1984, le roman de 1949
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Nineteen eighty-four (1949)
Traduction du titre : mille-neuf-cent-quatre-vingt-quatre.
Sorti en Angleterre le 8 juin 1949 chez SECKER & WARBURG ;
Sorti aux USA en juillet 1950 chez SIGNET / New American Library US.
Traduit en français en mai 1950 par Amélie Audiberti pour GALLIMARD FR,
Réédité en 1956 au CLUB DES LIBRAIRES DE France, en novembre 1969 au LIVRE DE POCHE FR, en novembre 1972 chez FOLIO FR, réédité en 1973 et 1975, en 1986 dans la collection Mille Soleils chez GALLIMARD FR, en octobre 1989 chez FOLIO FR ; réédité le 13 mai 2021 chez FOLIO SF ;
Nouvelle traduction de Josée Kamoun en mai 2018 pour GALLIMARD, de Celia Izoard du 23 janvier 2019 pour EDITIONS DE LA RUE DORION et le 14 janvier 2021 pour AGONE ;
Nouvelle traduction de Philippe Jaworski le 8 octobre 2020 pour LA PLEIADE, en poche le 7 janvier 2021 collection FOLIO CLASSIQUE .
De George Orwell aka Eric Arthur Blair.
Pour adultes.
(Dystopie, presse, violent) En 1984, le monde est en guerre perpétuelle. La Grande-Bretagne, désormais connue sous le nom de Airstrip One, est devenue une province du super-État totalitaire Oceania, dirigé par Big Brother Winston Smith, est un employé de niveau intermédiaire du ministère de la Vérité qui déteste secrètement le Parti et rêve de rébellion. Il tient un journal intime interdit et entame une relation avec sa collègue Julia, et ils apprennent l'existence d'un groupe de résistance obscur appelé la Fraternité…
*
Le texte original de George Orwell aka Eric Blair pour SECKER & WARBURG UK & SIGNET US.
PART ONE
Chapter 1
It was a bright cold day in April, and the clocks were striking thirteen. Winston Smith, his chin nuzzled into his breast in an effort to escape the vile wind, slipped quickly through the glass doors of Victory Mansions, though not quickly enough to prevent a swirl of gritty dust from entering along with him.
The hallway smelt of boiled cabbage and old rag mats. At one end of it a coloured poster, too large for indoor display, had been tacked to the wall. It depicted simply an enormous face, more than a metre wide: the face of a man of about forty-five, with a heavy black moustache and ruggedly handsome features.
Winston made for the stairs. It was no use trying the lift. Even at the best of times it was seldom working, and at present the electric current was cut off during daylight hours. It was part of the economy drive in preparation for Hate Week.
The flat was seven flights up, and Winston, who was thirty-nine and had a varicose ulcer above his right ankle, went slowly, resting several times on the way. On each landing, opposite the lift-shaft, the poster with the enormous face gazed from the wall. It was one of those pictures which are so contrived that the eyes follow you about when you move. BIG BROTHER IS WATCHING YOU, the caption beneath it ran.
Inside the flat a fruity voice was reading out a list of figures which had something to do with the production of pig-iron. The voice came from an oblong metal plaque like a dulled mirror which formed part of the surface of the right-hand wall. Winston turned a switch and the voice sank somewhat, though the words were still distinguishable. The instrument (the telescreen, it was called) could be dimmed, but there was no way of shutting it off completely. He moved over to the window: a smallish, frail figure, the meagreness of his body merely emphasized by the blue overalls which were the uniform of the party. His hair was very fair, his face naturally sanguine, his skin roughened by coarse soap and blunt razor blades and the cold of the winter that had just ended.
Outside, even through the shut window-pane, the world looked cold. Down in the street little eddies of wind were whirling dust and torn paper into spirals, and though the sun was shining and the sky a harsh blue, there seemed to be no colour in anything, except the posters that were plastered everywhere. The blackmoustachio'd face gazed down from every commanding corner. There was one on the house-front immediately opposite. BIG BROTHER IS WATCHING YOU, the caption said, while the dark eyes looked deep into Winston's own. Down at street level another poster, torn at one corner, flapped fitfully in the wind, alternately covering and uncovering the single word INGSOC. In the far distance a helicopter skimmed down between the roofs, hovered for an instant like a bluebottle, and darted away again with a curving flight. It was the police patrol, snooping into people's windows. The patrols did not matter, however. Only the Thought Police mattered.
Behind Winston's back the voice from the telescreen was still babbling away about pig-iron and the overfulfilment of the Ninth Three-Year Plan. The telescreen received and transmitted simultaneously. Any sound that Winston made, above the level of a very low whisper, would be picked up by it, moreover, so long as he remained within the field of vision which the metalplaque commanded, he could be seen as well as heard. There was of course no way of knowing whether you were being watched at any given moment. How often, or on what system, the Thought Police plugged in on any individual wire was guesswork. It was even conceivable that they watched everybody all the time. But at any rate they could plug in your wire whenever they wanted to. You had to live--did live, from habit that became instinct--in the assumption that every sound you made was overheard, and, except in darkness, every movement scrutinized.
Winston kept his back turned to the telescreen. It was safer, though, as he well knew, even a back can be revealing.
*
La traduction au plus proche.
Partie un
Chapitre 1
C'était une journée froide et lumineuse d'avril, et les horloges sonnaient treize heures. Winston Smith, le menton rentré dans la poitrine pour échapper à l'infâme vent, se glissa rapidement à travers les portes vitrées de Victory Mansions, mais pas assez vite pour empêcher un tourbillon de poussière granuleuse d'entrer avec lui.
Le couloir sentait le chou bouilli et les vieux tapis de chiffon. À l'une de ses extrémités, une affiche colorée, trop grande pour être exposée à l'intérieur, avait été punaisée au mur. Elle représentait simplement un visage énorme, de plus d'un mètre de large : le visage d'un homme d'environ quarante-cinq ans, avec une lourde moustache noire et des traits d'une beauté rude.
Winston se dirigea vers les escaliers. Il était inutile d'essayer l'ascenseur. Même dans les meilleures périodes, il fonctionnait rarement, et actuellement, le courant électrique était coupé pendant la journée. Cela faisait partie de l'effort d'économie en préparation de la Semaine de la Haine.
L'appartement était situé au septième palier, et Winston, qui avait trente-neuf ans et un ulcère variqueux au-dessus de la cheville droite, monta lentement, se reposant plusieurs fois en chemin. Sur chaque palier, en face de la cage d'ascenseur, l'affiche au visage énorme se détachait du mur. C'était l'une de ces images si peu naturelles que les yeux vous suivent lorsque vous bougez. GRAND FRERE VEILLE SUR VOUS, la légende s’étalait en dessous.
À l'intérieur de l'appartement, une voix fruitée lit une liste de chiffres qui ont trait à la production de fonte. La voix provenait d'une plaque métallique oblongue, semblable à un miroir terni, qui faisait partie de la surface du mur de droite. Winston tourna un interrupteur et la voix s'affaiblit quelque peu, bien que les mots fussent encore distincts. L'instrument (l’écran-télé, comme on l'appelait) pouvait être atténué, mais il n'y avait aucun moyen de l'éteindre complètement. Il s'approcha de la fenêtre : une petite silhouette frêle, dont la maigreur n'était que soulignée par la salopette bleue qui était l'uniforme du parti. Ses cheveux étaient très clairs, son visage naturellement sanguin, sa peau rendue rugueuse par le savon grossier, les lames de rasoir émoussées et le froid de l'hiver qui venait de se terminer...
Dehors, même à travers la vitre fermée, le monde semblait froid. Dans la rue, de petits tourbillons de vent faisaient tourbillonner la poussière et le papier déchiré en spirales, et bien que le soleil brillât et que le ciel fût d'un bleu intense, rien ne semblait avoir de couleur, à l'exception des affiches placardées partout. Le visage noir et moustachu regardait de tous les coins imposants. Il y en avait une sur la façade de la maison juste en face. GRAND FRERE VEILLE SUR VOUS, disait la légende, tandis que les yeux sombres regardaient profondément dans ceux de Winston. Au niveau de la rue, une autre affiche, déchirée à l'un des coins, bat au vent, couvrant et découvrant alternativement le mot SOCANG. Au loin, un hélicoptère se faufilait entre les toits, planait un instant comme un ballon bleu, puis s'éloignait à nouveau dans un vol courbe. C'était la patrouille de police, qui fouillait dans les fenêtres des gens. Les patrouilles n'avaient pas d'importance, cependant. Seule la Police de la Pensée comptait.
Dans le dos de Winston, la voix du l’écran-télé continuait à parler de fer brut et du sur-filmage du neuvième plan triennal. L’écrantélé recevait et transmettait simultanément. Tout son que Winston émettait, au-dessus du niveau d'un très faible murmure, était capté par l’appareil, de plus, tant qu'il restait dans le champ de vision que la plaque de métal commandait, il pouvait être vu aussi bien qu'entendu. Il n'y avait bien sûr aucun moyen de savoir si vous étiez surveillé à un moment donné. La fréquence à laquelle la Police de la Pensée se connectait sur un câble individuel, ou le système qu'elle utilisait, n’étaient que conjectures. Il était même concevable qu'elle surveille tout le monde en permanence. Mais en tout cas, ils pouvaient se brancher sur votre câble quand ils le voulaient. Il fallait vivre — vivre, par habitude devenue instinct — dans l'hypothèse que chaque bruit que vous faisiez était entendu et, sauf dans l'obscurité, que chaque mouvement était scruté.
Winston gardait le dos tourné à l’écran-télé. C'était plus sûr, mais, comme il le savait bien, même un dos peut être révélateur....
*
La traduction d’Amélie Audiberti pour GALLIMARD de 1950.
PREMIERE PARTIE,
(CHAPITRE) I
C’était une journée d’avril froide et claire. Les horloges sonnaient treize heures. Winston Smith, le menton rentré dans le cou, s’efforçait d’éviter le vent mauvais. Il passa rapidement la porte vitrée du bloc des « Maisons de la Victoire », pas assez rapidement pour empêcher que s’engouffre en même temps que lui un tourbillon de poussière et de sable.
Le hall sentait le chou cuit et le vieux tapis. A l’une de ses extrémités, une affiche de couleur, trop vaste pour ce déploiement intérieur, était clouée au mur. Elle représentait simplement un énorme visage, large de plus d’un mètre : le visage d’un homme d’environ quarante-cinq ans, à l’épaisse moustache noire, aux traits accentués et beaux.
Winston se dirigea vers l’escalier. Il était inutile d’essayer de prendre l’ascenseur. Même aux meilleures époques, il fonctionnait rarement. Actuellement, d’ailleurs,le courant électrique était coupé dans la journée. C’était une des mesures d’économie prises en vue de la Semaine de la Haine.
Son appartement était au septième. Winston, qui avait trente-neuf ans et souffrait d’un ulcère variqueux au-dessus de la cheville droite, montait lentement. Il s’arrêta plusieurs fois en chemin pour se reposer. A chaque palier, sur une affiche collée au mur, face à la cage de l’ascenseur, l’énorme visage vous fixait du regard. C’était un de ces portraits arrangés de telle sorte que les yeux semblent suivre celui qui passe. Une légende, sous le portrait, disait : BIG BROTHER VOUS REGARDE.
A l’intérieur de l’appartement de Winston, une voix sucrée faisait entendre une série de nombres qui avaient trait à la production de la fonte. La voix provenait d’une plaque de métal oblongue, miroir terne encastré dans le mur de droite. Winston tourna un bouton et la voix diminua de volume, mais les mots étaient encore distincts. Le son de l’appareil (du télécran, comme on disait) pouvait être assourdi, mais il n’y avait aucun moyen de l’éteindre complètement. Winston se dirigea vers la fenêtre. Il était de stature frêle, plutôt petite, et sa maigreur était soulignée par la combinaison bleue, uniforme du Parti. Il avait les cheveux très blonds, le visage naturellement sanguin, la peau durcie par le savon grossier et le froid de l’hiver qui venait de prendre fin.
Au-dehors, même à travers le carreau de la fenêtre fermée, le monde paraissait froid. Dans la rue, de petits remous de vent faisaient tourner en spirale la poussière et le papier déchiré. Bien que le soleil brillât et que le ciel fût d’un bleu dur, tout semblait décoloré, hormis les affiches collées partout. De tous les carrefours importants, le visage à la moustache noire vous fixait du regard. Il y en avait un sur le mur d’en face. BIG BROTHER VOUS REGARDE, répétait la légende, tandis que le regard des yeux noirs pénétrait les yeux de Winston. Au niveau de la rue, une autre affiche, dont un angle était déchiré, battait par à-coups dans le vent, couvrant et découvrant alternativement un seul mot : ANGSOC. Au loin, un hélicoptère glissa entre les toits, plana un moment, telle une mouche bleue, puis repartit comme une flèche, dans un vol courbe. C’était une patrouille qui venait mettre le nez aux fenêtres des gens. Mais les patrouilles n’avaient pas d’importance. Seul comptait la Police de la Pensée.
Derrière Winston, la voix du télécran continuait à débiter des renseignements sur la fonte et sur le dépassement des prévisions pour le neuvième plan triennal. Le télécran recevait et transmettait simultanément. Il captait tous les sons émis par Winston au-dessus d’un chuchotement très bas. De plus, tant que Winston demeurait dans le champ de vision de la plaque de métal, il pouvait être vu aussi bien qu’entendu. Naturellement, il n’y avait pas moyen de savoir si, à un moment donné, on était surveillé. Combien de fois et suivant quel plan, la Police de la Pensée se branchait-elle sur une ligne individuelle quelconque, personne ne pouvait le savoir. On pouvait même imaginer qu’elle surveillait tout le monde, constamment. Mais de toute façon, elle pouvait mettre une prise sur votre ligne chaque fois qu’elle le désirait. On devait vivre, on vivait, car l’habitude devient instinct, en admettant que tout son émis était entendu et que, sauf dans l’obscurité, tout mouvement était perçu.
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Autres traductions plus récentes à venir.
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Ici la page du forum Philippe-Ebly.fr consacrée à ce roman.
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L'univers en folie, le roman de 1949
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What Mad Universe (1949)
Traduction du titre original : Quel univers de fou ?
Sorti aux USA en 1948 dans Startling Stories ;
Sorti en 1949 chez E.P Dutton US.
Traduit en français par Jean Rosenthal en novembre 1953 pour HACHETTE GALLIMARD FR collection Le Rayon fantastique.
Réédité en poche chez DENOEL FR présence du futur en 1970, 1975, février 1979, 1981, 1984, mars 1987, septembre 1995, août 1998.
Réédité en poche traduction de Jean Rosenthal révisée par Thomas Day chez FOLIO SF FR en août 2002, mai 2007, juin 2016.
De Fredric Brown.
(monde parallèle, uchronie, space opera, comédie horrifique) 10 juin 1954. Les USA lancent une fusée en direction de la Lune. Pour prouver qu'ils ont atteint leur objectif, ils ont équipé la fusée d'un dispositif accumulant l'électricité statique durant le vol, ce qui aura pour effet de libérer une énorme décharge électrique, dont le flash sera aussi visible qu'une explosion atomique. Le même soir, Keith Winston, le rédacteur en chef d'une revue de Science-fiction appartenant à un grand groupe de presse, passe la soirée dans la luxueuse villa de M. Borden, le propriétaire du dit groupe. Winston a le coup de foudre pour la jolie Betty Hadley, la rédactrice en chef d'un magazine féminin récemment entré dans le groupe, et il a osé l'embrasser sur la bouche, avec succès, avant que la belle ne s'en aille faire un discours pour lors d'un dîner d'anciennes camarades de classe - exclusivement féminin.
Ne pouvant la suivre, Winston renonce à participer au reste de la soirée, ce qui l'arrange car il doit boucler le courrier des lecteurs de son magazine. Il s'abîme donc dans le courrier d'un de ses plus grands fans, un certain Joe Dooppelberg, auquel il a posé un lapin lors de sa visite à New-York, puis s'installe pour admirer le flash annoncé de la fusée, l'esprit encore préoccupé par le courrier de Joe Dooppelberg, qui résume en fait assez correctement l'opinion de l'ensemble de ses lecteurs sur les couvertures de ses magazines. Keith Winston ne se doute pas alors qu'il va pouvoir observer l'impacte de la fusée de beaucoup plus près qu'il ne l'imaginait... Si près que l'on ne retrouvera même pas son corps sur les lieux de l'impact de la fusée, retombée sur la Terre ! Cependant, de son point de vue, il n'y a que le banc qui était sous lui qui a disparu, et puis aussi la grande villa de son patron, et il se trouve à chercher la route la plus proche pour arrêter un vieux tacot. Le conducteur, un paysan, accepte de l'emmener à Greeneville, la ville la plus proche, d'où il espère prendre le train pour New-York... Mais des tas de petits détails clochent, et le comportement des gens commence à devenir franchement dérangeant...
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Le texte original de Fredric Brown de 1949
CHAPTER I
The Moon Rocket.
The first attempt to send a rocket to the moon, in 1952, was a failure. Probably because of a structural defect in the operating mechanism, it fell back to Earth, causing a dozen casualties. Although not containing any explosives, the rocket — in order that its landing on the moon might be observed from earth — contained a Burton potentiometer set to operate throughout the journey through space to build up a tremendous electrical potential which, when released on contact with the moon, would cause a flash several thousand times brighter than lightning — and several thousand times more disruptive. Fortunately, it came down in a thinly populated area in the Catskill foothills, landing upon the estate of a wealthy publisher of a chain of magazines. The publisher and his wife, two guests and eight servants were killed by the electrical discharge, which completely demolished the houose and felled trees for a quarter of a mile around. Only eleven bodies were found. It is presumed that one of the guests, an editor, was so near the center of the flash that his body was completely disintegrated. The next — and first successful — rocket was sent in 1953, almost a year later.
***
Keith Winton was pretty well winded when the set of tennis was over but he tried not to sow it. He hadn’t played in years and tennis — he was just realizing — is definitely a young man’s game. Not that he was old by any means — but at thirty-one you get winded unless you’ve kept in condition. Keith hadn’t. He’d had to extend himself to win that set.
“Another set? Got time?”
Betty Hadley shook her blond head.
“Fraid not, Keith. I’m going to be late now. I couldn’t have stayed this long except that Mr. Borden promised to have his chauffeur drive me to the airport at Greeneville and have me flown back to New York from there. Isn’t he a wonderful man to work for ?
“Uh-huh,” said Keith, not thinking about Mr. Borden at all.”You’ve got to get back?”
“Got to,’ she said emphatically. “It’s an alumnae dinner. My own alma mater and, not only that, but I’ve got to speak. To tell them how a love story magazine is edited’
“I could come along,” Keith suggested, « and tell them how a science-fiction book is esited. Or a horror book, for that matter — I had Bloodcurdling Tales before Borden put me on Surprising Storis. That job used to give me nightmares…”
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La traduction au plus proche
CHAPITRE I
La fusée lunaire.
La première tentative d'envoyer une fusée sur la lune, en 1952, fut un échec. Probablement à cause d'un défaut structurel du mécanisme de pilotage, elle retomba sur Terre, faisant une douzaine de victimes. Bien que ne contenant pas d'explosifs, la fusée — afin que son atterrissage sur la Lune puisse être observé depuis la Terre — contenait un potentiomètre Burton réglé pour fonctionner tout au long de son voyage dans l'espace afin d'accumuler un énorme potentiel électrique qui, lorsqu'il serait libéré au contact de la Lune, provoquerait un éclair plusieurs milliers de fois plus brillant que la foudre — et plusieurs milliers de fois plus destructeur. Heureusement, il tomba dans une zone peu peuplée des contreforts de Catskill, sur la propriété d'un riche éditeur d'une gamme de magazines. L'éditeur et sa femme, deux invités et huit domestiques furent tués par la décharge électrique, qui détruisit complètement la maison et abattit les arbres sur un quart de mile à la ronde. Seuls onze corps furent retrouvés. On suppose que l'un des invités, un directeur de publication, se trouvait si près du centre de l'éclair que son corps fut complètement désintégré. La fusée suivante — et la première réussite — fut lancée en 1953, presque un an plus tard.
***
Keith Winton était plutôt très essoufflé à la fin de la partie de tennis, mais il essaya de ne pas le montrer. Il n'avait pas joué depuis des années et le tennis — il venait de s'en rendre compte — était définitivement un sport de jeune homme. Non pas qu'il fût vieux, mais à trente et un ans, on s'essouffle si on n'est pas en bonne condition physique. Ce n'était pas le cas de Keith. Il avait dû se dépasser pour gagner ce set.
« Un autre set ? Tu as le temps ? »
Betty Hadley secoua sa tête blonde.
« J'ai peur que non, Keith. Je vais être en retard maintenant. Je n'aurais pas pu rester aussi longtemps sauf que M. Borden a promis que son chauffeur me conduirait à l'aéroport de Greeneville et que prendrai l'avion pour New York de là. N’est-il pas un homme merveilleux pour qui travailler ?
« Uh-huh", répondit Keith, en ne pensant pas du tout à M. Borden. Tu dois vraiment rentrer ?
— Vraiment, je le dois", répondit-elle avec emphase. "C'est un dîner d'anciennes élèves. Ma propre alma mater et, en plus de cela, je dois faire un discours. Pour leur raconter comment on édite un magazine d'histoires d'amour.
— Je pourrais venir avec toi", suggera Keith, et leur raconter comment un livre de science-fiction est édité. Ou un livre d'horreur, d'ailleurs — j'avais Contes à glacer le sang avant que Borden ne me mette sur Histoires surprenantes. Ce travail me donnait des cauchemars..."
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La traduction de Jacques Papy pour Denoël de 1970
LE GRAND ECLAIR
La première tentative pour envoyer une fusée sur la Lune, en 1954, se solda par un échec. Par suite sans doute d’un défaut de construction de l’appareil, la fusée retomba sur la Terre, tuant douze personnes. Pour permettre en effet d’observer depuis la Terre son arrivée sur la Lune, la fusée était munie, non pas d’une charge explosive, mais d’un potentiomètre Burton qui devait fonctionner durant tout le voyage à travers l’espace et accumuler un formidable potentiel électrique qui, en se déchargeant au contact de la Lune, produirait un éclair plusieurs milliers de fois plus brillant que celui de la foudre, et d’une force destructrice plusieurs milliers de fois supérieure.
Par bonheur, la fusée retomba dans une région faiblement peuplée des Catskill, dans la propriété d’un riche directeur de journaux. Celui-ci, sa femme, deux invités et huit domestiques furent tués par la décharge électrique qui anéantit totalement la maison et abattit les arbres à cinq cents mètres à la ronde. On ne retrouva que onze corps. On suppose qu’un des invités, un journaliste, se trouvait si près du centre de la déflagration que son corps fut complètement désintégré.
Une autre fusée, qui arriva à bon port, celle-là, fut lancée un an plus tard, en 1955.
Keith Winton était passablement essouflé à la fin du set, mais il fit de son mieux pour ne rien montrer. Il n’avait pas joué depuis des années, et le tennis, il s’en rendait bien compte, était un jeu de jeune homme. Non certes qu’il ne fût vieux, mais à trente et un ans, on s’essouffle si on manque d’entraînement. Et Keith en manquait : il lui avait fallu se surpasser pour enlever ce set.
Il s’imposa un nouvel effort, pour sauter par-dessus le filet et rejoindre la jeune fille qu’il venait de battre. Il haletait un peu, mais réussit à lui sourire.
« Un autre set ? Vous avez le temps ? »
Betty Hadley secoua sa tête blonde. « J’ai bien peur que non, Keith. Je me mettrais en retard. Je n’aurais déjà pas pu rester si longtemps si M. Borden ne m’avait pas promis de me faire conduire jusqu’à l’aéroport par son chauffeur et de m’offrir le retour jusqu’à New-York en avion. Vous ne trouvez pas que c’est merveilleux de travailler pour un homme pareil ?
— Oh ! si, si », dit Keith, qui ne pensait pas du tout à M. Borden. Vous êtes vraiment obligée de rentrer ?
— Absolument. C’est un dîner d’anciennes élèves. Et par-dessus le marché, je dois faire un speech : je vais leur expliquer comment on fait un magazine féminin.
— Je pourrais venir aussi, proposa Keith, et leur dire comment on fait un magazine d’anticipation. Ou un magazine criminel, si vous aimez mieux. C’était moi qui m’occupais d’Histoires Macabres avant que Borden ne me confie Aventures Extraordinaires. Ce travail me donnait des cauchemars.
***
A la poursuite des Slans, le roman de 1940
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Slan (1940)
Ce roman a obtenu rétroactivement le prix Hugo 1941.
Noter que le manga et la série animée Toward the Terra 1977 de Keiko Takemiya a plagié ce roman.
Sorti mensuellement aux USA en quatre parties dans Astounding Science-fiction de septembre à décembre 1940 ;
Réédité en grand format en 1946 chez Arkham House US.
Traduit en français par Jean Rosenthal en novembre 1954 pourt Le Rayon Fantastique GALLIMARD / HACHETTE FR, réédité chez OPTA Club du Livre d’Anticipation le 14 juin 1968 ;
Réédité en poche chez J’ai Lu en 1971, 1972, 1973, 1975, 27 septembre 1976, février 1987, 1er mars 1989, juin 1998 (couvertures de Caza), 20 octobre 2002, 20 juillet 2010, 22 septembre 2015. Réédité chez GALLIMARD Jeunesse Les Mille Soleils (couverture de Bilal)
De Alfred Elton Van Vogt.
Pour adultes et adolescents.
(presse) Jommy Cross, neuf ans, un Slan télépathe se rend avec sa mère à Centropolis, la capitale. Ils sont découverts et la mère de Jommy est tuée, tandis que Jommy s'enfuit. Jommy Cross n'est pas seulement l'héritier des brillantes inventions de son père, mais il représente le dernier espoir de la race Slan pour la sauver du génocide.
***
Le texte original de Alfred E. Van Vogt de septembre 1940 pour le magazine Astounding Science-Fiction
The first serial to win Astounding’s rare NOVA designation, van Vogt’s great story presents the tale of a superman—but a superman story such as science-fiction has never before seen!
Illustrated by Schneeman.
His mother's hand felt cold, clutching his.
Her fear, as they walked hurriedly along the street, was a quiet, swift pulsation that throbbed from her mind to his. A hundred other thoughts beat against his mind, from the crowds that swarmed by on either side, and from inside the buildings they passed. But only his mother's thoughts were clear and coherent—and afraid!
"They're following us, Jommy," her brain telegraphed. "They're not sure, but they suspect. Somebody reported us, and our house was already been raided. Jommy, if the worst comes, you know what to do; we've practiced it often enough. And, Jommy, don't be afraid, don't lose your head. You may be only nine years old, but a nine-year-old slan is as intelligent as any fifteen-year-old human being. Don’t be afraid, no matter what happens."
Don't be afraid! Easy to advise, Jommy thought, and hid the thought from her. She wouldn't like that concealment, that distorting shield between them, but there were thoughts that had to be kept back. She mustn't know he was afraid too.
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La traduction au plus proche du texte de 1940
Le premier feuilleton à remporter la rare distinction NOVA d’Astounding, le grand récit de van Vogt’s great story présente le conte d’un surhomme—mais un récit de surhomme tel que jamais la Science-fiction n’a jamais vu auparavant !
Illustré par Schneeman.
La main de sa mère lui semblait froide, à étreindre la sienne.
Sa peur, alors qu’ils se pressaient le long de la rue, était une pulsation douce et rapide, qui palpitait depuis son esprit jusqu’au sien. Une centaine d’autres pensées cognaient contre son esprit, en provenance des foules qui grouillaient de chaque côté et depuis l’intérieur des bâtiments qu’ils dépassaient. Mais seules les pensées de sa mère étaient claires et cohérentes — et effrayées.
« Ils nous suivent, Jommy, son cerveau télégraphia. Ils n’en sont pas certains, mais ils le suspectent. Quelqu’un nous a dénoncé, et notre maison a déjà été fouillée. Jommy, si le pire se produit, tu sais quoi faire ; nous nous sommes entraînés assez souvent à ce sujet. Et, Jommy, n’ait pas peur, ne perd pas la tête. Tu as peut-être seulement neuf ans, mais un slan de neuf ans est aussi intelligent que n’importe quel être humain de quinze ans. N’aie pas peur, quoi qu’il arrive. »
N’aie pas peur! Facile à dire, pensa Jommy, et il cacha à elle cette pensée . Elle n’aurait pas aimé cette dissimulation, ce bouclier distordant entre eux, mais il y avait des pensées qui devaient être gardées pour soi. Elle ne devait pas savoir qu’il avait peur aussi.
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Le texte de Van Vogt pour l’édition grand format de 1946.
Chapter One
His mother's hand felt cold, clutching his.
Her fear as they walked hurriedly along the street was a quiet, swift pulsation that throbbed from her mind to his. A hundred other thoughts beat against his mind, from the crowds that swarmed by on either side, and from inside the buildings they passed. But only his mother's thoughts were clear and coherent—and afraid.
"They're following us, Jommy," her brain telegraphed. "They're not sure, but they suspect. We've risked once too often coming into the capital, though I did hope that this time I could show you the old slan way of getting into the catacombs, where your father's secret is hidden. Jommy, if the worst happens, you know what to do. We've practiced it often enough. And, Jommy, don't be afraid, don't get excited. You may be only nine years old, but you're as intelligent as any fifteen-year-old human being."
Don't be afraid. Easy to advise, Jommy thought, and hid the thought from her. She wouldn't like that concealment, that distorting shield between them. But there were thoughts that had to be kept back. She mustn't know he was afraid also.
*
La traduction au plus proche du texte de 1946
Chapitre Premier
La main de sa mère lui semblait froide, à étreindre la sienne.
Sa peur, alors qu’ils se pressaient le long de la rue, était une pulsation douce et rapide, qui palpitait depuis son esprit jusqu’au sien. Une centaine d’autres pensées cognaient contre son esprit, en provenance des foules qui grouillaient de chaque côté et depuis l’intérieur des bâtiments qu’ils dépassaient. Mais seules les pensées de sa mère étaient claires et cohérentes — et effrayées.
« Ils nous suivent, Jommy, son cerveau télégraphia. Ils n’en sont pas certains, mais ils le suspectent. Nous nous sommes risqué une fois de trop à aller à la capitale, bien que j’espérai cette fois pouvoir te montrer l’ancien moyen des slans pour entrer dans les catacombes, où le secret de ton père est caché. Jommy, n’ait pas peur, ne perd pas la tête. Tu as peut-être seulement neuf ans, mais un slan de neuf ans est aussi intelligent que n’importe quel être humain de quinze ans. N’aie pas peur, quoi qu’il arrive. »
N’aie pas peur! Facile à dire, pensa Jommy, et il cacha à elle cette pensée . Elle n’aurait pas aimé cette dissimulation, ce bouclier distordant entre eux, mais il y avait des pensées qui devaient être gardées pour soi. Elle ne devait pas savoir qu’il avait peur aussi.
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La traduction française de Jean Rosenthal de 1954.La traduction française de Jean Rosenthal de 1954.
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Il sentit la main glacée de sa mère étreindre son poignet.
Ils marchaient d’un pas vif dans la rue et les ondes de peur passaient en vagues rapides du cerveau de sa mère jusque dans le sien. Mille autres idées venaient battre son esprit, pensées des passants qu’ils croisaient ou des occupants des maisons devant lesquelles ils passaient. Mais seules les pensées de sa mère lui parvenaient claires et cohérentes… et hantée par la peur.
« Ils nous suivent, Jommy, transmit le cerveau maternel. Ils ne sont pas sûrs, mais ils ont des soupçons. Nous sommes revenus une fois de trop dans la capitale. J’espérais pourtant bien aujourd’hui te montrer le vieux passage slan qui mène aux catacombes, où ton père a enfoui son secret. Enfin, Jommy, si le pire se produit, tu sais ce qu’il faut dire. Nous avons fait suffisamment de répétitions. Et, Jommy, n’aie pas peur, ne t’énerve pas. Tu n’as peut-être que neuf ans, mais tu es aussi intelligent qu’un humain de quinze ans. »
« N’aie pas peur. C’est facile à dire », songea Jommy, en s’efforçant de cacher à sa mère cette pensée. Cette dissimulation ne lui plairait pas : elle n’aimerait pas cet écran entre eux. Mais il y avait des pensées que mieux valait garder pour soi. Elle n’avait pas besoin de savoir que lui aussi avait peur.
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L'invention de Morel, le roman de 1940
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La invención de Morel (1940)
Ici l'article sur L'invention de Morel, le téléfilm de 1967.
Ici l'article sur L'invention de Morel, le film de 1974.
Sorti en Argentine en 1940 chez EDITORIAL LOSADA AR (couverture de Norah Borges).
Traduit en français par Armand Pierhal en 1952 pour LAFFONT FR, réédité en 1978, mars 1984, mars 2001.
Réédité dans Fiction 103 en juin 1962 chez OPTA FR.
Réédité en 1974 chez EDITO-SERVICE FR.
Réédité en 1976 chez UGE FR (collection 10/18), en 1992, en juillet 1998, en mars 2009, mars 2018.
Réédité en 1992 chez 10/18 FR (traduction de Armand Pierhal).
De Adolfo Bioy Casares.
Un homme fuyant la dictature qui le poursuit pour ses opinions croit trouver refuge sur une île ayant très mauvaise réputation, et où se trouve une villa et un musée abandonné, ainsi qu'une source d'eau potable. C'est alors que débarque une petite troupe de fêtards qui semblent complètement ignorer son existence, tandis que la villa et le musée sont rouverts et retrouvent leur splendeur d'origine.
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Le texte original de Adolfo Bioy Casares de 1940
Hoy, en esta isla, ha ocurrido un milagro. El verano se adelantó. Puse la cama cerca de la pileta de natación y estuve bañándome, hasta muy tarde. Era imposible dormir. Dos o tres minutos afuera bastaban para convertir en sudor el agua que debía protegerme de la espantosa calma. A la madrugada me despertó un fonógrafo. No pude volver al museo, a buscar las cosas. Huí por las barrancas. Estoy en los bajos del sur, entre plantas acuáticas, indignado por los mosquitos, con el mar o sucios arroyos hasta la cintura, viendo que anticipé absurdamente mi huida. Creo que esa gente no vino a buscarme; tal vez no me hayan visto. Pero sigo mi destino; estoy desprovisto de todo, confinado al lugar más escaso, menos habitable de la isla; a pantanos que el mar suprime una vez por semana.
Escribo esto para dejar testimonio del adverso milagro. Si en pocos días no muero ahogado, o luchando por mi libertad, espero escribir la Defensa ante sobrevivientes y un Elogio de Malthus. Atacaré, en esas páginas, a los agotadores de las selvas y de los desiertos; demostraré que el mundo, con el perfeccionamiento de las policías, de los documentos, del periodismo, de la radiotelefonía, de las aduanas, hace irreparable cualquier error de la justicia, es un infierno unánime para los perseguidos. Hasta ahora no he podido escribir sino esta hoja que ayer no preveía. ¡Cómo hay de ocupaciones en la isla solitaria! ¡Qué insuperable es la dureza de la madera! ¡Cuánto más grande es el espacio que el pájaro movedizo!
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La traduction au plus proche
Aujourd'hui, sur cette île, est arrivé un miracle. L'été est arrivé en avance. J'ai mis le lit à côté de la piscine et je suis resté dans l'eau jusqu'à très tard. Il était impossible de dormir. Deux ou trois minutes hors de l'eau pour convertir en sueur l'eau qui aurait dû me protéger de l'épouvantable stupeur. A l'aube, je fus réveillé par un phonographe. Je ne pouvais retourner au musée, pour récupérer mes affaires. J'ai fui vers les gorges. Je suis dans les basses terres du sud, au milieu des plantes aquatiques, assailli par les moustiques, avec la mer ou de l'eau boueuse jusqu'à la ceinture, je réalise l'anticipation absurde de ma fuite.Je me dis que ces gens ne sont pas venus m'arrêter; peut-être qu'ils ne m'ont pas vu. Mais je suis mon destin, privé de tout, retranché dans l'endroit le plus réduit, le moins habitable de l'île; dans les marécages que la mer submerge une fois par semaine.
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La traduction de Armand Pierhal de 1952 pour LAFFONT FR et toutes les autres éditions françaises
Aujourd'hui, dans cette île, s'est produit un miracle. L'été a été précoce. J'ai disposé mon lit près de la piscine et je me suis baigné jusque très tard. Impossible de dormir. Deux à trois minutes à l'air suffisaient à convertir en sueur l'eau qui devait me protéger de l'effroyable touffeur. A l'aube, un phonographe m'a réveillé. Je n'ai pas eu le temps de rechercher mes affaires au musée. J'ai fui par les ravins. Je suis dans les basses terres du sud, parmi les plantes aquatiques, exaspéré par les moustiques, avec la mer ou des ruisseaux boueux jusqu'à la ceinture, me rendant compte que j'ai précipité absurdement ma fuite. Je crois que ces gens ne sont pas venus me chercher; il se peut, même, qu'ils ne m'aient pas vu. Mais je subis mon destin: démuni de tout, je me trouve confiné dans l'endroit le plus étroit, le moins habitable de l'île, dans les marécages que la mer recouvre une fois par semaine.
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Ici la page du forum Philippe-Ebly.fr consacrée à ce roman.
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Le mystère du château maudit, le film de 1940
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The Ghost Breakers (1940)
Titre français : Le mystère du château maudit.
Traduction du titre anglais : Les Casseurs de Fantômes.
Noter que c'est la troisième adaptation filmée de la pièce de théâtre éponyme après le film de 1914 et celui de 1922, également adaptée en roman en 1915 et deux fois en pièce radiophonique en 1949 et , la quatrième sera Scared Stiff 1953.
Noter également que ce film a été plagié par Disney pour concevoir l'attraction de la Maison Hantée (The Haunted Mansion) de 1969, le film de 1998 adapté de l'attraction et son remake de 2023. The Ghost Breakers a également servi de modèle pour Ghost Busters selon Dan Aykroyd, qui voulait y ajouter les éléments de parapsychologie devenus très à la mode dans les années 1970 et début 1980.
Ne pas confondre avec la série télévisée de 2011, ou le film de 1967.
Sorti aux USA le 7 juin 1940.
Sorti en France le 9 juillet 1947.
De George Marshall, sur un scénario de Walter DeLeon, d'après la pièce de théâtre de 1909 de Paul Dickey et Charles W. Goddard ; avec Bob Hope, Paulette Goddard, Willie Best, Richard Carlson, Paul Lukas, Anthony Quinn.
Pour adultes et adolescents.
(comédie d'épouvante, mystère) Un orage et une pluie torrentielle s’abattent sur une ville de nuit (New-York). Dans une des chambres de l’hôtel, une jeune femme (Mademoiselle Carter) appelle le standardiste pour se plaindre du fait qu’il n’y a plus de lumière dans sa chambre ; puis elle réclame qu’on lui monte un moyen de s’éclairer, car elle part demain pour Cuba et elle doit encore faire ses bagages. La réponse semble être positive car la jeune femme sourit et remercie le standardiste, puis raccroche.
La jeune femme rejoint l’homme moustachu plus âgé qui fume à la fenêtre. Elle déclare que tout l’hôtel est dans l’obscurité et que l’on va leur apporter des chandelles. Le moustachu répond que toute la ville est dans l’obscurité, alors que New-York connait de nombreux orages sans panne générale. Il trouve cela très étrange. En tout cas, cela plaît à la jeune femme qui répond en souriant que c’est excitant.
Dans le couloir, un cortège de cinq garçons d’étages apportent chacun deux chandeliers et vont chacun à une porte du couloir, puis frappent à leur porte respective. Dans la chambre, la jeune femme se rend à la porte et le garçon lui remet ses deux chandeliers avec chacun leur bougie allumée, et ajoute qu’ils s’attendent à ce que l’électricité soit rétablie sous peu. La jeune femme, sans avoir remarqué l’homme qui vient de sortir de la chambre en face, remercie le garçon et assure que ce sera parfait.
L’homme, qui porte un chapeau mou, une gabardine, hèle et rattrape la jeune femme : il a un cigare à allumer, et fait remarquer qu’on se croirait à Noël. Sauf qu’un coup de tonnerre retentit tout près, et il sursaute comme la jeune femme, qui répond en riant, un peu nerveuse cependant, que ce serait plutôt un genre de 4 juillet (la fête nationale américaine).
Et comme l’inconnu approuve et tire une bouffée de son cigare enfin allumé, elle ajoute que c’est une belle nuit pour un meurtre. L’inconnu semble très surpris et demande : comment a-t-elle su ? La jeune femme répond comme si c’était la suite de la plaisanterie qu’elle ne le savait pas. Puis elle réalise et panique, pour répéter qu’elle ne le savait pas, qu’elle a seulement dit que c’en aurait été une bonne pour. Et elle rentre précipitamment dans sa chambre son chandelier à deux bougies à la main pour refermer la porte au nez de l’inconnu outré.
Elle retrouve cependant le moustachu et comme si rien n’était arrivé, elle remarque avec légèreté que la décharge d’un seul éclair aura suffit à les renvoyer au moyen-âge. Le moustachu lui répond qu’il faudra qu’elle s’habitue aux chandelles, car il n’y aura pas d’électricité sur l’Ïle Noire : le château est aujourd’hui strictement dans l’état où l’arrière-arrière-grand-père de la jeune femme l’avait construit. La jeune femme répond qu’alors le fantôme doit retrouver son chemin dans le noir ? Comme c’est déprimant !
Le moustachu constate en souriant : « Alors vous connaissez les histoires qu’on raconte à propos du Castillo Maldito (le château maudit) ? » La jeune femme explique que sa mère lui en a parlé, et aussi du Père Noël et de Blanche-Neige et ses sept nains. Elle s’assied à la petite table et le moustachu la rejoint : « Malheureusement, les légendes à propos du Château ne sont pas des contes de fées. »
Alors Mademoiselle Harris minaude : « Oh, Monsieur Havez, je crois bien que vous essayez de me décourager ! » Havez répond « Eh bien, je suppose qu’en tant que membre du consulat cubain, je me devrais de dépeindre le château comme un paradis avec palmiers ; mais en privé, je vous conseillerais plutôt de vous tenir loin de l’Île Noire. »
Miss Harris n’est pas convaincue : « Voyons, vous ne croyez tout de même pas aux fantômes ? » Havez répond, toujours urbain : « Nous sommes bien forcés d’admettre qu’il y a une délimitation quelque part entre la superstition et le surnaturel. Tout ce que je sais, c’est que durant les vingt dernières années, aucun être humain qui l’aurait tenté de passer une nuit complète dans le Castillo Maldito n’aura jamais survécu pour voir le lever du soleil. »
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Ici la page du forum Philippe-Ebly.fr consacré à ce film.
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