In The Lost Lands, Dans les Contrées Perdues, la nouvelle de 1982Feu rouge livre / BD

In the Lost Lands (1982)
Traduction du titre original : Sur les terres perdues.

Paru pour la première fois dans l’anthologie Amazons II en juin 1982 chez DAW BOOKS US #485.
Traduit en français par Thomas Bauduret sous le titre Dans les contrées perdues en août 2003 pour Asphodale #4 ;
Réédité en mai 2011 chez ACTU SF, réédité en janvier 2012 et le 20 juin 2019 ; compilé en novembre 2017 dans R.R.Étrospective, chez PYGMALION.
Adapté au cinéma en 2025 par Paul W. S. Anderson avec Mila Jovovitch et Dave Dave Bautista.

De George R. R. Martin.

Pour adultes et adolescents.

(Fantasy toc, sorcière toc , loup-garou toc) La belle Lady Melange, — parce que glisser un mot de français fait tout de suite plus chic quand bien même personne ne devrait parler français dans de l’anglais dans ce monde — envoie son plus fidèle et plus musclé et surtout plus chic chevalier servant auprès de la sorcière Alice LaGrise. Alice LaGrise se régale à trouver dans les Terres perdues ce que le premier venu exiger d’elle contre des cailloux, abusant de ses talents de changeuse de forme pour voler les paquets Amazon à qui les attend depuis trop longtemps, et la prochaine commande est un manteau de fourrure de loup-garou, parce qu’il n’y a ni foie ni loi qui n’interdit dans ces patelins d’aller écorcher vif les gens.

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Il s’agit d’une nouvelle de fantasy d’un niveau d’écriture amateur, qui se répéte pour gagner de la page, sans règles surnaturelles claires, où les personnages sont linéairement tiré du point A au point B parce que l’auteur de la nouvelle en a décidé ainsi, et qu’il croyait tenir sa chute en forçant une pseudo moralité qui aurait laissé de glace les clients d’une taverne au temps antique ou médiéval où c’était Esope qui régalait question fables de fantasy, — au monde de fantasy limité à de vagues clichés très en deça de celui de Donjons et Dragons qui a probablement inspiré G. R. R. Martin à 23 ans. Depuis il me semble qu’il a appris à écrire mieux. Comparez avec n’importe laquelle des aventures de Fafhr et le Souricier Gris et pleurez.

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Le texte original de George R. R. Martin in Amazons II, anthologie de Jessica Amanda Salmonson chez DAW, juin 1982.

You can buy anything you might desire from Gray Alys.
But it is better not to.

The Lady Melange did not come herself to Gray Alys. She was said to be a clever and a cautious young woman, as well as exceedingly fair, and she had heard the stories. Those who dealt with Gray Alys did so at their own peril, it was said. Gray Alys did not refuse any of those who came to her, and she always got them what they wanted. Yet somehow, when all was done, those who dealt with Gray Alys were never happy with the things that she brought them, the things that they had wanted. The Lady Melange knew all this, ruling as she did from the high keep built into the side of the mountain. Perhaps that was why she did not come herself.

Instead, it was Jerais who came calling on Gray Alys that day; Blue Jerais the lady’s champion, foremost of the paladins who secured her high keep and led her armies into battle, captain of her color guard. Jerais wore an underlining of pale blue silk beneath the deep asure plate of his enameled armor. The sigil on his shield was a maelstrom, done in a hundred subtle hues of blue, and a sapphire large as an eagle’s eye was set in the hilt of his sword. When he entered Gray Alys’s presence and removed his helmet, his eyes were a perfect match for the jewel in his sword, though his hair was a startling and inappropriate red.

Gray Alys received him in the small, ancient stone house she kept in the dim heart of the town beneath the mountain. She waited for him in a windowless room full of dust and the smell of mold, seated in an old high-backed chair that seemed to dwarf her small, thin body. In her lap was a gray rat the size of a small dog. She stroked it languidly as Jerais entered and took off his helmet and let his bright blue eyes adjust to the dimness.

“Yess” Gray Alys said at last.
“You are the one they call Gray Alys,” Jerais said.
“I am.”
“I am Jerais. I come at the behest of the Lady Melange. »
“The wise and beautiful Lady Melange,” said Gray Alys. The rat’s fur was soft as velvet beneath her long, pale fingers. “Why does the Lady send her champion to one as poor and plain as I?”
“Even in the keep, we hear many tales of you,” said Jerais.
“Yes.”
“It is said, for a price, you will sell things strange and wonderful.”
“Does the Lady Melange wish to buy ?”
“It is said also that you have posers, Gray Alys. It is said that you are not always as you sit before me now, a slender woman of indeterminate age, clad all in gray. It is said that you become young and old as you wish. It is said that sometimes you are a man, or an old woman, or a child. It is said that you know the secrets of shapeshifting, that you go abroad as a great cat, a bear, a bird, and that you change your skin at will, not as a slave to the moon like the werefolk of the lost lands.”
“All these things are said,” Gray Alys ackowledged.

Jerais removed a small leather bag from his belt and stepped closer to where Gray Alys sat. He loosened the drawstring that held the bag shut, and spilled out the contents on the table by her side. Gems. A dozen of them, in as many colors. Gray Alys lifted one and held it to her eye, watching the candle flame through it. When she placed it back among the others, she nodded at Jerais and said, “What would the Lady buy of me?”
“Your secret,” Jerais said, smiling. “The Lady Melange wish to shapeshift.”


*

La traduction au plus proche.

Vous pouvez acheter tout ce que vous pourriez désirer chez Alyss la Grise.
Mais il vaut mieux ne pas le faire.

Dame Melange n’était pas venu trouver Alyss la Grise en personne. On disait d’elle qu’elle était une jeune femme astucieuse et prudente, tout autant qu’excessivement jolie, et elle avait entendu les histoires. Ceux qui négociaient avec Alyss la Grise le faisait à leurs risques et périls, disait-on. Alyss la Grise ne fermait sa porte à aucun de ceux qui se présentaient à elle, et elle leur procurait toujours les choses qu’ils avaient voulues. Et pourtant, quand tout était terminé, ceux qui avaient négocié avec Alyss la Grise n’était jamais content des choses qu’elle leur avait apportées. Dame Melange savait tout cela, à gouverner comme elle le faisait depuis sa haute tour dressée sur le versant de la montagne. Peut-être était-ce pour cela qu’elle n’était pas venue en personne.

Au lieu de cela, ce fut Jeraïss qui vint demander Alyss la Grise ce jour-là. Jeraïss le bleu, le champion de la reine, premier des paladins qui gardaient sa haute tour et qui menait ses armées à la bataille, capitaine de sa garde colorée. Jeraïss portait un doublet de soie bleue sous les plaques d’azur profond de son armure émaillée. L’insigne sur son bouclier était un tourbillon, tracé d’une centaine de nuances subtiles de bleu, et un saphir aussi gros que l’œil d’un aigle était serti dans le pommeau de son épée. Quand il entra en présence d’Alyss la Grise et retira son casque, ses yeux étaient parfaitement assortis au joyau dans son épée, bien que ses cheveux aient été d’un rouge époustouflant et inapproprié.

Alyss la Grise le reçu dans la petite et ancienne maison de pierre qu’elle gardait dans le cœur sordide de la ville sous la montagne. Elle l’attendait dans une chambre sans fenêtre remplie de poussière et de l’odeur de moisissure, siégeant dans une vieille chaise à dossier haut qui donnait à son petit corps mince des allures de naine. Sur ses cuisses se trouvait un rat gris de la taille d’un petit chien. Elle le caressait langoureusement comme Jeraïss entrait et retirait son casque et laissait ses brillants yeux bleus s’ajuster à la pénombre.

« Oui, dit enfin Alyss la Grise.
— Vous êtes celle qu’on appelle Alyss la Grise, dit Jeraïss.
— Je le suis.
— Je suis Jeraïss. Je viens au nom de Dame Melange .
— La sage et resplendissante Dame Melange , répondit Alyss la Grise. » La fourrure du rat était douce comme le velour, sous ses longs doigts pâles. « Pourquoi la Dame envoie-t-elle son champion à une personne aussi pauvre et simple que moi ?
— Jusque dans la Tour, nous avons entendus beaucoup de choses sur votre compte, répondit Jeraïss.
— Oui.
—On dit que, en payant le prix, vous seriez prête à vendre des choses étranges et merveilleuses.
— Dame Melange souhaiterait-elle acheter ?
— On dit aussi que vous avez des imposteurs, Alyss la Grise. On dit que vous n’êtes pas toujours comme vous l’êtes assise devant moi à présent, une femme mince d’âge indéterminé, toute de gris vêtue. On dit que vous pouvez devenir aussi jeune ou aussi vieille que vous le souhaitez. On dit que parfois vous êtes un homme, ou une vieille femme, ou un enfant. On dit que vous connez les secrets de la métamorphose, que vous voyagez sous la forme d’une panthère, d’un ours, d’un oiseau, et que vous changez de peau à volonté, sans être l’esclave de la Lune comme le peuple garou des Terres Perdues.
— On dit toutes ces choses, admit Alyss la Grise. »

Jeraïss sortit un petit sac de cuir de sa ceinture et s’approcha d’un pas de là où Alyss la Grise était assise. Il dénoua les cordons qui maintenait le sac fermé, et en déversa le contenu sur la table qui se trouvait à côté d’elle. Des gemmes, une douzaine, d’autant de couleurs différentes. Alyss la grise en porta une à la hauteur de son œil, fixant à travers la flamme de la chandelle. Quand elle la replaça au milieu des autres, elle hocha la tête en regardant Jeraïss et dit : « Qu’est-ce que la Dame voudrait m’acheter ?
— Votre secret, répondit Jeraïss, en souriant : la Dame Melange souhaite pouvoir se métamorphoser. »


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Asphodale, le numéro 4 de août 2003.R.R.Étrospective, l'anthologie de 2017

La traduction de Thomas Bauduret pour le magazine Asphodale #4 d’août 2003, ACTU SF et R.R.Étrospective chez PYGMALION.

Chez Alys la Grise, on peut se procurer tout ce dont on a jamais rêvé.
Mais il vaut mieux ne jamais pousser sa porte.

* *
*

Dame Melange ne jugea pas bon de se déplacer en personne pour vgoir Alys la Grise. C’était, dit-on, une jeune femme d’une grande beauté, mais aussi intelligente, d’une grande prudence, et elle savait écouter. Or s’il fallait en croire la rumeur, quiconque faisait commerce avec Alys la Grise le faisait à ses risques et périls. Jamais Alys la Grise n’avait renvoyé un client, et elle leur fournissait toujours ce qu’ils lui demandaient. Et pourtant, en dernier ressort, ceux qui traitaient avec Alys la Grise n’étaient jamais satisfaits de leur achat, même s’il correspondait parfaitement à ce qu’ils désiraient. Depuis les hauteurs de son château bâti à flanc de montagne, Melange savait tout cela. Peut-être était-ce la raison pour laquelle elle ne s’y était pas rendue en personne.

Ce jour-là, c’est son envoyé Jerais qui vint trouver Alys la Grise ; Jerais le bleu, champion de la Reine, le paladin de haut rang qui assurait la sécurité du château et menait ses armées au combat. Il était aussi le capitaine de sa garde colorée. Sous son armure chromée d’un bleu éblouissant, Jerais portait une tunique de soie bleu pâle. Son bouclier arborait un blason représentant un maelström composé de centaines de tons de bleu entremêlés, et un saphir de la taille d’un œil d’aigle était incrusté dans le pommeau de son épée. Lorsqu’il fut mmis en présence d’Alys la Grise, il retira son casque et dévoila des yeux parfaitement assortis au joyau sur son épée, bien que ses cheveux d’un roux ébouissant jurent quelque peu avec l’harmonie du tableau.

Alys la Grise recevait ses visiteurs dans sa petite demeure de pierre nichée au cœur de la ville, au pied de la montagne. Elle l’attendait dans une pièce sans fenêtres, pleine de poussière, où planait un relent de moisi, assise dans un fauteuil au dossier interminable qui faisait ressortir sa petite taille et son corps frêle. Un rat gris de la taille d’un chiot était assis sur ses genoux. Elle le caressait d’une main languide tout en regardant Jerais entrer, enlever son casque et attendre que ses yeux d’un bleu perçant s’accoutument à la pénombre.

« Oui ? finit-elle par dire.
— Vous êtes celle qu’on appelle Alys la Grise, devina Jerais.
— C’est bien moi.
— Je suis Jerais. Je suis envoyé par Dame Melange.
— La belle et sage Dame Melange », fit Alys la Grise, et la fourrure de rat était douce et soyeuse sous ses longs doigts pâles. « Pourquoi envoie-t-elle son champion à quelqu’un d’aussi pauvre et insignifiant que moi ?
— Même du haut de notre château, nous avons entendu parler de vous.
— Oui.
— On dit que, pour un prix correct, vous pouvez procurer des merveilles comme nul n’en a jamais vues.
— Dame Melange souhaite-t-elle devenir ma cliente ?
— On dit aussi que vous avez des pouvoirs particuliers, Alys la Grise. On dit que vous n’avez pas toujours l’apparence que vous me présentez en ce moment – celle d’une femme mince d’âge indéfinissable, toute de gris vêtue. On dit que vous pouvez decenir jeune ou vieille comme bon vous semble. On dit que parfois, vous êtes un homme, parfois une vieillarde, ou même un enfant. On dit que vous avez maîtrisé les secrets de la métamorphose, que vous voyagez sous les traits d’un grand chat, d’un ours, d’un oiseau, et que vous changez de peau à volonté, sans devoir vous soumettre aux phases de la lune à l’instar des garous des Contrées Perdues.
— On dit tout cela, en effet », convint Alys la Grise.

Jerais tira un petit sac en cuir de sa ceinture et s’approcha d’elle. Il défit le lacet de la bourse et déversa son contenu sur la table à côté d’elle. Des pierres précieuses étincelèrent dans la pénombre. Il y en avait une douzaine, toutes de couleurs différentes ? Alys la Grise en prit une entre le pouce et l’index et la porta à ses yeux pour regarder la lumière de la chandelle à travers la pierre translucide. Elle la replaça au milieu des autres, acquiesça et s’enquit : « Que désire votre Dame ? »

Jerais eut un sourire.
« Votre secret. Dame Melange voudrait pouvoir changer de forme… »


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Ici la page du forum Philippe-Ebly.fr consacrée à cette nouvelle.

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