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- Écrit par David Sicé
Bob Morane S02E10: Le Gardian noir (1965)
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Ici la page de ce blog consacré à la série télévisée Bob Morane (1964)
D'abord diffusée en Suisse début 1964 sur RTS
Ensuite diffusé en Belgique à partir du 17 mai 1964 sur RTBF 1 BE le dimanche vers 16h30.
Diffusée en France le 24 octobre 1965 sur ORTF 2 FR le dimanche vers 14h30.
Diffusé au Canada à partir du 7 septembre 1965 sur Télévision Radio-Canada CA.
Rediffusé en France en 1972 sur ORTF 1 FR.
Rediffusé en France en 1988 sur LA CINQ FR.
Rediffusé en France en 1989 sur ANTENNE 2 FR.
Sorti en quatre VHS en 2000 chez LCJ FR, réunies en coffret le 17 mai 2001.
Sorti en DVD le 17 mai 2001 chez LCJ FR.
De Robert Vernay, d'après les romans de Henri Vernes (pseudonyme de Charles-Henri Dewisme), réalisation : Pierre Malfille, adaptation et dialogues de Claude Denys ; avec Claude Titre, Billy Kearns, Claude Farell, Marie-Claude Breton, Jacques Berard ; images : Jacques Ledoux ; régie générale: Maurice Hartwig ; montage: Louise Barberot ; musique Louiguy.
Pour tout public.
(aventure, policier) Sur une route de Camargue, un homme chevauchant un cheval blanc passe une curieuse croix marquant le chemin. Derrière lui, sur la même route, une toute jeune fille aux cheveux noirs galope, faisant apparemment la course avec Bob Morane lui-même montant un cheval blanc, et distancé de quelques mètres, parce qu'il retient visiblement sa monture.
Ils sont sortis de la route et arrive au bord de l'eau des marais salants, suivant et quittant régulièrement la piste, la jeune fille aux cheveux noirs toujours en tête. Bob Morane, qui semble s'amuser beaucoup de la gloire que semble tirer la jeune fille à le distancer, perd soudain son sourire.
La jeune fille crie : "Bob !" Et Bob Morane en retour l'appelle, alarmé : "Patricia !" La jeune fille s'est couchée sur sa monture, et Morane presse son cheval blanc pour la rattraper, appelant une seconde fois : "Patricia !"
Et à présent la jeune fille est tombée, se retenant à la bride, et son cheval continue à galoper, la traînant sur le sol. Bob Morane rattrape enfin la monture, qui s'est arrêtée à côté de la jeune fille à terre, au milieu des petits buissons. "Ho !" fait Bob Morane à son cheval qui s'arrête à son tour, et saute des montures pour poser un genou à terre à côté de la jeune fille, appelant une troisième fois, plus doucement : "Patricia, répondez-moi..."
Il fait doucement rouler la jeune fille pour l'étendre sur le dos...
(NDT : Ne faites jamais ça si vous devez porter secours à quelqu'un après une chute, la position fœtale ou position latérale de sécurité ou en vrac sur le ventre est plus sûre en cas de vomissement, dans tous les cas si la colonne vertébrale est touchée, vous risquez de couper le nerf sciatique et tuer ou paralyser le blessé).
... Et Patricia soupire : "Qu'est-ce qui m'est arrivé ?" Morane lui répond : "Vous avez perdu un étrier..." La jeune fille demande : "Aidez-moi à me relever !" Morane répond : "Ouais, voilà..." Et de la relever non sans efforts, et en la retenant de tomber.
Morane demande : "Vous pouvez marcher ?" Vacillante, Patricia répond : "Oh, on va essayer..." Et Morane de répondre : "Je vais vous ramener sur mon cheval."
Au mas, dans l'écurie, Hélène, la propriétaire et mère de Patricia s'indigne, exhibant devant Morane la preuve en question : "Mais regardez : la courroie de l'étrier a été sectionnée !"
Morane, très soucieux, examine à son tour la lanière en cuir de l'étrier : "Vous en êtes certaine ?" Hélène répond : "Aucun doute : elle était neuve ..."
Hélène se détourne et appelle : "Balfaud !" Son employé, un grand gardian (NDT bouvier, ouvrier de ferme camarguaise) chapeauté, chemise colorée, bottes et pantalon noir les rejoint : "Oui, Madame ?"
Hélène interroge sèchement Balfaud : "Qui est entré ici ce matin..." Balfaud répond, nonchalant : "Oh, j'ai vu Martial, Curamon..." Hélène insiste : "Et personne d'autre ?" Balfaud répond : "Oh, je ne crois pas, non..."
Hélène cède : "Bien, merci..." Et de se détourner, les yeux baissés. Bob Morane s'étonne : "Qui aurait eu intérêt à sectionner cette courroie ?"
Hélène répond, saisissant Morane par la main : "Venez, Bob, il faut que je vous parle..." Et elle l'entraîne pour sortir de l'écurie tandis que Balfaud va pour ranger l'étrier, puis semble être surpris par son état.
Hélène a emmené Morane dans son salon et prend sur le manteau de la cheminée un livre duquel dépasse des papiers : "J'ai reçu une première lettre anonyme il y a trois jours..." Elle tend la lettre à Morane qui s'est assis. "Puis ce matin, il y en avait une autre."
Morane demande : "Pourquoi ne pas m'en avoir parlé plus tôt ?" Hélène lui tend la seconde lettre : "Eh bien, je n'ai pas pris l'affaire au sérieux, et puis... j'ai trouvé inutile de gâcher votre séjour ici."
Morane jette un coup d’œil : "Diable ! Votre correspondant exige une somme importante..." Hélène demande : "Qu'est-ce que je dois faire ?" Morane répond immédiatement : "Avertir la police ?"
Hélène répond : "Oui... Les gendarmes doivent venir tout à l'heure pour m'apporter des papiers : je leur en parlerai." Morane demande : "D'où viennent ces lettres ?"
Hélène a rangé les lettres dans le livre et reposé le livre sur le manteau de la cheminée : "Elles ont été postées à Arles." Morane répond : "Ah oui... ça doit être quelqu'un de la région... ou même, quelqu'un du mas."
Hélène répond : "Oui, je le pense aussi..." Morane demande : "Vous avez des soupçons ?" Hélène hausse les épaules : "Non, pas précisément... mais... la première lettre est arrivée le lendemain de mon régisseur pour l'Espagne."
Morane demande : "Et alors ?" Hélène répond : "Et alors, on a pu penser qu'étant seule, je céderais plus facilement au chantage."
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Ici la page du forum Philippe-Ebly.fr consacrée à cet épisode.
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El Ministerio Del Tiempo S03E11: Tiempo de verbena (2017)
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Ici l'article de ce blog sur la série télévisée El Ministerio Del Tiempo (2015)
Ici a page Googlebooks offrant le .pdf du livre Un espagnol de vingt siècles (version originale espagnol) en téléchargement gratuit légal.
Diffusé en Espagne le 16 octobre 2017 sur RTVE ES.
Annoncé à l'international sur NETFLIX FR.
Annoncé pour le 13 avril 2025 sur SYFY FR (PARAMOUNT+)
De Javier Olivares et Pablo Olivares, avec Macarena García, Nacho Fresneda, Hugo Silva.
Pour adultes et adolescents.
(Voyage dans le temps, uchronie) Madrid, 1894. "... à quel moment m'est-il venu l'idée de me mettre dans ce pétrin ?" se demandait Angustias Vázquez, l'assistante attitrée du sous-secrétaire Salvador Martí, le chef du Ministère du Temps.
Angustias soupire, habillée d'une robe noire d'époque, des cheveux châtains foncés en bataille. Elle pense encore : "Combien je serais tranquille si j'étais restée à la maison, à faire du crochet et à regarder la télé..."
Angustias se tient de fait sur la scène d'un théâtre. Derrière elle, un homme barbu poivre et sel costumé en policier d'époque, lance à deux femmes en fichus noués sur la tête et robes, avec un fort accent madrilène : "Et vous autres, comment vous vous appelez... vous ?" Et de jeter un regard à Angustia qui lui tourne le dos.
La première femme répond, tout aussi laborieusement : "Casta... Ruiz..."
Le policier demande encore : "Et vous ?" Et il regarde à nouveau Angustias dans le dos de celle-ci, sans regarder l'autre femme.
L'autre femme répond, sans regarder le policier : "Susana".
Le policier répète : "Casta... Susana..." Puis il avance d'un pas se retrouvant immédiatement derrière Angustias, et par-dessus l'épaule de celle-ci, il accuse : "Mensonge !"
Angustias semble respirer plus fort, sa gorge semblant se nouer. Le policier semble s'adresser désormais à elle : "Et vous, qu'en est-il de ces deux jeunes filles ?" Et comme Angustias ne répond rien : "Dites quelque chose, Madame !"
Alors Angustias se retourne vers le policier, tandis qu'il se trouve que la salle du théâtre est pleine de public. Angustia ne répond rien.
2017, quatre jours auparavant. Dans son bureau du Ministère du Temps, Angustias tend à Irene Larra Girón, la responsable de la logistique, une chemise de papier rose remplie d'une liasse de papiers : "Et voilà tous les mots de passes ; ici c'est toutes les lettres en attente de réponse..."
Irène répond en s'efforçant de caler la seconde chemise de papier, cette fois bleue, sur la première : "Parfait, parfait... Et pourquoi n'arrêtez-vous pas de débiter des excuses pour partir immédiatement en vacances ?"
Angustias lui répond d'une voix lasse et en grimaçant : "Parce que je n'ai pas envie de vous laisser seuls face à toutes ces embrouilles qu'il y a ..." Et d'ajouter en rangeant ses dossiers dans une armoire : "Mais si je ne prends pas les congés qu'on me doit, je vais les perdre."
Irène lui répond aussitôt : "Au moins pour ça."
Ernesto Jiménez, le chef de la sécurité, qui jusqu'ici n'avait pas dit un mot, demande alors : "Pourquoi retournez-vous à votre époque, alors que vous avez tant d'autres destinations que vous pourriez choisir ?"
Angustias répond en retournant derrière son bureau : "J'ai toujours été tiraillée par l'envie d'assister à la première représentation de La Verbena de la Paloma (NDT les Rameaux de la Paloma) : le jour de la première, je n'étais pas à Madrid ; j'ai passé des mois à soigner ma mère, qu'elle repose en paix."
Ernesto s'étonne : "La Verbena de la Paloma ?" Puis il demande : "C'est une zarzuela (NDT : un opéra comique de Madrid), non ?"
Angustias confirme et commence à chantonner : "Où tu vas avec ton châle de Manille ?" Gêné, Ernesto répond : "Non, ça ne me dit vraiment rien ; ça ne m'étonne pas : à la vérita c'est que la musique moderne, ça n'a jamais été mon truc."
Irène sourit : "Elle est bien bonne, celle-là, non ? La zarzuela, de la musique moderne !" Ernesto précise : "Et j'ai toujours été fan d'Antonio de Cabezon ; bien que pour vraiment débrancher, le meilleur, ce sont les chants grégoriens."
Angustias tend un dernier dossier, puis déclare : "Bien... je peux m'en aller : il faut que j'aille me resourcer à mon époque !" Irène répond, toujours aussi souriante : "Trouve-toi un petit ami, ma reine : sois heureuse." Et Ernesto : "Adieu Angustias, Adieu... et n'oublie pas de revenir."
Angustias hoche la tête en souriant, et souffle un "Adieu" en retour. Comme elle referme la porte vitrée de son bureau, Ernesto rit : "... ça ressemble à un mensonge : vu à quel point elle aime la musique et à quel point elle chante mal, la pauvre !" Irène acquiesce : "Vrai, comme un grillon.
Ailleurs dans le Ministère, Pacino regarde leur prisonnière être poussée en fauteuil roulant, et secoue la tête : "Ce n'est plus elle." Alonzo lui répond : "Ce n'est pas Martha ? Alors qui c'est ?" Pacino rectifie : "Non, c'est bien elle, mais son cerveau est touché : elle n'est plus capable de me reconnaître, c'était comme si j'avais parlé à une autre personne."
Alonzo est sceptique : "Vrai, elle ressemble à celle qui a essayé de t'assassiner au cinéma de San Sebastien." Et Alonzo d'ajouter durement : "Et elle doit payer pour ses péchés." Alonzo s'en va, laissant Pacino sans voix.
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Ici la page du forum Philippe-Ebly.fr consacrée à cet épisode.
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Ici la page Amazon.fr du coffret blu-ray américain (région A) CRITERION US, il faut un lecteur multi-régions ou américain.
Ansiktet (1958)
Titre français : Le visage.
Titre anglais : The Magician (Le magicien)
Sorti en Suède le 26 décembre 1958.
Sorti aux USA le 27 août 1959.
Sorti en France le 4 septembre 1959.
Sorti en Angleterre en septembre 1959.
Sorti en blu-ray américain CRITERION US le 12 octobre 2010 (image magnifique, son très bon, bonus de qualité, livret reproduisant deux articles et un extrait d'un livre). Région A, lisible seulement sur un lecteur américain ou multi-régions.
Sorti inclus dans le coffret 5 blu-rays anglais Ingmar Bergman vol. 2 BFI UK le 29 octobre 2021.
De Ingmar Bergman ; avec Max von Sydow, Ingrid Thulin, Gunnar Björnstrand, Bibi Andersson, Naima Wifstrand, Åke Fridell, Bengt Ekerot, Lars Ekborg, Toivo Pawlo, Erland Josephson, Oscar Ljung, Ulla Sjöblom, Sif Ruud, Axel Düberg, Birgitta Pettersson.
Pour adultes et adolescents.
(Mystère, fantastique, horreur) Le 19ème siècle, en Suède. Alors qu'elle est en route vers sa prochaine étape, la petite troupe du Théâtre Magnétique Vogler traverse la forêt alors que la grand-Mère Vogler rappelait, assise à l'abri dans le carrosse, que dans sa jeunesse, la forêt regorgeait d'esprits poussant des cris si épouvantables que personne n'osait y entrer.
Puis le jeune cocher Simson arrête leur attelage et se réfugie dans le carrosse, déclarant qu'il venait d'entendre crier un fantôme. Vogler lui-même, un très grand personnage aux cheveux et à la barbiche noire qui n'a pas prononcé un mot de tout le voyage, descend du carrosse et sort de la route, pour franchir un ruisseau à l'aide de deux étroits troncs d'arbres jetés en travers.
Comme s'il avait toujours su où il se trouve, il tombe sur le corps d'un homme hirsute et en haillons qu'il assied puis relève grâce à une flasque d'alcool. L'homme, soutenu, son propre visage à deux doigts du visage de Vogler, l'identifie immédiatement comme un homme de théâtre : ses cheveux et ses sourcils sont teints en noir, sa barbe est fausse et il est maquillé. Et l'homme hirsute, Johan Spegel, le sait car il a été lui-même comédien comique lui-même.
Vogler ne répond rien, mais ramène le comédien qui, gravement malade, dit être arrivé là pour mourir. Durant tout le trajet, Vogler guette le moment où le malade adossé à une couverture tendue contre la portière, expirera, et le comédien mourant assure qu'il ne fera rien pour cacher sa mort : son visage restera ouvert. Et peu après, il s'affaisse, inanimé.
L'impressario de la troupe, un homme joyeux et bedonnant dénommé Tubal, fait remarqué qu'ils ont vraiment tout gagné : déjà en fuite, la troupe est sur le point d'arriver avec un cadavre à la petite ville suivante, où il seront forcément arrêtés. Vogler ne répond rien.
Effectivement, le carrosse est arrêté à l'arrivée dans la petite ville et accompagné par la garde jusqu'à la résidence du Consul Egerman, qui, ayant entendu parlé de la troupe, entend les interroger, flanqué du superintendant Starbeck et de son médecin général, le docteur Vergerus.
Mais personne ne semble avoir découvert le cadavre de Johan Spegel.
Les trois notables entendent en avoir le cœur net sur les prétendus pouvoirs magnétiques d'Albert Vogel, qui servirait de couverture à des escroqueries notamment basées sur la distribution de fausses potions de guérison et autres philtres.
Le docteur Vergerus s'acharne particulièrement sur Vogler, prétendant n'avoir qu'une envie : disséquer l'hypnotiseur pour conserver plus tard ses organes, et en particulier ses yeux. L'épouse du Consul Egerman, qui rejoint inopinément le tribunal, semble particulièrement émue à la vue de Vogler.
Quant au quatrième membre de la troupe, le discret jeune homme se présentant comme Monsieur Aman, et servant d'interprète à Albert Vogel, il semble craquer et affirme catégoriquement qu'ils ne sont que des escrocs, que leur spectacle est entièrement truqué, et qu'Albert Vogel n'a aucun pouvoir.
Seulement Vergerus n'est pas convaincu et obtient du Consul une représentation privée de la troupe, qui conditionnera leur libération : Vergerus hait l'ignorance, il veut absolument savoir.
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Ici la page du forum Philippe-Ebly.fr consacrée à ce film.
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Bob Morane S02E09: Les joyaux du Maharadjah (1965)
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Ici la page de ce blog consacré à la série télévisée Bob Morane (1964)
D'abord diffusée en Suisse début 1964 sur RTS
Ensuite diffusé en Belgique à partir du 17 mai 1964 sur RTBF 1 BE le dimanche vers 16h30.
Diffusée en France le 7 novembre 1965 sur ORTF 2 FR le dimanche vers 14h30.
Diffusé au Canada à partir du 7 septembre 1965 sur Télévision Radio-Canada CA.
Rediffusé en France en 1972 sur ORTF 1 FR.
Rediffusé en France en 1988 sur LA CINQ FR.
Rediffusé en France en 1989 sur ANTENNE 2 FR.
Sorti en quatre VHS en 2000 chez LCJ FR, réunies en coffret le 17 mai 2001.
Sorti en DVD le 17 mai 2001 chez LCJ FR.
De Robert Vernay, d'après les romans de Henri Vernes (pseudonyme de Charles-Henri Dewisme), réalisation : Robert Vernay, adaptation et dialogues de Claude Denys ; avec Claude Titre, Billy Kearns, Anne Carrère, Walter Clemens, Emilio Carrer; images : Marcel Fossard ; musique Louiguy.
Pour tout public.
(aventure, policier) Je venais de parcourir des milliers de kilomètres à travers les Indes, notant, photographiant, cinématographiant tout ce qui me frappait le plus au cours de cet immense périple : j'arrivais au terme de mon voyage.
Bien décidé à n'être plus qu'un touriste comme les autres, je m'étais fixé à Chandernagor. D'abord parce que pour moi, ce nom a un petit parfum d'aventure 18ème siècle : Chandernagor... C'est devenu une sorte de lieu de repos pour les hommes d'affaire surmenés de Calcutta.
Enfin, après avoir essayé pendant des mois de me faire comprendre dans des dizaines de dialectes indiens, il m'était bien agréable de paresser dans une ville où l'influence française est encore très vive : Chandernagor, les Indes en version française...
Bob Morane fait son entrée dans l'hôtel Victoria : il donne un pourboire au portier à l'entrée, l'aumône à un mendiant stratégiquement posté sur le côté du perron, traverse le hall, et son appareil photo et sa sacoche bringuebalant autour du cou, marche d'un pas rapide jusqu'à la réception.
Aussitôt, le réceptionniste lui tend sa clé et lui demande : "Vous avez fait une bonne promenade, Monsieur Morane ?" -- "Excellente, merci ; euh, toujours pas de courrier ?" -- "Non, Monsieur Morane."
Morane retourne dans le hall, prend l'escalier pour le second étage et va en direction de la porte de sa chambre, la numéro 28. Mais alors que Morane pousse la porte, il entend un piétinement à l'autre bout du couloir : un indigène torse nu tord le bras d'une femme blonde à la porte de la chambre de cette dernière, et celle-ci lui résiste.
Comme il aperçoit Morane, l'indigène prend immédiatement la fuite, et la blonde crie à Morane : "Arrêtez cet homme !!!"
Et comme l'indigène court tout le long du couloir, Morane lui fait un croche-pied au passage ; l'indigène s'étale, Morane lui saute dessus, l'indigène roule et se relève immédiatement, et la blonde le poursuit trottinant sur ses hauts talons.
Morane se relève à son tour... Mais déjà l'indigène a sauté par la fenêtre de l'escalier donnant sur les jardins de l'hôtel, et détale pour s'échapper.
Agacé, Morane claque dans ses mains ; alors la blonde s'inquiète : "Vous n'êtes pas blessé ?" Faussement badin, Morane répond, redescendant l'escalier : "Non, mais s'il m'avait mordu, je risquais de mourir empoisonné..."
Il retrouve la blonde dans le couloir de leur chambre, elle se tourne vers lui : "Je vous remercie de votre intervention !"
Morane répond en ôtant de son cou les lanières emmêlées de son appareil photo et de sa sacoche : "Il n'y a pas de quoi ! Je regrette seulement de l'avoir laissé filé ; vous savez qui il est ?"
La blonde s'écrie : "Mais pas du tout ! En ouvrant la porte de ma chambre, je l'ai surpris en train de fouiller dans mes bagages..."
Morane demande : "Il vous a volé quelque chose ?" Elle répond : "Je n'ai pas encore eu le temps de voir..." Elle soupire : "De toute façon il n'a pas dû trouver ce qu'il cherchait..."
Morane s'étonne : "Ce qu'il cherchait ?" Alors la blonde change complètement de ton et sourit, très confuse : "Oh, excusez-moi, c'est bientôt l'heure de dîner : il faut que je me change... Encore une fois merci, Monsieur ?" -- "Bob Morane." Elle minaude : "Bob Morane ?"
Morane demande : "A qui ai-je l'honneur ?" -- "Miss Clark..." -- "Très heureux."
Miss Clark sourit encore : "Nous aurons certainement l'occasion de nous revoir... Monsieur Morane..."
Puis Miss Clark se détourne pour repartir vers sa chambre, non sans un dernier regard, un battement de cils et un dernier sourire à Morane. Celui-ci, juste après qu'elle se soit définitivement retournée, fait son joli cœur : il rajuste sa cravate et se redresse, flatté et pétillant, de l'air de se dire "C'est dans la poche !"
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