La chose d'un autre monde, le film de 1951
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Ici la page Amazon.fr du DVD français de la Chose venue d'un autre monde 1951 (édition simple)
The Thing From Another World (1951)
Noter que le film est à l'origine en noir et blanc mais qu'il existe une version colorisée.
Sorti aux USA le 27 avril 1951.
Sorti en France le 23 janvier 1952.
Sorti en VHS américaine.
Sorti en LaserDisc américain.
Sorti en DVD américain le 13 septembre 2005 (pas de bonus).
Sorti en DVD français le 8 novembre 2006, édition collector, chez Montparnasse (bonus qui ne sont pas d'époque, master numérique restauré).
Sorti en DVD français le 18 septembre 2007, édition simple chez Montparnasse (pas de bonus à part la présentation, même master).
De Christian Nyby et Howard Hawks (également scénariste), sur un scénario de Charles Lederer et Ben Hecht, d'après la nouvelle "Who Goes There?" de John W. Campbell Jr. . Avec Kenneth Tobey, Margaret Sheridan, James Arness, Robert Cornthwaite, Douglas Spencer, James Young, Dewey Martin, Robert Nichols, William Self, Eduard Franz.
Pour adultes et adolescents.
Par moins 30, le journaliste Scott rejoint trois pilotes militaires en train de jouer aux cartes dans un club : le capitaine Hendry, son navigateur et son copilote. Scott est à la recherche d’un scoop et a déjà recontré deux généraux – dont Fogarty – sans en trouver, mais les militaires lui disent qu’il se passe quelque chose dans le pôle Nord, du côté de la base scientifique dirigée par le professeur Carrington, à 3000 km de là. C’est alors que le capitaine Handry est appelé par le général Fogarty et c’est justement à propos de Carrington : il aurait découvert un genre d’avion d’un modèle inconnu qui se serait crashé à proximité de leur base, alors qu’aucun de leur avion n’est manquant, mais il peut s’agir d’un russe. Le général accepte que Hendry emmène le journaliste Scott, à la condition qu’il ne l’égare pas sur la banquise.
Alors qu’ils sont encore à trois heures de la base, ils reçoivent un message radio de celle-ci les alertant de perturbations magnétiques intenses dérèglant tous les instruments, les enjoignant à vérifier leur position. Ils attérissent néanmoins à proximité de la base, directement sur la banquise, leur avion étant monté sur skis. Arrivés ils rencontrent le docteur Chapman et sa femme dans le foyer, et comme Patrick Hendry s’esquive rapidement pour rencontrer la jolie Miss Nicholson, car il veut des explications sur quelque chose qu’elle a écrit sur son torse pour se venger du fait qu’il l’avait fait boire à Anchorage. Il lui reproche d’être partie avant son réveil, et il veut s’excuser que les choses soient allés trop vite, et voudrait reprendre leur relation depuis le début, mais la jeune femme refuse d’en parler et l’emmène auprès du docteur Carrington. Ils retrouvent Carrington au radar, qui demande à Miss Nicholson de noter que la déviation magnétique se poursuit. Il lui fait ensuite lire ses notes : la veille, le 1er novembre à 18h15, leurs sismographes ont enregistré un impact à l’Est de la base, suivi de la déviation magnétique de 12°, impossible à moins que 20.000 tonnes de fer n’aient été écrasées. Ils ont également des photos d’un point lumineux dans le ciel, dont la trajectoire varie, ce qui exclue l’hypothèse d’un météore. Grace à l’heure de l’explosion et des ondes, ils peuvent retrouver l’objet, à 80 km de la base, seulement 20.000 tonnes de fer c’est un peu beaucoup.
L’avion de Hendry décolle en direction du point d’impact, et en naviguant à vue, ils arrivent au point d’impact : une trainée et un cercle fondu puis recongelé sont visibles sur la glace et le compteur Geiger mesure une élévation des radiations… Sur place, ils commencent à prendre des photos, puis s’avancent vers le centre du cercle et y trouvent un aileron non identifié… Comme ils observent une ombre à travers la glace, ils s’écartent pour se positionner aux extrémités : l’avion est circulaire – ils ont trouvé une soucoupe volante. Et l’aileron semble être d’un alliage inconnu. Ils décident alors d’examiner l’intérieur. Comme le journaliste veut alerter le monde entier, Hendry refuse. Il demande à ce que l’on alerte d’abord le général Fogarty. Ils ont cependant moins d’une heure avant que le soleil ne se couche et que la température descende en-dessous du supportable pour leur équipage.
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L'Homme de la planète X, le film de 1951
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The Man from Planet X (1951)
Traduction du titre original : l'homme venu de la planète X.
Sorti aux USA le 27 avril 1951.
Annoncé en blu-ray américain pour le 11 juillet 2017 (format respecté, noir et blanc, probablement région A et anglais seulement.
De Edgar G. Ulmer ; sur un scénario de Aubrey Wisberg et Jack Pollexfen, également producteurs ; avec Robert Clarke, Margaret Field, Raymond Bond, William Schallert, Roy Engel, David Ormont, Gilbert Fallman, Tom Daly, June Jeffery.
Le bord de mer de jour, paisible, verdoyant, les oiseaux chantent. La lande de nuit, morte, nimbée de brume, le vent qui hurle, un château en ruine au loin où brille une fenêtre.
Un homme en tenue d’aviateur fait les cent pas dans la pénombre d’une vaste pièce où un télescope est installé. John Lawrence ne sait pas si Enid Eliott est morte ou vivante – cela fait 24 heures qu’il n’a plus de nouvelles. Il est à peu près certain en revanche du sort du père de la jeune femme, le professeur Eliott, probablement mort – et les chances que John meure aussi avant le lever du soleil sont fortes. Mais cette nuit, il se battra pour sa vie, étant donné le grand péril qui menace l’Humanité entière. L’homme s’assied à une table, sur laquelle se trouve de quoi écrire. S’il échoue, ce qui est le plus probable, les conséquences pour l’Humanité défient l’imagination : en tant que seul journaliste professionnel ayant observé la Terreur depuis son point de départ, et en tant que seul être humain encore en vie à l’avoir confrontée : l’Homme venu de la Planète X – il va essayer d’écrire l’histoire la plus étrange qu’un être humain n’ait jamais rapportée…
L’histoire a commencé très ordinairement dans un observatoire universitaire non loin de Los Angeles. John Lawrence, petite moustache, costume cravate élégant, retire son œil de l’oculaire et demande au professeur Blane, un vieil astronome ce qu’il vient de voir. Blane répond qu’il s’agit d’une nouvelle planète. Faute d’un autre nom, ils l’identifieront par la lettre X. Blane explique que la planète X a été découverte il y a quelques semaines, se précipitant à travers l’Espace. Ils redescendent à l’étage inférieur et John demande si c’est pour cela que le professeur Eliott lui a demandé de contacter l’astronome.
Blane demande à John s’il connait Eliott depuis longtemps. John confirme : de la Royal Airforce – Eliott était le météorologue chargé d’assister les raids des bombardiers. Ils sont vite devenus amis, et lui promis de le prévenir s’il entendait parler de quoi que ce soit de vraiment important. Il ne plaisantait pas. L’astronome confirme. Dans la chambre noire, Blane développe ses clichés, tandis que John lui demande ce qui se passe. Le vieil homme répond que le monde entier expérimente désormais un phénomène étrange : venant de tous les côtés, des objets inexpliqués tombent du ciel.
John est incrédule : un scientifique tel que Blane ne croit tout de même pas à une telle ineptie. Blane répond au journaliste qu’il ne croit rien, et John demande alors pourquoi il affirme des choses pareilles. Blane répond qu’il se base sur des rapports indiscutables émanant d’observateurs professionnels. Au départ, ces phénomènes semblaient répartis de manière aléatoire, mais il y a six semaines, une concentration spectaculaire s’est produite au-dessus d’une région de la Terre, particulièrement isolée et déserte. John demande au vieil homme s’il parle de Burry, et Blane lui demande ce qu’il sait de Burry. John répond qu’il ne sait rien en particulier, mais que le télégramme (câble-gramme) du professeur Eliott disant de venir trouver Blane venait de là.
Blane reprend : des ondes étranges – pas celles d’un radar – rebondissent contre la Terre. John demande si ces ondes proviennent bien d’un lieu extérieur à la Terre, par exemple la Lune ou Mars. Blane confirme que les ondes proviennent d’une sphère extérieure. – mais pas de la Lune ou de Mars, ou d’aucune planète connue. John demande alors qu’en est-il de la planète X, et pourquoi se précipiterait-elle vers la Terre. Va-t-elle entrer en collision avec la Terre ? Blane répond que non, du moins pas de plein fouet. John demande alors si cela n’est pas déjà arrivé auparavant, par exemple avec la comète de Haley. Blane répond qu’aucun astre ne s’est approché d’aussi près de la Terre que la planète X d’ici trois semaines, si leurs calculs sont corrects.
John demande alors ce qu’il arrivera, et Blane répond qu’il aimerait le savoir. Dans le meilleur des cas, il y aura des perturbations atmosphériques – probablement des tsunamis. John demande alors ce qu’il arrivera dans le pire des cas – et là, Blane ne répond rien. John reprend son interrogatoire : et que vient faire le professeur Eliott dans cette histoire ? Blane répond que c’est Eliott qui a découvert la planète X. Et que fait Eliott à Burry ? Burry est le point de la Terre qui sera le plus proche de la planète X. John demande alors comment on se rend à Burry…
Plus tard, John débarque dans un village de pêcheur à Burry. C’est Enid, la fille du professeur Eliott qui vient le chercher en décapotable. Ils roulent alors depuis le quai jusque dans le brouillard… à vive allure et en devisant joyeusement.
Alors que la nuit tombe, ils arrivent dans la cour du château vieux de plusieurs siècles dans lequel le professeur Eliott a élu domicile. D’après la légende, il s’agissait de fortifications contre les raids viking.
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Un monde magique, les nouvelles de 1950
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The Dying Earth (1950)
Traduction du titre : La Terre Mourante.
Sorti aux USA en 1950 chez Hillman Periodicals, Inc. US.
Traduit en français le 21 mai 1978 par France-Marie Watkins pour J’ai Lu ;
Réédité en avril 1984, janvier 1989, décembre 1992, avril 2003 ;
Réédité en omnibus en octobre 2010 chez PYGMALION.
Traduction de France-Marie Watkins révisée par Sébastien Guillot, chez MNEMOS le 12 novembre 2021.
De Jack Vance.
Pour adultes et adolescents.
(Fantasy post-apocalyptique, monstre, sorcier) Le sorcier Turjan n’arrive pas à créer des créatures vivantes sinon pitoyables. Il cherche alors à trouver un sorcier dont la réputation lui garantira le succès, mais il y aura un prix à payer pour son apprentissage.
*
Le texte original de Jack Vance.
1. TURJAN OF MIIR
TURJAN SAT in his workroom, legs sprawled out from the stool, back against and elbows on the bench. Across the room was a cage; into this Turjan gazed with rueful vexation. The creature in the cage returned the scrutiny with emotions beyond conjecture.
It was a thing to arouse pity—a great head on a small spindly body, with weak rheumy eyes and a flabby button of a nose. The mouth hung slackly wet, the skin glistened waxy pink. In spite of its manifest imperfection, it was to date the most successful product of Turjan's vats.
Turjan stood up, found a bowl of pap. With a long-handled spoon he held food to the creature's mouth. But the mouth refused the spoon and mush trickled down the glazed skin to fall on the rickety frame.
Turjan put down the bowl, stood back and slowly returned to his stool. For a week now it had refused to eat. Did the idiotic visage conceal perception, a will to extinction? As Turjan watched, the white-blue eyes closed, the great head slumped and bumped to the floor of the cage. The limbs relaxed: the creature was dead.
Turjan sighed and left the room. He mounted winding stone stairs and at last came out on the roof of his castle Miir, high above the river Derna. In the west the sun hung close to old earth; ruby shafts, heavy and rich as wine, slanted past the gnarled boles of the archaic forest to lay on the turfed forest floor. The sun sank in accordance with the old ritual; latter-day night fell across the forest, a soft, warm darkness came swiftly, and Turjan stood pondering the death of his latest creature.
He considered its many precursors: the thing all eyes, the boneless creature with the pulsing surface of its brain exposed, the beautiful female body whose intestines trailed out into the nutrient solution like seeking fibrils, the inverted inside-out creatures . . . Turjan sighed bleakly. His methods were at fault; a fundamental element was, lacking from his synthesis, a matrix ordering the components of the pattern.
As he sat gazing across the darkening land, memory took Turjan to a night of years before, when the Sage had stood beside him.
"In ages gone," the Sage had said, his eyes fixed on a low star, "a thousand spells were known to sorcery and the wizards effected their wills. Today, as Earth dies, a hundred spells remain to man's knowledge, and these have come to us through the ancient books ... But there is one called Pandelume, who knows all the spells, all the incantations, cantraps, runes, and thaumaturgies that have ever wrenched and molded space .. ." He had fallen silent, lost in his thoughts.
"Where is this Pandelume?" Turjan had asked presently.
"He dwells in the land of Embelyon," the Sage had replied, "but where this land lies, no one knows."
"How does one find Pandelume, then?"
The Sage had smiled faintly. "If it were ever necessary, a spell exists to take one there."
Both had been silent a moment; then the Sage had spoken, staring out over the forest.
"One may ask anything of Pandelume, and Pandelume will answer—provided that the seeker performs the service Pandelume requires. And Pandelume drives a hard bargain."
*
Traduction au plus proche
1. Turjan de Miir
TURJAN s’assit dans son atelier, les jambes écartées depuis le tabouret, le dos contre et les coudes sur l’établi. De l'autre côté de la pièce, il y avait une cage. Dans celle-ci, Turjan regardait avec une irritation coupable. La créature dans la cage lui rendit son regard avec des émotions au-delà de la conjoncture .
C’était une chose qui provoquait la pitié — une grosse tête sur un petit corps maigre, avec des yeux faibles et chassieux et un bouton flasque en guise de nez. La bouche pendouillait, baveuse, la peau luisait d'un rose cireux. En dépit de son imperfection manifeste, c'était à ce jour le produit le plus abouti des cuves de Turjan.
Turjan se leva, trouva un bol de papaye. Avec une cuillère à long manche, il tint la nourriture à la hauteur de la bouche de la créature. Mais la bouche refusa la cuillère et la bouillie coula le long de la peau vitreuse pour dégoutter sur le cadre branlant.
Turjan reposa le bol, recula et retourna à pas lents à son tabouret. Cela faisait une semaine que la chose refusait de manger. Ce visage idiot cachait-il un entendement, une volonté d'extinction ? Comme Turjan regardait, les yeux bleu-blanc se refermèrent, la grosse tête s’affaissa et heurta le fond de la cage. Les membres se détendirent : la créature était morte.
Turjan soupira et quitta la pièce. Il monta des escaliers de pierre en colimaçon et sortit enfin sur le toit de son château Miir, très au-dessus de la rivière Derna. À l'ouest, le soleil flottait tout proche de la vieille terre ; des rayons de rubis, lourds et riches comme le vin, filtraient entre les troncs noueux de la forêt archaïque pour raser le sol à l’herbe courte. Le soleil sombra selon l'ancien rituel, la nuit de la fin des temps tomba sur la forêt, une obscurité douce et chaude s’abattit rapidement, et Turjan resta là à méditer sur la mort de sa dernière créature.
Il songea à ses nombreuses devancières : la chose qui n'avait que des yeux, la créature sans os dont la surface pulsante du cerveau était exposée, le merveilleux corps féminin dont les intestins dardaient pour plonger dans la solution nutritive comme des fibrilles en quête, les créatures retournées, l’intérieur à l’extérieur . . . Turjan soupira sombrement. Ses méthodes étaient en cause ; un élément fondamental manquait à ses synthèses, une matrice qui ordonnerait correctement les composantes du modèle.
Alors qu'il restait assis à contempler le paysage qui s'assombrissait, les souvenirs de Turjan le ramenèrent à une nuit d’il y avait des années auparavant, lorsque le Sage se tenait alors à ses côtés.
« Aux âges disparus, avait dit le Sage, les yeux fixés sur une étoile basse sur l’horizon, un millier de sortilèges étaient connus de la sorcellerie et les sorciers exauçaient le moindre de leurs vœux. Aujourd'hui, alors que la Terre se meurt, une centaine de sortilèges sont encore connus des humains, et ceux-ci nous sont parvenus par l’entremise de livres très anciens... Mais celui nommé Pandelume, qui connaît tous les sortilèges, toutes les incantations, toutes les tours, toutes les runes et toutes les thaumaturgies qui aient jamais déchiré et remodelé l'espace... » Il s'était tu, perdu dans ses pensées.
« Où est ce Pandelume ?" Turjan avait à ce point demandé.
— Il réside dans le pays d'Embelyon, avait répondu le Sage, mais où se trouve ce pays, personne ne le sait.
— Comment trouve-t-on Pandelume, alors ? »
Le Sage avait souri du bout des lèvres. « Si jamais cela s'avérait nécessaire, un sortilège existe pour transporter quelqu’un là-bas. »
Tous les deux restèrent un temps silencieux, puis le Sage avait de nouveau parlé regardant au loin par-dessus la forêt.
« On peut demander n'importe quoi à Pandelume, et Pandelume répondra — à supposer que le demandeur accomplissent le service que Pandelume exige. Et Pandelume ne lâche rien. »
*
La traduction française de France-Marie Watkin de 1978 pour J’ai Lu.
TURJAN DE MIIR
Turjan était assis sur un tabouret dans son atelier, le dos et les coudes appuyés contre l’établi, les jambes allongées devant lui. Au fond de la pièce il y avait une cage, que Turjan contemplait avec irritation. La créature dans la cage lui rendait son regard avec une émotion dépassant l’entendement.
C’était une chose éveillant la pitié, une énorme tête sur un petit corps malingre, avec des yeux myopes et chassieux et un petit bouton de nez mou. La bouche aussi était molle, humide, la peau d’un rose luisant. Malgré son imperfection évidente, c’était à ce jour le produit le plus réussi des cuves de Turjan.
Turjan se leva, trouva un bol de bouillie. Avec une cuiller à long manche, il approcha de la nourriture de la bouche de la créature. Mais la bouche refusa la cuillerée, et la bouillie coula sur la peau vitreuse pour tomber sur la charpente rachitique.
Turjan posa le bol et retourna lentement vers son tabouret. Depuis une semaine déjà, la chose refusait de manger. Est-ce que ce visage idiot dissimulait une intention, une volonté de disparaître ? Sous le regard de Turjan, les yeux blanc-bleu se fermèrent, la lourde tête s’affaissa et tomba sur le sol de la cage. Les membres se détendirent ; la créature était morte.
Turjan soupira et sortit de la pièce. Par l’escalier de pierre en colimaçon, il grimpa sur le toit de son château de Miir, dominant de très haut le fleuve Derna. A l’ouest, le soleil planait tout près de la vieille terre, des rais de rubis, lourds et chauds comme du vin, tombaient en biais entre les tronc rabougris de la forêt archaïque pour s’étendre sur l’humus. Le soleil se couchait selon le rite millénaire ; la nuit des temps modernes tomba sur la forêt, une douce et tiède obscurité s’étendit rapidement, et Turjan songea à la mort de sa dernière créature.
Il se rappela ses nombreux précurseurs : la chose qui n’était qu’yeux, la créature sans os avec la surface palpitante de son cerveau dénudée, le merveilleux corps féminin dont les intestins sortaient et se tordaient comme des vrilles, dans la solution nutritive, les créatures inversées, retournées comme des gantas… Turjan poussa un profond soupir. Ses méthodes étaient défectueuses ; il manquait à sa synthèse un élément fondamental, une matrice ordonnant les composants du schéma.
Alors qu’il contemplait le paysage obscurci, sa mémoire l’entraîna vers une autre nuit, vers des années passées, quand le Sage s’était trouvé auprès de lui.
— Dans les temps enfuis, avait dit le Sage, le regard rivé sur une étoile à l’horizon, la sorcellerie connaissait mille charmes, et les sorciers accomplissaient leurs volontés. Aujourd’hui, alors que la Terre se meurt, il reste cent charmes dans la science des hommes, qui nous ont été transmis par les livres anciens… Mais il en est un, appelé Pandelume, qui connaît tous les sorts, toutes les incantations, les sortilèges, les runes et les thaumaturgies qui ont jamais forgé et modelé l’espace…
Il s’était tu, perdu dans ses pensées.
— Où est ce Pandelume ? avait enfin demandé Turjan.
— Il habite le pays d’Embelyon, mais où se trouve cette terre, nul ne le sar.
— Comment trouve-t-on Pandelume, alors ?
Le Sage avait souri tristement.
— Si cela devient nécessaire, un charme existe pour s’y transporter.
Tous deux avaient gardé le silence un moment, et puis le Sage avait parlé, en contemplant la forêt. On peut demander n’importe quoi à Pandelume et Pandelume répondra... à condition que le chercheur accomplisse ce que désire Pandelume. Et Pandelume marchande âprement.
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Ici la page du forum Philippe-Ebly.fr consacrée à ce recueil de nouvelles.
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Fahrenheit 451, le roman de 1951
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Ici la page Amazon.fr de Fahrenheit 451
Fahrenheit 451 (1951)
Traduction du titre original : Celsius 233.
Autre titre : The Fireman (L'homme du feu).
Sorti aux USA de la nouvelle originale en février 1951 dans le magazine GALAXY SCIENCE FICTION
Sorti aux USA en 1953 chez BALLANTINE BOOKS US.
Sorti en France en 1955 chez DENOEL FR (traduction Henri Robillot)
Sorti en France en septembre 1995 chez DENOEL FR (traduction de Henri Robillot et Jacques Chambon)
De Ray Bradbury.
Résumé à venir.
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(traduction au plus proche)
PARTIE UN: C'ETAIT UN PLAISIR DE BRÛLER.
C'était un plaisir spécial de voir des choses dévorées, de voir des choses noircir et changer. Avec l'embout de cuivre dans ses poings, avec ce grand python crachant son venimeux kérosène à la face du monde, le sang battait dans ses tempes, et ses mains étaient les mains de quelque étonnant chef d'orchestre jouant toutes les symphonies d'embrasement et d'incinération pour abattre les lambeaux et tisons du passé. Avec son casque-symbole numéroté 451 sur sa tête solide, et avec ses yeux tout feu tout flamme à l'idée de ce qui arrivait après, il fit jouer l'allumage et la maison sauta en l'air, dégorgeant d'un feu qui incendia le ciel du soir en rouge, jaune et noir...
***
(texte original)
PART ONE: IT WAS A PLEASURE TO BURN
It was a special pleasure to see things eaten, to see things blackened and changed. With the brass nozzle in his fists, with this great python spitting its venomous kerosene upon the world, the blood pounded in his head, and his hands were the hands of some amazing conductor playing all the symphonies of blazing and burning to bring down the tatters and charcoal ruins of history. With his symbolic helmet numbered 451 on his stolid head, and his eyes all orange flame with the thought of what came next, he flicked the igniter and the house jumped up in a gorging fire that burned the evening sky red and yellow and black. He strode in a swarm of fireflies. He wanted above all, like the old joke, to shove a marshmallow on a stick in the furnace, while the flapping pigeon-winged books died on the porch and lawn of the house. While the books went up in sparkling whirls and blew away on a wind turned dark with burning.
Montag grinned the fierce grin of all men singed and driven back by flame.
He knew that when he returned to the firehouse, he might wink at himself, a minstrel man, burnt-corked, in the mirror. Later, going to sleep, he would feel the fiery smile still gripped by his face muscles, in the dark. It never went away, that smile, it never ever went away, as long as he remembered.
***
(Traduction de Henri Robillot et Jacques Chambon, 1995)
PREMIERE PARTIE
Le foyer et la salamandre
Le plaisir d'incendier!
Quel plaisir extraordinaire c'était de voir les choses se faire dévorer, de les voir noircir et se transformer.
Les poings serrés sur l'embout de cuivre, armé de ce python géant qui crachait son venin de pétrole sur le monde, il sentait le sang battre à ses tempes, et ses mains devenaient celles d'un prodigieux chef d'orchestre dirigeant toutes les symphonies en feu majeur pour abattre les guenilles et les ruines carbonisées de l'Histoire.
Son casque symbolique numéroté 451 sur sa tête massive, une flamme orange dans les yeux à la pensée de ce qui allait se produire, il actionna l'igniteur d'une chiquenaude et la maison décolla dans un feu vorace qui embrasa le ciel du soir de rouge, de jaune et de noir.
***
(traduction au plus proche de la nouvelle The Fireman)
L'HOMME DU FEU
Feu, feu, brûlez les livres
Les quatre hommes étaient assis silencieusement à jouer au Black Jack sous une verrière dans le matin-nuit. Seule une voix chuchotait du plafond : "Une trente-cinq du matin... Mardi matin, le 4 octobre, 2052, après J.C ... Une quarante du matin... Une cinquante..."
M. Montag se tenait raide parmi les autres hommes du feu dans la maison du feu, entendit l'horloge parlante faire le deuil des heures mortes et de l'année morte, et il frissonna. Les trois autres levèrent les yeux.
"Qu'est-ce qui cloche, Montag ?"
***
(texte original de la nouvelle The Fireman)
THE FIREMAN
Fire, Fire, Burn Books
The four men sat silently playing blackjack under a green drop-light in the dark morning. Only a voice whispered from the ceiling: "One thirty-five a.m. ... Thursday morning, October 4th, 2052, A.D. ... One 'forty a.m. ... one fifty... "
Mr. Montag sat stiffly among the other firemen in the fire house, heard the voice-clock mourn out the cold hour and the cold year, and shivered. The other three glanced up.
"What's wrong, Montag?"
***
Dans le torrent des siècles, le roman de 1950
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Time & Again (1950)
Sorti sous au moins trois titres différents anglais et deux titres français.
Ne pas confondre avec le roman de 1970 de Jack Finney, la nouvelle de 1977 de Breece D'J Pancake, l’épisode Star Trek Voyager S01E04 de 1995, le film américain de 2007, le film de 2019.
Sorti sous le titre Time Quarry, (la carrière du Temps) de octobre à décembre 1950 dans le magazine Galaxy Science-fiction US.
Traduit anonymement en français en novembre 1953 à mars 1954 sous le titre Dans le torrent des siècles dans le magazine français Galaxie.
Réédité en 1962 sous le titre De temps à autres par A. Yeurre (je suppose un pseudonyme pour éviter de mentionner que la traduction est anonyme) pour Hachette / Le Rayon Fantastique.
Retraduit en français par Georges H. Gallet en 1973 pour J’ai Lu (poche), réédité en 1975 et 1984 ; réédité en août 1990 et mars 1993 chez J’ai Lu ; réédité en novembre 2000 chez J’ai Lu.
Compilé dans Les Mines du Temps (en anglais The Time Quarries) en février 2004 chez Omnibus.
De Clifford Simak.
Pour adultes et adolescents.
(Space Opera, voyage dans le temps, presse) Alors que les humains contrôlent la galaxie grâce aux androïdes, Asher Sutton, un explorateur de l'espace, est parti en mission de reconnaissance sur un monde extraterrestre que personne n'a pu jusqu'alors approcher. Vingt années ont passé, plus personne sur Terre n'attend son retour. Un inconnu, prétendant venir du futur, informe le chef de la sûreté qu'un certain Asher Sutton sera de retour sur Terre tel jour et qu'il faudra absolument le tuer.
*
Le texte original de Clifford Simak pour le magazine Galaxy Science-fiction d’octobre 1950.
One life should be enough to give for humanity… but humanity wanted Asher Sutton to keep making the sacrifice indefinitely!
THE man came out of the twilight when the greenish-yellow of the sun’s last glow still lingered in the west. He paused at the edge of the patio and called.
« Mr. Adams, is that you? »
The chair creaked as Christopher adams shifted his weight, startled by the voice. Then he remembered. A new neighbor had moved in across the meadow a day or two ago. Jonathon had told him . . . and Jonathon knew all the gossip within a hundred miles. Human gossip as well as android and robot gossip.
“Come on in,” said Adams. “Glad you dropped around.”
He hoped his voice sounded as hearty and neighborly as he had try to make it. For he wasn’t glad. He was a little nettled, upset by this sudden shadow that came out of the twilight and walked across the patio.
This is my hour, he thought angrily. The one hour I give myself. The hour that I forget . . . forget the thousand problems that have to do with other star systems. Forget them and turn back to the green-blackness and the hush and the subtle sunset shadow-show that belong to my own-planet. For here on this patio, there are no mentophone reports, no robot files, no galactic co-ordination conferences . . . no psychological intrigue, no alien reaction charts. Nothing complicated or mysterious.
With half his mind, he knew the stranger had come across the patio and was reaching out a hand for a chair to sit in; and with the other half, once again, he wondered about the blackened bodies lying on the river bank on far-off Aldebaran XII and the twisted machine that was wrapped around the tree.
Three humans had died here . . . three humans and two androids, and androids were almost human, different only in that they were manufactured instead of born. And humans must not die by violence unless it be by the violence of another human. Even then it must be on the field of honor, with all the formality and technicality of the code duello, or in the less polished affairs of revenge or execution.
*
La traduction au plus proche.
Une seule vie devrait suffire pour l'humanité... mais l'humanité voulait qu'Asher Sutton continue à se sacrifier indéfiniment !
L'homme sortit du crépuscule alors que le jaune verdâtre de la dernière lueur du soleil s'attardait encore à l'ouest. Il s'arrêta au bord du patio et appela.
« M. Adams, c'est vous ? »
La chaise grince tandis que Christopher Adams se déplace, surpris par la voix. Puis il se souvint. Un nouveau voisin avait emménagé de l'autre côté de la prairie il y a un jour ou deux. Jonathon le lui avait dit... et Jonathon connaissait tous les potins dans un rayon de cent miles. Les ragots humains, mais aussi ceux des androïdes et des robots.
"Entrez", dit Adams. "Content que vous soyez passé dans le coin".
Il espérait que sa voix était aussi chaleureuse et voisine qu'il avait essayé de le faire. Car il n'était pas content. Il était un peu déconcerté, dérangé par cette ombre soudaine qui sortait du crépuscule et traversait son patio.
C'est mon heure, il pensa avec colère. L'heure que je m'accorde. L'heure où j'oublie... ... j’oublie les milliers de problèmes qui concernent les autres systèmes stellaires. Je les oublie et m’en retourne à l’obscurité verte, au silence, et aux subtils jeux d'ombres du coucher de soleil qui appartiennent à ma planète à moi. Car ici, sur ce patio, il n'y a pas de rapports mentophoniques, pas de dossiers robotisés, pas de conférences de coordination galactique. Il n'y a pas d'intrigues psychologiques, pas de diagrammes de réactions extraterrestres. Rien de compliqué ou de mystérieux.
Avec la moitié de son esprit, il savait que l'étranger avait traversé le patio et tendait la main pour s'asseoir sur une chaise ; et avec l'autre moitié, une fois de plus, il s'interrogeait sur les corps noircis qui gisaient sur la rive d’un fleuve sur la lointaine Aldebaran XII, et sur la machine tordue qui s'enroulait autour de l'arbre.
Trois humains étaient morts là-bas. Trois humains et deux androïdes, et les androïdes étaient presque humains, différents seulement en ce qu'ils étaient fabriqués au lieu d'être nés. Et les humains ne doivent pas mourir par la violence, à moins que ce ne soit par la violence d'un autre humain. Et même dans ce cas, ce doit être sur le champ d'honneur, avec tout le formel et la procédure du codex duello*, (NDT : je corrige la citation en latin médiéval, traduction : le code dans l’intérêt du duel) ou dans les affaires moins polies de la vengeance ou de l'exécution.
*
La traduction anonyme de novembre 1953 pour le magazine français Galaxie.
On était au crépuscule. Les dernières lueurs du soleil, disparru à l’ouest, étaient encore orangées. Et alors, apparut la silhouette humaine. Elle s’arrêta à l’entrée de la cour dallée, appela :
— Monsieur Adams… vous êtes là ?
Le fauteuil gémit sous le poids de Christopher Adams avant qu’il ne se levât brusquement. Il avait tressailli. Puis il se souvint. Jonathan lui avait parlé de l’inconnu, installé depuis peu dans le secteur qui s’étendait au-delà des vastes pelouses. Ce Jonathan était au courant de tout, il connaissait les cancans à cent milles à la ronde, aussi bien ceux des hommes que des androïdes et des robots. Adams articula :
— Entrez… Enchanté, monsieur.
Mais sa voix était mal assurée, son ton affecté. Car en réalité, il n’était pas enchanté du tout. Il éprouvait de l’agacement, voire un malaise confus, de la présence d’un individu, dans l’ombre.
Ce moment de la journée représentait pour Adams, l’heure d’oubli. Oubli des milliers de problèmes ayant trait aux systèmes planétaires, stellaires et autres. L’heure où il aimait ramener son regard autour de lui, penser à tout ce que représentait sa propre planète, savourer le calme des frondaisons dont le vert devenait sombre… Contempler les teintes délicates du coucher du soleil.
Car là, dans la cour dallée, il n’y avait pas de communications transmises par mentophone, pas de robots, pas de conférences galactiques — on disait aussi galaxiques ou galaxiennes — pas d’intrigues psychologiques, pas de rapports plus ou moins ennuyeux sur le comportement de quelque étoile ou planète étrangère ou hostile.
En un mot, rien de mystérieux, rien qui ne fût compliqué.
Une moitié de son cerveau enregistra l’arrivée de l’inconnu s’apprêtant à s’installer dans un fauteuil, cependant que l’autre s’emplissait, une fois de plus, de la pensée de ces cadavres noircis gisant sur la berge du fleuve, dans le lointain Aldebarran-XII, et de la machine volante aux débris tordus et enroulés autour du tronc d’arbre.
Cinq victimes, dont trois Humains et deux Androïdes. Les Androïdes étaient presque des Humains, puisqu’ils en avaient l’apparence, puisqu’ils étaient de chair, d’os et de sang… Mais ils étaient d’origine chimique et non biologique. On les fabriquait en usine, il ne naissaient pas et ne subissaient aucune des phases de croissance propres aux Humains.
Le trépas de ces derniers était beaucoup plus grave. La loi interdisait leur mort violente, à moins d’être provoquée par un autre humain. Et même, dans ce cas, ce ne pouvait être que dans un combat d’honneur dûment réglementé par le code du duel… Ou au pis aller, lors d’une vengeance ou d’une exécution.
*
La traduction française de Georges H. Gallet pour J’ai Lu.
1
L’homme surgit du crépuscule alors que la dernière lueur jaune-vert du soleil s’attardait encore à l’ouest. Il s’arrêta au bord du patio et appela :
— Mr Adams, vous êtes là ?
Le fauteuil craqua quand Christopher Adams sursauta, surpris parla voix. Puis il se souvint. Un nouveau voisin était venu s’installer de l’autre côté de la prairie, depuis un jour ou deux. Jonathon le lui avait dit… et Jonathon était au courant de tout à cent cinquante kilomètres à la ronde. De tout ce que disaient les hommes, les androïdes et les robots.
— Entrez donc, dit Adams. Vous êtes le bienvenu.
Il espéra que sa voix était aussi cordiale et aussi aimable qu’il le souhaitait.
En fait il n’était pas content. Il était même un peu irrité, troublé par cette silhouette soudaine qui surgissait du crépuscule et traversait le patio.
Il passa mentalement la main sur son front.
C’est mon heure, se dit-il. L’heure que je me donne. L’heure où j’oublie… où j’oublie les mille problèmes qui concernent d’autres étoiles. Où je les oublie et me tourne vers l’obscurité verte et le silence et les jeux d’ombres subtils du coucher du soleil qui appartiennent à ma propre planète.
Car ici, dans ce patio, il n’y a pas de rapports par mentophone, pas de classeurs robots, pas de conférences de coordination galactique… pas d’intrigues psychologiques, pas de courbes de réactions des extraterrestres ; rien de compliqué ni de mystérieux… Quoique je puisse me tromper, car il y avait du mystère ici, un mystère feutré, paisible, que l’on peut comprendre et qui ne reste mystérieux que parce que je le veux ainsi. Le mystère de l’engoulevent dans le ciel qui s’assombrit, l’énigme de la luciole dans la baie de lilas.
Une moitié de son cerveau savait que l’étranger avait traversé le patio et qu’il tendait la main vers un fauteuil pour s’y asseoir, tandis que l’autre moitié s’interrogeait de nouveau sur ces corps carbonisés qui gisaient au bord du fleuve, sur la lointaine planète Aldébaran XII, et sur cette machine tordue, enroulée autour d’un arbre.
Trois êtres humains étaient morts là-bas... trois humains et deux androïdes, et les androïdes étaient presque des humains. Et les humains ne devaient pas mourir par la violence, à moins que cela ne fût par la violence d’un autre humain. Et même alors, ce devait être pour une affaire d’honneur avec toutes les formes et les règles du code du duel ou dans les affaires moins raffinées de vengeance ou d’exécution.
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Ici la page du forum Philippe-Ebly.fr consacrée à ce roman.
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