The Man Who Fell To Earth (1963)
Traduction du titre : L'homme qui tomba sur (la planète) Terre.
Sorti aux USA en 1963 chez Gold Metal Books.
Sorti en France en 1973 chez Denoël (poche), traduction de Nicole Tisserand.
Adapté en film en 1976.
Rebooté en série télévisée woke en 2021.
De Walter Tevis.
(presse, extraterrestre) Thomas Jerome Newton est un extraterrestre humanoïde venu sur Terre pour chercher à construire un vaisseau spatial afin de transporter d'autres personnes depuis sa planète natale, Anthea, vers la Terre. Anthea connaît une terrible sécheresse à la suite de nombreuses guerres nucléaires, et la population est tombée à moins de 300 habitants. Leurs propres vaisseaux spatiaux sont inutilisables par manque de carburant et 500 ans de guerre. Les Anthéens n'ont plus d'eau, des réserves de nourriture qui diminuent lentement et une faible énergie solaire. Comme tous les Anthéens, Newton est doté d'une super intelligence, mais il a été sélectionné pour cette mission car il a la force physique nécessaire pour évoluer dans le climat plus chaud de la Terre et sa gravité plus élevée.
Arrivé sur Terre dans une capsule de sauvetage, Newton atterrit d'abord dans l'État du Kentucky. Il se familiarise rapidement avec l'environnement et élabore un plan. Utilisant la technologie de pointe de sa planète natale, Newton fait breveter de nombreuses inventions et accumule une richesse incroyable à la tête d'un conglomérat technologique. Il prévoit d'utiliser cette richesse pour construire des véhicules spatiaux pour le reste de la population anthéenne.
En chemin, il rencontre Betty Jo, qui tombe amoureuse de lui. Ils se côtoient, malgré le fait que les sentiments de Newton ne soit pas réciproques. On rencontre aussi l'étrange Nathan Bryce, qui dirige son entreprise dans l'ombre. Betty Jo présente à Newton de nombreuses coutumes de la Terre, telles que la religion, la mode et la boisson. Cependant, son appétit pour l'alcool entraîne rapidement des problèmes, car il commence à ressentir des émotions intenses, alors inconnues des Anthéens.
*
Le texte original de Walter Tevis (1963, Gold Medal).
1985: Icarus descending
Chapter One
AFTER TWO MILES of walking he came to a town. At the town’s edge was a sign that read HANEYVILLE : POP. 1400. That was good, a good size. It was still early in the morning — he had chosen morning for the two-mile walk, because it was cooler then — and there was no one yet in the streets. He walked for several blocks in the weak light, confused at the strangeness — tense and somewhat frightened. He tried not to think of what he was going to do. He had thought about it enough already.
In the small business district he found what he wanted, a tiny store called The Jewel Box. On the street corner nearby was a green wooden bench, and he went to it and seated himself, his body aching from the labour of the long walk.
It was a few minutes later he saw a human being.
It was a woman, a tired-looking woman in a shapeless blue dress, shuffling towards him up the street. He quickly averted his eyes, dumbfounded. She did not look right. He had expected them to be about his size, but this one was more than a head shorter than he. Her complexion was ruddier than he had expected, and darker. And the look, the feel, was strange — even though he had known that seeing them would not be the same as watching them on television.
Eventually there were more people on the street, and they were all, roughly, like the first one. He heard a man remark, in passing, “… like I say, they don’t make cars like that one no more,’ and, although the enunciation was odd, less crisp than he had expected, he could understand the man easily.
*
La traduction au plus proche.
1985 : La descente d'Icare
Chapitre 1
APRÈS TROIS KILOMÈTRES de marche, il arriva à une ville. A l’entrée de la ville se trouvait un panneau indiquant HANEYVILLE : POP. 1400. C'était bien, une bonne taille. Il était encore tôt le matin — il avait choisi le matin pour sa marche de trois kilomètres, parce qu'il faisait plus frais — et il n'y avait encore personne dans les rues. Il marcha le long de plusieurs pâtés de maisons dans la faible lumière, troublé par l’étrangeté, tendu et quelque peu effrayé. Il essaya de ne pas penser à ce qu'il allait faire. Il y avait déjà assez pensé.
Dans le petit quartier des affaires, il trouva ce qu'il voulait, un petit magasin appelé La boîte à bijoux. Au coin de la rue voisine se trouvait un banc en bois peint en vert, il s'y dirigea et s'assit, son corps endolori par l’effort de la longue marche.
Ce n'est que quelques minutes plus tard qu'il vit un être humain.
C'était une femme, une femme à l'air fatigué dans une robe bleue informe, qui se dirigeait vers lui en traînant les pieds dans la rue. Il détourna rapidement les yeux, abasourdi. Elle n'avait pas l'air normale. Il s'était attendu à ce qu'ils fassent à peu près sa taille, mais celui-ci était plus petit que lui d'une tête. Son teint était plus rougeaud qu'il ne l'avait imaginé, et plus foncé. Et l'aspect, la sensation, était étrange —même s'il s’était douté que les voir ne serait pas la même chose que de les regarder à la télévision.
Finalement, il y eut d'autres personnes dans la rue, et elles étaient toutes, en gros, comme la première. Il entendit un homme dire, en passant, "... comme je le disais, ils ne font plus de voitures comme celle-là", et, bien que l'énonciation soit étrange, moins claire que ce à quoi il s'attendait, il pouvait comprendre l'homme facilement.
*
La traduction de Nicole Tisserand (1973).
1985 : LA CHUTE D’ICARE
I
APRÈS TROIS KILOMÈTRES de marche, il arriva à une ville. A la frontière, un panneau indiquait : Haneyville, 1 400 habitants. C’était bien, c’était une bonne taille. Il était encore tôt — il avait choisi de faire ces trois kilomètres à pied pendant la matinée car il faisait plus frais, et les rues étaient encore désertes. Il en traversa quelques-unes dans le petit jour blafard, dérouté par cette étrangeté, tendu et légèrement effrayé. Il essaya de ne pas penser à ce qu’il allait faire. Il y avait déjà suffisamment réfléchi.
Dans le petit quartier commerçant, il trouva ce qu’il cherchait : une minuscule boutique appelée La Boîte à Bijoux. Non loin de là, au coin de la rue, il y avait un banc de bois vert où il alla s’asseoir, le corps endolori par la longue marche qu’il venait d’accomplir.
Quelques minutes plus tard, il vit un être humain.
C’était une femme, une femme à l’air fatigué vêtue d’une robe bleue informe qui se dirigeait vers lui en traînant les pieds. Il détourna rapidement les yeux, sidéré. Il y avait en elle quelque chose qui n’allait pas. Il s’attendait à ce qu’elle soit à peu près de la même taille que lui, mais il dépassait celle-ci de plus d’une tête. Son teint était plus rougeaud et plus sombre qu’il ne le prévoyait. Et c’était étrange de la voir, de la sentir — même s’il savait déjà que ce ne serait pas pareil de les voir en vrai que de les regarder à la télévision.
La rue s’anima peu à peu, et tous les habitants étaient à peu près comme la première femme. Il entendit un passant dire : « … comme je dis, des voitures comme ça, on n’en fabrique plus » ; et, bien que la prononciation fût bizarre, moins nette qu’il ne se l’imaginait, il comprit facilement.
***
Ici la page du forum Philippe-Ebly.fr consacré à ce roman.
***