez SINISTER BARRIER (La sinistre barrière) par Eric Frank Russel, un roman complet sans coupure exactement comme il est paru édit en livre dans GALAXY le compagnon bimensuel de réimpression de la Science-fiction. Et pour six romans futurs de l'enthousiasmante série GALAXY, remplissez le coupon d'abonnement ci-dessous. $1.75 ailleurs qu'aux Etats-Unis, Canada, Mexique, Amérique du Sud et centrale et possessions américaines.

NDT Et moi qui trouvait les publicités des années 1920-1930 de colonnes d'AMAZING et d'ASTOUNDING toxiques : carton plein pour le baratin de l'éditeur-fondateur-rédacteur avec du non-sens aka de la double contrainte, la trahison de la réalité (je vends un récit de fiction mais est-ce un récit de fiction ? (...)  Publicité toxique, mais cette fois par et pour le magazine lui-même et non pour la bande d'escrocs qui paye pour les annonces. Et une chance encore que Galaxy n'ait pas à devoir payer des droits sur le point d'exclamation.

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GALAXY Roman de Science-fiction, WORLD EDITIONS Inc. 105 West 40th ST. New YOrk 19, N. Y. (état de New-York). Dans l'enveloppe, merci de trouver $1.50 pour un abonnement d'un an (six niméros) à GALAXY, romans de Science-fiction.

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Galaxy, le numéro 1 d'octobre 1950

p. 164 : VOUS NE LE VERREZ JAMAIS DANS GALAXY

Ses réacteurs pétaradant, Bat Durston descendit dans un crissement à travers l'atmosphère de Bbllzznaj, une petite planète à sept milliards d'années-lumière de Sol. Il coupa son super-hyper moteur pour l'atterrissage... et à ce point, un grand, mince homme de l'espace sorti de derrière l'empennage, un pistolet désintégrateur à proton dans sa main bronzée par l' Espace. "Écarte-toi de ces manettes, Bat Durston, articula du bout des lèvres le longiligne étranger, "Tu l'ignores, mais ceci est ta dernière virée dans l'Espace."

Sabots tambourinant, Bat Durston descendit en galopant la passe étroite débouchant dans le Ravin de l'Aigle, une minuscule colonie de chercheurs d'or à 400 miles au nord de Tombstone. Il éperonna durement pour stopper sous un surplomb bas du versant rocheux... et à ce point un grand, mince cow-boy sorti de derrière un amas rocheux, son six-coups dans sa main bronzée. "Recule et descend de cheval, Bat Durston," articula du bout des lèvres le longiligne étranger. "Tu l'ignores, mais c'est ta dernière chevauchée dans le coin."


Il y a comme une ressemblance ? Logique, l'un des deux n'est que la transplantation d'un western sur quelque planète extraterrestre impossible. Si c'est cela votre idée de la Science-fiction,tant mieux pour vous ! VOUS NE LA TROUVEREZ JAMAIS DANS GALAXY !

Ce que vous trouverez dans GALAXY est la meilleure des science-fictions... authentique, plausible, réfléchie... écite par des auteurs qui ne basculent pas automatiquement de vagues criminels en invasion planétaire ; par des gens qui connaissent et qui aiment la science-fiction... pour des gens qui aussi la connaissent et qui l'aiment.


NDT : "nos récits sont du futur et ne s'appliquent pas au présent ou au passé" ? Déjà c'est le message exactement opposé de la publicité précédente, par le même éditeur. Est-ce que quelqu'un de la rédaction lit son propre magazine ? Ouh la vilaine, la très vilaine rédaction de Galaxy : oser l'escroquerie d'une publicité comparative en inventant eux-mêmes les textes du style qu'ils prétendent attribuer à la concurrence.

Je vous la refais en mode lessive : regardez ces deux chemises censées être blanches, la première lavée avec un produit concurrent ressort grise, tandis qu'avec la lessive Galaxy, votre chemise ressort tout en couleurs ! Galaxy, le magazine qui blanchit ses lecteurs en couleurs ! Ouais, vive nous !!!

... l'arroseur arrosé deux fois de suite. Mais comme je lis à rebours ce numéro, peut-être que cela va se reproduire trois fois ou bien davantage ? (MAJ, trois fois de suite).

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Ici la page du forum Philippe-Ebly.fr consacrée à ce numéro.

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