Interview With A Vampire (1976)
Ici l'article de ce blog sur le film Entretien avec un vampire (1994, Interview With A Vampire)
Sorti aux USA le 12 avril 1976 chez KNOPF US (grand format cartonné et broché).
Sorti en France en 1978 chez LATTES (grand format, traduction de Tristan Murail).
Sorti en France en octobre 1990 chez POCKET FR (poche)
Sorti en France le 10 juin 2004 chez POCKET FR (nouvelle traduction de Cyrielle AYAKATSIKAS et Suzy Borello)
De Anne Rice.
Un jeune journaliste de San Francisco se rend à un rendez-vous avec un soit-disant vampire pour l'interviewer. Pour le journaliste, ce n'est qu'un interview d'un original parmi d'autres, mais lorsque le "vampire" qui l'attendait dans une salle obscure allume le plafonnier, plus aucun doute n'est permis : l'être que le journaliste a devant lui n'est pas humain. Ou plus exactement, ne l'est plus.
***
(Traduction au plus proche)
PARTIE I
"Je vois..." dit le vampire pensivement, et lentement il traversa la pièce jusqu'à la fenêtre. Pendant longtemps, il resta là debout, en contre-jour de la lumière de la Rue Divisadero et des phares des véhicules qui passaient. Le jeune homme pouvait voir l'ameublement de la pièce un peu plus clairement à présent, la table ronde en chêne, les chaises. Un éviter était accroché sur un mur, avec un miroir. Il posa sa mallette sur la table et attendit.
"Mais combien de bobines vous avez avec vous ?" demanda le vampire, se tournant à présent afin que le jeune homme puisse voir son profil. "Suffisamment pour le récit d'une vie ?"
"Sûr. Si c'est une vie bien remplie. Parfois j'interviewe jusqu'à trois ou quatre personnes par nuit si j'ai de la chance. Mais il faut que ce soit une bonne histoire. C'est honnête, non ?
***
(texte original)
PART I
“I see …” said the vampire thoughtfully, and slowly he walked across the room towards the window. For a long time he stood there against the dim light from Divisadero Street and the passing beams of traffic. The boy could see the furnishings of the room more clearly now, the round oak table, the chairs. A wash basin hung on one wall with a mirror. He set his briefcase on the table and waited.
“But how much tape do you have with you?” asked the vampire, turning now so the boy could see his profile. “Enough for the story of a life?”
“Sure, if it’s a good life. Sometimes I interview as many as three or four people a night if I’m lucky. But it has to be a good story. That’s only fair, isn’t it?”
“Admirably fair,” the vampire answered. “I would like to tell you the story of my life, then. I would like to do that very much.”
“Great,” said the boy. And quickly he removed the small tape recorder from his briefcase, making a check of the cassette and the batteries. “I’m really anxious to hear why you believe this, why you …”
“No,” said the vampire abruptly. “We can’t begin that way. Is your equipment ready?”
“Yes,” said the boy.
“Then sit down. I’m going to turn on the overhead light.”
“But I thought vampires didn’t like light,” said the boy. “If you think the dark adds to the atmosphere …” But then he stopped. The vampire was watching him with his back to the window. The boy could make out nothing of his face now, and something about the still figure there distracted him. He started to say something again but he said nothing. And then he sighed with relief when the vampire moved towards the table and reached for the overhead cord.
At once the room was flooded with a harsh yellow light. And the boy, staring up at the vampire, could not repress a gasp. His fingers danced backwards on the table to grasp the edge. “Dear God!” he whispered, and then he gazed, speechless, at the vampire.
***
(traduction de Tristan Murail)
PREMIÈRE PARTIE
- Je vois... dit le vampire d'un air pensif.
Puis, lentement, il traversa la pièce pour aller se poster à la fenêtre. Il y resta un long moment ; sa silhouette se découpait sur la clarté diffuse qui émanait de Divisadero Street et sur les rayons de phares des automobiles. L'ameublement de la pièce apparaissait maintenant plus clairement au jeune homme: la table de chêne ronde, les chaises. Contre l'un des murs, il y avait un lavabo surmonté d'un miroir. Il posa sa serviette sur la table et attendit.
- De combien de bandes disposez-vous ? demanda le vampire en tournant la tête de manière à offrir son profil au regard du jeune homme. Assez pour l'histoire de toute une vie ?
- Certainement, si c'est une vie intéressante. Quand j'ai de la chance, il m'arrive d'interviewer jusqu'à trois ou quatre personnes le même soir. Mais il faut que l'histoire en vaille la peine. C'est normal, non ?
***