Docteur Jekyll et Mr. Hyde, le film de 1931
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Dr. Jekyll and Mr. Hyde (1931)
Ne pas confondre avec la version de 1941 avec Spencer Tracy dans le rôle titre, très bonne.
Sorti aux USA le 24 décembre 1931,
Ressorti aux USA en 1935 et en 1972,
Sorti en Angleterre le 11 février 1932.
Sorti en France le 29 avril 1932.
Ressorti en France le 16 juillet 1939.
Sorti en DVD anglais le 19 avril 2019 avec la version de 1941 sur un DVD double-face, édition belge incluant sous-titres français pour la version 1931, version française pour la version 1941.
Sorti en blu-ray américain WARNER ARCHIVES pour le 25 octobre 2022 (image excellente, son bon).
De Rouben Mamoulian ; sur un scénario de Samuel Hoffenstein et Percy Heath d’après le roman de Robert Louis Stevenson ; avec Fredric March, Miriam Hopkins, Rose Hobart, Holmes Herbert, Halliwell Hobbes, Edgar Norton, Tempe Pigott.
Pour adultes et adolescents.
Un homme joue sur les trois claviers d’un orgue, une partition ouverte horizontalement devant lui. On frappe à sa porte et il crie d’entrer, sans s’arrêter de jouer, et demande sans se retourner de quoi il s’agit à un certain Poole, son majordome. Celui-ci, âgé, explique qu’il est trois heures moins quart de l’après-midi et que le discours que son maître doit prononcer à l’université est à trois heures. L’homme confirme et continue de jouer de l’orgue. Puis il déclare à Pool que ce dernier est une nuisance, et, servilement, Pool confirme.
Mais l’homme ajoute aussitôt que cependant, il ne sait pas ce qu’il ferait sans Pool. Pool remercie son maître pour le compliment, et ce dernier en rajoute : le sens du devoir du domestique est aussi imprenable que le Rocher de Gibraltar : même Jean-Sébastien Bach (le compositeur) ne peut l’émouvoir. Le majordome confirme et remercie à nouveau, pour ajouter qu’il craint que son maître soit en retard. L’organiste soupire : il voit bien que Pool veut se débarrasser de lui, et posant l’accord final de la composition de Bach (titre illisible en définition standard) pour déclarer que c’est d’accord.
L’homme se lève (nous n’avons toujours pas vu son visage) et regarde vers la fenêtre décorée par une statue brandissant une épée flanquée de deux vases cristallin portant chacun un bouquet de roses blanches ; il lance à Poole que ce sont de charmantes roses. A la porte de la salle de musique, le majordome se retourne et s’incline brièvement pour remercier encore son maître qui le suit dans un vaste sol dallé de marbres, fleuri d’autres bouquets de roses blanches, garni de candélabres. Le majordome se retourne et demande si son maître préfèrera porter son manteau ou sa cape.
L’homme opte pour la cape. Le majordome se dirige vers une porte, qu’il a un peu de mal à ouvrir, disparaît. Alors l’homme s’arrête devant un miroir et nous voyons pour la première fois son visage : jeune, mince, soigné, plutôt joli garçon. Il s’assure de sa mise, rajustant sa lavallière, tandis que le majordome revient pour l’aider à passer sa cape, lui remet son chapeau haut-de-forme, ses gants, sa canne. Il va ensuite franchir la porte que lui ouvre le majordome et qui donne le perron, devant lequel est garé une calèche et son cocher, que l’homme salue d’un « Bon après-midi Jasper ! » et Jasper de lui répondre par un « Bon après-midi Monsieur. — Une belle journée, n’est-ce pas ? — N’est-ce pas, Monsieur ? »
Ces platitudes échangées, l’homme lance au cocher un « Saint Simon ! » et le cocher de répondre « Oui, Monsieur. » L’homme monte dans la calèche, les chevaux se mettent à trotter, l’homme salue au passage un policier : « Constable ! », un portier en livrée, et une fois la calèche arrêtée, l’homme annonce qu’il n’aura plus besoin de Jasper aujourd’hui : le docteur Lanyon l’emmènera là où il ira plus tard.
Puis l’homme se dirige vers l’entrée du bâtiment devant laquelle trois jeunes étudiants semblaient discuter, le premier, blond, le salue bas d’un « Comment allez-vous, Docteur Jekyll ? »
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Ici la page du forum Philippe-Ebly.fr consacrée à ce film.
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Calendrier cinéma 1930
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Voici la liste des articles de ce blog consacrés aux films de Science-fiction, Fantasy, Fantastique et Aventure annoncé pour l'année 1930. Cette liste sera mise à jour au fur et à mesure de la rédaction des articles.
Ici le calendrier cinéma pour 1931.
Ici le calendrier cinéma pour 1929.
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Annoncés en novembre 1930
En France
Point ne tueras 1929 (5 décembre 1930, High Treason)
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Annoncés en novembre 1930
Aux USA
L'amour en l'an 2000 (23 novembre, Just Imagine)
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Annoncés en juillet 1930
En Angleterre
La femme sur la Lune (15 octobre 1929, Frau Im Mond)
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Le Monde perdu, le film de 1925
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The Lost World (1925)
... à ne pas confondre avec le titre copy-fraudé du film Jurassic Park 2: The Lost World (1997).
Ne pas confondre avec le remake de 1960.
Noter que ce film existe en plusieurs versions : originale teintée perdue ; abrégée noir et blanc ; plus complète et teintée de 2017.
Sorti aux USA le 22 juin 1925 (version complète teintée, présumée perdue car détruite par le studio pour empêcher la rediffusion lors du lancement de la sortie de King Kong).
Sorti en blu-ray américain FLICKER ALLEY le 19 septembre 2017 (restauré, multi-régions, nombreux bonus).
Ici l'article de ce blog sur le blu-ray américain de 2017 du Monde perdu (1925,The Lost World)
De Harry O. Hoyt ; sur un scénario de Marion Fairfax ; d'après le roman de Arthur Conan Doyle ; avec Wallace Beery, Bessie Love, Lloyd Hughes, Alma Bennett, Arthur Hoyt, Margaret McWade, Bull Montana, Frank Finch Smiles, Jules Cowles, George Bunny, Charles Wellesley, Arthur Conan Doyle.
La parole à Arthur Conan Doyle, l’auteur de ce récit : « j’aurai accompli mon simple but si j’ai donné une heure de joie au gamin qui est à moitié adulte ou à l’adulte qui est à moitié gamin. »
Londres illuminée la nuit, ses docks fumants, Westminster et la tour de Big Ben. Dans le salon cossu d’un hôtel particulier, une jeune fille de la bonne société, Gladys déclare à Ed Malone, un jeune homme de la bonne société, qu’il aura beau répéter sa proposition de mariage, elle lui fera toujours la même réponse – elle n’épousera qu’un homme qui aura accompli des exploits et des expériences extraordinaires, un homme qui peut regarder la Mort en face sans ciller !
Et Gladys de s’arracher des bras de Ed, ramasser un gros chat angora blanc sur le tapis, pour aller s’asseoir dans le canapé voisin, caressant le chat dans une pose parfaitement étudiée, laissant le jeune homme tourmenté par sa question existentielle du moment : que pouvait bien entendre Gladys par accomplir des exploits, des expériences extraordinaires et regarder la Mort en face sans ciller ? Excluant visiblement de s’engager dans l’Armée pour attraper des maladies exotiques dans les Colonies et éventuellement s’y faire tuer, Ed se retourne vers Gladys : et s’il n’avait jamais l’occasion dans sa vie d’accomplir de grandes choses ?
Ed va au canapé, attrape le chat angora et le jette, relève la jeune fille pour la serrer dans ses bras – mais n’y parvient qu’à moitié, car Gladys le repousse en répondant que le genre d’homme dont elle parle crée ses propres occasions – et que rien ne peut le retenir !
Visiblement, Ed a dû mal à suivre Gladys : la jeune fille veut-elle dire par là qu’il doit l’embrasser de force et davantage sur le canapé, ou bien qu’il pourrait imaginer et mettre en scène les exploits auxquels Gladys fait allusion ? Ne pouvant se décider, Ed embrasse brièvement sur la bouche la jeune fille – et prend la fuite. Satisfaite, Gladys baisse les yeux tandis que sa chatte angora s’amuse à jouer avec un fil qui pendait de la table voisine – et sourit davantage.
Plus tard, dans les bureaux du Journal des Archives Hebdomadaires de la Littérature, des Sciences et des Arts de Londres, dont l’enseigne clignote à travers le brouillard, au-dessus de la rue animée. Une douzaine de gentlemen s’affairent assis à des tables et bureaux chargés de journaux, dossiers, dont quelques sténotypistes à leurs machines à écrire. Ed Malone fait son entrée et ôte son melon, tandis dans le bureau voisin, le propriétaire du journal s’inquiète auprès de son directeur : il veut un avis juridique, car le professeur Challenger menace de faire un procès à son journal à cause de leur article doutant des déclarations de Challenger sur les dinosaures encore en vie à leur époque.
La coupure de presse a pour titre : « un fameux zoologiste revient d’Amérique du Sud sans preuve de son récit extraordinaire. » Et plus bas, le corps du texte : « Le Professeur Challenger, auteur et scientifique bien connu est revenu à Londres avec l’extraordinaire récit de Mammouths, Ptérodactyles et autres monstres préhistoriques encore en vie. Malheureusement pour la réputation du professeur, celui-ci prétend avoir perdu la majorité de ses relevés quand son canot a été prétendument retourné – et mis à part sa parole, il n’est en mesure d’apporter aucune autre ‘preuve’ que le journal très endommagé d’un certain Maple White, un exploreur américain... »
Pour le patron du journal, il est clair que Challenger est fou à lier : il a presque tué trois des envoyés spéciaux qu’il avait envoyé pour l’interviewer ce jour-là ! Pendant ce temps, Ed est allé trouver le rédacteur-en-chef, McArdle, et lui demande si ce dernier pourrait l’envoyer sur une mission dangereuse, car tout ce dont Ed a besoin, c’est d’une chance... et de renverser accidentellement la bouteille d’encre qui était posée dans un coin du bureau.
Catastrophé, Ed sort un grand mouchoir, s’éponge préalablement le visage, puis tente d’éponger l’encre répandue. Furieux, McArdle crie à Ed d’aller voir ailleurs. Pour McArdle, Ed semble vraiment pressé de perdre la vie. Ed s’excuse, s’éponge à nouveau le visage avec son mouchoir couvert d’encre, puis voulant sortir en hâte, dérape sur un peu d’encre à terre, et perdant l’équilibre, va s’étaler magistralement à l’entrée du bureau du propriétaire du journal.
Le Directeur se lève d’un bond, et découvrant le visage maculé d’encre de Ed Malone, s’indigne : est-ce que Ed fait partie des envoyés spéciaux qui essayaient d’interviewer Challenger. Ed se relève et répond que non. Plutôt que d’écouter les excuses du jeune homme, le directeur presse Ed de se rendre au Palais Zoologique et de couvrir la conférence de Challenger dont les journalistes ont été bannis – mais Ed, lui, devra y entrer. Ed est ravi et sert la main, reconnaissant du directeur.
Au Musée Zoologique, Sir John Roxton, l’air circonspect, fait mine inspecter un squelette de dinosaure dans une vaste salle d’exposition, quand on l’interpelle : présenté comme un fameux chasseur de fauves et explorateur, il a été invité pour vérifier le conte à dormir debout de Challenger. Sir John salue dignement la foule des visiteurs en s’inclinant brièvement et en levant légèrement le haut-de-forme qu’il tenait à la main avec son manteau.
Tandis que la foule se presse à l’entrée de la salle de conférence, Sir John Roxton salue Ed Malone, lui assurant qu’ils sont partis pour assister à une soirée animée, les étudiants de l’université étant venus en force pour huer le vieux Challenger. Et effectivement, en haut des marches qui mènent à la salle de conférence, les jeunes gominés en costume cravate s’amusent à faire tourner en l’air des crécelles et à passer une écharpe au gorille empaillé qui trône en haut des marches.
Ed Malone répond à Sir John que Challenger s’est lui-même ridiculisé aux yeux du public avec ses histoires de dinosaures encore en vie. Et de s’étonner : que peut-il espérer gagner en racontant de tels mensonges ?
Si Ed est ouvertement moqueur, Sir John lui, parait soucieux. Il baisse les yeux et répond que les terres au-delà de l’Amazon contiennent plus de cinquante milliers de miles de rives inexplorées : qui pourrait dire ce qui pourrait vivre dans cette jungle, aussi vaste que l’Europe ? Ed perd brièvement son sourire – puis éclate de rire : comment le récit de Challenger pourrait-il être vrai ? Ces créatures sont toutes mortes il y a dix millions d’années !
Sir John répond sévèrement : Ed pourrait au moins faire la preuve d’équité en laissant Challenger exprimer sa défense. Ed redevient sérieux et admet que Sir John a raison. Comme ce dernier va pour entrer dans la salle de conférence, il s’étonne que Ed hésite à le suivre. Ed explique : les journalistes sont interdits – si Ed montre sa carte de presse, il sera jeté dehors, alors il se demandait justement si... Ed rit cette fois nerveusement, et Sir John sort son propre carton d’invitation : avec plaisir, Sir John présentera Ed Malone comme étant son invité.
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Calendrier Cinéma 1929
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Voici la liste des articles de ce blog consacrés aux films de Science-fiction, Fantasy, Fantastique et Aventure annoncé pour l'année 1929. Cette liste sera mise à jour au fur et à mesure de la rédaction des articles.
Ici le calendrier cinéma pour 1930.
Ici le calendrier cinéma pour 1928.
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Annoncés en novembre 1929
En Allemagne
La femme sur la Lune (muet, 15 octobre 1929, Frau Im Mond)
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Annoncés en octobre 1929
Aux USA
L'île mystérieuse (5 octobre 1929 Mysterious Island - version parlante)
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Annoncés en septembre 1929
En Angleterre
Point ne tueras (20 septembre 1929, High Treason - version parlante)
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Annoncés en juillet 1929
Aux USA
Midstream (29 juillet 1929, à mi-chemin - version parlante)
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Annoncés en mars 1929
Aux USA
Point ne tueras (25 mars 1929, High Treason - version parlante)
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Spur, l'éperon, la nouvelle de 1923
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![Spur, l'éperon, la nouvelle de 1923](http://www.davblog.fr/livre/munsey192302.jpg)
![Feu orange livre / BD](http://www.davblog.fr/livre_orange.gif)
Spur 1923
Sorti aux USA en février 1923 dans le magazine mensuel Munsey de New-York US.
Réédité en 1926 dans Who Wants a Green Bottle? and Other Uneasy Tales.
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![Spur, l'éperon, la nouvelle de 1923](http://www.davblog.fr/livre/whowantsagreenbottle1926.jpg)
Le texte original de Tod Robbins de février 1923 extrait de « Who Wants a Green Bottle? ».
Domaine public.
SPUR
I.
Jacques Courbé was a romanticist. He measured only twenty-eight inches from the soles of his diminutive feet to the crown of his head; but there were times, as he rode into the arena on his gallant charger, St. Eustache, when he felt himself a doughty knight of old about to do battle for his lady.
What matter that St. Eustache was not a gallant charger except in his master’s imagination—not even a pony, indeed, but a large dog of a nondescript breed, with the long snout and upstanding aura of a wolf? What matter that M. Courbé’s entrance was invariably greeted with shouts of derisive laughter and bombardments of banana skins and orange peel? What matter that he had no lady, and that his daring deeds were severely curtailed to a mimicry of the bareback riders who preceded him? What mattered all these things to the tiny man who lived in dreams, and who resolutely closed his shoe-button eyes to the drab realities of life?
The dwarf had no friends among the other freaks in Copo’s Circus. They considered him ill-tempered and egotistical, and he loathed them for their acceptance of things as they were. Imagination was the armour that protected him from the curious glances of a cruel, gaping world, from the stinging lash of ridicule, from the bombardments of banana skins and orange peel. Without it, he must have shriveled up and died. But those others? Ah, they had no armour except their own thick hides! The door that opened on the kingdom of imagination was closed and locked to them; and although they did not wish to open this door, although they did not miss what lay beyond it, they resented and mistrusted any one who possessed the key.
Now it came about, after many humiliating performances in the arena, made palatable only by dreams, that love entered the circus tent and beckoned commandingly to M. Jacques Corbe. In an instant the dwarf was engulfed in a sea of wild, tumultuous passion.
Mlle. Jeanne Marie was a daring bareback rider. It made M. Jacques Courbé’s tiny heart stand still to see her that first night of her appearance in the arena, performing brilliantly on the broad back of her aged mare, Sappho. A tall, blonde woman of the amazon type, she had round eyes of baby blue which held no spark of her avaricious peasant’s soul, carmine lips and cheeks, large white teeth which flashed continually in a smile, and hands which, when doubled up, were nearly the size of the dwarf’s head.
Her partner in the act was Simon Lafleur, the Romeo of the circus tent—a swarthy, herculean young man with bold black eyes and hair that glistened with grease, like the back of Solon, the trained seal.
From the first performance, M. Jacques Courbé loved Mlle. Jeanne Marie. All his tiny body was shaken with longing for her. Her buxom charms, so generously revealed in tights and spangles, made him flush and cast down his eyes. The familiarities allowed to Simon Lafleur, the bodily acrobatic contacts of the two performers, made the dwarf’s blood boil. Mounted on St. Eustache, awaiting his turn at the entrance, he would grind his teeth in impotent rage to see Simon circling round and round the ring, standing proudly on the back of Sappho and holding Mlle. Jeanne Marie in an ecstatic embrace, while she kicked one shapely, bespangled leg skyward.
“Ah, the dog!” M. Jacques Courbé would mutter. “Some day I shall teach this hulking stable boy his place! Ma foi, I will clip his ears for him!”
St. Eustache did not share his master’s admiration for Mlle. Jeanne Marie. From the first he evinced his hearty detestation of her by low growls and a ferocious display of long, sharp fangs. It was little consolation for the dwarf to know that St. Eustache showed still more marked signs of rage when Simon Lafleur approached him. It pined M. Jacques Courbé to think that his gallant charger, his sole companion, his bedfellow, should not also love and admire the splendid giantess who each night risked life and limb before the awed populace. Often, when they were alone together, he would chide St. Eustache on his churlishness.
“Ah, you devil of a dog!” the dwarf would cry. “Why must you always growl and show your ugly teeth when the lovely Jeanne Marie condescends to notice you? Have you no feelings under your tough hide? Cur, she is an angel, and you snarl at her! Do you not remember how I found you, starving puppy in a Paris gutter? And now you must threaten the hand of my princess! So this is you gratitude, great hairy pig!”.
Sources : Olga Baclanova.com
*
La traduction au plus proche
L’EPERON
I.
Jacques Courbé était un romantique. Il ne mesurait que soixante-dix centimètres de la plante de ses petits pieds au sommet de sa tête, mais il y avait des moments, lorsqu'il entrait dans l'arène sur son galant destrier, Saint-Eustache, où il se sentait comme un vaillant chevalier d'autrefois sur le point de livrer bataille pour sa dame.
Qu’importait que Saint-Eustache n'ait été un galant cavalier que dans l'imagination de son maître — pas même un poney, d'ailleurs, mais un gros chien d'une race indéterminée, au long museau et à l'aura de loup ? Qu'importait que l'entrée de M. Courbé n’ait été invariablement saluée par des cris de dérision et des bombardements de peaux de bananes et d'oranges ? Qu'importait qu'il n'ait pas eu de dame et que ses audaces s’en soient réduites à une mimique des cavaliers à cru qui l'avaient précédé ? Qu'importaient toutes ces choses au petit homme qui vivait dans les rêves et qui fermait résolument ses yeux en boutons de chaussures aux mornes réalités de la vie ?
Le nain n'avait pas d'amis parmi les autres monstres du cirque de Copo. Ils le considéraient comme colérique et égoïste, et il les détestait parce qu'ils acceptaient les choses telles qu'elles étaient. L'imagination était l'armure qui le protégeait des regards curieux d'un monde cruel et béant, du fouet cinglant du ridicule, des bombardements de peaux de bananes et d'écorces d'orange. Sans elle, il aurait dû se ratatiner et mourir. Mais les autres ? Ah, ils n'avaient d'autre armure que leurs propres peaux épaisses ! La porte qui s'ouvrait sur le royaume de l'imagination leur était fermée et verrouillée ; et bien qu'ils ne souhaitassent pas ouvrir cette porte, bien qu'ils ne s'attendissent pas à ce qui se trouvait au-delà, ils éprouvaient du ressentiment et de la méfiance à l'égard de quiconque en possédait la clé.
Or, après de nombreuses représentations humiliantes dans l'arène, rendues supportables seulement par les rêves, l'amour entra dans le chapiteau du cirque et fit signe à M. Jacques Corbe. En un instant, le nain fut englouti dans un océan de passion sauvage et tumultueuse.
Mlle Jeanne Marie était une audacieuse écuyère. Le petit cœur de M. Jacques Courbé s'est arrêté en la voyant, le premier soir de son apparition dans l'arène, évoluer brillamment sur le large dos de sa jument âgée, Sappho. Grande femme blonde de type amazone, elle avait des yeux ronds d'un bleu ciel qui ne laissaient rien paraître de son âme de paysanne avaricieuse, des lèvres et des joues carmines, de grandes dents blanches qui éblouissaient continuellement de son sourire, et des mains qui, poing contre poing, avaient presque la taille de la tête d'un nain.
Son partenaire dans le numéro était Simon Lafleur, le Roméo du chapiteau, un jeune homme basané, herculéen, aux yeux noirs et audacieux et aux cheveux noirs luisants de graisse, comme le dos de Solon, le phoque dressé.
Dès la première représentation, M. Jacques Courbé avait aimé Mlle Jeanne Marie. Tout son petit corps frémissait de désir pour elle. Ses charmes plantureux, si généreusement dévoilés dans les collants et les paillettes, le faisaient rougir et baisser les yeux. Les familiarités accordées à Simon Lafleur, les contacts acrobatiques corporels des deux interprètes, faisaient bouillir le sang du nain. Monté sur Saint-Eustache, attendant son tour à l'entrée, il grinçait des dents de rage impuissante en voyant Simon tourner autour du ring, se dresser fièrement sur le dos de Sappho et tenir Mlle Jeanne Marie dans une étreinte extatique, tandis qu'elle donnait des coups de pied dans le ciel avec une jambe bien galbée et couverte de paillettes.
« Ah, le chien ! marmonait M. Jacques Courbé. Un jour, j'apprendrai à ce gros lourd de garçon d'écurie à rester à sa place ! Ma foi, je lui couperai bien les oreilles !"
Saint-Eustache ne partageait pas l'admiration de son maître pour Mlle Jeanne-Marie. Dès le début, il manifesta sa profonde détestation pour elle par des grondements bas et un féroce déploiement de crocs longs et acérés. C’était une maigre consolation pour le nain de savoir que Saint-Eustache montrait des signes de rage encore plus marqués lorsque Simon Lafleur s'approchait de lui. M. Jacques Courbé se désolait à l'idée que son galant, son unique compagnon, son compagnon de lit, n'aimait pas et n'admirait pas la splendide géante qui, chaque soir, risquait sa vie et son corps devant la populace en délire. Souvent, lorsqu'ils étaient seuls ensemble, il réprimandait Saint-Eustache pour sa grossierté.
« Ah, diable de chien ! s'écriait le nain. "Pourquoi dois-tu toujours grogner et montrer tes vilaines dents quand la belle Jeanne Marie condescend à te remarquer ? N'as-tu pas de sentiments sous ta peau dure ? Cur, c'est un ange, et toi, tu lui grognes dessus ! Ne te souviens-tu pas de comment je t'ai trouvé, chiot affamé dans un caniveau de Paris ? Et maintenant, tu dois menacer la main de ma princesse ! C'est donc ça, ta reconnaissance, grand cochon poilu !".
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